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Philip Marlowe tome 4 sur 9
EAN : 9782073006844
Gallimard (26/10/2023)
3.87/5   240 notes
Résumé :
"Je vis une vague de cheveux blonds qui, pendant un bref instant, se déroula dans l'eau, s'allongea avec une lenteur calculée, puis s'enroula de nouveau sur elle-même.
La chose roula sur elle-même encore une fois ; un bras vint écorcher la surface de l'eau et ce bras se terminait par une main boursouflée qui était celle d'un fantôme."
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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La mécanique Chandler est bien huilée : un riche client fait appel aux services de Marlowe et le détective prend conscience dès le début de l'enquête qu'il a mis les pieds dans un nid de vipères. Il va devoir affronter des policiers corrompus et des gangsters déterminés. Et il va s'en prendre plein la tête, une nouvelle fois. Mais notre privé a la peau dure et est bien décidé à percer le mystère qui entoure la disparition de Crystal, l'épouse de Derace Kinglsey. L'enquête va se dérouler en partie à Bay City la crapuleuse, sur la côte pacifique, mais aussi dans la forêt de San Bernadino où Kingsley est propriétaire d'un chalet situé au bord d'un lac. C'est d'ailleurs dans ce lac que la compagne du gardien va refaire surface après un séjour d'un mois dans les profondeurs. Les premiers éléments semblent accabler le gardien, un mutilé de guerre alcoolique, mais c'est sans compter sur la sagacité de Philipp Marlowe qui va chercher à démêler le vrai du faux...

Le récit se déroule en pleine Seconde Guerre mondiale : le caoutchouc est rationné, les barrages sont protégés par l'Armée et la nuit, les villes californiennes sont soumises au black-out. « La dame du lac » est le quatrième roman de Chandler et s'il y a bien des redondances dans les intrigues, elles ne lassent pas le lecteur. le Los Angeles de Chandler a mieux vieilli que celui de Connely, bien qu'un demi-siècle sépare les deux écrivains. Le roman est toujours agréable à lire et fortement conseillé aux amateurs de polars. Un classique qui n'a pas pris la poussière.
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En littérature comme chez les Inconnus, il y a le bon et le mauvais classique. La différence ? le bon ne prend pas une ride malgré les années.

Ouvrir quatre-vingts ans après sa sortie La Dame dans le lac de Raymond Chandler – dans une nouvelle traduction de Nicolas Richard – c'est être frappé par le côté impeccable de l'oeuvre, perfection du noir classique.

Dans les pas de Philip Marlowe, privé mythique qui en a inspiré tant d'autres, on passe en revue les codes du genre : une épouse disparue ; un cadavre de femmes dans un lac ; une affaire qui resurgit du passé ; quelques flics corrompus ; un peu d'alcool et de castagne ; un panier de crabes rempli de menteurs.

Sillonnant la Californie de L.A. à Puma Point, Marlowe, caustique et détaché, entre immédiatement dans les habits du héros empathique et atypique qui plane au-dessus d'une société vénale et individualiste.

C'est simple - et si apparemment simple qu'on imagine le travail fourni pour y parvenir – magnifiquement écrit dans les phases quasi-poétiques où la tension retombe, et sans jamais chercher l'inutile surenchère de style ou d'action qui plombent tant de polars contemporains.

Pour les adeptes du noir et de « la noire », on se précipite !
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Il y a quelque temps, je m'étais décidée à élargir mon horizon s'agissant des polars. Seulement, je ne savais pas par où commencer, aussi j'ai consulté la liste des 100 meilleurs romans policiers de tous les temps, publiée par un magazine anglais, si mes souvenirs sont bons. Certains auteurs n'étaient cité qu'une seule fois et d'autres, comme Raymond Chandler, étaient cité plusieurs fois. N'ayant pas trouvé les romans que je cherchais de cet auteur (pour l'instant, je ne désespère pas de mettre la main dessus), j'ai emprunté le seul roman disponible, la Dame du lac.

Cette première incursion dans l'univers de Chandler a été plus que prometteuse. Une vraie révélation, un immense bouleversement dans ma vie de lectrice. Je suppose que vous avez tous un jour entendu parler de Philip Marlowe. En ce qui me concerne, la seule chose que je savais de lui était qu'il avait été interprété par Humphrey Bogart (entre autres), au cinéma.
Mais pour ceux qui l'ignorent, Philip Marlowe est détective privé. Mais pas le genre Sherlock Holmes ou Hercule Poirot mais plutôt le genre "flic à l'ancienne". Intuitif, fouille-merde, irrévérencieux, tenace.

