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EAN : 9782070320301
176 pages
Gallimard (19/01/2006)
3.38/5   73 notes
Résumé :
Pourquoi Baptiste, ancien peintre de Cour désormais oublié, tient-il à présenter à la plus grande exposition parisienne un Portrait de famille si démodé ? La touche, la composition, les vêtements des personnages, tout y est désuet ; rien, non plus, n'y semble accordé : dans cette famille figée par les années, la femme, en robe d'autrefois, a l'air d'une très jeune fille, les enfants sont des nourrissons, tous du même âge, tandis que l'artiste s'est représenté en gra... >Voir plus
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Portraitiste aimable, le peintre de Cour Baptiste V. a connu son heure de gloire quelques années auparavant.
Malheureusement, son époque est depuis longtemps révolue.
Aussi crée-t-il la surprise en présentant au Salon de Paris un grand Portrait de Famille. Sa femme et ses enfants y sont réunis autour de lui, vieillard désormais seul au monde et oublié de tous.
Cette toile maintes fois remaniée a les couleurs d'un autre temps, celles d'un homme qui a voué sa vie à son Art et pour qui le seul langage fût celui de la couleur...

Françoise Chandernagor est une conteuse d'exception.
Au gré de lignes précieuses et élégantes se déployant avec la finesse d'un trait de pinceau sur une toile, elle réussit à brosser brillamment le roman d'un portrait et, en historienne non moins talentueuse, fait revivre toute une époque ; celle des maîtres peintres et des teinturiers, celle des courtisans, des petits flagorneurs et des encenseurs à courbettes, celle encore des élèves peintres, des compagnons et des artisans qui oeuvraient pour les artistes de renom.
De la fin du règne de Louis XIV à la régence de Louis XV c'est toute la vie de Cour et les secrets des ateliers d'artistes qu'elle nous ressuscite dans des fragrances de parfum, dans des émanations de térébenthine ou dans les bouquets de couleurs d'une palette de peintre.
Peu à peu se dessine alors la couleur du temps qui passe et se respirent les effluves d'un passé qui a vu le peintre Baptiste V. s'enlisait dans l'oubli et se démoder. Tout comme aujourd'hui, les diktats des élégants de l'époque faisaient et défaisaient les modes, imposaient les tendances et présidaient aux destinées d'artistes d'un simple hochement de noble tête...

Les aspirations artistiques de Baptiste V., peintre consciencieux épris d'une vérité toute personnelle dans sa quête illusoire de la couleur et de la ressemblance, se verront mises à mal par l'émergence d'un autre courant artistique, un autre souffle créateur venant assombrir les teintes de ses si jolis portraits de reine…
Cependant, nulle amertume chez cet homme bon et généreux, nulle hostilité et nul griefs à l'encontre de ceux qui se sont détournés après l'avoir porté aux nues.
Seulement un coeur qui se serre, celui du lecteur, lorsque le lourd tissu tombe le jour du Salon de Paris, et dévoile un être seul, un artiste abandonné qui a offert sa vie à la peinture, à la couleur et à la cour royale.
Plume légère, sensibilité du ton, bonheur du style, force et finesse, l'auteur nous enchante et nous régale du début à la fin dans ce court roman d'une vie, aux miroitements et à la saveur des contes.
« Couleur du temps », un tableau plein de grâce et d'éclat…

