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EAN : 9782756402987
377 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (11/09/2010)
3.7/5   30 notes
Résumé :
En l'an mil, la Hongrie est le théâtre d'une lutte historique qui oppose les anciennes tribus féodales au roi Istvân. Celui-ci entend, avec l'appui du Vatican, unir son pays sous une seule et même bannière, et convertir ses sujets à la nouvelle religion. Mais la puszta, la lande qui couvre la quasi-totalité du territoire, appartient aux esprits des croyances ancestrales et aux chamanes dont les pouvoirs semblent infinis...
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Le Châtiment des Flèches" dont l’illustration de couverture est réalisée par Alain Brion est une lecture très intéressante et très enrichissant qui donne furieusement envie de mieux connaître la Hongrie, son histoire et sa culture….

J'ai ressenti un agréable sentiment de déjà vu dans ce roman : que les magyarophiles me pardonnent, j'ai retrouvé nombre d’éléments qui m'ont rappelé au bon souvenir d'œuvres inspirées ou issues des cultures slaves.
« Intrigues politiques de grande envergure, batailles épiques à couper le souffle, magie, héroïsme... »
La très marketing gatling à superlatifs a encore frappé : la grande envergure et les batailles épiques à couper le souffle, je les cherche encore… Fabien Clavel n'est pas spécialement à l'aise dans les scènes d'actions : c'est un peu écrit et construit comme une chronique historique romancée, ce qui empêche quelque peu le développement d'un aspect cinématographique d'où des raccourcis et des répétions. Malgré quelques bons moments c'est assez frustrant : ainsi par exemple la grande invasion germanique qui se résume à quelques pages d'un remake de la bérézina et une escarmouche de quelques dizaines d'hommes...


Mais qu'importe puisque l'essentiel n'était pas là dans ces « Rois Maudits » hongrois. Fabien Clavel appartient d'abord et surtout au courant de la Fantasy poétique. Là où la plupart des auteurs de romans historiques aurait écrit une saga en 3 ou 4 tomes, Fabien Clavel a condensé son drame national en 400 pages : on ne nous tient pas la jambe et c'est sympa pour le porte-monnaie !
Car ce récit de l’ethnogenèse de la Hongrie réinventée au prisme de la fantasy est aussi l’histoire d'une guerre civile sinon fratricide entre Magyars et celle de l'agonie de la culture de la steppe avec famille clanique / tribale, nomadisme pastoral, razzia et la vendetta… Istvan et Gisela s'opposent ainsi à Koppany et Duna, comme le peuple hongrois déchiré entre intégration à l'Europe chrétienne (l'avenir) et respect des traditions de la steppe païenne (le passé), et Farkas le guerrier sans-tribu est déchiré entre deux mondes, deux cultures, deux loyautés... Dans cette optique j'ai également bien apprécié l'épilogue.
Cette ambiance crépusculaire où les défenseurs traditions ancestrales mènent finalement un combat d'arrière-garde désespéré rappelle certaines thématiques du western, avec ses Amérindiens nomades complètement dépassés et de plus en plus marginalisés par l'arrivée de la culture chrétienne occidentale. Le passage de Vadasz le chasseur d'aurochs rappelle ainsi la figure de Buffalo Bill le chasseur de bisons.

La reprise de la scène culte d'"Il était une fois dans l'Ouest" était vraiment un chouette moment. C'est presque dommage de ne pas avoir davantage œuvré dans cette voie du western médiéval. Et les mêmes causes produisant les mêmes effets, j'ai aussi eu en cours de lecture quelques réminiscences de la cultissime saga Castlevania (par exemple, la récupération des morceaux du corps de Koppany en vue de sa résurrection rappelant un certain Castlevania II)...

C'est un roman à la fois ambitieux et abouti car on sent qu'il y a en amont un gros travail de reconstitution et d'adaptation qui se dévoile dans les 25 pages d'annexes. J'aime beaucoup la démarche de Fabien Clavel qui ne se repose jamais sur ses lauriers en s'attaquant à un nouveau sujet à chaque nouvel opus. Sa bibliographie a ouvert de nombreuses voies originales : c'est dommage que personne d'autre ne les ait empruntées. Mais j'ai vraiment un problème d'affinité / d'atomes crochus avec sa prose : je la trouve trop froide, comme s'il y avait de la distance entre mon expérience de lecteur et le travail de l'auteur.
Je l'avais déjà senti à la lecture de "L'Antilégende", qui débordait d'esprit mais manquait d'âme, et je l'ai souvent ressenti à la lecture d'autres romans historiques auquel j'ai souvent reproché un manque de personnalité, de souffle, d'immersion, bref de fun pour être vraiment emporté...

