Pffou, je ne pensais pas qu'un jour je mettrais tout juste la moyenne à ma chère
Agatha Christie mais bon, j'ai beau tourner dans tous les sens ces sept cadrans, je ne peux leur accorder plus.
Pourtant, j'étais contente de retourner à Chimneys, après le secret de la dernière fois, même s'il ne m'avait pas trop enthousiasmée non plus celui-là.
Cette vieille demeure a été louée à un magnat de l'acier dont l'intransigeance sur les horaires a déteint fortement sur sa femme, lady Coote, qui éprouve le douloureux devoir de supporter les retards au petit déjeuner d'une bande de jeunes venus séjourner chez elle. L'un d'eux est spécialement irrespectueux et se lève toujours à des heures indues. Une petite plaisanterie avec huit réveils retentissants devrait sûrement lui servir de leçon mais celle-ci se termine en un flop macabre : la mort du malheureux endormi.
Mort accidentelle ? Impossible ! Une overdose de somnifères pour un jeune qui n'avait nullement besoin de drogues pour dormir mais plutôt d'eau glacée pour se réveiller le matin ne semble pas acceptable.
Fin de la période de location, lord Caterham et sa fille Bundle récupèrent leur manoir. Et c'est justement Bundle, débordante d'énergie, qui décide de glaner des informations pour tenter de trouver une explication rationnelle aux sept réveils qui se sont retrouvés alignés sur le manteau de la cheminée alors que le huitième gisait sur la pelouse.
Départ d'intrigue franchement loufoque qui glisse vers une organisation secrète, des jeunes ironiques qui se raillent du manque d'intelligence des uns et des autres, des filles qui ne veulent surtout pas rester sur la touche, et des situations totalement improbables avec un côté bien trop juvénile ; je n'ai guère savouré cet opus.
Même le superintendant Battle avec son visage de marbre n'arrive pas à crédibiliser, ni pimenter cette histoire. J'ai trouvé indigestes ses révélations, données en bloc en fin d'ouvrage.
Seul lord Caterham est irrésistible et arrive à lui seul à donner la moyenne à ce roman. Il dénonce un total manque de tact de mourir ainsi, dans sa demeure, et s'insurge contre l'abandon des bonnes manières ! Il est plus que jamais attaché à sa tranquillité, fuit les investigations policières et joue parfaitement l'insouciant face au tourbillon que sa fille laisse sur son sillage. Heureusement que ce sont sur les paroles absolument désopilantes de ce charmant personnage si bien imaginé que se clôt cette aventure plutôt décevante.