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EAN : 9782290340509
154 pages
J'ai lu (13/09/2006)
3.93/5   267 notes
Résumé :
Entre son père musulman d'Egypte, et sa mère, chrétienne libanaise, Omar-Jo est un enfant heureux ! Aussi souvent qu'il peut, il va dans les montagnes, retrouver son grand-père, troubadour.
Il a douze ans. La vie est belle ! Mais il habite Beyrouth. En 1987, les hommes se font la guerre... Un beau dimanche ensoleillé, devant la porte de chez eux ... " Papa ! Maman ! " L'explosion... Assourdissante, meurtrière, lui arrache plus que la vie... Ses parents... Son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Doit on présenter Andrée Chedid comme la mère de Louis et la grand mère de Matthieu ? Certes oui… mais ça n'est pas suffisant. Née au Caire, elle est libanaise d'origine avant de choisir la France en 1946.
Son oeuvre romanesque, teintée de poésie restera marquée par la guerre du Liban en général, et en particulier l'acceptation de l'altérité, de la différence.

« L'enfant multiple » en est une illustration criante : Omar-Jo, un enfant voit son père et sa mère tués dans un attentat, pendant la guerre du Liban ; lui même y laissera un bras…Alors son grand père l'envoie à Paris dans la famille.
A Paris, c'est là que vit Maxime, un jeune forain dont le manège périclite. Omar-Jo va l'aider ; et une amitié va bientôt naître entre ces deux là. Une amitié qui fait fi des différences, justement.

Un roman touchant et plein d'espérance qui n'est pas sans rappeler certains E.E. Schmitt.
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Maxime, propriétaire incompris d’un petit cirque est à deux doigts de le revendre lorsqu’il découvre un matin, sous la bâche qui protège ses chevaux de bois, un gamin aux pieds nus.

L’enfant s’appelle Omar-Jo, son prénom est la contraction des prénoms de son père et de son grand-père. Après l’attentat qui a coûté la vie de ses parents et lui a arraché le bras, il arrive à Paris chez une cousine de sa maman. Omar-Jo devient rapidement indispensable dans la petite entreprise de Maxime: il nettoie et lustre les chevaux de bois, range le matériel et multiplie les pitreries pour attirer le chaland.

L'enfant multiple est l'histoire douloureuse d'Omar-Jo. La perte simultanée de ses parents et de son bras ont fait de lui un gamin atypique.

"- Tu parles parfois comme un enfant, parfois comme un adulte. Quand es-tu toi-même, Omar-Jo?

- Chaque fois."

Il est très doué pour la relation, use de son charme et de son charisme pour mettre Maxime dans sa poche .

« Un homme qui aime son Manège, je n’ai pas besoin de savoir d’où il vient il est de ma famille.

- de ta famille ? Où est-ce que tu vas chercher ça ?

- pas la famille du sang, mais l’autre. Parfois ça compte beaucoup plus. On peut la choisir.

- Tu veux dire que tu m’as choisi ?

- Oui, maintenant je te choisis. »

Omar-Jo est enfant multiple par ses origines ( un père musulman égyptien, une mère chrétienne libanaise) et par la nouvelle identité qu'il construit à son arrivée en France.

Omar-Jo est enfant multiple par ses talents. Il est l'instigateur du sauvetage de la petite affaire artisanale et simultanément il redonne confiance et espoir à Maxime.

L'enfant aux multiples facettes distille sourires et joie autour de lui. Comme son héros Charlie Chaplin, sur le terreau de la tristesse il construit un univers de rêve et de bonheur.

L'enfant multiple dénonce aussi la guerre du Liban, ses atrocités, ses conséquences ; la guerre mutile et rend orphelin mais... Omar-Jo veut vivre!

Un livre à l'espérance contagieuse.
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En ouvrant ce livre, Maxime m'est immédiatement apparu sous les traits de Mickey, un forain Ardennais passionné de chevaux de bois qui consacrait son temps à remettre en état des manèges.

Mais que l'on ne s'y trompe pas. le manège présenté ici par Andrée Chédid est celui du tourbillon de la vie. Avec un style sobre, ce conte nous emmène dans les pas d'Omar-Jo, un drôle de gamin, avec qui nous découvrons les effets de la guerre, du terrorisme, de la différence. Et qui grâce à sa perpétuelle bonhomie fait régner autour de lui l'amour et l'amitié.

Les thèmes, très nombreux, sont abordés de façon superficielle et affaiblissent le propos. L'auteur cependant ne tombe jamais dans le pathos pour nous faire prendre conscience des ravages de la guerre qui sévit aux portes de l'Europe en nous offrant ce conte bien loin de propos moralisateurs.
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Un joli conte débordant d'optimisme et d'espoir sur la quête du bonheur en dépit des épreuves et des différences.

