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EAN : 9782081324039
297 pages
Flammarion (07/01/2015)
3.85/5   24 notes
Résumé :
Hubert naquit un mardi, dans une famille respectable qui résidait dans un recoin obscur de Sinistreville. Ses parents, qui rêvaient d'élever un génie, accueillirent avec une allégresse non dissimulée la tête aux dimensions impressionnantes et le front haut du petit Hubert.
- Je ne serais pas surpris que votre garçon devienne l'habitant le plus intelligent de notre grande ville, annonça le docteur.
Ainsi commença son histoire...
Hubert ne tarda e... >Voir plus
Que lire après Les affreusement sombres histoires de Sinistreville : Tome 1, Hubert, très très méchantVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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« Habitants de Sinistreville !!! Habitants de Sinistreville, écoutez-moi ! »
L'inspecteur tentait en vain de réunir l'attention des habitants, en émois devant l'accumulation des méfaits terrible du mystérieux « Saigneur de Sinistreville ».
« Plus fort ! » tonna une voix venant du fond de la masse.
L'inspecteur rougit quelque peu lorsqu'il découvrit le visage renfrogné de sa propre épouse.
Sinistreville était un lieu habitué depuis la nuit des temps à son lot de légendes lugubres, à ses rues protégées par des gargouilles de pierre en mauvais états, à ses récits historiques de guillotine et de têtes de généraux qui tombent comme des pommes trop mûres.
Voici les histoires à dormir debout qui berçaient l'enfance des Sinistrois.
Il régnait une malfaisance institutionnelle, toute naturelle, comme si la ville entière fut trempée à ses origines dans un bouillon ensorcelée. Hubert aussi y avait été habitué, du haut de ses onze ans, nourri de la bienveillance et l'amour de ses parents, Monsieur et Madame Brinkhoff. Cela faisait juste parti du paysage jusqu'à ce qu'il fasse l'expérience de la véritable nature des têtes pensantes de Sinistreville.
Oui,tout était sinistre, dans le vol des corbeaux trop bas, dans les mauvaises humeurs régulières tricotées par la conscience commune, dans les sourires à l'envers, pourrait-on penser que le spectre de la tristesse avait élu domicile ici et filait son chemin joyeusement sur la rivière Sinistre qui fendait la ville en deux, car c'était aussi son nom.
Non, tout n'était pas sinistre à Sinistreville, ni la gouvernante Ms Frauleïn aux apparences strictes et aux multiples maris, ni Monsieur Lomm le professeur qui cultivait l'apparence de la méchanceté demandée en laissant échapper des cris d'élèves suppliant du son d'un gramophone uniquement, ni Monsieur Urinum le volailler qui lui apprenait le métier chaque après-midi et surtout pas Isabella Myop la fille des boulangers.
Un jour, alors que Hubert réussit l'examen de l'école avec la note maximale, l'ensemble des professeurs, têtes pensantes de la ville, se mirent d'accord sur le fait qu'ils ne fallait pas lui remettre le beau violon de Constantin, prix de l'excellence.
Doué mais pas trop, pour garder l'exemple et conserver des positions de forces nécéssaires, c'est ainsi.
Tandis que Monsieur Lomm franchit la grille de cette école prestigieuse de génies pour ne plus y revenir, un flot de malheurs s'abattit sur la famille D Hubert pour punir ce petit garçon d'avoir critiquer leur décision.
Logé dans le petit logement de la fidèle gouvernante, la famille Brinkhoff remonte la pente, Harold et Isabella se serre les coudes faces à ces professeurs qui les brutalisent. Entre quelques douceurs aux odeurs de caramel et de pommes chaudes, le jeune Hubert met son dit génie au service de sa justice et concocte soigneusement ses plans pour éliminer la bande de mauvais, les uns après les autres.
« Le saigneur de Sinistreville frappe de nouveau !!! » crie la Dépêche.
Ça en jette, pense doucement le petit Hubert en se parant d'un léger sourire et avant d'engloutir un bout de délicieux Strudel.

