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EAN : 9782259213202
250 pages
Plon (13/03/2014)
3.52/5   27 notes
Résumé :
Emilie, une enfant solitaire et débordante d’imagination, découvre que ses parents lui mentent sur ses origines et décide de mener l'enquête.

A 2 660 kilomètres au nord, quelque part en Islande, un vieux médecin retiré du monde tente d’oublier son passé.

Ils ne se connaissent pas. Pourtant, chaque nuit, ils sont poursuivis par le même cauchemar : celui d’un homme tombant d’un balcon.

Et si l’improbable rencontre d’Emil... >Voir plus
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L'enfant tombée des rêves, quel joli titre déjà, vous ne trouvez pas ?

Emilie est une fillette de douze ans qui n'en peut plus de tomber de ses rêves. Chaque nuit, c'est le même rêve, un homme tombe d'un balcon. Puisque les mots sont si difficiles à extérioriser, Emilie peint son rêve obsessionnel. Quand ses parents découvrent le tableau, Emilie sent le malaise à plein nez. Ce tableau d'un homme qui tombe est plus qu'un tableau, c'est l'antre des secrets, des non-dits, des mensonges et du fardeau d'une famille. Il suffit de voir la tête de ses parents devant ledit tableau pour s'en rendre compte.
Sur l'autre rive, en Islande, Robert fait chaque nuit le même cauchemar qu'Emilie. Retiré depuis plusieurs années près des ours blancs, Robert est seul et rongé par les regrets. le passé revient en lambeaux doucement distillant la lumière sur la petite Emilie, sans crier.
Étrange, mystérieux, on rentre dans ce roman par la petite porte pour ne pas arriver à quitter cette histoire où l'on cherche à savoir ce qui unit les deux personnages clé.

Deux personnages qui souffrent à leur manière de ces rêves qui ne trouvent pas leur place dans le monde faux-fuyant des adultes.
Des adultes qui fuient les mots, la vérité et donnent vie dans leur silence aux démons des enfants qui doutent et viennent à fabuler.

La plume de Marie Charrel est un petit enchantement dans le ventre des enfants en proie aux dysfonctionnements des grands. C'est un fil de maux à mots, des mots cousus, des mots broyés, des mots tus, des mots peints, des mots pendus à la gorge fermée des secrets qui ravagent une famille.

Un roman très bien construit où Emilie et Robert construisent chacun de leur côté les parties manquantes d'un même puzzle. Cela se lit comme une intrigue, avec un fond de psychologie, un peu de tendresse aussi et beaucoup d'envies pour un monde meilleur. J'ai beaucoup aimé cette histoire tendre délivrant un message fort.

Aucun enfant ne devrait tomber des rêves sans un adulte pour le réceptionner et le rassurer. Aucun enfant ne devrait tomber des rêves que les grands ont abandonnés un jour.
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Emilie, 12 ans, fait toujours le même rêve. Elle tombe d'un balcon.
Elle peint cette scène d'abord maquillée par un petit bonhomme de dessin animé représenté à sa place et voit que son père regarde sa peinture avec une expression de peur.
Elle peint aussi un géant qui mange les mots qui lui encombrent la tête ou qui lui font mal.
Emilie sent qu'un mystère entoure ses origines et elle va tout faire pour le découvrir.
Parallèlement, en Islande, un médecin français exilé là-bas fait aussi le même rêve. le destin d'Emilie est lié au sien mais il va falloir très longtemps pour que nous, lecteurs, découvrions la clé de l'énigme. Un peu dommage !
Le style de l'auteure est très beau, avec une musicalité des mots auxquels la petite fille accorde beaucoup d'importance ainsi qu'à leur origine.
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Emilie a douze ans. Chaque nuit, elle fait le même cauchemar qui empoisonne ses jours : une chute dans le vide.
Elle peint pour exorciser ses angoisses. Elle s'est créé un ami, un monstre imaginaire qui la décharge de tous ces mots étouffants qui l'envahissent.
C'est une petite fille à part, solitaire, qui vit dans son monde, débordante d'imagination.
Mais c'est surtout une petite fille empoisonnée par un secret de famille.
Parallèlement, à des kilomètres de là, en Islande, un vieux médecin fait lui aussi chaque nuit le même cauchemar.
Quel est le rapport entre les deux ?
C'est un beau roman que j'ai lu avec plaisir. A l'étude psychologique de cette étrange petite fille se mêle une intrigue intéressante entre elle et le médecin islandais.
Le style est très agréable, malgré parfois une impression de répétition ou d'appesantissement sur certaines situations.
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Emilie, douze ans vit avec ses parents et son frère. Elle est solitaire, pleine d'imagination, et ne communique pas beaucoup. Ses parents se sont inquiétés et ont consulté pensant qu'elle pouvait être autiste. Seule sa grand-mère décédée avait réussi à la comprendre :


