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EAN : 9782283026298
512 pages
Buchet-Chastel (07/05/2013)
3.58/5   42 notes
Résumé :
Cendrine Gerfaut arrive à Barjouls, village perdu dans les montagnes du sud de la France. Officiellement, elle est botaniste et vient recenser les espèces végétales des alentours. En réalité, elle est à la recherche de Benjamin Lucas, originaire de Barjouls, assassin de son fiancé. Après des années de prison, Benjamin a été relâché et Cendrine s est promis de tuer celui qui a brisé sa vie.

Barjouls est comme une ancienne famille. Sous une apparence bo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Une femme : Cendrine Gerfaut .
Une cible : le petit village de Barjouls .
Une mission : rechercher et détruire l'assassin de son fiancé .

Vu comme ça , la similitude avec Rambo , 12e du nom mais loin d'être le moins poétique , pourrait s'avérer trompeuse .
Dix-huit longues années . Une éternité qu'elle navigue à vue depuis le décès de son compagnon resté dans la bijouterie pour acheter leur bague de fiançailles et assassiné par un vil malfrat . Cendrine s'en est sortie , elle est dehors mais elle a pris perpet' . Peine de douleur incompressible .
Cendrine avec un c , parce que née le jour des cendres comme elle déteste qu'on le lui rappelle , ne vit que pour une vengeance libératrice qui ne saurait pourtant effacer l'ardoise .
Son tortionnaire vient d'être relâché . Ni une ni deux , sous sa couverture de botaniste , Cendrine intègre Barjouls avec un seul objectif en tête , éliminer sa proie ancestrale , Benjamin Lucas .

Superbe couverture granuleuse , récit à l'unisson .
Myriam Chirousse , que je découvre , gagnerait vraiment à être plus connue . Elle l'est ? Au temps pour moi .
L'auteure déroule son histoire tranquillement , au rythme des saisons qui s'égrènent , tout en instaurant un climat de suspicion tendu à l'extrême . Tout le monde , dans ce petit hameau montagneux du sud de la France , se connait et pratique joyeusement le bal des faux-culs . Mais de lourds secrets , trop longtemps enfouis , refont surface en sa présence . Ici point de chasse à l'homme haletante mais le recoupement patient et minutieux d'indices sans avoir l'air d'y toucher . Qu'elle est fine la bougresse ! Dixit maitre Capello en connaisseur . Un loup dans la bergerie , voilà ce qu'elle est , pour s'apercevoir très rapidement qu'il n'est pas d'agneau sacrificiel .Une galerie de personnages savoureuse à défaut d'être sympathique . de magnifiques paysages aussi rugueux et arides que les protagonistes de ce superbe récit aux allures de poupées gigognes . Si le rythme est loin d'être effréné , il convient parfaitement à cette quête d'authenticité forgée dans le courage et l'entêtement . Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir . La vérité d'hier pas forcément celle d'aujourd'hui...
D'une écriture accrocheuse , l'auteure ferre un lecteur conquis par une histoire labyrinthique et une narration faisant la part belle à une nature aussi hostile que les rugueux acteurs qui l'habitent . Dépaysement assuré !

Merci à Babélio et aux éditions Buchet – Chastel pour cette jolie découverte .

La Paupière du Jour : nuit blanche presque assurée .
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Quand Cendrine Gerfaut arrive à Barjouls, petit village des Alpes du Sud, ce n'est pas, comme elle l'affirme, pour recenser les plantes de la région, mais pour honorer une promesse, la promesse de venger Aymeric, son fiancé mort par la balle d'un braqueur fou dans une bijouterie de Bordeaux. Il avait à peine 18 ans et pour lui tout s'est arrêté par la faute de Benjamin Lucas qui vient d'être libéré sur parole après presque 20 ans d'incarcération. Cendrine n'a pas l'intention de le laisser profiter de sa nouvelle liberté, elle est venue pour tuer celui qui a brisé sa vie. Mais l'assassin est insaisissable et à Barjouls les langues peinent à se délier. Derrière les rideaux en dentelle, se cachent sombres secrets, drames familiaux et rancunes tenaces.


