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Qiang Dong (Traducteur)
EAN : 9782877304351
122 pages
Editions Philippe Picquier (23/04/1999)
3.9/5   25 notes
Résumé :

Les légendes millénaires des steppes mongoles et les paysages sublimes du Nord-Ouest de la Chine ont nourri le lyrisme de la symphonie pastorale qu'est Mon beau cheval noir, au tempo musical inimitable. C'est le nom d'une vieille ballade mongole dont le héros est un cheval d'une beauté sans égale, c'est l'histoire émouvante d'un jeune homme chevauchant dans l'immense océan d'herbes à la poursuite d'un amour d'enfant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ganga-Hala - Mon beau cheval noir est une vieille ballade mongole, qui chante l'amour et subjugue dès son enfance le jeune mongol Baiyinbaolige, notre narrateur.
Parti en ville pour devenir vétérinaire, il est de retour à la steppe neuf ans plus tard au dos d'un beau cheval noir, prêté par sa commune. Un cheval qui par le meilleur des hasards sera reconnu par le premier berger rencontré, comme Ganga-Hala, le coursier le plus célèbre de la région ! Il est ”comme frappé par un coup de tonnerre” car l'histoire de ce superbe cheval est aussi le sien,....que je vous laisse découvrir.
Chaque chapitre du livre débute avec un vers de la chanson, dont Baiyinbaolige emporté par Ganga-Hala, en vivra l'histoire. Et c'est seulement vers la fin qu'il en comprendra le vrai sens, par le biais de ses dernières paroles. Un superbe conte, chargé de regrets, que j'ai terminé la gorge serrée.
Une ode à la steppe,
à un monde en voie de disparition,
à une grand-mère qui n'est plus de ce monde,
à un amour d'enfance désormais perdu,
un texte triste, poignant et très beau ,
et un grand merci à Bison.

“La chaleur humaine incontestablement pouvait réchauffer n'importe quel coin délaissé dans ce monde.”
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" Adieu, mon Oiseau de la steppe ! Ma Fille au Manteau de l'Aube ! Aux yeux si noirs ! Je t'ai perdue pour toujours… "

Une terre recouverte d'une herbe qui ploie sous les langues du vent. Par un lent mouvement de va-et-vient l'herbe se courbe et se relève, on dirait un champ de vagues, frémissant. Ce rythme c'est celui de la terre. Vous le ressentez ? J'y suis sensible. Il donne le tempo, celui des femmes qui bercent l'enfant. La terre fertile, la terre qui recèle la femme, qui la révèle. Celle qui donne vie et celle qui enserre les morts. Cette femme qui aime. Somia. Comme je l'ai aimée. Dans son enfance, dans la découverte des premiers émois, dans son devenir de femme et de mère, elle porte en elle la vie et les sacrifices.
C'est la très forte différence que j'ai ressentie avec le narrateur. Alors qu'il recherche Somia, il n'est pas amour mais passion. Il exulte, il fuit, il crie sa souffrance mais que sait-il de la souffrance ? Pars cavalier, court vers tes chimères, cravache ton beau cheval noir. Il est plus sage que toi, lui connait la douleur de l'herbe qui manque et du froid de la steppe. Il est mémoire fière d'un temps que tu pourrais regretter un jour.

" Sur les vitres, une lumière blanche apparaissait déjà. Sans le savoir, nous entrions dans l'aube. "

Un grand merci à Bookycooky pour ce merveilleux cadeau :)
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Cette histoire aux airs de légende nous emmène chevaucher de nos jours dans les grands espaces du nord-ouest de la Chine.

Dans ce rude environnement de la steppe, où vit sous la yourte, au milieu des boeufs et des moutons une communauté nomade, nous suivons le jeune Baiyinbaolige, dans ses rêves d'émancipation, son amour tourmenté et contrarié pour son amie d'enfance Somia, sa quête de lui-même et son amour pour son cheval, à la beauté inégalée, Ganga-Hala.

Car à l'âge de 13 ans (le même que Somia), sa grand-mère lui fait don d'un magnifique poulain. L'écoutant chanter la légende d'un garçon cavalant sur son beau cheval noir Ganga-Hala dans la steppe à la recherche, vaine, de sa soeur, il le baptise de ce nom. Mais malgré les promesses déjà scellées entre lui et Somia, Baiyinbaolige ne résiste pas à l'appel de la ville, de la civilisation moderne, et de son ambition : il laisse ses proches pour aller étudier les techniques d'élevage, puis devenir vétérinaire.

