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Critique de VampCruci


Je suis désolée d'avoir à le dire, mais je n'ai pas aimé ce livre. Sur les 450 premières pages ce n'était pas du grand art, mais ça pouvait encore se lire. La fin du roman a juste fait encore plus dégringoler la note, tellement c'était d'une énormité inouïe.

Attention daube ! Attention vitriol !
Je pourrais faire à l'anglo-saxonne et vous dire ce que j'ai vraiment aimé en premier, pour m'épancher en critique après, mais en fait, je n'ai rien aimé vraiment. J'ai souhaité lire ce livre parce que j'aime les polars, et parce que je voulais lire une histoire à la belle époque, mais il n'est pas donné à l'auteur le don de faire du roman historique, et d'un point de vue polar, je n'y ai pas du tout trouvé mon compte.

Aujourd'hui je suis d'humeur assassine, donc je vais détailler le pourquoi du comment de ce qui m'horripile : D'abord les chapitres de 10 pages, interligne 1,5 en caractères 12, pour moi c'est se fiche de moi à la page, Dumas mais en raté. En plus, niveau construction, changer de chapitre à chaque personnage alors que sur un même espace-temps on peut parler de deux personnages dans un même chapitre en précisant juste qu'ils ne sont pas au même endroit et font des actions différentes. Je ne vois pas la nécessité de changer tout le temps, et encore moins de réduire les chapitres à 4 puis 3 puis 2 pages du chapitre à la fin de l'oeuvre, ça ne fait pas aller l'histoire plus vite, ça donne juste envie d'en finir ou de jeter son livre, ou de faire autre chose en même temps (ce que j'ai fait).

Je n'ai pas aimé le ton du héros, ou du narrateur, qui prêche sa parole comme l'évangile du je-sais-tout, j'ai toujours raison, j'ai toujours le bon mot, mais je me trompe quand même très souvent, d'ailleurs je me contredis et c'est bien normal. Sur un crédo de je suis un écrivain, mais pas flic pour un sous, je me transforme en criminologue remâché des cours suivis par l'auteur aux US, je suis pompeux, et je suis le parfait candidat pour vous traquer l'assassin. D'abord ce n'est pas très crédible, mais en plus faussement sérieux. Si vous n'avez jamais lu d'analyse graphologique version romancée pour étudier la psychologie et le mal être psychique d'un fou qui n'est pas un fou (si si, en gros c'est ça l'idée) et ce pendant deux chapitres, tout ça à partir du ‘f' gribouillé sur un papier jaunasse en sorte que cela signifie mépriser inconsciemment toute forme d'être féminin, et en particulier la mère, allez-y ça vaut le détour.

Bref, que dire ? C'est cliché, c'est des aberrations, des atermoiements et des barguignages de théories échafaudées pour vous dire par la suite qu'en fait tout ça c'est qu'une fausse piste, (sous-titré : en gros qu'on vous a vendu de la ligne, de la page, du caractère). C'est pleins d'anecdotes vues et revues sur l'époque, avec un peu d'argot parisien pour sonner plus « vrai », et sans oublier les légendes urbaines qui sont fausses (spoil : le croco dans les égouts ne peut pas survivre, il fait trop froid, ça reste toujours au soleil ces bêbêtes). Ajouter à cela les incohérences du type, les personnages féminins sont doués d'une grande intelligence, mais raisonnent de façon totalement idiote, et se comportent en gourdes. Ou bien aussi celle qui a probablement des capacités mystiques parce que incapable de tout sens de l'orientation, elle arrive pourtant à se représenter où elle se trouve en sous-sol…

Si jamais vous n'en avez pas assez, à ce stade il vous reste entre moins de 100 pages à lire, et finalement c'était buvable, mais là, il faut bien finir en beauté ! C'est le pompon ! C'est moi ou ça sent le brûlé par ici, ça pue l'essence et le soufre non? Sans vous dire lequel de pompon, parce que c'est quand même sur-croustillant d'extravagance, si à 50 pages de la fin vous pensez « OMG ! », sachez qu'après vous avez encore « OMFG ! » qui suivra pour les 20 dernières ! Et la conclusion et parachèvement de toute cette mascarade? Crocodile !

Je récapitulerai quelqu'un de façon brève avec quelque chose que j'approuve fortement en disant qu'on peut tout à fait écrire un chef-d'oeuvre de bizarrerie et de folie douce, mais quand le cadre est posé, il faut que ça se tienne, et ça reste cohérent. C'est là que le bât blesse avec ce roman. Je citerai enfin Paul Valéry pour conclure ce que je ressens avec ce héros de « Léviatemps » : « la sottise qui consiste à prendre une métaphore pour une preuve, un torrent verbeux pour une source de vérités capitales, et soi-même pour un oracle, est inné en chacun de nous. »
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