AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Alain Brunet (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253005230
243 pages
Le Livre de Poche (01/03/1973)
3.78/5   614 notes
Résumé :
Dans Sido, la première partie du livre, Colette évoque le souvenir de sa mère tant aimée. Elle nous parle aussi de son père, « le capitaine », second mari de Sido, de sa sœur aînée, « l’étrangère », et de ses deux frères, « les sauvages », de l’amour qui unissait ses parents et de son enfance heureuse.
Des confidences, des anecdotes, des dialogues sur tous les thèmes chers à Colette : l’amour, l’indépendance, la solitude, les souvenirs, les bêtes, la nature, ... >Voir plus
Que lire après Sido – Les vrilles de la vigneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 614 notes
Quelle délicieuse femme que cette Colette ! .. je suis entrain de relire quelques uns de ces ouvrages qui ont accompagné mon humeur vagabonde d'adolescente. Appréciant les chats les plaisirs simples, la campagne...et je constate que le charme opère toujours.. ! chouette !
Autobiographie magique, la précision des mots, sa plume emprisonne les senteurs, les sentiments et les sensations comme personne, tous les sens en éveil, elle nous parle au plus près de la vie, les fleurs ont les respirent avec elle.. les couleurs sont plus vives, la vie pétille et l'on sent qu'elle vibre et apprécie chaque instant de ces mille et un bonheur !
Cette liberté outrageuse et revendiquée pour son époque ! Vive Colette !
A l'heure du repli sur soi "contrain et forcé" ..cette bouffée d'oxègene par procuration est un véritable jardin enchanté ..une ode à la vie et l'amour.

De Colette / Gigi
“Le monde m'est nouveau à mon réveil, chaque matin.”
Commenter  J’apprécie          564
Un tout petit bijou autobiographique,! C'est un bijou, non pas parce que l'histoire soit aussi pertinente, ou que des personnages aient été façonnés de toutes pièces avec une imagination débordante pour nous émouvoir. C'est une histoire ordinaire, avec des personnages ordinaires que la majestueuse écriture de Colette à rendu attachant, une mère hardie, un père placide, deux frères cocasses, une soeur misanthrope....Entre tous, seule la mère va marquer la vie de notre auteure, d'où le titre de Sido. .Et puis tous les détails cette femme attachée à sa campagne, à ses moeurs, à son jardin, ses goûts pour les fleurs, pour les petits soins ménagers, Colette nous en parle avec entrain, mais qu'elle sera un peu frustrée quand la voyante spirite lui dira ne voir que son père et son frère qui se soucient d'elle dans l'au-dela, mais qu'elle ne voyait pas sa mère, la résolue Sido...
Commenter  J’apprécie          420
Ça faisait un bail que je n'avais pas lu Colette et j'en gardais le souvenir d'une terrienne au vocabulaire aussi juste qu'étendu, capable d'insuffler au français le plus châtié le pittoresque du patois bourguignon. Alors que je suis tombée sur "Le pur et l'impur" dans une boîte à livres, au moment de l'ouvrir je décide finalement de repêcher dans ma bibliothèque le "Sido" qui est au programme du bac et que j'ai dû lire moi aussi pour la première fois en pleine effervescence propédeutique.
Quelques décennies plus tard, et mes yeux dessillés par la fréquentation de contemporains autrement plus bourrins, le verdict tombe: mon dieu, mon dieu, que d'affèteries! Me voilà à compter les adjectifs antéposés en me demandant bien ce que la "géante ombelle" a de supérieur à l'ombelle géante.
Loin de faire gagner le texte en précision, le choix de mots rares et techniques ajoute à l'impression générale de diversion. Parler des autres pour mieux parler de soi. Colette fait le portrait de la mère, puis du père, puis des frères, mais c'est pour apparaître en creux, semblable en ceci, différente en cela. Dans "Les vrilles de la vigne", quand les animaux parlent, c'est toujours d'elle. Quand Valentine prend la parole, ce sont les choix de Colette que viennent justifier les errements de l'amie mondaine. Quand le rossignol chante, c'est pour illustrer la vocation littéraire de l'auteur...
C'est une nature très humanisée, finalement, que décrit Colette, qui lui offre un brevet de sauvageonne et dont elle est la reine et l'interprète.
Alors, oui, évidemment, entre deux exaspérations, j'ai toujours trouvé la formule qui claque et percute par sa justesse. Mais entre écriture artiste surannée et auto fiction précoce, Colette ne m'a pas convaincue, sinon de la lire encore dans l'espoir de ressusciter le charme ressenti (en un âge plus naïf?)
Commenter  J’apprécie          352
Sido, suivi des vrilles de la vigne... Lire, relire, Gabrielle Colette c'est toujours entrer dans un jardin. Et c'est bien peu, si peu, de dire cela. Insuffisant. C'est toujours une histoire d'amour. De parfums, de lumières, de tendresses fauves, de miel et de ronces. C'est le regard d'un chat, un vent venu de l'est, un vallon qui respire, une gorge qui murmure. Colette est de par nature l'écrivaine des sens. Qui mieux qu'elle sait nous donner la source, la soie, le sabot, l'herbe et ce sourire confiant ? La fièvre des roses, l'odeur du cuir, des chairs et des tabacs ? Elle n'a jamais quitté son enfance. C'est peut peut être ce goût là qui nous revient en bouche lorsque sous sa plume nous voyons «  le soleil marcher sur le sable ».
Dans ce jardin particulier boire cette «  gorgée imaginaire ». Sido, ses frères, le Capitaine, cette terre, ces racines, ces douleurs, ces bêtes là, ces âmes ci et toutes ces musiques anciennes.
C'est beau comme Verlaine, c'est doux comme Colette. La poésie se fait comme ça. Et peu importe le bruit qui vient de la rue. Regarde. Ce qui importe ce sont les jardins, là où naissent les parfums.
«  J'écoute, la tête sur ta poitrine, palpiter le vent, les flammes, et ton coeur, cependant qu'à la vitre noire toque incessamment une branche de pêcher rose, à demi effeuillée, épouvantée et défaite comme un oiseau sous l'orage... » Le dernier Feu. extrait
Regarde ou tu cesseras de respirer.

