« Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela » déclarait, enchanté, Monsieur Jourdain.
Et bien moi, cela fait, maintenant, de nombreuses années que je fais de la médiation culturelle et je l'ignorais !
Cet opuscule de 124 pages m'a permis de mieux saisir le sens de ces diverses activités auxquelles je me consacre avec bonheur depuis ma retraite ( et pour moi, bien sûr, bénévolement) : transmettre la culture, et si possible, de façon ludique par des visites touristiques, l'organisation de conférences, d'expositions, par l'animation d' un club de lecture de quartier , la participation à un atelier d'écriture, soutien scolaire... et ainsi, évoquer, informer, participer à mieux faire connaître et promouvoir les contributions de Camus au patrimoine local, régional, national et international, ainsi qu'à la culture méditerranéenne.
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Les médiateurs culturels, aux avant-postes de la rencontre entre les publics et la «culture légitime».
Lire la critique sur le site : NonFiction
Medius (en grec : mesos, d'une racine indo-européenne medhyo), signifie "milieu". Le mot a donné le terme latin tardif mediatio, en français "médiation", qui a d'abord signifié "division par le milieu" avant de prendre le sens contraire d' "entremise".Le médiateur est ainsi, au sens propre, un entremetteur : celui qui se met entre, dont l'action intervient entre deux entités, de manière équidistante, afin de les relier et par le moyen duquel la rencontre peut advenir.
On appelle "médiation culturelle" un ensemble d'actions visant, par le biais d'un intermédiaire - le médiateur, qui peut être un professionnel mais aussi un artiste, un animateur ou un proche- , à mettre en relation un individu ou un groupe avec une proposition culturelle ou artistique (oeuvre d'art singulière, exposition, concert, spectacle etc.) afin de favoriser son appréhension, sa connaissance et son appréciation.
La médiation culturelle apparaît le plus souvent comme une pratique spontanée, informelle, par laquelle un amateur, familier d'une expression artistique, en facilite l'accès à des proches : parents, amis, voire élèves dans un cadre scolaire.
L’usage du terme « médiation » ne provient pas du champ de la culture. Généralement, la fonction du médiateur est liée à un conflit potentiel que ce dernier, par sa position de neutralité, est censé résoudre. Dans le monde des entreprises ou des administrations, le médiateur intervient comme tierce personne qui, sans parti pris, tente de dénouer un conflit entre l’organisation et les usagers ou les clients : factures impayées, réclamation sur la qualité du matériel fourni, service défectueux, etc. Dès les années 1970, des actions de médiation sont mises en place par les pouvoirs publics, à commencer par la création d’un poste de Médiateur de la République, ombudsman chargé d’améliorer les relations entre le citoyen et son administration. Au gré de l’évolution du système économique et politique, la médiation apparaît comme une solution appropriée pour résoudre tous les conflits : en entreprise, à l’école, puis dans les banlieues, qui s’embrasent de plus en plus régulièrement. Pourquoi avoir choisi un mot aussi fortement lié aux conflits, en matière de culture ? Au milieu des années 1990, de nombreux emplois-jeunes de médiateurs sont offerts, la plupart dans les zones sensibles. Parmi eux, aussi, des médiateurs culturels.
« Comme toute notion à la mode, le terme de médiation culturelle devient difficile à cerner. Sa définition oscille entre deux extrêmes : d’un côté, une approche théorique très générale, de l’autre, des descriptions, des comptes rendus d’expériences très pragmatiques, centrés sur des réalisations novatrices du moment », écrit Paul Rasse.
Qu’on ne s’y méprenne pas. La médiation demeure encore régulièrement traitée comme un sujet auxiliaire, face à l’art ou aux sciences. Nous pensons que sa place est nettement plus importante, pour autant que l’on ne veuille pas la percevoir comme une succession de visites-conférences ânonnées et d’ateliers de coloriage, ce qu’elle n’est pas. Elle s’inscrit au contraire au cœur du processus de développement de la personne et de la constitution de la société. Ancrée au sein des processus d’apprentissage (et d’auto-apprentissage), elle constitue un vecteur de dépassement tout au long de la vie. Qu’elle soit soutenue par des organismes publics ou issue du cercle familial, qu’elle passe par des rencontres impromptues, elle constitue un moteur de notre existence.
D'une certaine manière, la fonction de médiateur, comprise comme celle d'intermédiaire entre une oeuvre ou une production artistique et le public à laquelle celle-ci est destinée, existe depuis toujours. Devrait-on conclure, à la manière d'un Joseph Beuys pour l'art, que tout homme est médiateur ?
Jets de purée, de jus de tomate et de gâteaux à la crème sur des oeuvres d'art font partie des actions menées ces derniers jours par des militants du mouvement "Just Stop Oil" pour dénoncer l'inaction face au changement climatique. Cette méthode est-elle adaptée ou bien contre-productive ?
Pour en parler Guillaume Erner reçoit Bruno Nassim Aboudrar, écrivain et historien de l'art, Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS, et Elodie Nace, activiste et militante écologiste.
#ecologie #climat #militant
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