En dépit de ses nombreuses qualités ce n'est pas vraiment le genre de livre dans lequel j'aurai envie de me replonger.


Quelques remarques supplémentaires :
1) L'histoire de la Hongrie est suffisamment riche pour envisager une suite : à quand par exemple le récit des hauts faits de Matthias Corvin ?
2) Après avoir lu "Chien du Heaume" et "Le Châtiment des Flèches", je reste convaincu que le Haut Moyen-Âge peut constituer un cadre formidable pour une foultitude de récits.
3) Le western médiéval, j'y crois de plus en plus ! (heureusement que David Gemmell le maître de l’heroic fantasy anglais a suppléé au manque imagination de ses collègues)
Lien : http://www.portesdumultivers..
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A la fin du IXe siècle, les Magyars déboulent en Europe centrale. Les chroniqueurs chrétiens leur tailleront un costard sur mesure. Des païens, vous pensez, tous les vices ! Les Magyars – ou Hongrois – finiront avec une réputation de férocité égale aux Huns d'Attila. Au point que certains verront dans le nom de leur peuple la racine du mot ogre.
Bon, les mecs ne sont pas des saints non plus. Faut reconnaître que leurs lois et coutumes sont d'une bourrinerie extrême… comme partout à l'époque, même dans les états dits civilisés.


Les Magyars s'établissent dans une zone qui correspond grosso modo à la future Hongrie. le choix était limité : à l'est, les Petchenègues qui les ont virés de leur ancien territoire ; au sud, les empires bulgare et byzantin ; à l'ouest, l'empire germanique ; au nord, l'entité polonaise en cours de monarchisation (c'est comme la chevaliérisation mais pour un pays).
En 955, les Hongrois prennent une déculottée à Lechfeld face aux troupes germaniques. C'en est fini des raids de pillage. Or, c'est là-dessus que repose leur culture nomade et turbulente. En plus, cernés de voisins chrétiens ou en cours de christianisation, les païens n'ont plus le vent en poupe. Bref, les chevauchées endiablées à la Attila avec zéro organisation derrière sont passées de mode.
L'odeur du sapin commence à se faire sentir et les dirigeants magyars comprennent que leur survie est en jeu.
Si István (997-1038), un des personnages centraux du Châtiment des flèches, devient le premier roi de Hongrie, ses prédécesseurs ont préparé le terrain. Ils entament la sédentarisation des tribus, fondent les premiers comtés sur le mode carolingien, créent une armée d'hommes libres. Surtout, Géza, le père d'István, se tourne vers le christianisme. Une illumination religieuse qui tombe à pic, un miracle ! Bon en fait, sa conversion est, on s'en doute, tout ce qu'il y a de plus intéressée. Un motif de fâcherie en moins avec les voisins. Un rapprochement avec les Germaniques scellé par un mariage entre István et Gisela, une noble bavaroise. le soutien spirituel de Rome… sans compter les effets sur le temporel (organisation administrative et maillage d'édifices religieux vont souvent de pair).


Cette métamorphose ne sera pas du goût de tous les Magyars. Les tribus restent attachées à leur mode de vie nomade, à leurs croyances païennes… et à leur liberté. La sédentarisation réduit l'horizon des cavaliers habitués aux grands espaces, les chefs de tribus voient leur autonomie réduite, la conversion chrétienne se fait à marche forcée, les récalcitrants et les chamanes sont torturés.
L'ancien monde contre le nouveau, voilà ce que raconte le châtiment des flèches.
Et il le fait bien.


