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Citations sur L'éternité n'est pas si longue (11)

Quand je l'ai rencontrée, il y a six mois, elle m'a immédiatement fascinée.
D'abord, j'avais envie de toucher un peu toutes les parties de sa physionomie générale pour comprendre par quel miracle elles s'assemblent si bien, mais comme Pauline me le répète volontiers, elle espère que je l'aime pour d'autres raisons.
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[…]
chez nous le commentaire prime toujours sur l'initiative,
la parole vaine sur l'action.
Pour que l'un de nous se décide à consulter les petites annonces,
il faut plus qu'un seul facteur, aussi dramatique fût-il :
il faut un concours de circonstances.
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Encore muets de stupeur, nous acceptons avec une docilité enfantine
que nos dirigeants nous disent comment nous comporter désormais,
délimitent nos nouveaux territoires,
prescrivent et proscrivent.

La discipline bat l'effroi comme un oreiller pour lui imposer une forme décente
et nous ne sommes plus que des plumes d'oie
redistribuées par sa poigne énergique dans une housse sans issue.
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Nous concluons que la vie de citadin n'a rien à envier à celle de poulet en batterie :
formuler ce constat nous donne un instant l'impression
de pouvoir nous abstraire de la promiscuité,
des ondes électromagnétiques,
du vacarme et des excrétions qui assaillent et traversent constamment
notre espace vital étriqué,
comme si exprimer notre réprobation et notre dégoût
suffisait à nous désolidariser de nos semblables
- locataires au bord de la suffocation et aux nerfs élimés,
qui s'offre des vacances dans d'autres casiers hors de prix,
plus proches de la mer.
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C'est uniquement par facilité que je préfère les réconciliations à la paix.
Mais ce que je leur préfère encore, ce sont les épiphanies,
ces révélations fugaces qui me laissent effarée, extasiée,
ces instants de grâce qui m'échoient au détour de l'anodin,
visions foudroyantes de vérités indicibles.

Comme si l'essence de la vie était cachée à mon regard
par une palissade aux planches légèrement disjointes
et dont je suivrais la courbe sans jamais m'arrêter,
tout en pouvant parfois, à travers les interstices,
en apercevoir l'éblouissante nudité.
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Par moments la chose s'immobilise,
alors ma tête retombe et ma bouche se ferme
et il semble que respirer soit de nouveau possible,
mais l'instant d'après un autre spasme incontrôlable me secoue
et me voici une fois de plus la tête en l'air,
et la chose a encore avancé au point que je ne sais plus
si je suis la bête hurlant de faim ou sa proie se digérant elle-même
et poussant de longs râles écœurants qui résonnent
sans espoir d'être entendus.
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Mais mon gouffre existentiel me définit désormais tellement
que je ne peux même plus m'imaginer sans lui.
Que resterait-il de moi ?
Et qu'est-ce que j'en ferais ?
A cet égard, ça m'a presque desservi de mourir
- j'allais ajouter "trois fois", mais ce serait un peu tricher.

Il n'est cependant pas anodin que ce "trois fois" hâbleur
ait affleuré spontanément à mon esprit pour compléter un "mourir"
dont j'étais le sujet.

Ce "trois fois" signifie qu'en matière de mort, je m'estime plus chamois que flocon,
plus piste noire que bleue.
Et cette créance personnelle ne m'aide pas à prendre part
aux menues préoccupations dont frémit le vivant.
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C'est une drôle de chose de dire ça :
l'humanité ne m'inspire ni mépris, ni embarras, ni répulsion.
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Tous ces gens qui rédigent, pressent, distribuent,
vendent, achètent, lisent,
découpent, archivent, pilonnent, recyclent des périodiques ;
tous ces arbres débités sans répit :
comment peut-il exister assez d'arbres
pour que soient déversés chaque jour,
dans chaque mégalopole grouillante
comme dans chaque trou perdu de la Terre,
ces tonnes de papier broché, plié, collé ?

Ce genre de questions alimentent régulièrement
mon vertige existentiel chronique.
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Les kiosques à journaux, les braderies, les supermarchés,
les décharges publiques, les greniers, les boîtes à gants,
les caves, les tiroirs du fond et les aires d'autoroute
ont ceci de commun qu'ils nous mettent face
à l'irréductible bazar terrestre.

Ils en sont des échantillons
à portée de la conscience humaine moyenne,
nous suggèrent la représentation d'une globalité
qui se dérobe à la perception,
une méthode pour la circonscrire dans nos structures mentales
ou nous résigner à ne jamais pouvoir le faire.
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