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EAN : 9782226314758
115 pages
Albin Michel (25/02/2015)
4.42/5   18 notes
Résumé :
Ces entretiens sont issus de la série de cinq émissions «A voie nue» diffusées sur France Culture en octobre 2014. Sur un ton très personnel, François Cheng y dévoile certains épisodes de son enfance et de son adolescence chinoises, évoque la misère de ses premières années en France et son apprentissage du français. Il revient sur ses thèmes de prédilection – la beauté, la mort, le mal – mais aborde aussi d’autres thèmes comme la méditation telle qu’il la pratique, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre, qui vient de paraître, est un recueil d'entretiens avec Françoise Siri, d'abord retransmis sur France Culture cet automne.
Comme dans les "5 méditations sur la Beauté", François Cheng évoque certains épisodes de son enfance et de son adolescence chinoises et son arrivée en France. Il aborde les thèmes qui lui tiennent à coeur : la beauté, la mort, le mal. Ainsi que l'amour, l'amitié et la méditation. Mais ce qui nous intéresse surtout ici, sur notre blog de thé, est son goût pour les saveurs avec notamment un délicieux passage sur sa découverte de sa première pâtisserie occidentale en Chine.
Dans un des cinq entretiens, François Cheng raconte comment la découverte de la pâtisserie occidentale fut une première porte vers cet ailleurs qu'était alors pour lui l'Occident. Il faut lire avec quelle délicatesse il rend compte d'une expérience simple, celle de manger un macaron. Et ce n'est plus une simple dégustation de macaron, c'est une attention au monde, comme une méditation...


Lien : http://the-tea-cha.blogspot...
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Dans ces échanges passionnants avec la journaliste, François Cheng nous raconte l'angoisse de l'exil, la misère de ses premières années en France, et l'apprentissage parfois décourageant d'une nouvelle langue. Il nous dévoile le besoin constant qu'il a de méditer et de plonger ainsi dans la profondeur de son être. Il évoque le charme d'une vraie rencontre, l'essence de la beauté ou encore l'intensité de l'amour et de l'amitié.
Avec son ton très personnel, le poète nous dévoile son cheminement spirituel marqué par la méditation, la littérature, l'expérience intérieure. Fidèle à lui-même François Cheng enchante son lecteur par son esprit créatif et son chant d'espoir.

A l'occasion de la parution de cet ouvrage, retrouvez aux rayons littérature et poésie une sélection d'ouvrages de François Cheng avec notamment les très beaux « Poésie chinoise » illustrée par Fabienne Verdier et « Quand les âmes se font chant » avec le peintre Kim En Joong.

Rachel
Lien : http://librairielefailler.bl..
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François Cheng est un sensuel. Les sonorités l'enchantent, les formes l'émerveillent. Avec une fougue juvénile, il décortique le mot « arbre » et les mouvements ascendant et descendant auxquels les deux syllabes obligent. Les promesses d'« échancrure » le rendent lyrique. « le pouvoir virtuel du langage humain, qui nous permet de joindre le dire à l'indicible, le fini à l'infini, et surtout l'humain au divin » contient une dimension mystique, soutient-il, entraînant son interlocutrice sur la voie de ses méditations. A ses yeux, constater le beau ou s'effrayer du mal ne saurait suffire ; il faut repenser les principaux « mystères » du monde et comprendre que « la beauté apprend à aimer » ; que la mort confère tout son sens, et sa valeur, à la vie.

Passé par mille douleurs (l'exil, la faim, la maladie), le sage ­célèbre en même temps les nourritures concrètes. Non sans espièglerie, il évoque sa passion pour une pâtisserie en voie de disparition, une espèce de « cornet rempli de crème pâtissière », puis décrit, ébloui, les plaisirs de la dégustation d'un Ispahan, un macaron aux parfums de rose, de framboise et de litchi de Pierre Hermé. Après l'avoir entendu, on saisit mieux la portée de son premier quatrain écrit en français : « Nous avons bu tant de rosée / en échange de notre sang / que la terre cent fois brûlée / nous sait gré d'être vivants. »
Lien : https://www.telerama.fr/radi..
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Très bel ouvrage ! L'interview de Françoise Siri est délicat, c 'est sa patte d journaliste! Et le grand poète passionnant! Quel chemin e vie époustouflant....De boat people à Académicien... Chapeau bas l 'artiste!
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Poèmes inédits