Il faut aborder le roman comme une fresque qui s'étale sur une trentaine d'années et alterne les points de vue de nombreux personnages : le roi István, sa femme Gisela, la chamane Duna, le guerrier-ninja-traître-homme-de-main Farkas, tel ou tel chef de tribu…
Le seul point qui m'a gêné est qu'on a du mal à s'attacher à un personnage ou à un camp. Ce qui est aussi une réussite du récit. Clavel ne cherche pas à montrer des gentils rebelles contre un tyran, ou un roi réformateur, soucieux de créer un Etat durable pour que son peuple survive, en butte à de vilains agitateurs nostalgiques du “c'était mieux avant”.
Les deux points de vue ont leur intérêt, leurs forces et leurs faiblesses. Des réformes indispensables à la survie mais conduites à fond de train, imposées avec violence. du côté d'István, beaucoup comprennent leur nécessité, mais voient aussi ce qu'ils perdent en identité. “A quoi bon survivre si l'on doit y perdre son âme ?” En face, on se pose moins de questions : la défense des traditions coule de source, quitte à oublier la viabilité sur le long terme.
L'intérêt des arguments développés réside dans l'absence de manichéisme. Pas d'opposition binaire entre gentils et méchants, progressistes et passéistes, réformateurs et réactionnaires. le récit rend toute la complexité des orientations politiques.
A l'arrivée, István aura fondé un royaume qui assurera la survie des Magyars, là où d'autres peuples comme les Huns ou les Avars ont fini par disparaître. Il sera canonisé. Il aura changé la physionomie des tribus hongroises. Mais il les aura aussi divisées entre Magyars noirs et Magyars blancs. L'évangélisation restera longtemps superficielle. A enchaîner les réformes à vitesse grand V, celles-ci n'auront pas le temps d'entrer dans les moeurs. A sa mort, les mécontentements cumulés éclateront de partout et entraîneront les royaume dans quarante ans d'instabilité et de guerre civile. (Est-il besoin de préciser que j'ai beaucoup pensé à Macron Ier en lisant ce bouquin ?…)


Ces Rois maudits sauce magyare, plus qu'un roman, mélangent épopée, fresque et chronique. Avec une touche poétique réussie dans l'évocation des paysages, et sur l'ensemble une ambiance marquée par la nostalgie et la mélancolie. Que les amateurs d'action et de tension se rassurent, il y en a aussi. Batailles, duels, poursuites à cheval, plus un lot d'intrigues politiques, complots, alliances, trahisons… le tout dans une ambiance crépusculaire, pas mal marquée par le western.
On se familiarise très vite avec les lieux et les patronymes (enfin, moi, j'avais de l'avance : en bon joueur de Crusader Kings II, je maîtrisais déjà la géographie locale, les noms de patelins et de provinces).
Le récit reste clair de bout en bout, tout en demandant de l'attention. Faut suivre (en même temps, c'est un peu le principe de la lecture quand on a dépassé le stade de Oui-Oui). Les lecteurs qui ne connaissent rien à l'histoire médiévale de la Hongrie trouveront toutes les informations nécessaires dans le roman. Intégrées au texte plutôt qu'en notes de bas de page, ce qui ne gâche rien, au contraire. Quant à ceux qui possèdent des bases ou des connaissances pointues sur le sujet, ils apprécieront l'excellent travail documentaire de Clavel. J'avais souligné le même point dans la chronique de Furor, je réitère. Fabien, laisse tomber le français et le latin, enseigne l'histoire !


Et la fantasy là-dedans ? Alors il y en a peu dans la première moitié du roman. Peu et beaucoup en fait. C'est-à-dire que beaucoup d'éléments relèvent de la magie, du prodige, du miracle… ou pas… selon l'interprétation qu'on en fait. D'après nos critères modernes, on y verra superstition, coïncidences, pensée magique, autosuggestion par la foi… Si on se met à la place des gens de l'époque, ces événements relèvent de la fantasy. J'ai trouvé très bien vu cette possibilité d'une double interprétation. Comme dans une véritable chronique médiévale, en fait. En lecture littérale, on plonge dans une fantasy pleine de sorcellerie, guérisons miraculeuses, calamités divines, feu du ciel… Sous l'oeil de l'historien, on part vers les explications rationnelles. Les deux coexistent, l'une n'empêche pas l'autre (sans quoi les spécialistes de l'histoire des mentalités pointeraient tous au chomedu).
C'en est presque dommage qu'à un moment le récit bascule vers une fantasy indéniable. Conserver jusqu'au bout la zone de floue entre histoire et merveilleux aurait été plus judicieux et plus dans le ton. le règne d'István se situe dans une zone d'entre-deux, avec l'affrontement de conceptions politiques antagonistes (tribus/royauté et féodalité), une dualité des représentations du monde (paganisme/christianisme), une ambiance entre chien et loup.
Après, le parti pris de Clavel se justifie. Comme il le dit lui-même dans la postface, il a écrit ce livre “en réunissant les thèmes qui me tenaient à coeur : la Hongrie et la fantasy. Ceci est donc un roman de fantasy historique.” Objectif atteint, et on peut difficilement reprocher à un roman de fantasy de contenir de la fantasy.