: « Les affreusement sombres histoires de Sinistreville » est une fiction à l'humour noir et mordant et le personnage de Hubert est, pour notre plaisir, très très méchant.
L'univers gothique présenté par l'auteur Christopher William Hall rappellera sans doute celui tellement apprécié et lugubrement drôle de Tim Burton. Nous sommes dans une ville qui a pris ses racines dans la mauvaise humeur de sa légende et qui subit aussi le poids de personnages cultivés très puissants qui peuvent d'un claquement de doigt faire et défaire. Delà, le père du pauvre Hubert , banquier, se voit congédier par ses patrons sans motifs sérieux, parce que un enfant de onze ans s'est opposé à un vieux directeur sec et méchant, à un petit cercle qui ne souffre pas qu'on lui dise non.
Nous naviguons entre méchanceté caricaturale pour divertir et la cruauté vraie bien ancrée, l'un et l'autre sont bien dosés pour conserver son second degré, c'est l'opposition entre Hubert le mystérieux saigneur de Sinistreville et le corps enseignant, l'intelligencia de la ville.
Avec l'inspecteur qui ne sait où donner de la tête, l'aventure à parfois des allures de "Fantomas" de Pierre Souvestre et Marcel Allain, adapté au cinéma dans les années 60. Ce n'est pas la voix caverneuse de Fantomas qui pourrait résonner dans le lointain mais un duo de petits rires d'enfants, qui savourent leurs méfaits devant de bons gâteaux aux pommes.

A la lecture, les petites gens apparaissent par contraste doux, bons, les artisans résistent au poids des usines et celui de l'argent. Dans le plus grand secret, à l'insu de ses parents, Hubert continue son instruction avec sa mère le matin et l'après-midi il gagne quelques sous pour le foyer grâce au volailler, Monsieur Urinum, plus que ravi de trouver un petit apprenti.
L' amour se maintient autour D Hubert pour le préserver, la gouvernante chez elle, continue de servir ses maîtres dans la difficulté, la mère reprend un poste dans l'usine de colle dans un déplaisir qu'elle tait chaque soir pour le bien commun. Chacun s'apporte le nécessaire de réconfort pour aller de l'avant mais Hubert de son côté n'est pas décidé à en rester là. Les touffes de cheveux conservées de sa bien-aimée Isabella, arrachées par la professeure de Chimie pour le plaisir de la secouer un peu au tableau, le conforte dans sa décision d'user de son génie de « mauvais génie » pour une véritable justice.
Qu'en pense le Docteur Zilbergeld, la terrible professeure de Chimie, dont le petite corps arrondi par de douces gourmandises accumulées tire progressivement sur la corde usée qui la retient par les pieds ?
Il ne faudrait pas un petit gâteau de plus.
Du haut du cellier de l'ancienne usine de Strudel Oppenheimer, par une petite fenêtre ouverte, la petite main D Hubert porte quelques délices à la bouche de la gourmande.
« Une cuillerée pour le banquier,
Une pour l'employé,
Et une pour le mendiant
Qui dort en ronflant. »
Joliment sinistre, pour ados qui aiment mourir de rire surtout !
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Un roman enivrant qui nous prend dès le début. J'ai été agréablement surprise quand j'ai lu ce bouquin. Ce n'était absolument pas ce à quoi je m'attendais. La couverture et le résumé ne m'avaient pas parus si effrayants comparés au contenu. J'ai vraiment beaucoup aimé l'écriture de Christopher William Hill, fluide et attachante avec une touche d'humour noir présente tout au long du récit.
Les personnages sont originaux, monstrueux, attachants pour certains, repoussants pour d'autres. J'ai adoré le héros, Hubert qu'on voit peu à peu basculer dans la perversion meurtrière.
Une fin inattendue qui m'a laissée coite. Un livre à déguster pour les jeunes qui se sentent l'âme courageuse et qui n'ont plus peur du noir.