"Mamie, elle, savait ce qui se passe dans ma tête lorsque j'observe : j'enregistre les mots; Tous les mots que j'entends, lis et découvre, en permanence, sans exception. Pronoms, déterminants, conjonctions, prépositions et surtout adjectifs, adverbes, noms, verbes : je les collectionne. Je les classe. J'enregistre et je collectionne parce que pour moi les mots ne se résument pas à un simple alignement de lettres permettant de communiquer. Ils sont bien plus que cela."


Emilie s'est créé un ami imaginaire, Croquebal , un ogre mangeur de mots, qui la débarrasse des mots qui lui font mal. C'est à lui qu'elle confie tous ses problèmes, toutes ses questions car ses parents ne lui répondent jamais .Sa mère se cache derrière des "mensonges ordinaires", ces mensonges que les adultes font pour éviter de répondre à des questions embarrassantes quant à son père, lui il fuit carrément.


Emilie fait des cauchemars, la nuit, elle rêve qu'elle tombe d'un balcon et s'écrase sur le sol. Emilie, pour conjurer ses rêves, peint cette scène où elle tombe, elle agit pour les rêves comme pour les mots qui l'oppressent, qu'elle donne en pâture à Croquebal. En découvrant la réaction de ses parents lorsqu'ils voient sa peinture pour la première fois lors d'une exposition à l'école, Emilie se rend compte que ses parents lui cachent un terrible secret, qu'elle va tout faire pour découvrir.


Parallèlement, nous suivons l'histoire de Robert, médecin d'une soixantaine d'années exilé en Islande. Lui aussi fait le même rêve mais lui sait pourquoi. Quand Emilie cherche à tout prix les causes de ce rêve, Robert, lui fait tout pour enfermer son passé dans des poupées russes et oublier.



Dans ce très beau roman, Marie Charrel, nous montre les dégâts que peuvent causer les non-dits au sein d'une famille. L'auteure met l'accent sur l'importance des mots, des mots pour nommer (quête de l'identité), des mots pour dire les choses, ne pas les laisser sous silence. Ce roman est aussi une métaphore du métier d'écrivain :

"... on peut faire autre chose avec les mots que les dévorer tout crus.
-Ah oui,
-Oui. Même avec les mots balagan. Plutôt que de les croquer, on peut les dompter, les dresser, les classer. On peut les secouer, les colorer, les nuancer, ou encore les mélanger et les réassembler. Cela donne de la prose ou des vers. Mais aussi des fariboles, des contes, des poèmes, des chroniques, et mêmes des salamalecs, des carabistouilles, des histoires à coucher dehors ou à dormir debout."
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La plume de Marie Charrel m'était totalement inconnue. Je ne connaissais d'elle que la superbe couverture qui m'avait d'emblée séduite faisant atterrir ce bouquin directement en "wish-list". Mais le hasard jouant en ma faveur ..... il a également atterri dans ma boîte aux lettres.

Bref ...

Faisons court: le roman est aussi séduisant que la couverture! Parler à la place d'un enfant n'est pas chose aisée. Surtout quand l'enfant est plutôt une pré-adolescente en souffrance, en proie avec un rêve qui la hante au point d'envahir son existence sans vraiment savoir pourquoi. Pourtant, Marie Charrel s'en sort avec brio: c'est cohérent et ça fonctionne. Dès lors, nous voilà directement emportés dans le poids des secrets de familles et des non-dits qui font mal, nous ne pouvons que suivre et cheminer avec Emilie.

