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EAN : 9782070431571
256 pages
Gallimard (07/12/1973)
3.48/5   20 notes
Résumé :
— Ainsi, dit Kit, vous allez prendre cette pauvre fille comme bouc émissaire. C'est elle que les flics accuseront du vol. Et s'ils la rattrapent? Ils la feront parler. Ils se rendront compte immédiatement qu'elle n'est pas coupable. Alors?
— Ils ne la rattraperont jamais, fit Calvin. Ils la retrouveront, mais elle ne sera plus en mesure de... parler.
Kit frémit, se raidit.
— Après tout, dit Calvin, vous le voulez, cet argent, oui ou non ? Moi, o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Calvin, trentenaire cossard, employé de banque sans envergure, se retrouve muté dans un patelin où il n'a aucune envie de s'enterrer. La ville est sans intérêt et même sa collaboratrice, Alice, est tarte et dénuée de charme.
Depuis toujours, Calvin rêve du gros coup miraculeux, du coup de main du destin qui fera de lui un homme riche sans aucun effort. Il a bien songé à épouser une héritière ou à trucider un riche client de la banque après l'avoir escroqué mais il finit toujours par se dégonfler.
Pourtant Pittsville n'est pas une ville dénuée d'attraits. Sa logeuse, Kit, est une veuve très séduisante et la paye des ouvriers de l'usine transite par son agence. Calvin et Kit décident de s'emparer de l'argent du coffre et de faire porter le chapeau à la falote Alice, qui passée de vie à trépas, ne manquera à personne.
I would rather stay poor est un James Hadley Chase impeccable, qui met en scène le trio classique du polar, le malfrat cynique, la maîtresse complice, et le bouc émissaire.
Lire un Chase, c'est s'étonner de la maestria avec laquelle l'auteur saisit « l'american way of life » sans y avoir jamais mis les pieds pendant des années. On s'émerveille en constatant qu'une fois de plus il décline le même schéma narratif (un loser fauché, l'héroïne aussi instable qu'une grenade dégoupillée, le « gros coup » pour se sortir de la panade) en se renouvelant à chaque fois. Et on attend de voir de quelle manière cette fois-ci le petit grain de sable, personnage secondaire, femme ingérable, viendra gripper la machine.
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Avez-vous déja eu peur ?

Oui bien sûr, on a tous eu dans notre vie, des moments où nous ressentions de la peur.
Imaginez-vous en panne dans votre voiture en pleine forêt au coeur d'une nuit sans lune, sans portable, sans que personne ne sache que vous avez pris cet itinéraire... vous avez allumé l'éclairage intérieur mais les traits tirés de votre visage qui se reflètait sur les vitres vous a effrayé.. alors vous l'avez éteint et vous sondez du regard autour de vous.
Au début, vous ne voyez rien puis, vos pupilles s'adaptent à l'obscurité et vous commencez à distinguer ce qui vous entoure... la route, la bordure puis les arbres. Et derrière les arbres, les ténèbres.
Qu'allez-vous faire ? sortir et refaire à pied les quelques kilomètres que vous venez de parcourir ? pour revenir au patelin et sonner à une maison pour pouvoir téléphoner à un dépanneur de nuit ? il est minuit passé mais qui pourrait refuser d'aider une femme seule égarée en pleine campagne ? qui ?
La question ne se pose pas car vous ne sortirez pas. Qui pourrait avoir le courage de marcher sur une route dans la pénombre en pleine forêt ? qui ?

"Je ne bougerai pas !" voila, ce que vous vous dites.

