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EAN : 9782707320896
271 pages
Editions de Minuit (14/01/2010)
3.68/5   22 notes
Résumé :
L'île de Choir est un écueil de terre rude, hostile, inclément, et nous, ses habitants infortunés, de toutes nos forces nous le haïssons, nous le honnissons, nous le maudissons. Tous, nous rêvons de partir. Impitoyablement, nous sommes retenus par ses sables et ses boues. Il se raconte pourtant qu'un ancêtre, Ilinuk, né avec une difformité formidable, parvint à s’en arracher pour rejoindre le ciel. Un de ses anciens compagnons vieux comme l’orage et la cendre endort... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Choir a chu de mes mains. Aux alentours de la quatre-vingtième page, ensevelie sous le guano, trébuchant sur le sable ou m'enlisant dans les marais, j'ai trouvé une fusée pour abandonner à leur sort les habitants de cette joyeuse terre (?) et remettre à plus tard ma découverte de Mr Chevillard.
Pourtant, j'étais convaincue d'aimer en découvrant l'invective. Mais je me suis lassée. Telle une habitante de Choir, j'en ai eu assez de ne pas avancer. L'oeil s'empêtre dans la redondance et le sempiternel retour des mêmes exaspérations use aussi sûrement qu'une semaine de vacances à Choir.
Peut-être l'écrivain a-t-il voulu capturer son lecteur dans les rets qui désespèrent les habitants de Choir? Lui faire partager les mêmes affres? Auquel cas il a omis un fait d'importance: le lecteur ,tout englué soit-il, peut toujours refermer son livre pour s'envoler vers des cieux qui lui siéront davantage.
Ce que j'ai fait en me promettant d'atterrir bientôt dans un autre ouvrage d'Eric Chevillard. Mais pas à Choir.
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"Choir" cet univers atroce, puisque tel est son nom, Choir ce livre hors genre, héritier de Beckett et Michaux et fils de Chevillard, monde où tout mouvement est inutile ou plutôt où tout effort aboutit à une aggravation, et qui avance sur trois niveaux entrelacés souplement. La description minutieuse, le constat navrant où le scribe trouve fuite en s'occupant, en se trouvant une raison d'être autre que l'entretien presque tendre de Calmar, cet outil d'observation impossible, fuite aussi dans un rire sarcastique, celui là même qui est notre tentation quand nous avons par trop le soupçon que ce monde de Choir, y compris avec les bonnes volontés et les craintes et affrontements, les règles qui unissent ses habitants, pourrait être notre. Les invocations adressées à Ilinuk, leurs scansions, leur lyrisme digne des prophètes. le récit-conte écouté bouche bée (et certains bien entendu font les forte têtes, le refusent comme mensonge ou simplement comme ennuyeuse répétition dont les jeunes doivent se libérer) de la geste d'Ilinuk par Yoakam.
Que cette issue par l'espoir, que la ferveur des appels, soient sans objet, ne débouchent que sur le pire dépassant la détresse, n'est qu'une façon de clore, de parfaire ce monde, ce livre, car pour nous lecteur, pour faire de cette possible fable chose éventuellement éveillante mais de toute façon assez délectable pour que nous ne nous évadions qu'en faisant des pauses - mais nous reprenons la lecture immanquablement - il y a le plaisir, l'admiration de l'écriture, de la construction.
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C'est une plongée dans l'Enfer que nous propose Chevillard avec Choir, une île absurde et cauchemardesque pour ses habitants, un roman où s'entrecroisent plusieurs voix, un chroniqueur, un vieux récitant de la geste du grand Ilinuk, un poète, un prieur. On y mène des vies de malheurs et d'ennuis, où la seule solution pour échapper au réel est le récit, le rêve, le mythe, la poésie, la littérature. le lecteur se rend compte alors qu'il est un habitant de Choir et comprend pourquoi il a très souvent un livre entre les mains.
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Grosse déception avec ce dernier roman de Chevillard dont je suis pourtant fan. Je me suis ennuyée et, comble du sacrilège, j'ai même sauté des pages (il fait rarement des livres si long il est vrai). Peut-être ses automatismes me lassent-ils ou les auteurs que l'on a trop aimé ne peuvent-ils que finir par nous décevoir un jour. Ca ne m'empêchera pas de continuer à lire son excellent blog tous les jours et d'attendre fébrilement son prochain livre.
