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Le Royaume du Nord (Clavel) tome 4 sur 7
EAN : 9782226027177
266 pages
Albin Michel (10/02/1987)
3.9/5   211 notes
Résumé :
Bernard Clavel est de la race des grands conteurs du Nord, celle des Jack London et James Oliver Curwood. Il nous donne avec i>Amarok" un des grands romans de ce pays perdu.
Il écrit avec l'ardeur des hommes de ces forêts profondes, de ces lacs et de ces plaines infinies. Il sait l'urgence de cogner sur l'injustice et le malheur. Il traverse les déserts la tête pleine à craquer d'espérances et de rêves. Il nous porte dans l'aventure avec cette intégrité de b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a fort longtemps, Bernard Clavel figurait parmi les auteurs étudiés au collège. Et bien sûr, à cette époque, pour moi, "lecture imposée" signifiait souvent "lecture détestée". Malgré cela (on change en prenant de l'âge) beaucoup de ses titres, fruits de divers trocs ou achats dans des brocantes, prennent la poussière dans ma PAL, et c'est l'image de ce magnifique chien sur la première de couverture qui m'a poussée à sortir ce roman des oubliettes. Il faut dire qu'après avoir lu "L'Ourse qui danse" de Simonetta Greggio, j'avais envie d'expédition polaire.

Ce livre est le quatrième tome de la série "Le Royaume du Nord" qui en comporte 6. Bernard Clavel y décrit la vie des pionniers qui se sont installés en Abitibi dans le grand Nord Canadien. Quand il apprend que lors d'une bagarre, son filleul Timax a tué un agent de la police militaire chargé de recruter des jeunes gens pour la seconde guerre mondiale, Raoul le vieux trappeur n'a d'autre solution que de l'accompagner dans sa fuite. Pour affronter les dangers du territoire qu'ils vont parcourir et le terrible climat, ils devront compter sur son expérience et celle de son chien de tête Amarok.
Ce titre est le récit d'une longue traque. J'ai trouvé l'histoire parfois un peu répétitive mais il y a heureusement tout le talent de conteur de Bernard Clavel pour nous décrire l'âpreté de ce lieu où vivent des hommes et des femmes d'une grande témérité. La poésie de chaque phrase met en exergue la beauté dangereuse de la nature, ainsi que l'importance de chaque bruit perçu au milieu de cette immensité silencieuse. J'ai été totalement émue par l'amitié qui unit le jeune homme impétueux et le vieux sage, mais aussi bien sûr par le lien entre Raoul et son chien Amarok. La fidélité de cet animal pour son maître jusqu'à la mort rend la fin tout simplement déchirante. 16/20 pour ce grand voyage.


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L'histoire nous permet de retrouver des personnages du premier tome et du deuxième, avec Raoul, le coureur des bois, mais aussi Timax, le fils d'un personnage du deuxième tome. À cause d'une bagarre et d'un coup de poing, les voila obligés de partir dans le froid, en traîneau, fuyant la police militaire qui les traque. Et Raoul, âgé de 65 ans, prend avec lui Amarok, le chien qui restait de son attelage. Un chien d'une fidélité hors norme.

Ce livre nous fait voyager bien plus au nord, puisque la course qui se déroule va monter jusqu'au grand océan glacial arctique, vers lequel fuient les protagonistes. C'est une plongée dans la fameuse nature sauvage, belle et puissante, dans l'hiver également, dans le froid du nord qui gèle la peau mais pas les coeurs.
Bernard Clavel nous conte ici une fuite face à l'autorité, car ces hommes perdus dans le Nord étaient loin de tout, mais parfois le gouvernement lointain se rappelle à eux. Et là, les problèmes commencent. C'est également le problème de la guerre, lointaine mais présente, qui mobilise les jeunes gens.
Mais ce roman, c'est avant tout Raoul, l'homme coureur des bois, celui qui représente l'ancien monde, lorsque l'homme courait et trappait dans les bois, celui qui n'utilisait pas le téléphone et pour qui le temps était relatif. C'est l'homme qui aime les bêtes, qui les aime au-delà des hommes. Mais c'est aussi un homme qui est attaché aux autres, qui aime sincèrement ce jeune garçon poursuivi par la police et qui cherche refuge auprès de lui, dernier représentant des hommes insoumis dans ces lieux.