Nous sommes en 1987. La guerre civile au Liban (1975-1990) continue à faire rage. Omar-Jo, né avec la guerre, vient de perdre ses parents, et un bras, dans un attentat. Son grand père l'envoie alors en France chez ses cousins pour qu'il connaisse la paix.

Maxime, propriétaire d'un manège à Paris, a le moral en berne. Son manège périclite. Cet ancien fonctionnaire qui a tout plaqué, contre l'avis de tous, pour réaliser son rêve de forain est sur le point d'y mettre fin. C'est alors qu'un matin, il y découvre en train de dormir à l'abri de son manège, un gamin aux pieds nus, Omar-Jo! Cette rencontre va chambouler les cartes de leurs destins respectifs !

L'enfant multiple est le livre de la multitude : multiples origines, multiples thématiques, multiples allégories, mais un seul fil conducteur : l'enfant. Il apparait comme un guide sur le chemin de la vie. Un guide qui conduit, de détours en cul de sac, vers l'équilibre du bonheur.

Omar-Jo, de père musulman Égyptien et de mère chrétienne libanaise (petit clin d'oeil aux origines de l'auteure) est un enfant épanoui, attachant, ouvert sur le monde et les hommes. Il revendique fièrement ses multiples origines et différences. Même si l'attentat dans lequel ses parents sont morts a ouvert une brèche en lui, sa force tranquille et sa foi dans la vie insuffle l'espoir et l'amour autour de lui. Maxime en sera le premier transformé. Passé la méfiance, un lien très fort se tissera entre l'adulte et l'enfant. Mais ceux qui croiseront leur route en bénéficieront aussi. Les personnages de ce livre sont vraiment attendrissants & touchants. Même les plus "antipathiques" ont des fêlures qui les humanisent. Un petit bémol cependant : la maturité, pour ne pas dire la sagesse exacerbée, de cet enfant de 12 ans est par moment vraiment trop forcée à mon gout. Néanmoins le message d'optimisme qu'il délivre, finit par l'emporter.

Car ce livre met en exergue la richesse de la diversité, la force que l'on puise dans ses racines, ainsi que toutes les différences qui mises bout à bout, rassemblent ! Distillé avec beaucoup de tendresse, ce message est amené par l'auteure de très belle manière. On ne peut que regretter que ce ne soit pas aussi fluide dans la vie réelle.

Les thèmes sensibles véhiculés dans cette histoire, tels que la guerre, le handicap, l'exil, l'étroitesse d'esprit, les parcours cabossés par la vie sont surtout un tremplin pour magnifier la célébration de la vie. Ils soulignent cette conscience de la fragilité qui rend la vie d'autant plus belle. A l'image de ce manège, symbole d'une vie éclatante et éphémère, qui tournoie, au rythme de la valse du temps, dans les yeux brillants de rêves des enfants.

Un récit vraiment rafraichissant qui met du baume au coeur. A savourer à tout âge.
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Récit émouvant d'une rencontre entre un enfant, Omar-Jo, orphelin, enfant amputé , victime de la guerre, et Maxime, qui a gardé une âme d'enfant, propriétaire d'un manège à Paris.

Entre ce gamin, astucieux, malin, et cet homme, pourtant méfiant au début, va se créer une réelle sympathie qui va se muer très vite en un un lien d'amour, comme de père à fils. Ils se sont reconnus tous les deux grâce à ce manège, ils n'ont pas eu besoin des liens du sang, ils sont de la même famille, celle des troubadours, des conteurs, des vendeurs de rêves.

Ce manège est un caprice de Maxime. Il a quitté un travail de fonctionnaire pour réaliser son rêve. Avec son manège, ses pensées s'envolent souvent vers son oncle Léonard et son cerf-volant bleu, il est un peu son modèle.

Omar- Jo a aussi une idole; son grand-père Joseph, troubadour et conteur . Homme sage pour qui l'argent et le désir de richesse sont un frein à la liberté, et qui ne comprend pas pourquoi les hommes se livrent à leur propre destruction.

Omar-Jo va redonner vie au manège. Ce manège est le symbole de la vie :
"Ainsi tourne le monde : manège, que domine le temps et l'histoire. Pourtant, des rênes fragiles - celles de la liberté - demeurent entre nos mains ; guidant hors des pistes nos provisoires montures vers notre propre destin."
"L'hiver était proche.
Tout courait vers le froid, vers la violence, vers la mort. Tout filait vers l'été, vers la paix, vers la vie.
Tournant, tournoyant sans fin, le manège poursuivait sa ronde. "

Au fil du récit, on découvre le portrait de nouveaux personnages, chacun avec ses peines et ses joies, trimballant leur passé, leurs expériences derrière eux. À chacun, cet enfant multiple va insuffler sa force. Sa gaité multiplie celle des autres, il réussit à rassembler tout le monde autour de lui, il est comme le messager de l'espoir, de l'amour et de la paix.

