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EAN : 9782366580006
331 pages
KERO (16/05/2012)
3.71/5   12 notes
Résumé :
Patrick Chauvel a toujours photographié la guerre, montrant la bête humaine et ses horreurs, tout en saisissant la lueur d’espoir au plus noir des conflits. Blessé de nombreuses fois, obstiné, courageux et hilarant, il est sans conteste de la trempe des grands aventuriers, les Saint-Exupéry, les Kessel.
Dans le nouveau récit de ses souvenirs il nous emmène en Amérique du Sud, alors que se lève le vent de la révolution. Après la Jamaïque et Bob Marley, ce sera... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique mai 2012.
Appréciant les récits de voyage et les écrivains voyageurs, j'ai été enchantée de réceptionner un exemplaire du nouvel ouvrage de Patrick Chauvel, le troisième, pour en donner un avis.
Avec « Les Pompes de Ricardo Jésus », pas de fausses notes ! 331 pages captivantes ! Patrick Chauvel y raconte sa vie de photojournaliste, une vie faite de rencontres incroyables dans des pays en guerre. Je ne connaissais pas ce journaliste. Fils de Jean-François Chauvel, grand reporteur à l'AFP et neveu du cinéaste Pierre Schoendoerffer, Patrick Chauvel est animé par le goût de l'Aventure et se fait un devoir de raconté L Histoire. Passionné par les rencontres, il aime quitter sa « vieille Europe » pour se rendre à l'autre bout du monde. Les nombreuses cicatrices qui marquent son corps sont les témoins de cet engagement.
Il se rend d'abord en Jamaïque où le hasard lui fait croiser la route de Marguerite Duras en villégiature et Bob Marley. Puis il nous entraîne en Amérique latine : ce sera Cuba et les émeutes de Miami, le Salvador et l'assassinat de l'archevêque Romero, le Suriname que se disputent les mercenaires occidentaux…
La lecture de ses aventures est rapide, captivante. Nous suivons Patrick Chauvel avec enthousiasme et beaucoup d' effroi. Il faut véritablement plus que du courage pour faire son métier.Le style humoristique contrebalance le témoignage de certaines scènes particulièrement atroces. le lecteur rit, pleure, prend une sacrée leçon de géopolitique. A travers ses reportages, nous comprenons ce qui motive tous ces combattants qui risquent leur vie pour leur liberté.
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Lu dans le cadre de masse critique

C'est le première fois que je lis ce genre d'ouvrage... Je ne connais rien, absolument rien, aux situations géo-économico-socio-politques des pays dont il est question dans ce récit, voilà pour le postulat de départ. Cependant, je dois avouer que si, au départ, j'ai pensé m'ennuyer et être "larguée", ça n'a pas été le cas. Certes, les conflits, leurs origines, leurs retentissements sont peu "expliqués"; le lecteur saisit des bribes d'histoire, des rencontres, des moments clés.
Lectrice d'ordinaire oeuvre plus "littéraires", j'ai été gênée par le style, un peu enfantin, parfois maladroit...les dialogues qui sont rapportés quelquefois comme un cheveu dans la soupe... et puis gênée aussi par ces notes d'humour, qui je le conçois, peuvent plaire!!!!, mais qui m'ont fait penser à ces films américains où le héros criblé de balles au moment de mourir ironise sur la situation avant d'être sauvé. J'ai trouvé cela presque déplacé car l'horreur de certaines situations, le tragique des existences en bascule, les images décrites semblent soudain reléguées au second plan, comme si finalement, ce n'était pas si important. L'auteur, ce photographe, semble sans coeur (et je dis bien semble car je ne doute pas que cette façon de voir en est une autre de se protéger...) Je me demande comment on peut survivre, comment on peut guérir d'avoir vu toutes ces horreurs... et à la fois je comprends beaucoup mieux grâce à cet ouvrage le métier de photographe, de journaliste.

Très riche idée d'avoir inclus dans le livre les photos décrites! Plus qu'une illustration, elles permettent d'inscrire le récit dans L Histoire.
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Livre reçu grâce à la Masse critique de Babelio, que je remercie. En effet je n'aurais jamais acheté ce livre si je l'avais croisé dans les étalages de livres d'une boutique, la couverture ne s'inspirant pas du tout, et le titre me désespérant un peu, j'ai d'ailleurs eu du mal à me mettre dedans.