Donc vous restez sur votre siège à regarder autour de vous.
Vous vous assurez que les portes sont vérouillées... vous prenez conscience que vous n'avez rien pour vous défendre dans l'habitacle de votre voiture s'il arrivait quoique ce soit. Une petite bombe lacrymogène ? un démonte-pneu sous le siège ? rien. Vous n'avez que votre courage. Mais le peu que vous aviez s'est déja étiolé. Mais que pourrait-il arriver ???
Vous entendez votre respiration qui s'accelère, votre coeur qui bat plus vite et une fine pellicule de sueur se forme sur votre visage.. tout cela est ridicule, il ne va rien arriver. Vous allez attendre la nuit dans votre voiture jusqu'au jour et puis c'est tout ! Oui, ridicule, c'est ridicule et pourtant vous ressentez quand même de l'effroi à comprendre que vous allez rester içi toute la nuit, entouré d'ombres...
Mais... ne distinguez-vous pas une forme humaine dans les sous-bois qui se déplace silencieusement ?? n'y a t-il pas... des "choses" qui semblent vous observer ?

C'est ça la peur. Si j'ai voulu décrire tout cela, c'est pour illustrer la matière première qui cimente ce roman de Chase : LA PEUR.
Car j'ai eu parfois peur en tournant les pages, moi aussi j'ai senti parfois mon pouls s'accélérer en le lisant...

Mais commençons par le commencement...

 

On est en 1952 et Don Calvin est un employé de banque comme un autre à San Francisco. Sa vie est banal. Son directeur, Harry Marty, l'a convoqué pour l'informer qu'il doit remplacer le vieux Joe Lamb, le directeur d'une autre succursale, qui vient de faire une crise cardiaque dans un bled paumé nommé Pittsville, à 300 bornes d'içi.
Il restera hospitalisé et en convalescence plusieurs mois, c'est pourquoi, le boss a pensé à Calvin pour tenir l'agence.
Calvin n'est pas intéressé, il n'a pas d'ambition professionnelle et de plus, il aime San Francisco et ses femmes qui l'aime violenter, faire souffrir... mais ça, personne ne le sait.
Tout comme son passé où il a fait la guerre contre les japonais. il a déja tué pendant qu'il était là-bas... des soldats ennemis, bien sûr, mais aussi des civils... et avec un certain plaisir. Il ne veut pas aller là-bas gérer cette agence mais voilà, il n'a pas le choix !

A pittsville, il fera la connaissance d'Alice Craig, la secrétaire de l'agence. Une jeune femme déja vieille fille par son accoutrement (elle s'habille comme une grand mère) son mode de vie (elle ne fréquente aucun garçon et ne sors jamais après sa journée de travail) et maladivement timide (elle rougit dès qu'un homme lui adresse la parole)
C'est Alice qui conseillera à Calvin, suite à ses questions concernant un hôtel abordable et correct dans les environs, la maison de pension dans laquelle elle demeure.

" - le meilleur endroit et le plus confortable est celui où j'habite : la pension de famille de Mme Loring ; la nourriture y est très bonne et ce n'est pas trop cher."

Ainsi Calvin se retrouvera dans cette pension déprimante avec deux retraités et la vieille fille Alice..
"Des mois et des mois ! se dit-il. il risquait de se trouver bloqué dans ce fichu bled pendant des mois ; si jamais Lamb mourrait, il n'était pas près d'en sortir. Il allait vieillir à côté d'Alice Craig. A cinquante ans, elle continuerait à rougir sous le regard des hommes. Autant passer quinze ans en prison. "

Mais il y avait Kit Loring, la propriétaire de cette maison qui n'avait pas laissé Calvin indifferent la première fois qu'il l'avait vue :

"Il observa d'un air intéressé la femme qui venait de refermer la porte .
Elle portait un corsage cramoisi et une jupe noire. Elle avait dû les coudre elle-même, ça se voyait. Elle avait de longues jambes nues et portait des pantoufles rouges qui n'étaient plus très neuves. Ses cheveux, mal peignés, tombaient sur ses épaules. C'étaient des cheveux châtains ; un peu plus soignés, ils auraient été beaux. Elle avait des traits assez fins, un nez un peu long, une grande bouche et des yeux clairs et pétillants. Calvin, sans être ébloui, fut immédiatement sensible à la sensualité qui émanait d'elle et qui éveilla la sienne.
Il la suivit. Elle avait une démarche agréable, non dépourvue de grâce. Il observa l'ondulation de ses hanches sous les plis de la jupe. Il se demanda quel age elle pouvait avoir... trente-cinq, trente six ans, peut-être même d'avantage ; Il aimait les femmes mûres."

