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Philip Marlowe tome 1 sur 9
EAN : 9782073006899
Gallimard (26/10/2023)
3.81/5   626 notes
Résumé :
L'honorable général Sternwood a des ennuis avec ses filles. Vivian, l'aînée, boit sec et perd beaucoup d'argent dans les salles de jeux. La cadette, Carmen, est nymphomane. Un libraire, Geiger, fait chanter le général au sujet des dettes de Vivian.
Excédé, le riche vieillard fait appel au privé Philip Marlowe. En visitant la librairie de Geiger, le détective voit Carmen entrer chez lui. Trois coups de feu claquent. Dans une pièce aménagée en studio photo, il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 626 notes
Marlowe. Un prive qui tient beaucoup du Sam Spade de Hammett, cynique et desenchante, mais je l'ai percu plus style, et plus romantique. Oui, Chandler s'est surement inspire de Hammett. Et pas que pour son personnage central, son prive solitaire. Comme Hammett, derriere l'intrigue du roman, il peaufine surtout l'atmosphere du milieu social, y inserant discretement une critique de la societe urbaine americaine de son temps, soulevant des bouches d'egout dispersees dans les grandes avenues pour que le lecteur puisse s'impregner de leurs emanations.


Marlowe est plus raffine que le Sam Spade d'Hammett. Plus elegant dans sa mise et avec une once de plus d'humour. En fait il est une emanation du style de Chandler, plus sophistique, epure. du Hammett affine, perfectionne. Entre deux dialogues percutants, entre deux passages humoristiques, Chandler se complait a faire des citations, clins d'yeux aux lecteurs tant soit peu cultives: “– Je commençais à me dire que vous travailliez peut-être au lit, comme Marcel Proust. – Qui est-ce ? Je mis une cigarette dans ma bouche et la regardai. Elle était un peu pâle et tendue, mais elle paraissait de taille à fonctionner sous tension. – Un écrivain français, un spécialiste en dégénérés. Vous ne pouvez pas le connaître. – Tut… Tut… dis-je. Venez dans mon boudoir”. Ou encore: ”– Je parie que vous ne devinez même pas comment je suis entrée. Je pris une cigarette et la regardai d'un oeil terne. – Je parie que si. Vous êtes entrée par le trou de la serrure, comme Peter Pan. – Qui c'est ? – Oh ! un copain de bistrot”. Et j'en passe.


Et l'intrigue? Ah! L'intrigue! Complexe est le moins qu'on en puisse dire. En fait plusieurs intrigues enchevetrees. Si enchevetrees qu'a un moment, un peu apres le milieu du livre, un final parfait est suggere, satisfaisant pour tout lecteur, mais Chandler continue comme si de rien n'etait, s'embrouille et/ou nous embrouille. Si enchevetrees qu'on n'est pas sur, une fois le livre ferme, que toutes soient resolues. On raconte que quand Howard Hawks essayait d'en tirer le scenario du film qu'il a dirige en 1946, il a demande a Chandler qui en fin de compte avait tue le chauffeur assassine en debut de roman, et l'auteur, haussant les epaules, repondit que lui non plus n'en savait fichtre rien. Mais j'ai deja dit que l'intrigue, ou les intrigues, ne sont surement pas le point fort du livre. C'est le style de Chandler qui entraine le lecteur, c'est son croquis de la societe qui le convainc et c'est le personnage de Marlowe qui l'envoute.


Moi, Marlowe m'a envoute et continue de m'envouter. le Marlowe decrit par Chandler comme le Marlowe joue par Humphrey Bogart ou Robert Mitchum. Deux films classiques pour un livre classique. A lire et a voir.
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Après avoir lu et apprécié, le retour de Philip Marlowe dans "La blonde aux yeux noirs" de Benjamin Black alias John Banville, me voilà en train de fourrer mon nez dans les polars de Chandler à la rencontre du Marlowe - marlou - original.
Le Grand Sommeil, son chef d'oeuvre... parfait pour se mettre dans le bain de la Californie aux moeurs pas jolis jolis des années 30-40.
Le pitch :
Le vieux général Sternwood fait appel au service du détective Marlowe.
On le fait chanter lui qui n'a pourtant plus beaucoup de souffle,
qui se sent seul - bien qu' entouré mais pas gâté par ses deux filles au sens moral limité,
la blonde Carmen, droguée et allumeuse,
la brune, la soeur ainée mariée, Vivian qui siffle verre sur verre.
Et envolé son gendre irlandais avec qui il aimait bavarder.
Il charge le privé de retrouver le maître chanteur.
Quant à Vivian, elle lui souffle de retrouver son mari disparu.