Mais dès les premières lignes, on est emportés dans la vie du photographe, on vit avec lui les évènements, on s'attache aux personnes qu'il rencontre, mais on le perd de vue aussi rapidement que lui, qui doit toujours partir plus loin.

On découvre aussi comment naissent des scoops, par des rencontres impromptues, des discussions avec des gens "normaux" qui s'avèrent être des révolutionnaires engagés...

Patrick Chauvel est aussi quelq'un qui a eu beaucoup de "chance" : les pays choisis le sont au feeling, et les évènements éclatent lorsqu'il arrive sur place, comme si on attendait qu'il y ait un témoin comme lui pour être sûr que la visibilité soit maximale.

Les photos apportent beaucoup au livre, j'aurai aimé en voir plus, certaines sont trop nombreuses par rapport à leur place dans l'histoire, d'autres pas assez, on a envie de voir des photos de la fleur de la Vème avenue, d'Oscar blessé...

Un petit bémol toutefois sur l'écriture lors des dialogues, j'ai eu du mal à distinguer qui parlait à plusieurs reprises, et j'ai du relire la page pour me remettre dans le contexte.

Le fil rouge des chaussures, qui expliquent le titre, est assez amusant et bien amené jusqu'au bout.
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Patrick Chauvel est reporter photographe, spécialisé dans le reportage de guerre.

Son livre raconte une tranche de sa vie au début des années 80 où, après une convalescence suite à une blessure, il enchaîne des reportages au Salvador, à Cuba et à Miami et au Surinam, avec quelque souvenirs de moments en Asie du Sud-Est..

Patrick Chauvel est un "photographe engagé", mais pas idéologue, qui veut témoigner, faire connaître l'injustice et la souffrance subis par certains.Il a du culot et de la chance qui lui permet d'être là au bon moment et d'avoir un scoop, mais aussi de rester en vie.
Ses aventures sont pleines de péripéties, selon les cas graves, voire tragiques, touchantes ou même parfois hilarantes.