Dans la présente histoire, Marlowe est engagé pour retrouver la femme d'un riche homme d'affaires, supposée partie avec son amant. Une histoire simple en apparence mais beaucoup plus compliquée en réalité. L'enquête de Marlowe va le conduire à découvrir un cadavre, enquêter sur un vieux dossier, faire face à des policiers corrompus, découvrir un second cadavre, puis un troisième, avant la révélation finale. Et tout cela en trois jours.

Aucun répit n'est laissé au lecteur, qui se retrouve plongé au coeur de l'histoire, aux côtés de Philip Marlowe, anti-héros par excellence. Marlowe se fiche d'heurter les sensibilités des autres personnages.
Les mots me manquent pour décrire mon état d'esprit lors de la lecture de la Dame du lac. J'ai vraiment adoré ce livre, un vrai bijou très bien écrit qui m'a donné envie de lire tous les romans de Raymond Chandler.

Si vous aimez les polars à l'ancienne, avec un héros...pardon un anti-héros bourru mais avec un bagoût et une classe folle, et doté d'un flair sans faille, si vous aimez les enquêtes qui vous embrouillent l'esprit à tel point que vous suspectez tous les personnages du roman (même les morts) pour être certain d'avoir raison sur l'identité du coupable, alors la Dame du Lac est fait pour vous.
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Crystal Kingsley a disparu. Ce n'est pas qu'elle manque beaucoup à son mari qui l'a déjà remplacée, mais elle a un certain génie pour se retrouver dans de sales histoires et ça c'est mauvais pour les affaires. Ses affaires, monsieur Kingsley y tient : les produits de beauté Gillerlain, c'est lui.
Philip Marlowe est donc chargé de la retrouver. Il a peu d'éléments à sa disposition : elle a séjourné dans un chalet qu'ils possèdent dans les montagnes (quand on est riche on ne passe quand même pas l'été sous le brouillard de Los Angeles) et a écrit une lettre annonçant son prochain mariage au Mexique avec son gigolo du moment.
Marlowe commence par le chalet : Chrystal n'y est plus mais il ne s'est pas dérangé pour rien : il trouve là son premier cadavre, la femme du gardien, une jolie blonde elle aussi, du moins avant qu'elle ait passé plusieurs semaines dans le lac.
Le gigolo lui, n'est pas au Mexique et affirme qu'il n'a jamais été question de mariage. Il habite à Bay city (Santa Monica, en fait, où Chandler habite quand il écrit le livre et il est très rare qu'il transforme les noms de lieux) La petite ville, la police surtout, a été pourrie par la prohibition et ne s'en est pas encore remise.
Marlowe s'en aperçoit rapidement en enquêtant sur le gigolo : la police lui reproche de faire,en fait, des recherches sur le suicide de sa voisine d'en face, la femme du docteur Almore. Comme plus il veut en savoir sur Lavery, l'ex-futur marié, plus on lui reproche de travailler sur madame Almore, sa curiosité est éveillée.
Quel rapport entre cette femme morte depuis plusieurs années et Chrystal Kingsley ? Comptez sur Chandler pour en imaginer un en nous promenant à travers la Californie, ses montagnes et son bord de mer avec toujours ce même humour, Il n'a pas été élevé en Angleterre pour rien !
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À quoi reconnait-on un bon noir ? À ses nuances de gris.
Rien n'est clair, le brouillard met des plombes à se dissiper et ça peut virer au drame sur une remarque déplacée.
Ne vous fiez pas aux apparences. Les personnages paraissent stéréotypés. Leur tempérament se lit sur leurs tempes et leur jeu, dans leurs joues creusées. Leurs traits physiques sont taillés sur leurs humeurs, mais ce ne sont que des masques (« Debout, c'était un grand bonhomme, un dur. La graisse n'était qu'un surplus de gaieté » ; « La partie supérieure de son visage donnait une impression de sérieux. La partie inférieure disait juste au revoir »).
Dans le roman du génial Raymond Chandler, les flics ont une idée contestable de la loi, les filles apprêtées ne s'embarrassent pas de la morale et Marlowe n'en mène pas large sous ses airs de détective imperturbable.
Les répliques tabassent. Elles tuent plus que les armes à feu. On se jauge, on s'empoigne, on s'étripe dans les dialogues (ex : page 23, 67, 83). Un régal.
« La Dame dans le lac » montre la différence entre un bon roman policier dont les dialogues se prêtent à une adaptation cinématographique et un roman policier bas de gamme qui semble avoir été écrit pour une série télé (espèce très répandue de nos jours).
Je vous conseille cette nouvelle traduction d'un classique des classiques.
Bilan : 🌹🌹
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Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
Le bureau du directeur était, comme c'est le devoir de tout bon bureau de directeur, long, sombre, tranquille et climatisé (...) Derace Kingsley s'introduisit vivement derrière huit cent $ de bureau directorial et applica son postérieur sur un grand fauteuil de cuir. (...)