Un enquête qui va le faire sortir de sa routine, lui faire découvrir la Californie des nantis et des coups tordus , la jolie boucles d'ange et le priver du petit sommeil du juste pour quelques temps...

Cela vaut le coup de s'accrocher à l'intrigue emberlificotée de Raymond Chandler. Un premier roman écrit en 3 mois en utilisant un procédé cannibale qui combine deux de ses nouvelles.
Ce qui peut expliquer le caractère embrouillé de l'intrigue qui deviendra par la suite sa marque de fabrique et son style.
Les personnages de la haute et basse société n'ont pas un sens moral au beau fixe, des bourgeoises décadentes, des petites frappes, patrons de tripots, libraires pervertis...Le climat du livre moins axé sur la violence que sur un mélange de spleen, d'absurdité, de chantages, de magouilles et de crimes.
"Au bout du compte, ce qu'il y a de plus durable, c'est le style ; et c'est le meilleur investissement qu'un écrivain puisse faire de son temps. Les idées sont un poison. Plus on raisonne et moins on crée."
Un roman noir Incontournable pour la première apparition du privé Philippe Marlowe, la lutte d''un homme intègre, pessimiste, désabusé non dénué d'humour noir au sein d'une société corrompue, celle de la Californie.
Sans oublier la traduction de Boris Vian qui ajoute le grain de sel

Et la mayonnaise prends à coup sur

vous serez pas déçu

par ce chef d'oeuvre du noir

Le mot de la fin à Raymond Chandler "Montrez-moi un homme ou une femme qui n'apprécient pas le roman policier, et je vous montrerai un imbécile intelligent - peut-être - mais un imbécile tout de même"


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Une « pluie d'un autre monde » s'abat sur une ville de Los Angeles gangrenée par la criminalité et la corruption. Philippe Marlowe, un détective privé, se voit confier une enquête sur un chantage mais très vite, il va être confronté à toutes sortes d'activités ou de faits louches : commerce clandestin de pornographie, trafic de voitures volées, disparition mystérieuse, assassinats… Il va croiser des personnages atypiques : un paraplégique millionnaire mais moribond, ses deux filles, l'une droguée, l'autre alcoolique, un tueur au « nez écrasé et à l'oreille en chateaubriand », une blonde qui déploie un « sex-appeal capable d'obliger un homme d'affaires à restituer son déjeuner », etc. Pour mener à bien sa mission, Marlowe traverse la « Cité des Anges » au volant de sa décapotable, entre dans les hôtels particuliers comme dans les hôtels miteux, affronte les petites frappes comme les gros caïds. Il sait se servir de ses poings comme de son ironie. Il se montre vertueux, attaché à la justice et à la vérité et ne se laisse corrompre ni par l'argent, ni par la chair. C'est un joueur d'échec qui se fie à ses intuitions et n'hésite pas à bluffer si nécessaire.

Je voulais lire le « Grand sommeil » depuis que j'avais appris qu'un de mes films cultes, « The Big Lebowski », s'en inspirait. J'ai découvert l'univers de Dashiell Hammett avant de m'attaquer aux romans de Chandler. Ce dernier est plus descriptif et on s'étonne ainsi que le héros, pénétrant dans une pièce où une personne vient de faire assassiner, prenne le soin de détailler la décoration du lieu avant d'attacher son regard sur le cadavre couché sur le tapis. L'intrigue est complexe et j'ai dû parfois relire certains passages pour m'y retrouver. Pourtant, le détective, alors que l'affaire semblait terminée, trouve que la simplicité du dénouement contrevient à la « trame embrouillée de la réalité » et décide de relancer son enquête. Certaines phrases ou certains mots peuvent surprendre mais je ne sais pas si ce sont des inventions de l'auteur ou du traducteurs, Monsieur Boris Vian.