On rit en lisant les scènes avec Bob Marley où d'abord Patrick Chauvel ne reconnait pas celui qui lu ai ouvert la porte et, sous les yeux interloqués de son chauffeur, il demande lourdement à voir Bob Marley. On a ensuite les effets de la ganja que lui a offert Bob. On a aussi la bombe à porridge dans la jungle amazonienne.
On est touché par Maria,
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
- Que fait-on à vingt et une heures ? J'ai un papier et des légendes photo à écrire.
-Traître, fais ta sale besogne rapidement et sois à l'heure, c'est important. Ce soir tu te maries !
Je le regarde pendant un long moment sans rien dire. Il a l'air très sérieux.
Finalement, de la voix la plus douce possible, comme pour parler à un enfant, je lui demande s'il n'est pas complètement siphonné :
-Tu es devenu loco, mon ami !
Il se tourne vers moi, étonné, et insiste :
- Tout est organisé, tu verras, ça va être une fiesta énorme, ce soir, tu m'épouses !
Effaré de devant cette soudaine et inattendue demande en mariage, je lui propose de réviser son idée.
- Mon cher Juan, je suis très touché par ta proposition, mais en dehors du fait qu'on se connaît à peine, je tiens à te rappeler que je suis résolument hétéro. Donc, je te prie de respirer par le nez et d'annuler ta soirée.
Il me regarde interloqué, puis part dans un fou rire énorme qui manque de nous envoyer dans le fossé. Il est obligé de se garer.
Finalement, entre deux hoquets, il réussit à dire, sous la forme d'un croassement :
- Pardon, je me suis mal exprimé, c'est ma cousine qui se marie, pas toi, pas moi, encore moins nous deux.
Je ne résiste pas au plaisir pervers de lui dire que je suis très déçu. On repart hilares, il me dépose devant l'hôtel, où le portier semble perplexe devant tant de bonne humeur. Ça lui paraît suspect en ces temps difficiles, voire dangereux. Il regarde autour de lui, inquiet, et s'écarte pour me laisser passer comme si j'étais un projectile.
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Le Jamaïquain ne répond pas, il jette un coup d'oeil dans la rue, puis va pour refermer la porte. Je lui tends la main et me présente :
- My name is Patrick Chauvel, I would like to meet Bob Marley, it would be an honor...
- Meet Bob Marley an honor? répète mécaniquement l'homme qui me barre l'entrée.
Mon chauffeur me redonne un coup de coude, il commence à m'agacer celui-là. Je me tourne vers lui pour le lui signifier, il interrompt mon geste en me redonnant un autre coup et dit à voix basse :
- The King ! The King !
Bêtement, je me tourne vers le petit homme qui semble perdre patience et répète :
- Yes, the King, I would like to meet the King !
Mon chauffeur lève les yeux au ciel et marmonne quelques mots incompréhensibles à l'intention de son compatriote, qui se tourne vers moi et annonce d'une voix très calme, comme s'il parlait à un demeuré :
- I and I am the King !
Je répond un peu sèchement :
- Très amusing, c'est quoi cet I and I ?
- Me and me, if you prefer, continu le Jamaïquain toujours aussi calme, avec en prime un petit sourire au bord des lèvres.
Je sens la moutarde me monter au nez, je réplique :
- Bon, if you are Bob Marley the King, I moi-même am the queen of England ! Voila !
Satisfait de ma sortie, je me tourne en souriant vers mon chauffeur, qui me regarde effaré. Il pointe le doigt vers le rasta, va pour dire quelque chose, mais est interrompu par un autre homme qui apparaît à la porte.
- Désolé, Bob, j'étais aux toilettes, il y a un problème?
- Non, on a l'honneur d'avoir la reine d'Angleterre qui veut nous interviewer... Elle est fan de reggae... répond Bob Marley, car il s'agit bien de lui.
Le King en personne. (Pages 26 et 27)
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Tout à coup, j'ai hurlé :
- Stop, je descends !
Je venais d'apercevoir un véhicule de police à l'affut devant un supermarché en feu.
Exactement l'image qui résumait la situation. En rejoignant ces flics je pourrais travailler un peu plus sereinement.
C'est seulement quand le van de CBS est reparti en trombe que je me suis posé des questions :
- Que fait une voiture de police isolée au milieu de cet enfer, ça n'est pas très prudent !?
Au fur et à mesure de mon approche, la réponse se précise, jusqu'à devenir une terrible évidence :
- Oups, il n'y a personne !
La voiture est abandonnée. J'en fais rapidement le tour. Les indices ne sont pas rassurants. Les vitres sont brisées, il y a du sang sur les sièges, les pneus sont crevés.
Me voila seul, blanc, en pleine émeute. Il y a des grands moments de solitude dans ce métier, cette nuit-là en fait partie. (pages 219 et 220)
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On arrive par une piste dans un petit village à flanc de colline qui donne sur la mer, la vue est splendide, le vent de la mer apporte une brise qui diminue la chaleur tropicale renvoyée par la jungle proche. Tout le village accourt en criant, il y a beaucoup d'enfants, ils prennent la main du chanteur. Un vieil homme habillé d'un pagne rouge dont la peau très sombre souligne le torse maigre et musclé s'avance vers nous, il prend les deux mains de Bob dans les siennes, le salue longuement, puis rassemble les villageois autour de lui et se met à chanter, aussitôt imité par tout le monde.
C'est magique, j'en oublie de faire des images. De toute façon il y a des situations où la photo gâcherait tout et serait réductrice. Il n'y a pas assez de place dans un petit rectangle 24 x 36 pour contenir autant d'émotion, rien que pour la mienne, il faudrait du Cinémascope et une mise en scène, alors, pour une chanson comme celle-ci, entamée par tout un village, il n'y a que les mots qui puissent transmettre la pureté de ce moment-là.
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C'est arrivé au moment où je baissais la tête pour prendre mon appareil photo dans ma sacoche.
Le craquement très présent d'une détonation a interrompu l'homélie de monseigneur Romero, suivi d'un silence absolu, où le temps s'est arrêté, comme mon cerveau, qui refusait d'enregistrer l'événement.
Puis le son est revenu, timidement d'abord, avec un bruit de chute, lourd et mat.
Puis un cri terrible a retenti, déchirant tout l'espace de la chapelle.
J'ai levé les yeux, Romero n'était plus devant son autel.
Il y avait deux bonnes soeurs qui semblaient figées, les mains appuyées sur leurs joues, elles regardaient vers le sol.
Tout le monde était en arrêt, on aurait pu croire que les gens posaient pour un peintre, que tout ça n'était pas vrai.
C'était comme une photo, mais avant que je la fasse. (pages 75 et 76)
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Vidéo de Patrick Chauvel
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