Le roman nous fait la part belle aux personnages héroïques, mais humain. C'est là une qualité que Clavel ne perd jamais de vue, tout le monde est avant tout humain dans son oeuvre. Nul n'est parfait, nul n'est grand. Tous ont la même taille, la nôtre, celles des hommes.
Tout au long de l'histoire, cependant, l'animal sera là, avec Amarok. le loup, en inuit, le chien de Raoul, celui qui l'accompagnera coûte que coûte dans son périple, jusqu'au bout du bout, à la mer arctique. Là où les glaces se forment l'hiver. Et là où finira la course effrénée de Raoul, et de Timax. le roman marque un tournant dans la saga, puisque les premiers nous présentaient à chaque fois différents personnages qui arrivaient dans le nord et tentaient d'y vivre. Ici, le roman ne fait que reprendre les personnages existant déjà et montre le déclin de ce royaume du nord. le temps de la construction est finie, le monde a changé de face et les personnages vont devoir s'y faire, ou se faire engloutir dans le temps. Raoul, lui, va tenter de résister. Et c'est beau.

Ce roman indique le tournant dans la saga du nord. On entrevoit maintenant la fin, qui va se dessiner, et elle ne semble pas vouloir être heureuse. L'histoire d'un homme et de son chien pourrait être banale, comme elle l'a déjà été présenté des milliers de fois, mais elle est ici insérée dans un écrin qui la rehausse. le paysage, les personnages, la fuite de ces deux êtres perdus, le sentiment du monde qui change, la façon dont tout conduit à une fin peu heureuse, tout contribue à faire de ce roman un suspense qu'on ne lâche pas jusqu'à la dernière ligne, avide de savoir ce qu'il adviendra de nos protagonistes, mais également de voir encore ce nord, ce grand nord, froid et beau. Je ne pourrais me lasser de cette sensation de traverser les forêts du grand nord, dans cette traque impitoyable. Un tournant dans la saga, un beau roman. À lire, comme tout le reste. Pourquoi attendez-vous encore ?
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A vrai dire, j'ai découvert Bernard CLAVEL sur le tard, disons, la soixantaine et par hasard, en lisant l'or de la terre, sans me rendre immédiatement compte qu'il s'agissait d'une saga de 6 volumes! Soit, mon deuxième roman de cet auteur fut donc Harricana...logique. J'ai, je dois le dire, dévoré ces récits de pionniers et aimé ces personnages haut en couleurs et extrêmement attachants de bout en bout, parfois même avec l'esquisse d'une larme, notamment pour Amarok, qui m'a particulièrement ému... On retrouve dans ce 4 ème roman de CLAVEL, toute la force impitoyable et indomptée du grand nord Canadien et précisément de la province de Québec, ou des hommes et des femmes essaient envers et contre tout de s'adapter et d'y prospérer. le climat est presque une entité à part entière décrite par l'auteur et c'est lui seul qui dicte votre destinée, trace votre chemin, ou vous terrasse; l'hiver par son inhospitalière et tempétueuse froidure et l'été par ses canicules insupportables pour les récoltes...Quand ce n'est pas les interminables pluies automnales qui inondent tout et transforment les chemins en abominables bourbiers! Tel est le nord du canada et l'Abitibi à l'extrême ouest du Québec ou se déroule cette saga pleine de bruit et de fureur de tempêtes. Nous retrouvons dans ce tome l'expérimenté homme des bois, Raoul, chasseur piégeur et trappeur de grand renom, qui fut l'instigateur de la migration et le guide de la famille Robillard, qu'il amena dans ces désertes contrées, pour tenter d'y trouver richesse et prospérité. Ils fondèrent l'une des premières villes de pionniers...Mais ceci est une autre histoire. Cette fois l'homme des bois doit choisir entre sa liberté de chasseur et sa fidélité dans l'amitié qu'il a pour son jeune novice Timax-le fils du défunt Landry- qu'il a formé aux techniques de la trappe et de la survie en milieu très hostile...Comme ce fils qu'il n'a jamais eu,il considère ce jeune homme exceptionnellement costaud comme le sien, d'où le choix péremptoire qu'il va devoir faire après que Timax eut accidentellement tué un agent de la police militaire dans une rixe et qui, bouleversé par les conséquences de son acte, refuse de se livrer à une police violente, abusive et à une justice pas forcément impartiale. Il l'accompagnera donc dans cette fuite en avant, au bout de laquelle rien de positif ne peut ressortir, prélude à une fin de liberté totale si durement acquise. Il vont s'échapper avec un équipage de chiens de traineaux aguerris guidé par le chien de Raoul meneur de meute incontestable; une bête superbe croisée avec un loups et d'une intelligence hors normes, liée à son maitre par une sorte de fusion qui le rend particulièrement attachant au lecteur. C'est Amarok, qui le suivra jusqu'à l'épilogue de cette histoire. Jamais il ne pourra quitter cet indéfectible lien qu'ont les chiens pour leur maitre; en dépit des efforts déployés par Raoul pour l'extraire de cette impasse que lui seul à choisie.
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Avec cette saga romanesque de Bernard Clavel de 6 romans :
Volume I : Harricana
Volume II : L'or de la terre
Volume III : Miserere
Volume IV : Amarok
Volume V : L'angélus du soir
Volume VI : Maudits sauvage
vous prenez un billet simple pour le Québec, celui des pionniers du Canada, ceux qui ont cherché, insisté, espéré, souffert pour s'implanter dans cette région peu hospitalière.