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J'ai du rater un épisode, à moins qu'il ne faille être saoul pour lire ce bouquin????!!!!

Phrases trop longues et trop compliquées
Histoire incompréhensible : des "gens"? sont prisonniers sur l'île de Choir et attendent le Messie (Ilinuk); en attendant ils détestent l'île, les autres, eux mêmes, essaient de se supprimer tout seul, passe leur temps à regretter d'être venus au monde...

ouh la la!!! j'ai pas tenu longtemps...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mais sitôt levés, certains matins, comme mus cette fois par la même exigence, nous nous mettons tous à courir sans bien savoir pour quelle raison, mais impérieuse raison, il nous semble en effet que nous n'avons pas un instant à perdre, que notre retard augmente et, tout en courant, nous essayons de comprendre pourquoi, et quelle est cette urgence. Le soir venu, enfin, quand nous nous couchons, cela nous reviens d'un coup, la fatigue, voilà, nous n'aspirions à rien d'autre en courant ainsi qu'à cet épuisement qui nous conduit vite au sommeil.
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Tant de choses qui doivent advenir! A Choir, c'est toujours par croulement, effondrement, affaissement qu'elles adviennent. Mais elles adviennent. Toujours est-il qu'elles adviennent et que toutes les promesses comme prévu sont immanquablement déçues. Nous savons tout de toute chose hormis pourquoi comment. Ces deux derniers points restent obscurs, pourquoi comment, jusqu'à présent nous nous en sommes peu souciés, ça ne nous a pas paru bien intéressant à creuser, ces détails. Si nous le savions, pourquoi comment, ça ne changerait de toute façon rien à ceci cela qui nous importe. Ce sont motifs à rêveries, à rêvasseries et songes filandreux. Ceux qui s'y adonnent s'attirent la réprobation de tous. Leurs conclusions sont délirantes, contradictoires, et le plus fort est que l'on peut toujours leur rétorquer, au terme de cet exposé, pourquoi comment, comme à la veille de leur méditation première.
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Ilinuk prit l'habitude de disparaître ainsi de plus en plus souvent et ses absences duraient à chaque fois plus longtemps. Un jour, il revenait. Je ne le questionnais plus. Il avait grandi, ses muscles se développaient, mais il restait étonnamment fin. Sa silhouette élancée contrastait avec les nôtres, plus trapues, voûtées.... Du fait de sa haute taille, il donnait toujours l'impression de regarder au-dessus de nous, ou au-delà, plus loin.
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Orée, Entame, Bourgeon, Aube, tous les départs, Ilinuk ! Lauréat du plus gros potiron ! Extra-fine Illusion ! Lanceur d'oies ! Imputrescible salaison ! Algue dans le fer ! Ilinuk ! Cheval de nuages, Ours de neige, Papillon de cendre et de toutes les autres farines la brioche insécable ! Petite Lune dans la nuit et déjà morte, ô Iinuk, fils du Chameau dyspepsique et de a Loutre noyée, reviens !
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Lorsque nous nous mirons dans Choir, nous voyons Choir encore. Et nous luttons contre le sommeil – plutôt rester éveillé dans Choir – tant est grande notre crainte de rêver de Choir, et nous réveiller alors en sursaut dans Choir.
demain tout ira mieux
hélas
car viendra ensuite après demain
et la cruauté froide du souvenir.
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Vidéo de Éric Chevillard
«Bêtes de littératures» avec Éric Chevillard Hérissons, orangs-outans, tortues, flamants roses, insectes… Les bêtes peuplent les livres d’Éric Chevillard. S’interrogent à cette occasion les enjeux de la présence d’animaux, et par là d’altérités non humaines, dans la littérature. Comment rendre compte, avec l’écriture, d’intensités animales au-delà de l’allégorie ou de la fable ? Donner vraiment la parole aux animaux, est-ce pour autant se couper du symbolique ? Et l’humour dans tout cela ? L’entretien sera ponctué d’une lecture d’extraits de «Zoologiques» (Fata Morgana, 2020). - Modération : Sandra de Vivies La Fondation Jan Michalski, le 11 septembre 2021
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