Au final, ils se séduiront mutuellement, et se trouveront une envie commune : l'argent ! toucher un gros paquet de fric.. gagner ou voler de l'oseille pour mener la belle vie ! et ce, à n'importe quel prix...
Calvin a appris que tout les jeudi à 18h, arrive la paye des ouvriers de plusieurs usines de Pitsville. L'argent est stocké jusqu'au lendemain matin où il sera ventilé. C'est une très grosse somme d'argent : 300.000 dollars !!!
Calvin veut cet argent.. mais il n'est pas bête. Il sait que la première personne soupçonnée ce sera lui. Il lui faut trouver un plan qui le disculpera totalement tout en faisant porter le chapeau à quelqu'un d'autre : Alice ! mais vivante, elle parlerait... alors notre Calvin se dit qu'il faudra qu'elle soit morte ! C'est elle qui aura volé l'argent et c'est son petit ami qui l'aura tué et se sera emparé de l'argent !!! oui mais Alice n'a pas de petit ami...

Le plan diabolique de Calvin se mettra en place : il lui créera l'existence d'un mystérieux petit ami, la tuera et les 300.000 dollars seront à lui !! mais tout d'abord, il aura besoin d'un complice. Ce sera en la personne de Kit Loring elle même...

Si j'ai commencé ma critique par une mise en situation n'ayant rien à voir avec l'histoire du livre, c'est pour illustrer LA PEUR. Car ce roman m'a fichu la trouille. Ce livre fait naître la peur chez le lecteur. Ne cherchez pas quelques pointes d'humour, vous n'en trouverez pas ! le portrait de Calvin destabilise complètement car il est crédible et très dérangeant. L'auteur nous gène quand il évoque par exemple, les poussées érectiles qu'avait Calvin quand il s'apprêtait à tuer pendant la guerre. On est secoué car on sait que des criminologues ont établis, que des tueurs peuvent avoir des érections quand ils commettent leurs meurtres, il chantonne en permanence entre ses dents quand il ne parle pas (un tic inconscient), il reste parfois d'interminables instants à fixer un point invisible sur un mur sans bouger, Il dort la lumière allumée pour garder à distance les ténèbres qui le convoitent...

Le malaise est tangible, et va au-dela des pages quand Carvin arrive à persuader Kit Loring qu'Alice doit être assassinée pour la bonne marche de leur plan machiavélique. Chase arrive à distiller un climat de peur qui ira crescendo... il y a des passages qui m'ont fait herisser les poils tant j'étais en proie à la panique. Ce livre est lugubre et Chase s'en amuse, confiant du don qu'il a en tant que romancier exceptionnel. Ce livre a une âme pernicieuse, on se sent comme un petit agneau face au loup lors de passages inquietant du roman. L'auteur fait montre d'un don narratif qui apparait peut-être comme inégalé ! mais il sait aussi instaurer une ambiance d'effroi qui envoute totalement son lecteur... le laissant à sa merci.

Ce livre cultive un suspense addictif qui vous clouera sur place. Lisez-le la nuit et faites en sorte de n'être dérangé sous aucun pretexte, pour sublimer l'expérience ! car oui, C'EST une expérience à vivre ce roman de Chase. Chase prend le controle de son lecteur et ne le lache plus !!

Je me souviens d'un passage du livre où l'auteur évoque en parlant de Carvin, de ses yeux "luisants"... cité comme ça, ça ne fait pas plus son effet, mais dans le contexte de l'action, porté par l'humeur ténébreuse du livre, j'ai trouvé cette expression magnifique où Carvin restait dans l'obscurité à guetter ; lui suggerant une aura "reptilienne" , une posture de prédateur. Je n'ai pas réussi à retrouver ce passage en compulsant les pages mais il m'avait très impressionné.