J'ai adoré ce petit bonhomme plein de ressources, fier de ses origines, du nom qu'il porte. Il choisit lui-même sa vie et ses amis, il suit son instinct. Il inverse les rôles; c'est lui qui va sauver l'entreprise de Maxime et c'est aussi lui qui l'adopte. Rien ne peut l'arrêter, c'est un enfant têtu , il est maitre de son destin.

Récit poétique qui nous parle tout en douceur des maux de ce monde; la guerre, la religion qui sépare les hommes, la différence, le handicap, la vieillesse. Mais aussi, si nous nous laissons embarquer sur ce manège, en retrouvant notre âme d'enfant, nous laisse entrevoir de belles choses...
C'est une très belle découverte pour moi.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Omar-Jo se leva, fit lentement le tour de la piste, posa la main sur le toit sculpté du carrosse. Au bout de quelques secondes, il s'adressa au forain qui s'évertuait à rafistoler l'étrier d'un des chevaux de bois :

- Ton manège est le beau. Mais moi, j'en ferai le plus beau de la ville. Le plus beau de tout le pays !

Sans attendre de réponse, l'enfant se dirigea vers la cabine, y pénétra, fouilla dans un coffre rouillé, en tira des chiffons et des produits d'entretien. Derrière le tiroir-caisse, il découvrit un plumeau, un balai. Amassant le tout, il revint sur la plateforme et se mit tout de suite au travail.

Passant du cheval gris moucheté au noir, au fauve, à l'alezan, au bai-cerise, il frotta leurs jambes, leur poitrail, leurs flancs ; les bouchonnant comme s'ils étaient vivants. Il lustra leurs crinières et leurs queues, fit étinceler brides et rênes. A califourchon sur chaque monture il rinçait, puis curetait l'intérieur de leurs oreilles, de leurs naseaux.

- Des nids à poussière! s'exclama-t-il à quelques pas de Maxime qui le fixait bouche bée. Finalement, il entreprit le nettoyage du carrosse.
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Ainsi tourne le monde : manège, que domine le temps et l'histoire. Pourtant, des rênes fragiles - celles de la liberté - demeurent entre nos mains ; guidant hors des pistes nos provisoires montures vers notre propre destin.
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- À ton âge, d'où tiens-tu ces choses? demanda Maxime, plus tard, dans la soirée.
- Un jour, je te raconterai.
- Tu parles parfois comme un enfant, parfois comme un adulte. Quand es-tu toi-même, Omar Jo?
- Chaque fois.
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Tu es né avec la guerre, tu ne dois pas vivre avec la guerre. Il faut voir le monde, connaître la Paix. Les racines s'exportent, tu verras. Elles ne doivent pas t'étouffer, ni te retenir.
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Le vieux cherchait à se persuader que sa petite famille se trouvait hors du quartier, au moment de la déflagration. Pourtant, là-haut, cette porte entrouverte le tourmentait, minait sa confiance. Il avança, les yeux au sol, cherchant presque malgré lui une trace des siens ; souhaitant ne jamais en trouver.
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Videos de Andrée Chedid (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrée Chedid
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Angèle Vannier 1:22 - Andrée Chedid 2:07 - Juliette Darle 2:51 - Anne Perrier 3:26 - Claire Malroux 4:01 - Anise Koltz 4:26 - Liliane Wouters 5:20 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016
Images d'illustration : Angèle Vannier : https://traversees.files.wordpress.com/2020/11/angele-vannier-biographie-cristel-couverture.jpg Andrée Chedid : https://www.bulledemanou.com/2015/03/andree-chedid.html Juliette Darle : http://academiereneevivien.unblog.fr/salon-litteraire/salon-litteraire-6-juillet-2019/ Anne Perrier : https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/anne-perrier/#iLightbox[aac8e1aa6f5de8aeaab]/0 Claire Malroux : https://twitter.com/ColeHenri/status/717368378826956801/photo/1 Anise Koltz : https://www.luxtimes.lu/en/culture/anise-koltz-wins-top-poetry-prize-602d5ef2de135b92369270dd Liliane Wouters : https://www.lezardes-et-murmures.com/2016/10/testament-liliane-wouters.html
Bande sonore originale : Arthur Vyn
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