Dans ce second tome, nous passons de la Grande Histoire à la petite, du fracas des batailles aux intrigues d'alcôve, des géants foudroyés aux seconds couteaux qui s'ébattent dans un panier de crabes.
Nous suivons la petite Séléné, ramenée captive à Rome. Fille de Cléopâtre et de Marc Antoine, elle est la dernière représentante de la longue dynastie des Ptolémée. Elle est une vaincue, une déchue, et si elle est encore en vie, c'est parce qu'Auguste le veut bien.
On la verra subsister, tant bien que mal, dans Rome, la ville rouge et cruelle, trainant derrière elle ses vieux cauchemars de survivante.
Cléopâtre est traitée de putain et la mémoire de Marc Antoine frappée d'interdit. Pourtant, dans le regard que les autres lui portent, elle sent toujours leurs légendes lui coller aux pattes.
Séléné va tenir bon contre les méchancetés, les moqueries, le mépris, le rabaissement. Elle va tenir bon contre les petites perversités d'Auguste.
Elle veut sa vengeance contre ce tyran qui a massacré toute sa famille. Elle veut assurer une descendance à la dynastie des Ptolémée, ce qui lui est interdit.
Octavie, peut-être impressionné par la ténacité de cette jeune fille et troublée par sa souffrance contenue, lui laissera une unique chance de prendre sa revanche.
Autour d'Auguste, homme verrouillé, sombre tyran d'un immense empire, secret, méfiant, dissimulateur, impitoyable, toujours prêchant le faux pour savoir le vrai, il y a toutes ces femmes qui frétillent, tous ces courtisans empressés, ces poignards cachés dans l'ombre, ces poisons prêts à l'emploi, … Quelle extraordinaire comédie ! Avec quel talent la romancière vient combler les béances laissées par l'Histoire.
Passionnant. Instructif, et tellement vivant. Un deuxième tome supérieur au premier. J'ai hâte de suivre les suites des aventures de la petite Séléné, dernière descendante des Ptolémée.
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On suit avec curiosité les tribulations de Séléné au milieu de toutes ces matrones.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Vie quotidienne, cultes, divertissements, condition des femme et des enfants, complots et vilenies, Françoise Chandernagor raconte tout avec une verve sans pareille.
Lire la critique sur le site : LePoint
Elle rit, elle babille, elle embrasse, elle donne : c'est Julie. Elle batifole avec ses nains, joue avec ses singes, folâtre avec ses musiciens, gazouille avec ses enfants, effeuille un palmier, croque une pêche au vinaigre, plume un éventail : Julie. " Sais-tu que j'ai déjà vu ton mari ? Quand j'étais petite. Enfin, pas si petite. Juste avant la guerre des Basques. Je l'ai aperçu deux ou trois fois derrière mon père, dans des défilés. Quel cavalier ! Bel homme... Remarque, je ne l'ai jamais vu sans son cheval. Un vrai centaure. Homme pour le haut et cheval pour le bas ! Entre nous, un centaure, c'est le rêve de toutes les femmes : oui, oui, on aime toujours mieux embrasser les lèvres d'un homme que la bouche d'un cheval, mais, pour le reste, crois-moi, le cheval amoureux est beaucoup plus "avantageux" ! Allons, ne rougis pas, vierge pudique, tu n'es pas censée comprendre les folies que je dis ! "
Rome. Une ville rouge qui cuit à l'étouffée dans ses vieilles murailles, une ville étranglée entre ses collines couronnées de temples raides. Du creux des vallons jaillissent des tours crénelées ; çà et là, des immeubles étroits, dressés comme des pieux, crèvent le maillage serré des tuiles brunes. Tout est vertical ici, tout semble hérissé. Une ville bossue et pleine d'épines...
Peut-être s'est-elle un jour rappelé cette fable d'Esope apprise ailleurs, il y a longtemps... : l'histoire d'un homme assis sur le rivage d'une mer houleuse et qui essayait de compter les vagues ; en les comptant il s'embrouillait, s'énervait ; survint un renard qui lui dit : "Pourquoi t'attrister à cause des vagues qui sont passées ? Recommence à compter à partir de maintenant...."
De toute façon, nous ne coucherons pas Auguste sur le divan... Cet homme qui sut mieux que personne préserver les apparences pour ménager les imbéciles, et instaurer la monarchie sous couvert de restaurer la république, cet homme qui inventa le chiffrage des correspondances et préparait par écrit ses conversations les plus intimes, est un inquiet. Constamment sous tension. Son mot préféré ? Auctoritas. Avec son double sens : celle qu'on exerce sur soi avant de l'exercer sur autrui. Dès que le jeune chef s'autorise à se relâcher, il compense en resserrant son emprise sur ceux qui l'approchent. Avant de céder au plaisir, il lui faut renforcer sa domination jusqu'à la cruauté ; seul l'abaissement du partenaire le rassure sur son propre abandon.
Julie, tendre et libertine, généreuse et fantasque, sera la plus belle des « cent fleurs » poussées sur le terreau de la dictature paternelle, la plus belle et la plus aimée du peuple romain. Pour l’heure, n’écoutant que son bon cœur, elle se désole pour sa cousine Marcella. Elle n’a pas voulu, dit-elle, lui prendre son vieux mari. Et si on lui avait demandé son avis, elle aurait autant aimé, quant à elle, épouser Iullus, qui a vingt ans et qui n’est pas laid.
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ?
[…]
On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin.
[…]
Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus.
[…]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Martine Broda
0:32 - Sylvie Fabre G
1:57 - Maximine Lagier-Durand
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3:53 - Béatrice Bonhomme
4:17 - Hélène Dorion
5:15 - Alicia Gallienne
6:50 - Générique
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Références bibliographiques :
Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010.
La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010.
Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016.
Alicia Gallienne, L'autre moitié du songe m'appartient, Paris, Gallimard, 2019.
Images d'illustration :
Martine Broda : https://www.babelio.com/auteur/Martine-Broda/183879
Sylvie Fabre G : https://www.editionsunes.fr/catalogue/sylvie-fabre-g/
Maximine Lagier-Durand : http://editionsws.cluster011.ovh.net/wp-content/uploads/2011/04/Maximine.jpg
Amina Saïd : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amina_Saïd#/media/Fichier:Amina-Saïd_Hazam_(21e_Maghreb_des_Livres,_Paris,_7_et_8_février_2015).jpg
Béatrice Bonhomme : https://www.southeastreview.org/single-post/poetry-by-béatrice-bonhomme-translated-by-emelie-griffin
Hélène Dorion : https://www.lesoleil.com/2020/10/15/entretien-public-avec-helene-dorion-pour-donner-vie-aux-mots-4119980a99b2ea22baac03f17396a0e7
Alicia Gallienne : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/31/alicia-gallienne-etoile-filante-de-la-poesie_6027964_
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