Dans un village montagnard replié sur lui-même, on se méfie de l'étrangère, on doute de sa parole. Et si son travail de botaniste n'était qu'une couverture, qui serait prêt à lui livrer l'enfant du pays sur un plateau ? Personne sans doute, mais son intrusion dérange et fait resurgir des secrets trop longtemps gardés, des rancunes qui sont devenues haines, des comptes qui n'ont pas été réglés. Myriam CHIROUSSSE dévide le fil de son récit au rythme lent d'une saison, la tension monte, le drame est latent. du maire débonnaire et serviable à l'original qui attend la fin du monde prophétisée par les Mayas, de la secrétaire de mairie manucurée au simplet qui guette la chute des pierres, les villageois savent, se taisent, patientent. Et pendant qu'anciennes légendes et rumeurs nouvelles circulent, Cendrine parcourt inlassablement la splendide montagne, soulevant chaque pierre, à la recherche d'un assassin. Mais parfois, les faits cachent des vérités plus sombres et n'est pas toujours coupable celui qu'on croit...
Un climat délétère, une ambiance oppressante, des personnages très travaillés, la nature admirablement décrite...Une belle réussite que ce récit captivant qui navigue entre polar noir et roman du terroir. A découvrir.

Mille mercis au éditions Buchet Chastel et à Babelio pour cette masse critique spéciale.
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Cendrine a perdu son fiancé le jour où Benjamin Lucas l'a tué d'une balle de fusil. Près de 18 ans après, cette balle n'en finit pas de résonner aux oreilles de la jeune femme, d'autant plus que Benjamin Lucas vient d'être libéré pour bonne conduite. Cendrine décide alors de tenir la promesse qu'elle a formulé des années auparavant : elle va venger son fiancé. C'est à Barjouls, petit village perdu du sud-est de la France qu'elle s'installe, au plus près de là où le meurtrier a trouvé refuge après la prison. Pour dissimule son identité et son projet, elle se fait passer pour une botaniste chargée de recenser les espèces végétales de la vallée. « Benjamin Lucas lui-même ne pouvait pas deviner qu'elle était la fiancée de l'homme qu'il avait tué. » (p. 43)

Patiemment, Cendrine pose des questions, collecte des informations et suit des sentiers dans les montagnes à la recherche du criminel. Mais plus son séjour se prolonge, plus les réponses paraissent vaines ou incomplètes. Et toujours point de Benjamin Lucas à l'horizon. Cendrine doit-elle abandonner sa quête vengeresse ? « Quand j'étais petit, le curé disait que le diable était en chacun de nous… Mais ici, le diable, quand on le cherche, c'est toujours dans la montagne qu'on va. » (p. 176) Barjouls regorge d'affaires sordides et de secrets : vols, viol, dépossession, folie et mensonges composent l'histoire du village. Cendrine perd pied dans cet univers qui, sans être franchement hostile à son encontre, n'est pas vraiment accueillant. Il n'y a qu'Hugo, isolé dans sa bergerie dans l'attente de la fin du monde, qui se montre attentif et amical envers elle.

Voilà que des lettres anonymes sont clouées sur les portes : un mystérieux corbeau évoque de déplaisants souvenirs et trop de chats rôdent dans les rues, rappelant la Masca, cette femme trop belle, trop sorcière. Cendrine le sent, Barjouls est et a été le théâtre de nombreux drames : cela peut-il expliquer le geste de Benjamin Lucas ? « Voilà qu'elle se mettait à ressentir les tragédies des autres, comme si elle n'avait pas assez de la sienne. » (p. 443)

De Myriam Chirousse, j'ai vraiment apprécié le premier roman, Miel et vin, flamboyante histoire d'amour et de famille sous la Révolution. J'ai été un peu moins conquise par ce second opus, mais La paupière du jour reste un excellent roman, à la fois sombre et profond. L'auteure s'y entend pour faire d'un charmant village perdu un gouffre retentissant de haines et de malheurs. Les victimes ne sont jamais celles que l'on croit et certaines blessures ont forgé des volontés hors normes. Finalement, sous la plume de Myriam Chirousse, la vengeance est un plat qui ne refroidit que les tièdes.
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Je découvre cette romancière, qui est aussi traductrice, au style fluide et fort agréable. Le livre tient à la fois du roman policier et de l'étude sociologique.

Cendrine Gerfaut est toute entière dans le désir de vengeance. Botaniste, elle prétend recenser des espèces végétales mais en fait recherche jusqu'à l'obsession l'assassin de celui qu'elle aimait.