« V*** fut-il un grand peintre ou un petit-maître ? Un coloriste-né ou un fabricant sans génie ? Nous n'en savons rien : la postérité n'a pas rendu son arrêt. Tout juste peut-on dire que V*** était déjà mort de son vivant : lorsqu'il disparut, sa belle époque était révolue, sa mode, démodée. »
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Deuxième incursion dans l'univers historique de Mme Chandernagor, après l'Enfant des Lumières, lu il y a de nombreuses années, mais qui m'avait marquée.
J'ai retrouvé le style poétique et limpide de l'auteur sans déplaisir, le sujet m'a beaucoup intéressée, l'immersion dans l'intimité du peintre, son "comment peindre" était vraiment précise, réaliste, imagée.
J'ai été touchée par la trajectoire de vie de ce portraitiste de cours, qui semble plus traversé par la vie que vraiment acteur. L'histoire de son portrait de famille résume à elle seule l'histoire de sa vie.
J'ai apprécié les descriptions de la vie quotidienne du XVIIIème siècle, les us et coutumes, c'était très enrichissant sur le plan culturel.
En fait, le seul petit élément qui m'a chagrinée, c'était de découvrir, en milieu de lecture, qu'il s'agissait d'un personnage fictif... Tout paraissait si "vrai", tangible... Dommage, je voulais découvrir un peintre qui m'était inconnu, j'ai fait connaissance avec un homme virtuel... Comme quoi, l'illusion était fort réussie !
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J'ai découvert l'écriture de Françoise Chandernagor lors de ma lecture de L'enfant des Lumières.
Une rencontre appréciée!

Raison pour laquelle j'ai lu Couleur du temps.
De nouveau le charme a opéré.
C'est un véritable plaisir de la lire.
Une écriture simple, facile d'accès mais poétique et douce.

Ici, l'histoire se présente sous la forme d'un conte.
Nous suivons un homme et plus précisément un peintre de son enfance jusqu'à sa vieillesse.
Ce n'est pas un grand maître reconnu malgré le fait qu'il soit peintre du Roi. D'ailleurs, nous ne savons pas son nom. C'est Baptiste V***.
Sa vie est donc la vie d'un peintre du XVIII e siècles, sans grand coup d'éclat.
Et pourtant...pourtant, l'auteure arrive à nous tenir jusqu'au bout avec de bons moments partagés en famille, des coups dures, beaucoup d'émotions, des réflexions sur la peinture et des moments d'ateliers très instructifs.

Couleur du temps a donc été pour moi, vous l'avez compris, une lecture très appréciée. Un petit bijou tant au niveau de la forme que du fond.
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Après La dormeuse de Naples d'Adrien Goetz, je me suis dit, tiens pourquoi pas Couleur du temps de Françoise Chandernagor dont le thème basé sur un tableau idyllique correspondait.
Point de XIX° siècle romantique ici mais un XVIII° siècle dominé par les portraitistes de l'Académie royale pour lesquels l'amour est idéal, la séduction est idéale ou comme dans ce récit la famille est idéale.
Françoise Chandernagor a inventé son personnage, un peintre par ailleurs très crédible, Baptiste V*** dont "l'amour conduit le pinceau" avant de devenir peintre du roi.
Elle a imaginé sa vie, succession de deuils et le tableau de sa vie figeant ses enfants et sa femme dans un bonheur absolu alors que c'était l'inverse.
Ce tableau, retouché,remanié continuellement ne finit jamais sauf lorsqu'à l'orée de la mort, il s'y représente lui même en vieillard.
L'art n'est-il qu'une illusion?
Grand lecteur, alors que son épouse Sophie jouait du clavecin, il aimait raconter Peau d'âne aux enfants, obsédé par le jaune "couleur de lune", pour la robe de sa femme, il se peindra lui même en "couleur du temps" gris, "satin changeant", "pluie et vent".
Et si la vie n'était qu'un conte dominé par la force des éléments?
Oui,oui,bon....un temps tristounet!
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J'ai beaucoup aimé ce roman, comme tous ceux de Françoise Chandernagor.
Elle nous invite chez un peintre de la cour qui aurait pu exister au XVIIIe siècle. Nous le suivons chez ses amis peintres plus célèbres que lui : Oudry, Chardin. Nous entrons dans son atelier, il est très adroit pour peindre des mains, des portraits dans l'entourage du roi. Nous sommes témoins de sa vie familiale, de son mariage avec la douce Sophie et voyons grandir puis mourir ses enfants. le temps passe, c'est justement le titre de ce roman « Couleur de temps ». La couleur, c'est celle de la robe de Sophie qu'il essaye de créer sur ce grand tableau qui représente sa famille. Il cherche à créer le meilleur jaune pour cette robe merveilleuse couleur de lune. Jamais satisfait, il essaye et recommence, pendant des mois, des années. Sophie lui reproche de ne plus les regarder.
Ce portrait de famille reste en chantier inachevé. À quel âge faut-il représenter les enfants ? Les années passent. Bientôt, le vieil homme demeure seul, passé de mode.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le portrait d'une vie" ? On s'amusa de cette formule. "Portrait d'une vie", excusez du peu ! Ah, le vieux fou ! Croyait-il avoir achevé l'un parce que l'autre se terminait ?"

