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EAN : 9782757821558
237 pages
Points (13/01/2011)
3.99/5   45 notes
Résumé :
Où l'on suivra le piéton écrivain clochard Jean-Paul Clébert dans ses vagabondages parisiens au cœur des années 50. Où l'on découvrira les incroyables photos d'époque de Patrice Molinard qui accompagnent le texte. Où l'on s'immergera dans un Paris oublié à la fois tendre, rude et populaire. Où l'on aura entre les mains un livre exceptionnel réédité avec soin par les jeunes éditions Attila.
L'un des événements de l'automne littéraire 2009.

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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Témoignage de Jean-Paul Clébert sur ses vagabondages dans Paris vers 1950. Il nous décrit divers lieux caractéristiques de ce milieu, enseigne les trucs de la vocation, présente des individus étranges, narre une foule d'anecdotes, évoque des activités et trafics surprenants. Le tout avec une atmosphère grisâtre mais envoûtante et un brin de poésie. Intéressante immersion dans ce monde parallèle où se côtoient détresse et liberté.
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L'un des plus beaux livres sur le Paris de l'après-guerre (et sur Paris tout cours), avec le pittoresque "Rue des Maléfices" de Jacques Yonnet. Indispensable !
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Paris ne sera plus jamais Paris après la lecture de ce livre, où sont passé les terrains vagues de la porte de Bagnolet et les jardins sur les maréchaux, la chaude amitié des bistrots borgnes et la sollicitude de leurs clients ? A lire absolument !
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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C'est un voyage au coeur d'une ville disparue, pittoresque, canaille et parfois brutale. Dans Paris insolite, « roman aléatoire » publié une première fois en 1952, Jean-Paul Clébert retraçait ses jours de vagabondage au gré des rues de la capitale. Les ablutions dans la Seine, la faim au ventre, mais aussi la camaraderie du bistro ou la joie de rencontres de hasard, à l'ombre d'un Grand Palais en pleine décrépitude ou auprès des chiffonniers des Gobelins. Au fil de ses errances, c'est tout le Paris bigarré d'après-guerre qu'on voit revivre (...).
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L'exploration poétique et crue des marges du Paris de 1950 – et de toujours, peut-être.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/01/21/note-de-lecture-paris-insolite-jean-paul-clebert-patrice-molinard/
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Mais quand on a choisi sciemment ce genre d’existence, ce modus vivendi, qu’on a dit merde une bonne fois pour toute à l’avenir, qu’on a refusé de prendre une assurance vieillesse (avec auparavant un boulot à la chaîne, semaine de quarante-huit heures plus la vaisselle et le bricolage de rabiot, distractions dominicales et familiales, rides précoces et rien vu du monde que le mur d’en face et de filles que celles de la concierge, et après la retraite, logement deux-pièces, dans nos meubles à nous, belote tremblotante et pue du bec avant qu’on t’enterre toi et la vie que tu as failli avoir, veau mort-né) évidemment on n’a guère le droit de gueuler contre la faim, c’est le jeu, et à chaque fois que ça m’arrive, je la boucle, je tais mes commentaires, j’évite la compagnie des bien nourris, je rejoins les copains qui savent à quoi s’en tenir et qui eux aussi parlent d’autre chose.
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Une fois de plus, il s'agit de passer quatre, cinq mois d'hiver à l'intérieur de Paris, l'immense caravansérail des désespoirs et des miracles quotidiens, d'y trouver chaque jour de quoi manger et boire son content, le substantiel, et chaque nuit un asile tranquille, au sans-souci, tout en y menant bien sur vie joyeuse et pleine.
Et je rigole parce que pour le flic qui réglemente la circulation, je suis un vagabond qui rentre au port, la gueule râpeuse, les épaules voutées, la canadienne crasseuse, la musette vide, et une récente levée d'écrou en poche..
Et je vais y écrire un livre!