Quand il revient à 15 ans, le trouble s'installe entre les deux jeunes, les corps changent…le garçon hésite, devient taciturne, lisant, sa priorité semble d'approfondir ses études…il saisit une opportunité de stage de six mois en ville pour devenir un véritable expert, apprendre les techniques vétérinaires modernes au lieu de l'espèce de magie noire des ancêtres...Il part à nouveau…Mais quand il revient à 18 ans, instruit et fort, prêt à fonder une famille et à conquérir Somia, il n'a pas mesuré les conséquences de son retard à rentrer...8 mois au lieu de 6...Somia est tombée enceinte de Hila, l'homme aux cheveux jaunes, une brute épaisse et alcoolique qui a profité d'elle, mais qui au moins lui aura donné l'enfant qu'elle et la grand-mère espéraient.

Baiyinbaolige est furieux, au point de malmener Somia. Se sentant indigne et comme un étranger, il ne peut que repartir arpenter la steppe, anéanti, sur son beau cheval noir…

A 27 ans, après avoir appris que la grand-mère est morte, et que Somia est mariée, il arrive au village de Baiyinoula où elle vit désormais avec son mari Dawachang et sa petite fille Gigige…Le temps a passé...

Cette histoire est comme une épopée sans fin, une légende éternelle propagée à travers les générations de ce peuple des grandes étendues de la steppe sino-mongole.

Ce récit est superbement écrit. Les héros sont attachants. Lui, Baiyinbaolige, est tiraillé entre des désirs contradictoires qui le paralysent, sa vie moderne à l'Institut d'Agriculture et son amour toujours vivace mais impossible pour Somia. Elle, femme digne et courageuse, modeste, qui trouve peu à peu sa place dans l'école où elle travaille désormais...

L'auteur nous plonge dans une ambiance d'une poésie extraordinaire, qui magnifie l'amour, les amours, éternelles et maudites, les regrets, mais aussi la joie, les grands espaces (c'est un véritable cri d'amour à la steppe !), même si le cheval est finalement plus un fil conducteur, un lien entre les héros et un symbole de la steppe que la figure centrale du récit. Entre émotion et sagesse, cette histoire est absolument magnifique.

Une littérature rare, donc précieuse, à la découverte de territoires et minorités chinoises méconnus !
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Chevauchée pastorale dans les steppes mongoles, au pied des montagnes bleues sur Ganga-Hala, le beau cheval noir…

Une belle histoire dépaysante et aussi une histoire de l'amour d'une vie alors que la personne aimée a changé, évolué. Peut-on encore alors être amoureux de cette personne ? Ou sommes-nous condamnés à être hanté par les souvenirs et potentiellement les regrets ? Condamnés à aimer celle ou celui qui n'est plus ?

C'est aussi un hymne à un mode de vie ancestral, dans un pays entre terre et ciel, où s'étend la verdure à perte de vue, affligée de froid et de chaleur depuis des temps immémoriaux. Une région d'hommes durs et truculents, sauvages et réservés, mais dont le coeur s'effrite sous l'effet de l'alcool ou de quelques événements particuliers.

Puisse cette terre demeurer préservée de l'urbanisme et de la modernité pour des siècles et des siècles.
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Une longue étendue d'herbes folles, un horizon à l'infini, les montagnes au loin, et devant moi la steppe mongole. Immensité et démesure. Quel magnifique voyage, quelle superbe découverte et quel dépaysement. Loin de la Chine et sa folle civilisation, loin de ses grandes villes en plein expansion, ici seulement quelques yourtes pour composer un village isolé, quelques habitants paysans ou éleveurs. Parmi ces rares autochtones, un jeune homme Baiyinbaolige revient sur cette Terre qui l'a vu naître après de longues études d'agronomie dans la civilisation. Ce retour sera propice aux grandes retrouvailles avec Ganga-Hala, le beau cheval noir qui sept ans plus tôt naquit dans la yourte familiale.

Mais ce retour aux sources pour « Bapa » (un peu plus court, et plus facile à prononcer que Baiyinbaolige) est surtout l'occasion de faire amende honorable pour avoir délaissé et oublié ses origines, sa grand-mère et la femme qu'il a aimé Somia. Un roman sur les steppes mongoles de cette Chine du Nord-Ouest mais aussi et surtout une histoire d'amour et d'enfance, avec une « loi » des steppes intraitable, d'une violence sans condescendance. Bapa tentera bien de se révolter contre ces pratiques ancestrales, notamment envers les femmes et sa bien-aimée, mais face à la résignation des intéressées, que faire, sinon fuir et s'échapper de cet univers abject... jusqu'au jour où l'appel de ses origines fut trop grand, où le hennissement de son beau cheval noir le rappelle à ses souvenirs.