et oui, on est loin de notre époque,

imaginez une région inhabitée où tout n'est que nature, faune et flore,
puis survint la ruée vers l'or, la construction du transcanadien, les bourgades à sortir de terre : commerces, église, école...
les champs de terre arable à cultiver dans ces régions boisées certes giboyeuses
et cette nature indomptable : fleuves et rivières certes généreuses en poissons mais surtout indomptables, climat chaud et très froid selon les saisons et la faune ; loups, ours...

Bernard Clavel nous offre un magnifique voyage, palpitant, éreintant parfois, grâce à cette fresque pleine d'aventure et de passion en lien avec la véritable histoire
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Dans ce quatrième tome du "Royaume du Nord", nous sommes maintenant vers 1940, 30 ans après l'arrivée des Robillard dans ce bout du Québec, là où commence le Nord, le grand. Cette fois, Clavel nous y emmène, jusqu'au bout de l'hiver.

Clavel semble s'être concentré sur sa trame narrative, relativement élaguée par rapport aux précédents volumes. Plus concentrée, et même si elle donne la prééminence au trappeur Raoul, l'histoire navigue néanmoins entre les points de vue de ses principaux protagonistes, y compris celui du chien éponyme.

Du point de vue du style, les grandes envolées qui brassaient le vocabulaire avec un souffle puissant semblent s'être quelque peu assagies, mais le verbe est encore là, puissant et beau. Et la magie littéraire de Clavel opère toujours, avec sa capacité à happer l'attention.

On peut dire que ce tome est plus faible que ces trois prédécesseurs. Il n'en demeure pas moins un très grand roman et est même de ce fait le plus facile d'accès.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
En ce moment, le trappeur se trouve juste à la frontière des bruits. A l'endroit où ils se rencontrent, se heurtent, se repoussent et finissent par se marier. Celui de la forêt paraît plus puissant que celui du fleuve, pourtant il ne l'écrase pas totalement. Que ce soit dans les arbres ou sur l'eau, c'est toujours le vent qui va de la gueule, mais avec un langage différent. Le dialogue n'est jamais régulier. Il passe de la joie à la colère. Raoul connaît ses propos depuis toujours ; à chaque départ il les retrouve avec le même bonheur.
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- Ecoute-moi, maudit fou !
Catherine est redevenue soudain la sœur aînée ; la femme raide comme un pieu, devant qui tout le monde a toujours plié. Le métal de son regard luit, ses rides expriment la volonté, le besoin intense d'être entendue. S'approchant de son frère, elle l'empoigne par les revers de sa grosse veste et le secoue. Il y a dans ce geste tout l'amour que le regard et la voix se refusent à exprimer.
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Pinguet, qui semble un homme calme et solide, raconte ce qu’il a vu en 39, un jour qu’il s’était rendu à Québec :
— Les chômeurs en avaient tellement marre de crever de faim qu’ils faisaient la queue pour s’engager dans l’armée. La queue pour mourir, c’est un comble !
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De sa voix la plus dure, le trappeur dit : — Faut pas oublier, curé : c’est pas un Indien, c’est pas un trappeur ou un épicier qu’il a tué, c’est un de l’armée. Dans ce putain de monde, tous les hommes ne pèsent pas le même poids. Vous voyez ce que je veux dire ?
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La trappe, la vie partagée avec les Indiens ont enseigné à Raoul la prudence du castor. Ne jamais faire au grand jour ce qui peut être accompli la nuit; c'est une loi.
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