Sinistreville, comme son nom l'indique est loin d'être une ville remplie de poneys et de licornes. Sombre et inquiétant, personnages toujours observés par un corbeau ou menacés d'être étripés par le voisin d'à coté, tel est le lieu où naquit Hubert Brinkhoff. Un jeune garçon charmant et doté depuis sa plus tendre enfance d'une intelligence hors-norme. Ses parents ne se sentant plus assez expérimentés pour lui faire cours à la maison, décident de l'envoyer à l'Institut. Un endroit terrible dit-on, où les professeurs martyrisent les élèves jusqu'à les hanter la nuit. Mais M. et Mme Brinkhoff n'ont pas vraiment le choix s'ils veulent voir leur enfant devenir encore plus intelligent. Hubert passe donc les épreuves d'entrée avec succès et est admis dans un lieu où seuls les personnes les plus douées d'esprit ont une place. Un fardeau plus qu'un don, pour ce jeune Hubert qui subit les châtiments les plus humiliants et les plus affreux. Heureusement qu'il n'est pas seul, avec la présence d'Isabella, il se sent compris et écouté. Avec la jeune fille, son coeur ne désire qu'une chose : la protéger jusqu'à la fin des temps. Seulement notre jeune héros va vite être victime d'injustices. Des injustices qu'Hubert ne manquera pas de punir. Car le jeune garçon a un plan qu'il compte bien mettre à exécution...
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Je ne l'ai pas terminé, car c'est trop... sinistre !
Oui, je sais, c'est dans le titre, j'aurai dû m'en douter. Mais je suis tellement habitué à lire des romans jeunesse (et parfois adultes) qui se disent sombres sans vraiment l'être, que de tomber sur un roman vraiment noir m'a bien déstabilisé !
Des personnages cruels, une ville lugubre, j'en ai connus pas mal, mais il y avait souvent une lueur d'espoir, un héros plein de volonté et de force auquel se rattacher. Ici, aucun échappatoire ! Hubert n'est pas juste "très très méchant", il sombre dans l'acidité de cette ville toxique d'une manière aussi fascinante qu'étouffante. Du coup le "très très méchant" du titre parait décalé, comme si on tapait gentiment sur les doigts des tueurs de Seven ou de la série Hannibal. C'est de l'humour, bien sûr, mais un humour très grinçant, glaçant, tel que je n'en avais jamais vu dans la littérature jeunesse.
Il s'agit donc d'un roman unique, surprenant, avec une ville impressionnante. Mais c'est trop pour moi. J'ai lu dans ma jeunesse des choses qui semblent pires, j'ai adoré Beckett, Kafka, Machen et Poe. J'étais en recherche de littérature déprimante à l'époque, et le désespoir des auteurs gothiques se cachait sous le couvert de la poésie. De trouver tout cela dans un contexte jeunesse et faussement léger est finalement bien plus perturbant !
Je pense que les enfants qui cherchent un roman différent, avec de l'horreur assumée et jubilatoire vont trouver ici leur chef d'oeuvre !
A réserver donc aux lecteurs avertis. Moi je retourne à Poneyville faire du toboggan sur les arcs-en-ciel.
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Les parents D Hubert ne peuvent pas se douter que la naissance de leur enfant va bouleverser durablement la vie de Sinistreville, où la devise est apparemment : "Fais aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse". Tout un programme !

Hubert est un génie, très très doué, tellement doué qu'il intègre l'institut très sélect où son père a lui-même échoué quand il avait son âge. Seulement, dans cet institut, il ne fait pas bon être trop intelligent et encore moins être gentil. Ca fait de l'ombre aux méchants !
Pourtant, M. Lomm, le seul professeur - secrètement- humain de cette école, pense que "seuls Hubert et Isabella ser[o]nt sélectionnés pour passer l'examen du violon de Constantin (...) persuadé qu'eux seuls [o]nt une chance de se sortir du piège de l'examen", qui consiste en une série de questions d'une difficulté tellement machiavélique que la plupart des candidats ne parviennent pas à répondre à une seule question !
Et le professeur Lom a raison : Hubert décroche le score maximum. Ce qui déclenche non l'enthousiasme du directeur mais sa fureur et le début des malheurs D Hubert et de sa famille. Des malheurs qui déclencheront une avalanche de meurtres par trop plein d'injustices : le Saigneur de Sinistreville se met à sévir !