Le « Grand sommeil » est à lire absolument si on s'intéresse à la littérature policière et au roman noir. Il s'impose par son style, sa narration, et son ambiance et on y découvre une légende du genre : Philippe Marlowe.
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Philip Marlowe, détective privé, est embauché par le vieux général Sternwood pour retrouver l'auteur du chantage dont il fait l'objet et surtout comprendre pourquoi. Mais ce que le vieux général ne sait pas c'est que ses deux filles, grandies dans le luxe et l'abondance et dépourvues de tout sens moral, vont se retrouver impliquer dans cette quête qui révèlera bien plus qu'un simple chantage...

Voilà un polar très cinématographique, écrit comme un vrai scénario avec tous les détails nécessaires à la construction des décors, sans oublier les costumes cousus main. de la dentelle de luxe où chaque petit point est minutieusement observé. Mais tout cela ne vaudrait rien sans les inénarrables répliques du célèbre détective qui a réponse à tout, toujours cinglant et ironique.
Un type de détective très sûr de lui et de son pouvoir de déduction, peu enclin à utiliser les armes à feu et à se laisser berner par les sirènes féminines qui traversent le roman. Sirènes féminines très caricaturales d'ailleurs « soit belle et tais-toi » comme elles étaient si peu imaginées à l'époque.
Alors certes le roman date un peu et on est loin des nouveaux polars nordiques qui ont le vent en poupe, mais j'ai pris grand plaisir à le lire et à le déguster avec la même envie de revoir un bon vieux film en noir et blanc, une valeur sûre.
Et pour l'anecdote, sachez que le traducteur de ce célèbre roman n'est autre que Boris Vian !
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Prétendre apprécier les romans policiers et n'avoir jamais lu "The Big Sleep", une honte. Je l'avoue. Mais maintenant, j'ai tout compris ! Tout est dans le style, le rythme, le cynisme du narrateur, Philip Marlowe. Non, en lisant, je n'ai pas eu l'impression d'entendre parler Humphrey Bogart ni de me perdre dans le regard de Laureen Bacall. J'ai dû voir le film, certes, il y a longtemps.
Mais ce qui surprend, au-delà de certains détails délicieusement "datés" comme les marques de voitures, c'est l'écriture acérée, pleine de mouvement, la description imagée et précise des bagarres, les notations d'ambiance...On voit les volutes de fumée, on palpe le halo de pluie autour des personnages....
Il est vrai que la traduction est subtile et parfaitement adaptée. Boris Vian, touche-à-tout de génie, devrait être donné en exemple à tous les traducteurs. J'ai lu quelque part qu'on lui reproche l'usage intensif du passé simple...N'oublions pas que le roman a été écrit en 1939 et publié en français en 1948... Mais c'est une objection mineure. Et même, j'irais jusqu'à prétendre que tout cela donne un charme fou, entre le contraste des situations louches, le noir du décor et la pureté du texte.
L'intrigue est compliquée à souhait, mais ce n'est pas là l'intérêt principal du récit. Les personnages principaux sont campés dès les deux premiers chapitres : le vieux et riche général Sternwood, ses deux filles nées tardivement. Vivian a épousé un ancien de l'IRA, ex-bottleger, qui s'est volatilisé deux mois auparavant, ce qui chagrine le vieux beau-père mais pas forcément l'épouse. Carmen est totalement déjantée : elle se jette à la tête de tous les hommes, se drogue, pose pour des photos de charme. Il y a aussi le maître-chanteur Geiger, le chauffeur de la famille, un truand tenancier de maison de jeux et ses sbires, son ex-femme dont Philip Marlowe est bien près de tomber amoureux, le jeune amant de Geiger...sans compter les policiers du comté qui se tirent dans les pattes et s'agacent de voir intervenir le privé Marlowe.
En lisant ce roman dense et foisonnant d'intrigues entrelacées, on voit comment ce petit livre, le premier écrit par Raymond Chandler, a suscité de vocations. Me viennent à l'esprit le personnage de Nestor Burma de Léo Malet et plus récemment le héros tout bosselé d'Hugh Laurie dans "Tout est sous contrôle". Et quelques films aussi comme l'irrésistible parodie de Carl Reiner "Les cadavres ne portent pas de costard" avec Steve Martin...