Pourtant, une petite chose m'a dérangée: son ogre imaginaire Croquebal. N'allez pas croire qu'il est inutile, du tout. Bien au contraire, il a tout son sens dans l'histoire mais ... Mais il est exploité de façon trop enfantine et je me serais passée de son retour à la fin (même si je comprends le souhait d'avoir voulu faire un rappel à l'enfance sur les dernières lignes). Mais au final, ce petit défaut, "on s'en fout". Pourquoi? Parce que tout le reste est tellement cohérent et prenant, qu'en fin de compte on peut bien oublier Croquebal.

j'ai passé un très bon moment avec ce roman, je l'ai apprécié autant que je l'ai désiré et suis passée à un poil du coup de coeur. Se laisser entraîner dans cette histoire de famille est aisé tant la plume de l'auteure est légère et pourtant toute en nuances.
Je remercie vivement Olivia Elkaim, Marie Charrel, et les éditions Plon pour cette très agréable découverte (et accessoirement ... j'en redemande d'autres des comme ça!).
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je m’enroule dans le plaid et zappe Julien Lepers pour un épisode d’Amour, gloire et beauté, l’un des soaps américains lobotomisants dont raffolait mamie. Je l’entends encore se justifier : « Et alors ? Dans la vie il faut savoir se détendre avec des idioties, les gens trop sérieux finissent par se tuer avec des cancers. »
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À force de tourner trop vite les mots deviennent tranchants comme des rasoirs. Quand on ne les laisse pas sortir, ils se transforment en fardeaux malfaisants.
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Sauf sa moustache, bien sûr. Je la déteste celle-là. Pas à cause des poils piquants et attrape-miettes, mais parce que mon père l'utilise pour dissimuler sa bouche afin que l'on ne puisse pas déterminer s'il sourit jaune, noir, sarcastique ou pas du tout. Elle est la pièce maîtresse de son masque. Elle dissimule les émotions volcans.
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Les terres désolées n’existent que pour aider les âmes perdues à distinguer l’essentiel.
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"Les secrets de famille font cela, aussi : des enfants qui fabulent. Des gamins qui ne vivent pas tout à fait dans le réel. Des petits démons doués de seconde vue, inventant des fantômes pour remplacer ceux qu’on leur cache. Combler les filiations manquantes. Les enfants posthumes sont des affabulateurs merveilleux. Ils inventent pour faire la nique au Néant des origines. Celui dont ils sont nés. C’est un instinct de survie. Une révolte. Un grand oui à la vie".
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Videos de Marie Charrel (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Charrel
Les Éclaireurs de Dialogues, le podcast de la librairie Dialogues, à Brest.
Dans cet épisode, nos libraires du rayon littérature, Julien, Rozenn, Laure et Nolwenn, vous livrent leurs premiers coups de coeurs de la rentrée de janvier 2024.
Voici les romans conseillés dans cet épisode :
La Fille de Lake Placid, de Marie Charrel (éd. Les Pérégrines) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23109440-la-fille-de-lake-placid-marie-charrel-les-peregrines ;
Ceux qui appartiennent au jour, d'Emma Doude van Troostwijk (éd. Minuit): https://www.librairiedialogues.fr/livre/23012111-ceux-qui-appartiennent-au-jour-emma-doude-van-troostwijk-les-editions-de-minuit ; 
Du même bois, de Marion Fayolle (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22871516-du-meme-bois-marion-fayolle-gallimard ;
Mon nom dans le noir, de Jocelyn Nicole Johnson (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23047285-mon-nom-dans-le-noir-jocelyn-nicole-johnson-albin-michel ; 
Une simple intervention, de Yael Inokai (éd. Zoé) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23113442-une-simple-intervention-yael-inokai-zoe ; 
La Langue des choses cachées, de Cécile Coulon (éd. L'Iconoclaste) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23140391-la-langue-des-choses-cachees-cecile-coulon-l-iconoclaste ; 
Arctique solaire, de Sophie van der Linden (éd. Denoël) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22914881-arctique-solaire-sophie-van-der-linden-denoel ; 
Kintsugi, d'Isabelle Gutierrez (éd. La Fosse aux ours) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23109315-kintsugi-isabel-gutierrez-fosse-aux-ours.
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