- Je suis un homme d'affaires et je vais droit au but. D'après votre carte, vous êtes détective privé. Montrez-moi une pièce qui le prouve. (...) Je suppose que vous ferez l'affaire, mais ne jouez pas au plus fin avec moi. Et rappelez-vous qu'un homme que j'engage travaille pour moi. Il fait exactement ce que je lui dis et la ferme. Autrement, il est viré sans délai. Est-ce clair ? J'espère que je ne suis pas trop coriace pour vous.
-Puis-je réserver ma réponse là-dessus ? dis-je.
Il fronça les sourcils. (...)
- Quel est votre prix ?
- 25 $ par jour, plus les frais : huit cent au kilomètre pour ma voiture.
- Absurde. Beaucoup trop. 15 $ par jour, net. Bien suffisant. Je paierai les déplacements justifiés, mais pas vos petites balades. (...)
- Qu'est-ce que vous voulez au juste Monsieur Kingsley ? (...) D'abord, je m'occupe pas des divorces, dis-je. Et je demande 100 $ de provision aux étrangers.
- Bien, bien fit-il d'une voix subitement adoucie, bien, bien.
- Et quant à votre crainte d'être trop coriace pour moi, sachez que la plupart des clients commencent soit par pleurer dans mon giron, soit par me brailler aux oreilles qu'ils sont les patrons... Mais d'habitude, ils finissent tous par devenir très raisonnables - s'ils sont encore en vie.
- Bien, bien, dit-il à nouveau de la même voix douce. En perdez-vous beaucoup comme ça ?
- Pas s'ils me traitent correctement, dis-je.
- Prenez un cigare, proposa-t-il. (...) Je désire que vous retrouviez ma femme ; elle a disparu depuis un mois.
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« L’endroit était plein à craquer de mâles avec veston d’été et haleine alcoolisée et de femelles aux rires suraigus, aux ongles sang de bœuf et aux mains sales. Le patron de l’endroit, un dur de dur de bas étage, en bras de chemise, avec un cigare mâchonné, surveillait la salle, l’œil inquisiteur. À la caisse, un homme aux cheveux clairs se battait avec un poste de radio miniature pour tâcher d’avoir le dernier communiqué, mais le poste était aussi riche en parasites que la purée de patates en eau. Dans un coin, au fond de la pièce, un orchestre genre cow-boy de cinq musiciens, vêtus de vestes blanches mal coupées et de chemises pourpres, essayait de dominer le vacarme du bar ; ils souriaient sans joie parmi le nuage de fumée de cigarettes et le grondement des voix avinées. À Puma Point, l’été, cette si charmante saison, battait son plein. »
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Dans un coin de la pièce, une petite blonde bien roulée était assise devant un standard téléphonique, à l'abri d'une grille nickelée qui la préservait du péché. A côté des portes, derrière un bureau, siégeait une grande et mince beauté à la chevelure d'ébène dénommée, s'il fallait en croire la plaque gravée sur son bureau, Miss Adrienne Fromsett.
Elle portait un tailleur gris acier, un chemisier bleu plus foncé sous sa veste, et une cravate d'homme d'un bleu plus clair. Les bords d'un mouchoir replié dépassaient de sa poche, tranchants comme une lame. Elle avait un bracelet : pas d'autres bijoux. Ses cheveux noirs, séparés au milieu, tombaient, amples en vagues ordonnées. Elle avait une peau lisse comme de l'ivoire, des sourcils plutôt sévères et de grands yeux bleu de nuit qui s'échauffaient au bon moment et au bon endroit.
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Je vis une vague de cheveux blonds qui, pendant un bref instant, se déroula dans l'eau, s'allongea avec une lenteur calculée, puis s'enroula de nouveau sur elle-même. La chose roula sur elle-même encore une fois ; un bras vint écorcher la surface de l'eau et ce bras se terminait par une main boursouflée qui était celle d'un fantôme.
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- Je pensais qu'on avait nettoyé cette ville, dis-je. Et qu'un homme honnête pouvait se promener la nuit dans les rues sans porter une veste pare-balles.
- On l'a nettoyée un peu, la ville, dit-il, mais ils n'ont pas envie qu'elle soit trop propre. Faut pas effrayer le moindre dollar, même s'il n'est pas propre non plus.
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Vidéo de Raymond Chandler
Chronique animée par Fabien Delorme, consacrée aux grands noms de la littérature policière, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour sa seizième chronique, le 08 novembre 2017, Fabien présente l'auteur Raymond Chandler. Fabien Delorme est aussi conteur. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://www.fabiendelorme.fr/ ou sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/fabiendelormeconteur La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62
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