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EAN : 9782752910028
160 pages
Phébus (06/03/2014)
3.19/5   43 notes
Résumé :
De 1945 à 1954 des milliers de soldats français sont envoyés en Indochine pour y sauvegarder la présence coloniale française et lutter contre le communisme. L'un d'eux est un officier : Régis Delore. Son régiment est basé à Hué. Comme d'autres il a une maîtresse. Elle s'appelle Thi Vien. Il l'aime vraiment. Mais pas au point de lui sacrifier sa famille ¿ une épouse, des enfants habitant en France. Une fille leur naît. Camille. Il ne la reconnaîtra jamais. Néanmoins ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Comment ne pas être ému à la lecture de ce récit," une fiction librement inspirée de faits réels"? Elle veut un nom, une photo, une tombe peut- être, elle se sent orpheline de pays comme de racines". Tout est dit au début de ce bel ouvrage comme une quête , une recherche éperdue, une étrange histoire d'abandon et d'amour, de destin douloureux qui questionne, une douleur sans nom, infinie, qui ne cessera jamais,une mélancolie pour toujours....Ou l'histoire de la guerre d'Indochine qui approche de son terme scellée par la bataille de Dien Bien Phu.Dans le port de Saïgon, odeurs de vase, de saumure, de fleurs, d'épices, cris des conducteurs de pousse- pousse et des vendeurs de thé, de fruits.....pleurs, disputes, hurlements, sacs, ballots, caisses, valises, amarres,valse des adieux.....visages en pleurs: le 26 décembre1955, des enfants embarquent sur le paquebot le Cyrenia laissant derrière eux une mére au dela des larmes, une terre à feu et à sang, une civilisation bafouée, un passé bercé par l'amour maternel et obscurci de secrets.....l'un d'eux est une fillette dont le prénom est Camille....
Paris 2013, cette même Camille, âgée de soixante cinq ans, mére et grand- mère a construit sa vie à Paris. Exilée de force de Saîgon à l'âge de sept ans, elle a été élevée dans un pensionnat en France. Née de mére annamite et de père présumé français pendant la guerre d'Indochine, elle partira en quête de cet inconnu, désirera mettre un visage,
Un coeur, un nom, un destin, sur l'officier amant de sa mére Thi Vien. de déceptions en espoirs, toute sa vie, jusqu'à la révélation finale que je ne révélerai pas ...la mémoire de Camille ressuscite des mondes flamboyants, odorants, des parfums chauds... Des voix et des ombres....Cette recherche des origines est particulierement bien rendue par la plume fine, efficace, sans pathos, avec empathie de l'auteure , psychologue, psychanalyste , ècrivain et peintre qui nous restitue sobrement ,avec justesse, le destin douloureux de ces enfants nés dans le fracas de la guerre. le contexte militaire et colonial de l'époque est bien restitué sans parti pris, un roman riche de couleurs et d'odeurs, de domination et de violence, d'exil et de reconstruction...un trés beau livre convaincant, touchant, d'une grande sensibilité,, d'émotion retenue...faisant revivre avec talent le temps oublié de l'Indochine....
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«De père légalement inconnu » de Françoise Cloarec
En 1949, au cours d'une réception, Camille est présentée à la société huppée de Hué, ville du centre de l'Annam. Elle est la fille du colonel Régis Delore et de Thi Vien, fille de mandarins estimés. Ce sera le seul souvenir qui aura échappé à l'amnésie de cette toute petite enfant.
Mais qui est ce père ? Camille a maintenant 60 ans. Elle est mère et grand-mère. Elle se rend au centre d'archives du Ministère de la Défense et rencontre l'adjudant-chef Bastillac. Il aide tous ceux qui sont à la recherche d'un ancêtre. Il sait observer, « un peu détective, un peu freudien ». Il va remonter le fil de cette vie et retrouver la trace de ce père.
En 1947, le colonel Régis Delore est à Hué. Il tombe amoureux de Thi Vien. Celle-ci est bientôt enceinte. La femme et les enfants du colonel sont restés en France. Il ne veut ni se soustraire à ses responsabilités, ni reconnaitre sa fille. Il tranchera en décidant qu'elle sera envoyée en France, partageant ainsi le sort de 4500 autres enfants métis. Elle portera les stigmates de deux continents, de deux univers opposés et en guerre. Elle s'appellera Camille, comme sa grand-mère paternelle. Avec cette nouvelle identité, son prénom vietnamien sera effacé et son père sera désormais légalement inconnu, mais présumé français. Arrivée dans un pensionnat à Illiers-Combray, Camille perdra tout ancrage. Régis Delore, devenu général, habite dans les environs du pensionnat et veille de loin sur sa fille. Camille incarne sa part de mystère. Il meurt le jour du Têt, le 16 février 1980.
Grâce à l'adjudant-chef Bastillac, la quête de Camille se termine. Elle retrouve ce père fantomatique qui désormais prend corps. Son histoire va pouvoir s'écrire au présent : Régis Delore, un homme, un père, un mort. Elle a trouvé un nom, un destin, une histoire, la sienne. Victime collatérale de cette guerre, elle retrouve enfin son identité, 40 ans après.
Françoise Cloarec, psychologue, psychanalyste, peintre et écrivain, retrace sans pathos mais avec empathie, de sa fine plume de clinicienne, cette « fiction librement inspirée de faits réels». L'auteure nous avait précédemment amenés sur les traces de Séraphine de Senlis, femme de ménage et peintre talentueuse que la maladie mentale avait envahie. Dans ce nouvel ouvrage, le regard compétent de cette experte, se porte sur le destin douloureux de ces enfants nés dans le fracas de la guerre. Ils ont été légalement abandonnés et sont désespérément en quête de leur filiation. Touchant d'émotion retenue.