"Quand même, Monsieur, vous n'allez pas me peindre en robe de toile ! ou avec mon tablier !

- Non certes. Pourtant, je ne vous mettrai ni taffetas, ni or, ni dentelles. Je vois une jupe toute simple, un corselet uni, mais du plus joli ton du monde ! Je vous peindrai, ma Sophie, dans la robe que les fées donnèrent à Peau d'âne : couleur de lune ..."
"Oh, Monsieur, votre portrait des enfants du général Fabre, quelle beauté, quelle émotion ! C'est à fendre le cœur : ces trois orphelins face au buste de leur père, leurs pauvres visages, leurs mains enlacées, leurs regards ... Comme vous avez dû pleurer en les peignant !

- Madame, on ne peint qu'avec les yeux secs" Et il avait poursuivi sa route.
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-(...) Je suis devenu si lent...
- Bien assez rapide, à mon goût...
- Oh, toi, tu regardes un oignon pendant des semaines avant de toucher à ton pinceau !
- J'attends de le voir autrement. Et d'oublier la manière dont les autres l'ont fait.
- Tu attends de tomber amoureux. Avoue, Siméon ! Amoureux de ton oignon ! Le "sentiment"...
- Le sentiment...Pourquoi pas ?
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"Et moi? demanda Sophie.Ne me peindrez-vous pas aussi?
-Bien sûr,fit Baptiste,amusé.Mais il faudra me payer..En baisers.De toutes les monnaies:baisers chauds,baisers frais,baisers d'oiseaux,baisers d'enfants,baisers d'amoureuse.."
Elle consentit une avance.Il accepta le principe d'un portrait en pied.
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On peut en murmurant des mots magiques,faire remonter les fleuves vers leur source,endormir le souffle des vents,arrêter le soleil,suspendre le cours de la nuit.
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Vois-tu,Oudry plus j'avance en âge,plus il me semble que la peinture doit s'écarter de la sculpture:avec mes pinceaux,j'aimerais faire de la musique....
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Videos de Françoise Chandernagor (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Chandernagor
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Martine Broda 0:32 - Sylvie Fabre G 1:57 - Maximine Lagier-Durand 2:33 - Amina Saïd 3:53 - Béatrice Bonhomme 4:17 - Hélène Dorion 5:15 - Alicia Gallienne
6:50 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016. Alicia Gallienne, L'autre moitié du songe m'appartient, Paris, Gallimard, 2019.
Images d'illustration : Martine Broda : https://www.babelio.com/auteur/Martine-Broda/183879 Sylvie Fabre G : https://www.editionsunes.fr/catalogue/sylvie-fabre-g/ Maximine Lagier-Durand : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2011/04/Maximine.jpg Amina Saïd : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amina_Saïd#/media/Fichier:Amina-Saïd_Hazam_(21e_Maghreb_des_Livres,_Paris,_7_et_8_février_2015).jpg Béatrice Bonhomme : https://www.southeastreview.org/single-post/poetry-by-béatrice-bonhomme-translated-by-emelie-griffin Hélène Dorion : https://www.lesoleil.com/2020/10/15/entretien-public-avec-helene-dorion-pour-donner-vie-aux-mots-4119980a99b2ea22baac03f17396a0e7 Alicia Gallienne : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/31/alicia-gallienne-etoile-filante-de-la-poesie_6027964_
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