Tel soir d'hiver, sur mon chemin,
Je croise une mère pressée de rentrer,
Suivie de sa fillette à la pâle
Figure qui toussote dans le vent.
Celle-ci le fixe un instant de son regard
D'ange, et nous échangeons un sourire,
En ce coin perdu de la trop vaste
Terre, laquelle ignore notre existence...
Ô toute la détresse humaine,
Toute la peur mêlée de mille rêves
Doux ou fous...il y aura des jours
Emplis d'attente à passer, il y aura
Des saisons changeantes à traverser.
Un jour, femme devenue mère,
Tel soir d'hiver, sur ton chemin,
Tu te souviendras, n'est-ce pas,
De l'étrange étranger à la pâle
Figure, toussotant dans le vent,
Qui t'a un instant fixée de son regard
D'ange, ou même esquissé un sourire,
trop vite évanoui dans la vaste nuit.
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Nous aurons souvenance des rizières sans âge
Où se mirent, tutélaires, les bleues montagnes,
Des plants de riz s'agitent en signe d'accueil
vers les nuées de passage,

Des volutes montant de la pipe des vieillards,
Des ailes d'hirondelles qui cisaillent l'air du soir,
Du soudain silence qu'intimèrent les enfants
à la recherche des grillons...

Leurs oreilles, absorbées, n'entendirent point
L'appel de leur mère dont la robe écrue
Déjà se noyait dans le couchant. Seule la lune
unissait les rêves humains.
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"F.Cheng : Comme son nom l'indique, ce macaron [Ispahan] est au parfum de rose, tandis que la couche intermédiaire qui sépare les deux parties est faite d'essence de litchi. Dans ce macaron, comme dans d'autres, il y a une telle combinaison subtile et complexe, que, pour le déguster, on se doit de se mettre dans un état de concentration, voire de recueillement.

F.Siri : Comme dans les méditations !

F.C. : Je vais essayer de décrire un tout petit peu cela. Quand on mange un macaron de Pierre Hermé, toutes les facultés sensorielles sont sollicitées. D'abord, cette teinte de pastel si invitante, cette rondeur si conforme à la bouche... Une fois entre les dents, cette sensation tactile du croquant qui se fond dans le moelleux. Puis se répandent dans la bouche une succession de saveurs et de fragrances qui s'entraînent les unes les autres, se répondent les unes les autres, s'interpénètrent en un tout à la fois caressant et vivace, sans que jamais le sucré ne vienne le gâter. Puis ce tout se déplace vers l'arrière du palais, se transmuant en un arrière-goût où, pendant un instant, les premières saveurs et fragrances semblent revenir, mais cette fois-ci quintessenciées en une sorte de résonance infinie."

( Entretiens avec Françoise Siri, p.88 sq)
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Le coup de vent ne retiendra rien.
Il disperse toute la senteur
Des champs de blé mûris à point
Craquant sous la chaleur de juin.
Seules les sauterelles sur épis
Crient leur soif à la vieille plaine,

Lorsque se tait la voix humaine.
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Comment se fait-il que tout le génie d'un arbre ou d'un arbuste qui s'incarne successivement dans la sève, dans les branches, dans les feuilles et les fleurs aboutisse finalement à cette chose miraculeuse qu'est le fruit, qui contient de la chair, du jus, une couleur, un parfum, une saveur et des graines qui sont la promesse d'une nouvelle naissance ? Et songeons que tout cela est enveloppé d'une écorce à la forme parfaite, ronde comme la Terre, et comme tous les astres en rotation. Chaque fruit est un microcosme qui répond au macrocosme de l'univers vivant. Quand on mort dans un fruit, on mord à même le secret de la création.
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Question philosophique : notre obstination à nous détourner de l'essentiel peut-elle être la véritable cause de tous nos problèmes ? Réponse poétique : Allez, osons parler de l'essentiel, c'est-à-dire de la mort, mais qui n'est jamais que l'autre nom de la vie. C'est un poète qui le dit.
« Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie » de François Cheng c'est à lire chez Albin Michel.
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