Accrochez-vous à votre oreiller si vous lisez ce roman pour ados qui n'ont plus peur du noir parce que, je vous préviens : ça décoiffe !
L'univers dans lequel évolue Hubert est d'une injustice crasse. Les méchants sont vraiment de sales individus, des terroristes, qui écrasent tout ce qu'ils peuvent sans le moindre remord. Mais ce sont des faibles qui ne savent pas résister. Et qui, ça va sans dire, ne sont pas du tout intelligent.

Pourtant, ce roman réunit l'exploit d'être affreusement sinistre et follement drôle ! Inquiétant aussi. On se demande si Hubert n'a finalement pas perdu la boule à son tour pour être devenu aussi cruel que ses tortionnaires.
Néanmoins, on ne peut pas lui donner tort non plus dans cet univers où le mot "justice" semble être banni. Il va tenter de l'établir, la justice, à sa façon bien particulière et pour le moins expéditive !
Si par hasard vous croisez une usine à strudels abandonnée, méfiez-vous (moment particulièrement savoureux ce cette lecture !), faites aussi attention aux cordes de violon qui trainent...

Hubert devient vraiment très très méchant, semant la psychose à Sinistreville. Hubert, la terreur géniale qui n'a pourtant que douze ans, apprendra à ses dépends que la vengeance ne fait pas tout. Que l'amour rend aveugle et la jalousie aussi...

La fin du roman donne immédiatement envie de savoir ce qui va se passer dans le tome 2 (parution en juin) et ça promet son pesant de cacahuètes !

Un humour grinçant et décapant à prendre au 150e degré qui fait vraiment sourire et rire.
Un petit pavé de 300 pages cruellement drôles. Un univers gothique allemand d'un écrivain britannique que je découvre.
Si ça vous dit de visiter un jour Sinistreville, il y a un plan en début d'ouvrage. Attention de ne pas vous perdre !
Il y a un souci sur le titre de l'ouvrage sur Babelio...
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Roman noir d'aventure pour jeunes lecteurs adeptes d'histoire pleines d'horribles personnages.

Hubert affole ses parents par son intelligence et se retrouve confié à une nounou qui l'amène en promenade dans le cimetière en lui confiant d'affreuses histoires.

Plus tard, il rentre dans l'institut de la ville où tous les parents d'enfants de Sinistreville rêvent de voir leur enfant accepter.

Mais Hubert réalise alors que la plupart des enseignants n'ont de cesse de brimer et maltraiter les enfants.

C'est alors que de terribles meurtres sont commis, plus machiavéliques les uns que les autres...

Une histoire où la plupart des personnages ressemblent à des monstres et ne semblent ressentir aucune tristesse face à la souffrance des autres. Un récit qui glace le lecteur par la noirceur des coeurs qui y sont exposés.

Une bonne partie du livre est consacré à l'explication des crimes. La chute est dans la même tonalité... polaire. Un livre pour les amoureux de thriller.
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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critiques presse (1)
Ricochet
02 juin 2015
La noirceur, certes parfois amusante dans ses manifestations, n'est jamais ou presque contrebalancée et ce premier tome laisse finalement perplexe.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ce que je sais des garçons, c'est que même les plus divergents d'entre eux peuvent devenir tout à fait normaux. C'est comme les gorilles au zoo, ajouta-t-elle d'une voix crissante qui fit toussoter Mme Brinkhoff. Les petits garçons, il faut les dompter.
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Si on a pitié du cochon, on savoure moins le jambon.
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