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Jamila Ouahmane Chauvin (Traducteur)Serge Chauvin (Traducteur)
EAN : 9782070308460
192 pages
Gallimard (18/01/2007)
3.14/5   244 notes
Résumé :
Maria, une jeune fille de milieu modeste, vit aux environs de Birmingham. Indifférente par choix, indécise par nature, elle trouve que l'on fait beaucoup de bruit pour peu de chose. Que valent les succès aux examens et les déclarations de Ronny qui l'aime désespérément, que penser des amis de classe avec leurs vacheries et leurs cancans... Seul le chat, un exemple d'indifférence satisfaite, lui donne à penser qu'une forme de bonheur est possible. Mais comment être h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,14

sur 244 notes
Pour un premier roman, c'est pas mal du tout ! J'ai eu un peu de mal à y entrer durant les premières pages, tant le personnage de Maria est peu engageant. Mais très vite cette femme, sans vraiment devenir attachante – elle semble chercher quand même un peu tous ses ennuis – ou du moins, elle ne fait rien pour les contrer ; elle semble faire toujours les mauvais choix. Elle subit la vie. On est loin de la maestria de « Testament à l'Anglaise », mais j'ai beaucoup aimé le parti pris de l'auteur de commenter les mésaventures qu'il réserve à son héroïne. Un zeste de Pirandello, Calvino et Kundéra. Pour un peu, c'est le lecteur qui devrait choisir les déboires de cette pauvre Maria. le fond sociétal est magnifiquement dépeint. Cette Angleterre poisseuse, dégoulinant de pluie ininterrompue, ces semi-detached house en briques rouges, sans parler des repas familiaux au milieu du rôti/pommes de terre ou dans des restaurants nauséeux. Cette Angleterre de la middle-class. Maria la représente à merveille. Même Chester qui est une des plus belles villes historiques du pays ferait fuir n'importe qui. Coe n'est pas tendre avec son pays et ses personnages. On s'englue derrière chaque pas que fait cette pauvre Maria. La fin de l'intrigue reste ouverte. Vue du ciel, Maria disparaît jusqu'à devenir un point imperceptible, un peu comme une recherche sur Google view. Au lecteur d'imaginer la suite... Que peut-il arriver de plus à cette pauvre femme qui n'existe déjà plus pour l'auteur ?
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Je découvre avec La femme de hasard le premier roman de Jonathan Coe . Roman déroutant, roman dérangeant! Marie ne s'aime que dans la solitude du moins le pense t'elle . Égoïsme, nombrilisme, décalage vis à vis des autres, bref elle ne connaît pas la signification des mots plaisir, satisfaction , bien-être alors vous pouvez comprendre que le mot bonheur lui soit complètement étranger! Marie est une lycéenne méritante quoique sans amis, une fois à Oxford elle suit son cursus sans trop de problèmes toujours aussi peu entourée... Éternellement indécise il semble que les évènements surviennent sans crier gare, inerte face à la vie elle semble subir tous les accidents de son existence ...pas bien drôle tout cela.
Marie n' attire pas spécialement l'empathie c'est le moins que l'on puisse dire , par contre elle attire inexorablement toutes les tuiles . Est-ce le fait du hasard? Bref on retrouve ici me semble t'il l'une des thématiques chères à Jonathan Coe je pense par exemple à son roman La pluie avant qu'elle tombe, roman où le hasard a la part belle.
Une lecture donc en demi-teinte mais Jonathan Coe a su prouver depuis son immense talent !
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Autant l'avouer d'emblée : cette lecture a été une déception.
J'en attendais sans doute trop, ou en tout cas autre chose pour cette première approche de J. Coe. Toujours est-il que ce texte m'a vraiment déroutée et laissée bien perplexe quant au message qu'a pu vouloir y transmettre son auteur (dont c'est toutefois le premier roman, et donc peut-être pas le meilleur).

« Per ardua ad astra » (C'est en traversant les difficultés que l'on atteint les étoiles) : telle était la devise du lycée de Maria, jeune femme que l'on suit durant une quinzaine d'années, depuis la Terminale jusqu'à sa vie d'adulte.
Si Maria a bien traversé nombre de difficultés, force est de constater qu'elle n'a jamais atteint le firmament… Était-ce de sa faute ou celle du hasard ou du manque de chance ??
Difficile d'en juger.

Toujours est-il que Maria était une jeune femme très singulière, dotée d'une personnalité hors normes. Excessivement froide, réservée, renfermée, silencieuse, passive, volontairement isolée socialement, elle ne manifestait jamais aucune émotion ni aucun sentiment, quelques soient les circonstances.
Face aux nombreux et malencontreux hasards qui ont croisé sa route, elle est restée d'une passivité insupportable, ne faisant rien pour réagir ni éviter quoique ce soit. Jamais elle n'a saisi la moindre opportunité au rebond. Elle a toujours attendu ou subi… sans se battre.