Zhang Chengzhi est né en 1948, à Jinan, capitale de la province du Shandong. D'origine musulmane (hui), il est pourtant l'un des écrivains majeurs de la Chine actuelle. Polyglotte, il a écrit des livres ethnologiques en japonais, des poèmes en mongol, et traduit de l'anglais en chinois. Sa position marginale a donné naissance à son oeuvre la plus contestataire, Une histoire intime de l'âme musulmane en Chine, interdite dès sa sortie en 1992. Fleur-Entrelacs, écrit à la même époque, est considéré comme sa meilleure oeuvre littéraire. Mon beau cheval noir a reçu le Prix du Meilleur Récit en 1984.

Il ne me reste plus qu'à mettre ma chouba, cette robe en peau de mouton sauvage qui tient chaud aux nomades tibétains et mongoles ; un hiver, face aux vents implacables de cette steppe mongole, j'en frissonne d'avance. Mais j'ai un avantage sur vous, j'ai rempli ma gourde de joumys (ou koumys), un lait de jument fermenté et « légèrement » alcoolisé. En attendant, vous reprendrez bien un bol de thé au beurre rance ?
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ah, si nous savions un peu plus tôt le vrai sens de la vie ! S’il suffisait de lire un livre, pour connaître toutes les sagesses et éviter tous les voyages à contre-courant, où nous titubons à chaque pas, pour éviter tous les fruits amers et âcres que nous devons goûter à petites gorgées, nous apprendrions peut-être à saisir le bonheur à temps sans le laisser filer. Pourtant, il est difficile même d’exaucer nos désirs les plus infimes, nos vœux les plus simples. C’est sans doute pour cela que les hommes soupirent et se lamentent sur leur vie. Nous grandissons, nous devenons sûrs de nous, plus forts, mais nos sentiments et nos regrets s’accumulent, et nous apprenons enfin à soupirer. Le jour où nous nous croyons mûrs et clairvoyants, le passé et les regrets sont déjà irrémédiables. Nous regardons les plus jeunes, nous observons leur courage, leurs illusions et leurs passions, et nous avons un regard un peu plus profond. Dans la brise, dans la foule, nous marchons avec sérénité en accélérant un peu nos pas.
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Maintenant, j'avais à tout jamais perdu cette beauté, et je titubais dans la steppe, en proie à mes inquiétudes, à mes incertitudes, à la recherche de ma bien-aimée d'antan, sachant qu'elle ne m'appartenait plus, et que je ne voulais la trouver que par pure obstination. Je savais d'avance que les retrouvailles ne signifieraient pour moi qu'une violente douleur - malgré tout cela, aujourd'hui encore, je pense que je suis un homme heureux, à cause de ce que j'ai vécu et de ce merveilleux commencement. Je me souviendrai toujours de ces nuages splendides et disparus à jamais, de ce jeune soleil qui, en remuant, sortait des entrailles de la terre en un élan solennel. Pour moi, le soleil, ce jour-là, exprimait les sentiments les plus purs, les plus beaux et les plus proches des êtres humains. En marchant inlassablement aux rythmes lancinants et pathétiques de la vieille balade "Mon beau cheval noir", en m'interrogeant avec minutie sur toutes mes fautes et en consumant toutes mes peines, je constatais ma chance d'avoir une vie intérieure riche, d'être un homme qui sait distinguer ce qu'il aime et ce qu'il hait, et qu'après tout tel est le vrai bonheur de la vie.
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Je me souviendrai toujours de ces nuages splendides et disparus à jamais, de ce jeune soleil qui, en remuant, sortait des entrailles de la terre en un élan solennel. Pour moi, le soleil, ce jour-là, exprimait les sentiments les plus purs, les plus beaux et les plus proches des êtres humains. En marchant inlassablement aux rythmes lancinants et pathétiques de la vieille ballade Mon beau cheval noir, en m’interrogeant avec minutie sur toutes mes fautes et en consumant toutes mes peines, je constatais ma chance d’avoir une vie intérieure riche, d’être un homme qui sait distinguer ce qu’il aime et ce qu’il hait, et qu’après tout tel est le vrai bonheur de la vie.
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....je n’arrivais pas à percevoir ce que les yeux de la fillette voulaient me dire. Ses regards traversaient mes vêtements, ma peau même et me brûlaient le cœur.
p.91
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La steppe est sans bornes, aux paysages splendides. Elle donnait à nos jeux toutes les joies. Elle me berçait, m'absorbait en elle comme une goutte d'eau dans la mer. J'étais habitué à elle et je ne pouvais plus la quitter.
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