Tenzing : Sur le toit du monde avec Edmund Hillary

L'Explora nouveau est arrivé ! Comme de coutume désormais, Christian Clot et les éditions Glénat nous offrent, tous les six mois, deux aventures sur des récits d'exploration, des récits de voyage. Avant de retrouver Richard Burton en juin, intéressons-nous au cas moins connu (en tout cas pour ma part) de Tenzing, qui a participé plus qu'activement à la première ascension complète de l'Everest.

Tout d'abord, c'est une très bonne idée, je trouve, de prendre le point de vue du sherpa et non celui de l'explorateur colonial. Christian Clot s'attache à voir le tiraillement d'un homme entre ses origines, ses accointances et ses envies, c'est assez bien tourné. le scénario dans son ensemble, d'ailleurs, est agréable, car il alterne moments émotionnels, moments intenses (je ne vais quand même pas dire « d'action), conflits de personnes et intrigues géopolitiques (toujours importantes dans cette collection quand on sait combien les États sont sensibles aux grandes découvertes).
Je regrette, en revanche, certains dialogues (notamment les pensées) bien longuets par rapport à ma tolérance, mais disons que c'est personnel. le vrai point négatif est le trait graphique de Jean-Baptiste Hostache : des dessins peu expressifs, des visages toujours tendus, comme figés, et les graphismes sont loin de mettre en valeur le caractère majestueux de ces montagnes indomptables.
Bon, ne partons pas que sur du négatif non plus : il est notamment marrant de voir citer quelques marques connues, comme Ovomaltine ou Darjeeling (à votre avis, ce tome privilégie la lingerie ou la ville indienne proche du Népal ? tss…). Enfin, bref, comme on dit : « Ovomaltine, c'est de la dynamite ! L'énergie pour déplacer des montagnes ! » Et il en a fallu, à coup sûr, pour atteindre ces quelques 8848 mètres de légende ! C'est avant tout l'exploit physique et psychologique qu'il faut saluer ici et on souffre avec chaque cordée qui tente l'exploit d'être la première au sommet.
Pour finir, comme nous sommes ravis d'y être habitués, Christian Clot nous gratifie d'un excellent dossier documentaire qui explique chaque fait réutilisé ou tronqué dans cet opus : avec la sincérité de l'historien, il retrace la voie vers cet exploit sur le Toit du Monde. C'est aussi l'occasion de développer certains aspects peu visibles dans la bande dessinée au regarde de leur importance historique : les causes et les circonstances de la tension géopolitique menant le Royaume-Uni à s'investir autant (notamment les échecs au pôle Nord et au pôle Sud).

Une bande dessinée riche une nouvelle fois, qui pâtit de plusieurs faiblesses majeures, mais qui se rattrape toujours aussi bien sur les faits relatés (tant fictionnels qu'historiques). Divertissant !

Et bien grâce à Christian Clot et l'excellente collection Explora, j'y suis aussi sur le toit du monde. Oh bien sur, de façon tout à fait modeste, aucun effort, beaucoup de plaisir. C'est sur la première expédition à atteindre l'Everest en 1953 que nous convie les auteurs. Sur les pas d'Edmund Hillary et de Tenzing Norgay à jamais lié dans l'incroyable exploit réalisée par l'expédition dirigée par le colonel Hunt. L'idée originale est d'avoir fait de Tenzing le personnage central du récit, montrant le peu de considérations qu'avaient certains anglais pour leur porteurs et leur guide. Ironie de l'histoire c'est un Nouveau-zélandais et un népalais qui planterons la bannière britannique au sommet de l'Everest. Quant aux dessins, il me semble rendre bien compte de la nature de l'exploit. Comme pour les quatre premiers tomes, l'album est enrichi d'un dossier nous présentant les principaux protagonistes et la genèse de cette épopée. Un bel hommage à ces hommes qui vont au bout de leurs rêves.

Cinquième album de la collection « Explora » consacrée aux plus grands explorateurs et aventuriers de notre histoire, « Tenzing : Sur le toit du monde avec Edmund Hillary » se révèle sans surprise aussi réussi que les précédents volumes. Après l'Afrique ou encore l'Amérique du Sud, Christian Clot et Jean-Baptiste Hostache nous entraînent cette fois en Asie, sur les pentes de la plus haute et plus célèbre montagne du monde : l'Everest. Nous sommes alors au milieu du XXe siècle et les expéditions à l'assaut de « Chomolungma » (« La Déesse mère des vents ») ne cessent de s'enchaîner, chaque pays étant désireux d'être le premier à réussir l'exploit d'arriver au sommet. Gravir l'Everest n'est désormais plus seulement le rêve de quelques alpinistes, mais bien un enjeu de prestige national. C'est dans ce contexte de compétition et d'effervescence que les Anglais vont monter en 1953 leur expédition menée par le colonel John Hunt et réunissant cinquante sherpas, trois-cent cinquante coolies (porteurs) et dix grimpeurs expérimentés, dont Edmund Hillary et Tenzing Norgay, les deux premiers hommes à avoir atteint le sommet.