Ce roman de Chase ne vous laissera pas indemne. Il est des romans qui s'estompent de la mémoire du lecteur assez rapidement, celui-çi au contraire restera en vous pour vous hanter très longtemps.
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A la faveur d'un évènement imprévu, un employé moyen rencontre une femme séduisante qui va l'amener sur la pente dangereuse de la cupidité .
On a là un des thèmes préférés de Chase . En surface seulement car les rôles sont ici renversés . Chase nous prévient dés le début: Calvin n'est pas un américain moyen ordinaire mais un pervers, et nous verrons vite que la vamp supposée est une femme faible et fragile. le décor est encore une fois l'Amérique provinciale des années 50 et l'ambiance m'a fait penser à " l'ombre d'un doute " de Hitchcock ( Chase adresse d'ailleurs un petit clin d'oeil à son compatriote réalisateur ) dans la description d'endroits comme succursales de banque, vieux cinéma, pensions de famille . Lieux ordinaires inquiétés par la présence malsaine de Calvin . Chase nous crée son personnage de façon remarquable : le gars a l'air tout à fait ordinaire mais de petits détails nous donnent des indications sur sa perversité .
Autre astuce de l'auteur : parfois dans la même page, il nous donne à lire les pensées mauvaises de Calvin alors que ses interlocuteurs le prennent pour un type agréable . Seul un shériff, sans doute grâce à un sixième sens développé par son expérience , ressentira un doute latent.
Il faut aussi souligner l'efficacité de l'écriture de Chase. Dans des chapitres comme le coup, les manigances de Calvin , une poursuite en voiture...on lit les scènes à toute allure tellement le style est prenant et efficace.
De quoi avoir envie de relire son oeuvre, surtout les romans des premières années .
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Dave Calvin, directeur de banque, est un grand charmeur. Mais sous ce vernis se cache un homme froid, calculateur et brutal. Un véritable meurtrier.
Il élabore un plan pour cambrioler sa propre banque et faire porter le chapeau à sa secrétaire.
Mais quand il veut la trucider il s'aperçoit qu'il n'a pas choisi la complice idéale.
James Hadley Chase confirme ici sa réputation d'être le meilleur écrivain de thrillers de langue anglaise.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Au cours de sa première bataille rangée, Easton s'était rendu compte que, malheureusement, il était lâche. Il essaya de se consoler en se disant qu'il n'y pouvait rien: c'était une question de glandes. On avait ou on n'avait pas les glandes nécessaires pour tenir tête à u gangster armé. Dès lors, il saisit toute les occasions d'éviter le danger; résultat: il finit pas être transféré de San Francisco à Downside où le Bureau l'oublia, car Downside avait le taux de criminalité le plus bas des Etats-Unis.
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L'alcool est dangereux. Il peut vous démolir. Il a démoli votre mère. L'alcoolisme n'est pas un crime. Le public se fait des idées fausses à ce sujet. C'est une maladie comme le diabète et c'est ce qu'en général on n'a pas encore compris. Certaines personnes, lorsqu'elles absorbent de l'alcool, doivent continuer à boire et ce besoin s'aggrave sans cesse.
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Voler l'argent d'une banque, c'est assez facile, quand on est employé de banque, mais c'est une autre paire de manches, si on ne veut pas se faire prendre.
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Ça, c'est une femme ! l. Il n'y avait en elle rien d'anguleux ni d'étriqué. Elle avait la taille et les formes dont il avait si souvent rêvé.
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Ce n'est pas en parlant que nous arriverons à une solution.

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Videos de James Hadley Chase (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Hadley Chase
Bande annonce du film Eva (2018), nouvelle adaptation du roman Eva de James Hadley Chase.
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