J'en ai lu de la fantasy historique écrite par des gens qui n'étaient pas des flèches. Avec son Châtiment, Fabien “Robin des Bois” Clavel se montre un excellent archer.
Lien : https://unkapart.fr/le-chati..
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Avec « Le châtiment des flèches », Fabien Clavel nous entraîne sur les traces d'István (plus connu sous le nom d'Étienne Ier), roi hongrois du XIe siècle qui parvint à fédérer la majorité du peuple Magyar sous sa bannière et entreprit de convertir l'ensemble de son royaume au christianisme. Le dépaysement est total et on est rapidement séduit par ces vastes étendues sauvages et désertiques où règne encore la magie des chamanes et où le paganisme lutte tant bien que mal contre l'essor des chrétiens dans le royaume. Le procédé narratif utilisé par l'auteur consistant en une alternance de points de vue différents permet de plus une rapide immersion dans le récit qui ne connaît quasiment pas de temps mort. On suit ainsi tour à tour István, ce grand roi fédérateur extrêmement populaire aujourd'hui encore en Hongrie ; Fracas, un guerrier sans-tribu et à la personnalité très complexe dont les allégeances vont être amenées à évoluer au fil du roman ; et Koppány, ambitieux cousin d'István extrêmement attaché aux vieilles traditions des Magyars qu'il entend bien préserver coûte que coûte.

L'intrigue est, comme dans tous les romans de Fabien Clavel, extrêmement bien construite et maîtrisée de bout en bout. Les quelques touches de fantasy qui parsèment le récit sont quant à elles toujours utilisées à bon escient et apportent un charme supplémentaire à cet ouvrage qui séduit avant tout par l'originalité de son cadre historique pour la reconstitution duquel l'auteur a évidemment du effectuer quantité de recherches. Cela se ressent d'ailleurs dans l'ambiance et la cohérence du roman qui se fait vite très immersif et qui a le mérite de mettre en lumière un pan souvent méconnu de l'histoire de la Hongrie médiévale. En ce qui concerne les personnages, ce sont les femmes qui tirent leur épingle du jeu, et ce malgré le fait que ces dames soient un peu plus en retrait par rapport à leurs homologues masculins. J'ai personnellement été particulièrement sensible au personnage de Duna, mystérieuse et inflexible chamane bien décidée à ne pas laisser s’éteindre les anciennes croyances de son peuple.

