J'avais lu une autre intégrale Néphilim des éditions Mnémos récemment (Le Chant de la Terre) et celle-ci s'en rapproche énormément. Pas au niveau de l'intrigue, qui est complètement différente, mais au niveau de l'univers Néphilim, qui est pratiquement semblable (les ka-éléments, l'incarnation dans un humain, l'orichalque, les stases…). Ce n'est pas du tout une critique, au contraire, ça m'a permis d'atterir dans une mythologie que je connaissais déjà et ça m'a évité d'être perdue. Car, comme dans le livre d'Isabelle et David Collet, le monde Néphilim est peu explicité et semble destiné aux connaisseurs et autres rôlistes, ce qui n'est pas mon cas.
Dans cette réédition de l'oeuvre de
Fabien Clavel sous forme d'intégrale, on retrouve les deux premiers livres (sur quatre) réunis en un seul tome. Chacun des 4 livres de cette saga propose une intrigue qui est bien distincte des autres et qui permet de présenter un ou deux Néphilim à chaque fois (il y en a 7 en tout). Je suppose que les intrigues vont se rejoindre dans le dernier tome pour qu'il y ait une certaine continuité, mais pour l'instant, dans ce premier volume de l'intégrale, les deux parties/histoires sont totalement distinctes.
Dans le Syndrôme Eurydice, la première partie, on fait la connaissance de Jennifer, une jeune étudiante à la Sorbonne, à Paris. Elle est suivie par un psychiatre depuis plusieurs années pour troubles schizophréniques. Sa deuxième personnalité (Nej, l'inverse de Jen, son surnom) va prendre le dessus et lui permettre de réaliser qu'elle possède des pouvoirs qu'elle ne comprend pas. En parallèle, on suit Wag, un Néphilim vagabond qui va rencontrer Nej et lui permettre de mieux appréhender ses nouvelles capacités. J'ai préféré cette première partie à la seconde, principalement en raison des personnages, que j'ai trouvé plus attachants que dans le deuxième livre. Il y a aussi le fait que l'intrigue se passe à Paris, dans certains endroits que je connais plus ou moins (j'ai beau habiter Paris depuis février, je ne suis pas Parisienne à la base…), et j'ai toujours aimé les histoires qui se déroulent dans des lieux que je connais.
La seconde partie, Anonymus, est radicalement différente. Elle se passe à Budapest, où on suit Ezechiel, Néphilim incarnée dans le corps d'une flic, qui se retrouve à travailler sur une enquête de meurtres en série, enquête parsemée de symboles ésotériques qui la poussent à soupçonner que ça soit l'oeuvre d'un autre Néphilim. Il se trouve justement qu'Azarian, le 4ème des 7 Néphilims de l'Hepta, est incarné dans le corps d'un chanteur de rock, qui est présentement en tournée à Budapest… Ce tome est plus sombre, plus tortueux. Je ne suis jamais allée Budapest, donc j'avais du mal à me repérer dans l'espace dans cette histoire. On retrouve l'antagonisme entre les Néphilim (Ezechiel) et les Sélénim (en gros, des Néphilims passés du côté obscur), avec Azabian, ancien Néphilim devenu Sélénim lors d'une agression au XVIIème siècle. Les personnages apparaissent plus sexués que dans le syndrôme Eurydice, et leurs personnalités sont plus dessinées: Ezechiel refroidirait un glaçon, elle méprise complètement les humains, tandis qu'Azarian incarne le charmeur bad-boy et sûr de lui.
Des chapitres « interludes » permettent de faire le lien entre les deux parties de l'histoire en présentant le groupe qui poursuit les Néphilim: les Rose+Croix. Pour eux, les Néphilim ne sont qu'une aberration à exterminer. Ils sont plus présents dans la première partie, mais ont tout de même un rôle important à la fin d'Anonymus.
L'avantage de ce découpage (un tome = une histoire), c'est qu'on a bien le temps de s'imprégner de chaque personnage, de s'attacher à eux, d'apprendre à les connaître, contrairement aux livres où toutes les intrigues sont mélangées et où on s'y perd parfois un peu. L'inconvénient, c'est qu'on ne connait pas le fin mot de l'histoire pour eux, et qu'il n'arrivera probabement pas avant la deuxième moitié du second tome de l'intégrale (puisqu'il reste des Néphilims à présenter, je suppose dans la première moitié du second tome…) (c'est toujours super compliqué de s'y retrouver dans les rééditions en intégrales ^^).
Ce qui me déçoit un peu, exactement comme pour l'intégrale Néphilim de David et Isabelle Collet, c'est cette impression de froideur presque clinique dans l'écriture. J'ai trouvé que l'auteur mettait de la distance avec ses personnages et son intrigue, et j'ai eu du mal à vraiment rentrer dedans, à me passionner pour les enjeux, la quête ésotérique de Wag, l'identité du tueur… Pourtant, c'est un univers avec une mythologie fouillée, creusée, vraiment intéressante, et qui mériterait d'être découverte par le plus grand nombre. Mention spéciale à l'objet-livre, qui est encore une fois superbe.
Je lirai la suite, en espérant que les intrigues finiront par se recouper et donner un vrai sens à l'ensemble!
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