Le grand sommeil, celui dont on ne se réveille jamais, c'est donc le classique absolu. A lire absolument.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
26 mars 2024
Un sens des réparties incroyable, une leçon de narration d’histoires. Une façon unique de mêler mélancolie, métaphysique et intrigue policière.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (104) Voir plus Ajouter une citation
Mes talons de caoutchouc dérapèrent sur le trottoir quand je tournai dans l’entrée étroite du Fulwider Building. Une lampe unique brûlait au loin, derrière un ascenseur ouvert, autrefois doré. Un crachoir terni, et qu’on devait manquer souvent, se dressait sur un tapis de caoutchouc mâchuré. […] Des numéros avec noms et des numéros sans noms. Des tas d’appartements libres, ou alors des tas de locataires qui voulaient rester anonymes. Des dentistes sans douleur, des agences de détectives à la manque, des petites affaires malades qui avaient rampé jusqu’ici pour y mourir, des écoles par correspondance qui devaient vous apprendre comment devenir employé de chemin de fer, technicien radio ou scénariste – si les inspecteurs des postes ne leur tombaient pas sur le râble. Un bâtiment moche. Un bâtiment dans lequel l’odeur des mégots de cigare devait être la plus propre de celles qu’on y respirait.
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-Je suis un flic, dit-il. Un flic tout ce qu’il y a d’ordinaire. Raisonnablement honnête. Aussi honnête qu’on peut l’espérer d’un homme vivant dans un monde où ce n’est plus de mise. C’est la principale raison pour lesquelles je vous ai demandé de venir ce matin. Je voudrais que vous en soyez convaincu. Etant un flic, je préfère que la loi triomphe. J’aimerais voir de belles canailles bien habillées comme Eddie Mars s’abîmer les ongles dans des carrières de cailloux à Folsom, côte à côte avec les petits minables des faubourgs sous-alimentés qui se sont fait poirer à leur première casse et n’ont jamais eu de chance depuis. C’est ça que je voudrais. Vous et moi, nous avons vécu assez longtemps pour savoir que jamais je ne verrai ce jour-là. Ni dans cette ville, ni dans une ville moitié moins grande, ni dans le moindre recoin des florissants, vastes et verdoyants Etats-Unis d’Amérique. Nous ne dirigeons pas notre pays de cette façon-là.
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Qu'est-ce que ça peut faire, où on vous met quand vous êtes mort? Dans un puisard dégueulasse ou dans un mausolée de marbre au sommet d'une grande colline? Vous êtes mort, vous dormez du grand sommeil... vous vous en foutez, de ces choses-là... le pétrole, l'eau, c'est de l'air et du vent pour vous... Vous dormez, vous dormez du grand sommeil, tant pis si vous avez eu une mort tellement moche... peu importe où vous êtes tombé...
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Elle se leva lentement, et s'approcha en ondulant dans sa robe noire collante de tissu mat. Elle avait de longues cuisses, et elle marchait avec un certain petit air que j'avais rarement remarqué chez les libraires. Elle était blond cendré, les yeux gris, les cils faits, et ses cheveux en vagues arrondies découvraient des oreilles où brillaient de gros boutons de jais. Ses ongles étaient argentés. Malgré son attirail, elle devait être beaucoup mieux sur le dos.
Elle s'approcha de moi en déployant un sex appeal capable d'obliger un homme d'affaires à restituer son déjeuner, et, secouant sa tête, remit en place une boucle de cheveux doux et brillants ... pas très dérangée d'ailleurs. Elle eut un sourire hésitant qu'on n'aurait pas eu de mal à rendre aimable.
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Tiens-toi tranquille et retiens ta respiration. Retiens-la jusqu’à ce que tu ne puisses plus, et à ce moment-là, dis-toi qu’il faut absolument que tu respires, que tu as la figure toute noire, que tes yeux vont te tomber des joues… et que tu vas respirer maintenant, mais que tu es ficelé sur le fauteuil dans la jolie petite chambre à gaz de Saint-Quentin ; et quand tu respireras cet air que tu luttes de toutes tes forces pour ne pas avaler, ça ne sera pas de l’air qui viendra, mais du cyanogène… Et c’est ça qu’on appelle une exécution humanitaire dans notre État, maintenant.
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Vidéo de Raymond Chandler
Chronique animée par Fabien Delorme, consacrée aux grands noms de la littérature policière, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour sa seizième chronique, le 08 novembre 2017, Fabien présente l'auteur Raymond Chandler. Fabien Delorme est aussi conteur. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://www.fabiendelorme.fr/ ou sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/fabiendelormeconteur La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62
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