J’étais une très jolie fille et les hommes se bousculaient pour que je leur accorde un rendez-vous. Ma beauté, je le savais, était ma seule arme pour arriver et j’avais décidé de faire un beau mariage.
Je n’ai pas de sang sur les mains. Ce ne sont ni les scrupules ni la peur qui m’ont fait changer d’idée. C’est tout simplement que, quelle que fût la force de la haine que je lui vouais, à elle, je ne pouvais pas répandre le sang de Robbie. Il s’agissait des enfants de cette femme… mais aussi des siens, à lui.
Quand on aime un homme, il faut l’accepter tel qu’il est. Il faut apprendre à faire abstraction des travers qui vous choquent en lui. Quand on se marie il faut s’adapter l’un à l’autre… en prendre et en laisser… et c’est presque toujours à la femme de faire le plus gros effort d’adaptation.
Ce terrible vieillard et moi, nous nous sommes haïs au premier coup d’œil. J’ai été immédiatement consciente de son, implacable hostilité. Ses yeux bleus, glacés, m’ont fait l’effet de me dépouiller jusqu’aux os… quant à Robbie, il tremblait comme un écolier pris en faute.
L’hérédité… l’environnement… l’éducation… peut-être cela compte-t-il beaucoup, comme le dit Maynie. Mais rien de tout cela n’est aussi important que l’amour. La foi, l’espoir et l’amour voilà ce que nous devons enseigner à nos enfants...