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          330
Je connais mal Colette. de l'auteure, jusqu'ici je n'avais lu que « Chéri ». J'avais été séduite par cette lecture à tous les niveaux, par la finesse des portraits psychologiques des personnages, par l'émotion dégagée par le récit de cet amour improbable, par la beauté de l'écriture finement ciselée de l'auteure. Cette nouvelle rencontre avec l'oeuvre de Colette me laisse un sentiment plus mitigé.

Bon sang, que c'est bien écrit ! Colette déploie un style d'une grande richesse, d'une grande beauté. J'ai trouvé particulièrement remarquable l'évocation de la Nature dans « Sido ». Les passages où l'auteure décrit la Nature enchanteresse dans sa simplicité sont d'une délicatesse infinie, vraiment sublimes. Qualité stylistique que l'on retrouve tout au long des nouvelles du recueil « Les vrilles de la vigne ». Tout comme, que ce soit dans l'une ou l'autre des oeuvres réunies ici, « Sido » et « Les vrilles de la vigne », on retrouve tout le talent de Colette pour ciseler des personnages vrais en quelques descriptions bien senties.

Alors pourquoi, malgré ces louanges aux talents littéraires de l'auteure, je dis sortir de ma lecture un peu déçue ? Et bien, il m'a manqué quelque chose qui est essentiel pour moi lors d'une lecture, l'émotion. Les textes ici réunis ne m'ont pas touchée. J'ai admiré la prose de l'auteure sans qu'elle parvienne à procurer la moindre émotion. C'était beau mais froid. Peut-être est-il préférable de mieux connaitre l'auteure pour goûter pleinement ces textes qui ont une grande part autobiographique ? C'est une hypothèse, pas une certitude.

Malgré cette lecture en demi-teinte, qui ne m'a pas touchée, je ne tire pas un trait sur Colette. Je compte bien lire d'autres oeuvres de cette auteure tant son écriture me séduit. Mais je pense que je me dirigerai plutôt vers ses oeuvres moins autobiographiques. Je pense que je suis plus sensible à son écriture lorsqu'elle donne vie à des personnages et à une histoire plutôt que lorsqu'elle sert l'évocation de souvenirs.
Commenter  J’apprécie          281

Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Peu de jours après, je trouvais ma mère sous l’arbre, passionnément immobile, la tête à la rencontre du ciel d’où elle bannissait les religions humaines…

- Chut ! … Regarde…

Un merle noir, oxydé de vert et de violet, piquait les cerises, buvait le jus, déchiquetait la chair rosée…

- Qu’il est beau ! … chuchotait ma mère. Et tu vois comme il se sert de sa patte ? Et tu vois les mouvements de sa tête et cette arrogance ? Et ce tour de bec pour vider le noyau ? Et remarque bien qu’il n’attrape que les plus mûres…

- Mais maman, l’épouvantail…
- Chut ! … L’épouvantail ne le gêne pas…
- Mais, maman, les cerises ! …

Ma mère ramena sur la terre ses yeux couleur de pluie :