Les descriptions poétiques des Alpes de Haute-Provence et la finesse d'analyse des tourments de l'héroïne sont pour beaucoup dans le charme de cette histoire terrible et angoissante. Dans ce microcosme social trouble de lieux isolés , on se demande si Cendrine va pouvoir se venger. En cela, le livre réserve des surprises: les secrets du village provençal , au coeur duquel elle enquête , vont l'entraîner très loin de son but...

Le titre magnifique , qui peut sembler étrange aussi, est en fait tiré d'un vers du poète persan Omar Khayyam:" La nuit n'est peut-être que la paupière du jour"...
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A Barjouls, village montagnard du sud de la France, 'les gens ne sont pas méchants mais ils s'ennuient'. C'est en effet ce que constate rapidement Cendrine, une Bordelaise qui s'installe dans ce village pour quelques semaines. Soi-disant pour y faire des recherches botaniques, mais en réalité pour retrouver l'homme qui a bousillé sa vie une vingtaine d'années plus tôt.

Le lecteur s'imprègne doucement de l'atmosphère de ce village : climat, paysage, population dont les familles se connaissent depuis des générations. Les anciens observent les nouveaux, médisent, entretiennent quelques légendes, étouffent les histoires sordides et les secrets bien gardés qui ont marqué les habitants, lâchent des bribes d'informations variables et contradictoires. La vérité est difficile à établir pour Cendrine et s'avère plus complexe qu'il n'y paraît. Il lui faut du temps pour apprivoiser certains, faire tomber les masques de ces gens méfiants, énigmatiques, hostiles.

Brillant ! Un récit sensible, à la fois sobre et plein de suspense. On pourrait presque le classer en 'roman du terroir' - le côté stéréotypé, outré et lourdement nostalgique en moins. J'y ai retrouvé avec plaisir des accents de Magnan, Courchay, Japrisot pour l'ambiance, les protagonistes et le type d'intrigue...

--- Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel (dont j'apprécie beaucoup la matière des couvertures) pour cette très belle surprise.

Je vais continuer à découvrir Myriam Chirousse avec 'Miel et Vin'.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mais , petit à petit , les souvenirs se fatiguent . Parfois vous ne savez même plus comment ça a pu vous arriver un jour , d'avoir quinze ans , et parfois vous ne comprenez pas comment ça a pu finir , comment vous avez fait pour vous retrouver là , toute seule , si vieille , si loin de tous ceux que vous avez aimés . Où est votre enfant qui jouait dans le jardin . Où sont les écorchures aux genoux que vous guérissiez avec un bisou . Où est parti son père , et la famille que vous formiez . Et là , vous découvrez le fin mot de tout ça . Et vous comprenez pourquoi on n'en parle pas . Pourquoi on ne peut pas le dire aux jeunes . Pourquoi , quand on les aime , on ne les embête pas avec ça . Et pourquoi ils ne veulent pas entendre . Pourquoi vous les ennuyez . Pourquoi ils ne viennent jamais vous voir et pourquoi ils repartent si vite , comme si vous alliez leur transmettre une maladie avec votre vieillesse . Oui , il faut toute une vie pour regarder la vie en face .
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Pendant qu'elle pleurait, j'ai recouvré cette impression qu'elle faisait naufrage, cette envie de plonger et d'attraper sa main. Mais les flots dans lesquels elle se noie sont dangereux. C'est un océan de larmes au-dedans, une eau sombre peuplée de souvenirs qui sont comme ces poissons des profondeurs : des formes de vie qui ont connu la lumière autrefois, puis sont redevenues des dents aveugles et des gueules voraces dans les ténèbres.
Cet océan, j'ai compris que je n'y aurai jamais accès. À vrai dire, je ne veux pas non plus y plonger.
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« Voilà qu’elle se mettait à ressentir les tragédies des autres, comme si elle n’avait pas assez de la sienne. » (p. 443)
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La nuit n'est peut-être que la paupière du jour .
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J’ai fait des stocks de tout, d’énergies, de savoir-faire, mais il y a une chose dont je suis complètement dépourvu, une chose vitale qui me manque : je n’ai pas de provision d’amour.
Impossible, ça ne se conserve pas en boîte.
(p. 412)
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