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Voici le genre de livre auquel je ne laisse généralement jamais une chance dans une bibliothèque. Une couverture digne de la littérature jeunesse, une quatrième de couverture où on apprend que l'auteur est psychanalyste (et peintre), et évidemment le sujet est la recherche des origines.
Une fois passé ces obstacles, une fois oublié le style très rapport d'analyse, le fond mérite quelque intérêt. le colonel Delore commande une unité à Hué au Viet-Nam lors de la guerre d'Indochine. Loin de chez lui, de sa famille et de ses enfants, conquérant conquis par le pays, il aime sincèrement une annamite, Thi Vien, qui se retrouve enceinte. Comment va t-il gérer cette situation dans un contexte où l'Empire colonial s'effondre, où le conformisme social lui enjoint de faire le choix de sa famille métropolitaine, et où les enfants métis se retrouvent rejetés par leurs deux communautés d'origine. Il va faire des choix qui lui sembleront bons, acceptés par Thi Vien, mais qui conduiront finalement à arracher leur enfant Camille au Viet-Nam lors de la chute du régime colonial, à l'élever en France dans un pensionnat loin de sa mère, et à toujours toujours ignorer qui était son géniteur. Née de père inconnu, Camille va partager le destin de ces enfants ballottés entre leur pays d'origine et celui de leurs pères soldats de l'armée française
Le contexte militaire et colonial de l'époque est bien restitué, sans parti pris trop marqué. L'enchaînement dramatique des événements va conduire Camille devenue adulte à rechercher son père biologique, absent mais pesant malgré tout sur les décisions qui vont faire sa destinée.
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Les Masses Critique Babelio, "c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber"...Et bien cette fois-ci c'est sur Libretto, une maison d'édition que j'affectionne particulièrement pour m'avoir fait rencontrer la Princesse Angine.
Mais passons, ici nous parlerons de Camille, enfin, surtout de son père, le véritable personnage principal de ce court roman. J'avais très envie d'en savoir plus sur Camille, mais non: il est ici question non pas de la recherche d'un père par sa fille, mais plutôt du cheminement, des causes qui ont poussé cet homme à refuser la reconnaissance de son enfant aimé...bien maladroitement.
Un très beau récit, émouvant pour mon coeur de maman, qui se lit très vite, trop vite, j'aurais vraiment aimé rester plus longtemps avec Camille, je suis certaine que c'est une femme formidable.
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La quatrième de couverture vantant un sujet passionnant - une femme à la recherche de ses racines, de son père - j'y allais avec un a-priori très positif. Je m'attendais à des personnages fouillés, à une histoire émouvante, du moins à rester attachée à ce roman tout au long de l'histoire.

J'en suis fort déçue. J'ai pourtant essayé, essayé de m'attacher aux personnages qui apparaissent, essayé de faire abstraction de l'écriture laborieuse pour me concentrer sur l'histoire distillée ici et là, essayé de construire moi même des personnages qui tenaient la route. Mais en fait, non, vraiment non. Un livre de 140 pages qui pourrait tenir dans une copie double, l'impression de se faire avoir comme quand on regarde un film chiant et qu'on se dit " quand même, il va se passer quelque chose!".

J'ai vraiment l'impression d'être passée à côté de quelque chose, je l'ai fini parce que c'était dans le cadre d'un masse critique, mais honnêtement, dans toute autre situation, j'aurai survolé ce bouquin juste pour voir si enfin le truc décollait. (même au milieu, quand enfin on rentre dans l'histoire de l'enfance de l'héroïne, c'est ennuyeux...).
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critiques presse (1)
Lexpress
10 mars 2014
La quête de Camille, née au Vietnam d'un père présumé français. Françoise Cloarec fait revivre le temps de l'Indochine.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le métissage discret de Camille, qui l'avait autrefois séduit, il en a cherché les traces sur leurs enfants et aujourd'hui leurs petits-enfants. Il aime cette lumière venant de loin qu'ils portent en eux.
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"Nos amours plombent parfois presque autant que des haines"
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"Un jour, on appelle les enfants sur le pont : des dizaines de dauphins semblent encourager et soutenir les petits passagers dans une danse voluptueuse. Ils jouent, sautent, plongent, se déplacent à grande vitesse à la surface de la mer s'accompagnant de cris aigus. Les enfants applaudissent. La joie fait reculer la détresse, les raisons de la traversée. Seul le désir de vivre a un sens. L'envie de s'amuser, de plaisanter est plus forte que la mélancolie. L'abandon n'a pas encore de nom". (p.96)
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Dans ce « mal jaune », exotisme fantasmé, rêvé, embelli par l'éloignement, Christophe sent bien qu'il y a aussi de la réalité. Malgré la guerre, il existe là-bas quelque chose que l'on ne rencontre nulle part ailleurs. Il voit des soldats repartir en Indochine pour la deuxième ou troisième fois, ils veulent reprendre cette vie ardente, s'éloigner de leur patrie. Comme tout le monde, à leur premier voyage, ils se sont plaints de la chaleur, de la pluie, de la mousson, des mœurs incompréhensibles, des maladies, des dangers. (p.51)
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Que reste il de la mère idéale enfouie en elle? Que lui dire? Comment lui dire? Pour survivre, elle a tout renié, toute tendresse, et sa langue
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