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Critique de caro64


Après le Héron de Guernica, Antoine Choplin nous revient avec un court texte saisissant qui se lit d'une traite. Quel plaisir de retrouver sa belle plume délicate !

Gouri, écrivain public habitant à Kiev, retourne dans la région qu'il a désertée deux ans auparavant. A moto, traînant une remorque, il traverse des paysages désertiques, des villages peu habités. Nous apprenons que Gouri veut retourner dans "la zone", celle qu'il a quittée après "les événements", afin de récupérer, dans son ancien appartement, un objet particulier pour sa fille malade. le lecteur comprend à demi-mot : Tchernobyl, la catastrophe. C'est aussi l'occasion de retrouver les amis, ceux qui sont restés malgré la menace radioactive, et de se souvenir, autour de grandes tournées de Vodka, des fantômes du passé et de l'avenir qui se dessine pour ceux qui ont survécu.

Antoine Choplin, avec une économie de mot, témoigne de la gravité de l'évènement sans jamais le nommer, de l'horreur des vies anéanties et de l'absurdité de la nécessité "d'enterrer la terre", un travail patriotique effectué par des ouvriers condamnés à l'avance. Mais l'auteur n'oublie ni l'amitié indéfectible entre les personnages, ni la beauté de la campagne ukrainienne sous l'éclat de la lune, à la nuit tombée. Chaque mot est pesé, l'émotion affleure à chaque page, l'empathie pour les personnages inexorable. Un roman sombre mais, comme toujours, empli de poésie et d'humanité. Un beau roman alliant pudeur, retenue, force et intensité, du grand Choplin !
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