(…)


Parvenu au Pont Neuf, peu importe l'heure tardive, je suis chez moi, au cœur de mes appartements, je m'assieds sur un divan de pierre, je fume une cigarette. C'est le départ d'un nouveau voyage, tout aussi fructueux et excitant, dans les dédales de la capitale de tous temps mystérieuse, dans les bas-fonds, sous les toits, le Paris interdit au public, le Paris à l'envers.
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Rien n’est plus épouvantable que le repêchage en Seine de cadavres qui s’en vont à vau-l’eau couler des jours meilleurs dans un autre univers, gosses maltraités et incompris, filles engrossées et abandonnées, chômeurs inadaptables, follingues obsédés, tous ces types de roman-feuilleton qui ont la vogue des lectures populaires et dont le spectacle cramponne les badauds comme des insectes scatophiles sur des merdes neuves. Les pompiers ceinturés et casqués comme au-devant d’un cataclysme citadin battent doucement la flotte, tâtent le fond avec des perches, trempent et promènent des grappins, ancres à quatre pointes, horribles instruments de torture qui vous hérissent l’épiderme à leur seule vue, vous font souhaiter que les crochets ne se plantent pas dans la chair tuméfiée et ne la crèvent comme une baudruche. Les riverains depuis des heures guettent le moment où la masse blanche et molle montera vers la lumière, sera attachée par des cordes le long du bateau et traînée comme ça, flottant la tête haute, le ventre bombé faisant péter les derniers lambeaux du linge de corps, monstre marin asexué et terrifiant dont l’odeur pressentie est dégueulante… Mais il n’y a que cinq baraques de secours le long de la Seine, pour sept sur le canal. Et c’est bien compréhensible. Le nombre des suicides entre la Râpée et les Moulins de Pantin est bien plus élevé que dans la partie touristique du fleuve. Le décor est là pousse-au-crime.
Le Grand Canal est le plus horrible décor de la ville.
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Rien n'est plus épouvantable que le repêchage en Seine de cadavres qui s'en vont à vau-l'eau couler des jours meilleurs dans un autre univers, gosses maltraités et incompris, filles engrossées et abandonnées, chômeurs inadaptables, follingues obsédés, tous ces types de roman-feuilleton qui ont la vogue des lectures populaires et dont le spectacle cramponne les badauds comme des insectes scatophiles sur des merdes neuves.
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Je pourrais obliquer vers la droite ou vers la gauche, retrouver ce qui reste de la zone, y chercher dès ce soir un gîte dans les communautés de villas en tôle ondulée des chiffonniers, ou faire le grand tour de la capitale comme les relégués interdits de séjour qui campent à Gennevilliers, à la lisière du département, et rôdent aux abords des boulevards extérieurs, n’osant se décider à pénétrer dans le labyrinthe dangereux des couloirs macadamisés, je pourrais aller m’installer en honnête compagnie dans les carrières de Montreuil ou tant d’autres abris de la proche banlieue. Mais je ne peux résister à l’envie de remonter tout de suite l’avenue d’Italie, de marcher plus vite vers les quartiers vivants, malgré les interminables boulevards vides, la traversée de Paris étant plus longue que celle d’un département. je ne jette qu’un bref coup d’œil vers les bistrots-tabac, je lorgne en vitesse les autobus, les platanes, les pissotières, je hume tout surpris l’odeur de l’essence et de la grosse bête citadine. Je me hâte. Tant pis pour ce soir. Encore une fois, je la sauterai. Mais j’ai trop envie de voir la gueule d’un copain, de connaître l’indicible plaisir naïf d’entrer dans un café familier, de serrer des mains, de dire du ton le plus tranquille : « Comment vas-tu ? », de jouer à l’innocent personnage qu’une absence d’un an ou deux laisse indifférent et qui se remet à sa belote comme à une partie interrompue la veille. Plaisir fugace d’ailleurs, car dix minutes après je raconte ma vie, deux heures après tout le monde sait par quels aventureux avatars j’ai réalisé le tour de force quotidien de la vie, et on en redemande, et je suis tout prêt à recommencer mon récit, car les plus sérieux des auditeurs ont droit aux détails, à la récolte des expériences accumulées, jamais inutiles, sur le vagabondage. Les bistrots sont faits pour ça.
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