- Les cerises ? … Ah ! oui, les cerises…
Commenter  J’apprécie          220

« J’appartiens à un pays que j’ai quitté. Tu ne peux empêcher qu’à cette heure s’y épanouisse au soleil toute une chevelure embaumée de forêts. Rien ne peut empêcher qu’à cette heure l’herbe profonde y noie le pied des arbres, d’un vert délicieux et apaisant dont mon âme a soif… Viens, toi qui l’ignores, viens que je te dise tout bas le parfum des bois de mon pays égale la fraise et la rose ! Tu jurerais, quand les taillis de ronces y sont en fleurs, qu’un fruit mûrit on ne sait où, – là-bas, ici, tout près, – un fruit insaisissable qu’on aspire en ouvrant les narines. Tu jurerais, quand l’automne pénètre et meurtrit les feuillages tombés, qu’une pomme trop mûre vient de choir, et tu la cherches et tu la flaires, ici, là-bas, tout près..
Et si tu passais, en juin, entre les prairies fauchées, à l’heure où la lune ruisselle sur les meules rondes qui sont les dunes de mon pays, tu sentirais, à leur parfum, s’ouvrir ton cœur. Tu fermerais les yeux, avec cette fierté grave dont tu voiles ta volupté, et tu laisserais tomber ta tête, avec un muet soupir…
Et si tu arrivais, un jour d’été, dans mon pays, au fond d’un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m’oublierais, et tu t’assoirais là, pour n’en plus bouger jusqu’au terme de ta vie.
Il y a encore, dans mon pays, une vallée étroite comme un berceau où, le soir, s’étire et flotte un fil de brouillard, un brouillard ténu, blanc, vivant, un gracieux spectre de brume couché sur l’air humide… Animé d’un lent mouvement d’onde, il se fond en lui-même et se fait tour à tour nuage, femme endormie, serpent langoureux, cheval à cou de chimère… Si tu restes trop tard penché vers lui sur l’étroite vallée, à boire l’air glacé qui porte ce brouillard vivant comme une âme, un frisson te saisira, et toute la nuit tes songes seront fous…
 
Écoute encore, donne tes mains dans les miennes : si tu suivais, dans mon pays, un petit chemin que je connais, jaune et bordé de digitales d’un rose brûlant, tu croirais gravir le sentier enchanté qui mène hors de la vie… Le chant bondissant des frelons fourrés de velours t’y entraîne et bat à tes oreilles comme le sang même de ton cœur, jusqu’à la forêt, là-haut, où finit le monde…
C’est une forêt ancienne, oubliée des hommes, et toute pareille au paradis, écoute bien, car…
Jour gris – Les vrilles de la vigne.
Commenter  J’apprécie          40
Annonçait-on, dans un journal, le dégel? Ma mère haussait l'épaule, riait de mépris.
"Le dégel? Les météorologues de Paris ne m'en apprendront pas! Regarde les pattes de la chatte!"
Frileuse, la chatte, en effet pliait sous elle des pattes invisibles, et serrait fortement les paupières.
"Pour un petit froid passager, continuait "Sido", la chatte se roule en turban, le nez contre la naissance de la queue. Pour un grand froid, elle gare la plante de ses pattes de devant et les roule en manchon."
(Sido)
Commenter  J’apprécie          160
Il y avait dans ce temps-là de grands hivers, de brûlants étés. J'ai connu, depuis, des étés dont la couleur, si je ferme les yeux, est celle de la terre ocreuse, fendillée entre les tiges du blé et, sous la géante ombrelle du panais sauvage, celle de la mer grise ou bleue. Mais aucun été, sauf ceux de mon enfance, ne commémore le géranium écarlate et la hampe enflammée des digitales. Aucun hiver n'est plus d'un blanc pur à la base d'un ciel bourré de nues ardoisées, qui présageaient une tempête de flocons plus épais, puis un dégel illuminé de mille goutes d'eau et de bourgeons lancéolés...
Commenter  J’apprécie          130
"Sido" répugnait à toute hécatombe de fleurs. Elle qui ne savait que donner, je l'ai pourtant vue refuser les fleurs qu'on venait parfois quêter pour parer un corbillard ou une tombe. Elle se faisait dure, fronçait les sourcils et répondait "non" d'un air vindicatif.
-Mais c'est pour le pauvre M. Enfert qui est mort hier à la nuit! La pauvre Mme Enfert fait peine, elle dit qu'elle voudrait voir partir son mari sous les fleurs, que ce serait sa consolation! Vous qui avez de si belles roses-mousse, madame Colette...
-Mes roses-mousse! Quelle horreur! Sur un mort!
Après ce cri, elle se reprenait et répétait:
-Non. Personne n'a condamné mes roses à mourir en même temps que M. Enfert.
Commenter  J’apprécie          102

Videos de Sidonie-Gabrielle Colette (43) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sidonie-Gabrielle Colette
« Chéri » de Colette lu par Julie Pouillon l Livre audio
autres livres classés : autobiographieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (2542) Voir plus



Quiz Voir plus

Sidonie gabrielle Colette

Le père de Colette est

Facteur
Ecrivain
Capitaine
Journaliste

13 questions
192 lecteurs ont répondu
Thème : Sidonie-Gabrielle ColetteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..