Fabien Clavel signe avec « Le châtiment des flèches » un très bon roman qui nous fait découvrir une période cruciale de l'histoire hongroise en l'agrémentant de quelques touches de fantasy savamment distillées. A ceux qui auraient apprécié l'ouvrage, sachez que l'auteur compte parmi sa bibliographie bien d'autres ouvrages mêlant histoire et fantasy parmi lesquelles on peut entre autre citer « Furor », ou encore « La cité de Satan ».
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Nous voici plongés dans l'histoire du peuple Magyar. Nous nous retrouvons à une époque charnière entre les anciennes croyances et l'arrivée de la chrétienté. Une lutte familiale pour la domination de la région ou chacun s'appuie sur les anciennes ou nouvelles croyance pour s'attirer des alliances avec les territoires voisins quitte à renier leurs vrais valeurs. Je ne connais pas l'histoire de ce peuple et je ne peut donc pas juger la part de véracité. la part de légende est bien rendue, même si les personnages viennent à disparaître, ils ne meurent pas tout à fait et continuent à influencer les vivants. Difficile dans ces conditions pour un pur guerrier comme Frakas de choisir son clan, faut-il aller vers la nouvelle religion ou rester fidèle aux anciennes croyances ??
Ici les flèches ne ratent que très rarement leur cible quelque soit le côté.
L'auteur tient le lecteur en haleine, quels sont les bons et quels sont les mauvais ... Et s'il n'y avait que des bons ou que des mauvais ???
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C'est plus un roman historique qu'un roman de fantasy. On y découvre le trajet du roi Istvân (Etienne 1er) qui unifie ce qui deviendra la Hongrie tout en la convertissant de force au Christianisme. Bien écrit mais sans grand suspense. Quand le nouveau monde chasse l'ancien, nostalgie et résignation étreignent ceux qui en sont les témoins.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Un fils qui regarde mourir son père assiste en réalité à deux évènements distincts.
D'abord, il voit la disparition de l'homme qui l'a porté entre ses bras puissants dans sa petite enfance, qui l'a soulevé quand son corps de nourrisson pesait moins qu'une plume, celui dont la voix sévère le faisait trembler quand elle tonnait, en colère, et sourire quand elle devenait chaude et rassurante. Il surprend la fin d'une force qu'il croyait éternelle, la chute d'un géant, la retraite d'un héros.
Ensuite, le fils contemple sa propre mort. Il distingue, dans les traits fatigués de son père, l'homme qu'il deviendra et qui mourra quand le temps sera venu. Déjà il se prépare à n'être plus rien.
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Écoute-toi. Tu reprends les paroles d'un mort et celles d'un enfant. Ta bouche prononce les mots mais ton coeur ne les ressent pas. Nous n'avons pas besoin des empereurs ni des rois! Nous sommes les Magyars! Nos cavaliers opéraient depuis le califat de Cordoue jusqu'à la péninsule danoise! Mais l'or nous a affaiblis, nous nous sommes amollis. Nous avons oublié le goût de la poussière et l'amertume de la sueur. Toi, tu t'en souviens encore. Tu connais la sensation d'une monture entre tes cuisses, le rythme lancinant des chevauchées, l'ivresse de la conquête.
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István sentit que le sommeil arrivait. Son regard se brouillait sous l'effet des larmes de joie. La lumière entrait à grands flots par la fenêtre, elle passait même à travers les pierres. Des chants célestes tombaient des cieux.
Les anges étaient là. Les nombreuses silhouettes rassemblées autour du lit prenaient des allures évanescentes, elles flottaient dans l'air à la manière de parfums capiteux. Au loin, on entendait des trompettes claires qui faisaient vibrer les nuées et les écartaient pour découvrir l'azur immaculé des hautes sphères.
Le roi s'éleva au-dessus de son corps. Les êtres ailés le guideraient jusqu'au repos. Ils s'envolèrent au-dessus du château d'Esztergom. Là-bas, au-delà du fleuve Duna, s'étendait la Grande Plaine.
István aurait bien aimé la survoler une dernière fois. Il apercevait les herbes jaunes et vertes de la steppe, et des cavaliers parcourant les immenses étendues désertes. C'était un beau royaume.
Dans son dernier souffle, le roi espéra que le paradis ressemblerait à la puszta.
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Moi, je ne te demande pas où ta mère t'a mis au monde, je ne demande pas qui était ton père. Je ne veux pas savoir à quelles divinités tu rends hommage, ni combien d'épouses tu nourris dans ta tente. Je n'aurai qu'une question : voulez-vous être libres ou enchaînés ?
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Lorsqu'on déclare qu'il n'y a qu'un seul dieu, on a vite fait d'affirmer qu'il n'y a qu'un seul maître.
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Animé par Willy Richert avec Charlotte Binder
Désirs de mondes : imaginer et rêver
Les mondes imaginaires, d'où ils viennent et les rapports qu'ils entretiennent notre monde…
dimanche 4 décembre – Avec la participation de l'autrice-illustratrice, Sandrine Bonini, des auteurs Fabien Clavel, Philippe Lechermeier et de l'auteur-illustrateur Mortis Ghost.
Et la classe de 5ème 2 du collège Sainte-Clothilde, Paris (75). Un grand merci à la professeure Maryline Laguitton.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images Júlia Sardà, Leina et le Seigneur des Amanites, texte de Myriam Dahman et Nicolas Digard, Gallimard Jeunesse Avec le soutien de l'Institut Ramon Llull.
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