De l'échec des Suisses en 1952 à la réussite des Anglais l'année suivante en passant par les conséquences politiques de cet incroyable succès et les tensions qu'elles ont fait naître parmi les membres de l'expédition, les auteurs de cet album nous offrent une très belle leçon de courage et d'amitié. Malgré la grande quantité d'informations fournies au cours de ces quelques cinquante pages, rien n'est pourtant survolé et c'est avec enthousiasme et admiration que je me suis plongée dans l'histoire de ce Népalais déterminé coûte que coûte à réaliser son rêve. Les graphismes pour leur part sont parfois un peu simplistes mais demeurent très agréables et parviennent sans mal à retranscrire l'ambiance de ces pentes vertigineuses, tempêtes de neige et cascades de glace. Enfin, le dossier historique proposé en fin de volume dans tous les albums de cette collection reste toujours aussi plaisant. C'est l'occasion pour Christian Clot de revenir de façon concise mais néanmoins précise sur les principaux points évoqués tout au long de l'album, et surtout de présenter quelques photographies de l'époque représentant les membres de l'expédition, bonus plus qu'appréciable.

Encore un magnifique album à mettre sur le compte de la collection « Explora » qui parvient efficacement à conjuguer culture et divertissement à travers l'histoire émouvante de ces deux hommes à la volonté de fer, premiers d'une longue série à avoir atteint le toit du monde. Superbe.

Tenzing est bien moins connu que Edmond Hillary, celui avec qui il a gravi en 1953 l'Everest. Un des intérêts de cette BD de la collection Explora de Glenat est de rappeler l'exploit que fut l'ascension du toit du monde avec ses 8848 mètres d'altitude, et le concours majeur qu'y apportèrent les porteurs et les sherpas.

Tanzing était à l'origine un sherpa, c'est à dire un membre du peuple sherpa, qui, vivant sur les contreforts de l'Himalaya, a été rapidement embauché par les expéditions d'alpinistes pour leur servir de porteur. Par raccourci, les Sherpa (peuple) sont devenu des sherpas (porteurs). Un raccourci bien simpliste, car même sans matériel de haute montagne ou bouteille d'oxygène, les Sherpa sont des spécialistes de la haute montagne.

Tanzing avait commencé comme simple porteur, puis sirdar, organisateur logistique des expéditions. Il voulait avant tout accomplir son rêve : atteindre le sommet mythique. Les circonstances vont l'aider à imposer son désir : être considéré comme un grimpeur parmi les autres de l'expédition de 1953.

Et si Anglais voulaient qu'un des leurs réussisse à atteindre le toit du monde, l'exploit est venu d'un néo-zélandais (Hillary) associé à un Sherpa (Tanzing). Cette réussite n'a pas été sans conséquence, chaque pays tentant, par nationalisme, de réclamer pour lui seul l'exploit : Royaume-Uni, Népal, Inde...
Reste un Sherpa qui rêvait d'aller plus haut… et qui y est parvenu : Tanzing.

Le sujet est habilement traité et le contexte est bien développé dans les annexes, qui décrivent notamment les phases d'approche de la montagne. le dessin de Jean-Baptiste Hostache guide le lecteur vers ces hautes montagnes avec efficacité.

Intéressant et même passionnant pour ceux qui rêvent ,comme Tanzing, de haute montagne.

De tous les tomes de cette série que j'ai lus jusqu'ici, ce tome est pour le moment mon préféré.
Je n'aurais pas cru, pourtant, les montagnes et leurs ascensions n'étant pas du tout un sujet qui me parle, au contraire, il a tendance à m'apparaître comme très anxiogène.
En habitante d'un pays plutôt plat (où, de façon assez paradoxale un roi est mort d'un accident d'escalade) ne connaissant de l'alpinisme que les accidents mortels que les informations peuvent égrener, les pics, les cordillères et autres sommets m'angoissent plus qu'ils ne me fascinent.
C'est donc sans entrain que j'ai débuté cette lecture qui m'a beaucoup plu.
La narration est fluide et l'histoire semble plus continue et historiquement juste que d'autres tomes de cette série.
Le dossier en fin de tome est très intéressant et ne se borne pas, comme parfois, à justifier les choix narratifs des auteurs.
Les dialogues sont un peu convenus mais se lisent sans lourdeur.
Le dessin est assez vif, avec un trait épais et expressif qui colle bien avec le sujet. J'ai beaucoup aimé.
Une lecture intéressante et instructive