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Critique de DaurelienG


Abracadabra, encore un excellent Chattam !
Station de ski isolée, magic...euh prestidigitateur pardon, disparition. Voilà qui promet un thriller pesant. Et c'est effectivement le cas.

Bien que l'action ne soit pas très présente voire quasi inexistante on ne s'ennuie pas. Évidemment, cela à condition de se plonger dans l'ambiance du roman. C'est un livre à ambiance, c'est le principe. Tout le concept repose sur le cocon d'angoisse que va créer l'ambiance autour de vous.
D'ailleurs, pour renforcer ce cocon je vous conseille, je vous oblige même, d'écouter la playlist donnée en début de livre par l'auteur, particulièrement les albums de la série DARK. Peu importe si vous ne savez lire que dans un silence absolu, essayez de mettre la musique en fond, tout doucement au départ, et augmentez-la au fur et à mesure que votre confort de lecture s'agrandit.

Revenons-en à l'action légèrement absente. Vous allez donc avoir l'impression que l'intrigue est molle, qu'il ne se passe pas grand chose, que ça n'avance pas. Détrompez vous. Elle avance sans même que vous vous en rendiez compte. Chattam attire l'attention sur la main droite pour mieux vous faire oublier la gauche.

Nous sommes presque obligés de voir uniquement cette main droite puisque nous sommes enfermés dans la tête d'Hugo, le protagoniste. Hugo d'ailleurs, fait parti de ces personnes qui ont le cerveau en surchauffe constamment. Ce qui donnera lieu à quelques passages où on se demande “Mais qu'est-ce que je fous là ? J'ai changé de livre ??”. Et ce sera bien le même livre. C'est simplement Chattam qui se sert de son personnage pour aborder des sujets dont il a envie de parler ou s'accorder des petits plaisirs d'écriture. Ça pourra peut-être déranger certaines personnes au point de les faire sortir du roman et donc de cette fameuse ambiance si importante dans ce livre pour une bonne expérience de lecture.

Ce qui pourrait déranger d'autres personnes, ce sont les références certaines à Stephen King: elles sont balayées d'emblée par Hugo qui y fait référence sur le ton de la blague. C'est assumé. Et au-delà d'être assumé, ça n'a strictement rien à voir avec du King, notamment Shining, hormis le fait que le cadre de l'histoire soit un lieu isolé à la montagne. le sujet n'est pas similaire, la construction scénaristique non plus, rien. Ces deux romans n'ont rien en commun hormis le lieu qui doit être identique à des centaines de romans. Les personnes criant au plagiat de Shining sont des gens qui n'ont pas pris la peine de lire ‘L'illusion”, ils sont restés bloqués sur la couverture, rien de plus.

La conclusion: Je ne vais pas mentir, lorsque j'ai terminé ce roman en pleine nuit, à 4h30 presque à l'aube, j'ai été mitigé. Je ne savais pas quoi en penser. Puis en prenant du recul, en laissant passer une journée, j'ai pu écrire cet avis.
Je me suis rendu compte que malgré les défauts qui m'ont par moment exaspéré, le dernier né de Chattam m'a maintenu éveillé trois soirs de suite jusque tard dans la nuit. J'ai été happé par le livre, je ne peux pas le nier.
Oui, ce livre a des défauts. Oui, ces derniers pourront peut-être faire sortir certaines personnes du livre et les faire abandonner la lecture. Non ce n'est pas un livre qui transpire l'action tous les deux paragraphes. C'est un livre qui prend le temps d'installer son ambiance, des détails, des digressions. Ce livre prend son temps pour tout et n'importe quoi, et c'est bien !
Mais pour se rendre compte de cela il faut se laisser emporter. C'est primordial. Comme dit au début de cette critique, le livre promet “un thriller pesant”. Ce n'est clairement pas “haletant” comme indiqué sur la quatrième de couverture. C'est pesant, sombre, inquiétant, sinistre, dérangeant, pas haletant.
Finalement, je pense que je n'aime pas entièrement ce livre de la même façon que je n'aime pas les spectacles de magicien: je me suis fait berner et c'est frustrant, et donc le tour est réussi.
Maxime Chattam agite la main droite pour qu'on ne puisse avoir le moindre doute de l'existence de la gauche et il concrétise L'illusion.
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