Si l'objectif de Jonathan Coe était de brosser le portrait d'une anti-héroïne, il a parfaitement réussi sa mission, beaucoup trop bien même, à mon goût ! Car le côté dépressif, peu combattif et fade de Maria ne m'a arraché presqu'aucune pitié ni empathie. Elle était antipathique pour son entourage, et elle l'a été pour moi, qui n'ai pas réussi à m'y attacher ni à entrer dans son monde.
Elle dégageait une telle force d'inertie que j'ai tout au plus ressenti la furieuse envie de la secouer régulièrement… avec en parallèle, celle d'abandonner ma lecture.

Car je n'ai trouvé presqu'aucun plaisir à suivre la vie de Maria, qui d'ailleurs n'en trouvait elle-même aucun, puisqu'elle n'avait aucune ambition, aucune passion, rien qui l'animait.
Maria avait fait le vide autour d'elle, le vide dans sa vie, et malgré cet aspect pathétique et d'une tristesse absolue, je n'ai eu aucune compassion.

En cherchant désespérément un sens à ce texte ultra déprimant ( que de surcroît, je n'ai pas lu au mieux de ma forme), j'en ai conclu qu'il tentait de nous amener à réfléchir sur le bonheur, pas celui que l'on pense trouver couramment, superficiellement, mais le vrai bonheur, profond, puissant et intime. Celui peut-être auquel on n'accède en réalité jamais, sauf en espérance ou en souvenirs… comme Maria.

C'est donc aussi sans doute un roman sur la solitude, l'introversion, la dépression et les souffrances qui peuvent en découler. On y aborde également brièvement des thématiques fortes, telles que le harcèlement (scolaire, sexuel ou au travail), les violences conjugales, le déracinement familial, l'importance des liens familiaux. Mais malheureusement, ces sujets ont cruellement manqué de développement à mon goût, alors qu'ils auraient pu apporter du corps, de l'intensité, et l'émotion que j'ai cherchée en vain tout au long du récit.

Quelques passages caustiques ou humoristiques (cf. pages 123-124 au sujet du journal féminin, un des rares moments réellement savoureux de ma lecture !) et un dernier tiers du roman un peu moins « mou » n'ont pas suffi à combler mon intérêt.

Ce texte présente certainement de nombreuses qualités qui m'ont échappé, et je le regrette… Une chose est sûre, je vous le déconseille si vous traversez une phase un peu morose !!

J'ai d'ailleurs eu le sentiment que l'auteur lui-même s'était ennuyé à relater cette histoire morne et lugubre et qu'il avait fini par prendre son héroïne en détestation ! Je m'interroge encore sur l'objectif qu'il a poursuivi : pur exercice de style ? Défi personnel un tantinet masochiste ??

Et, si l'écriture n'est pas désagréable, ce ne sont pas les interjections récurrentes auprès des lecteurs, ni l'introspection régulière quant à sa propre prose qui m'auront permis de m'immerger dans son récit, bien au contraire. Même si je dois saluer la prouesse d'avoir écrit un roman entier doté presqu'exclusivement de personnages antipathiques ou dotés de travers conséquents, voire flirtant avec l'univers psychiatrique.

Au bout du compte, comment accéder au bonheur, si on y est volontairement hermétique, si on ne tente pas de forcer le destin ni de se projeter dans des perspectives de vie, si on reste inexorablement passif et indifférent à tout ?? Peut-on alors toujours parler de hasard et de malchance ? Quelle est la part de responsabilité personnelle dans ce cas ?

Voilà les interrogations de fond que soulève ce roman et qui en font finalement tout l'intérêt à mes yeux. La fin ouverte nous laisse avec bien des incertitudes, mais toutefois quelques pistes de réflexions intéressantes.

- CHALLENGE SOLIDAIRE 2022
- CHALLENGE ABC 2022-2023
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Vous est-il déjà arrivé de lire un livre qui s'annonçait comme passionnant, mais qui tournait ensuite à la catastrophe ?
Quand j'ai commencé ce roman, je pensais qu'il allait me plaire, le sujet m'intéressant déjà beaucoup. Dans les premières pages, nous faisons la connaissance de Maria, une jeune fille vivant dans la banlieue de Birmingham. Elle vient de réussir un examen d'entrée lui permettant d'intégrer l'Université d'Oxford.
Certes, Maria ne réagit pas comme prévu à cette admission… Alors qu'elle est chaudement félicitée par la principale de son lycée, la jeune fille semble étrangement détachée. On pourrait penser, à ce stade de l'histoire, que c'est dû au choc de cette bonne nouvelle, au fait d'être reçue dans le bureau de la directrice de son établissement scolaire,…
Mais, par la suite, le comportement de Maria ne s'arrange pas. Ses relations avec sa famille ne semblent pas plus chaleureuses que celles qu'elle entretient avec sa principale. Et Maria intègre Oxford comme d'autres vont se promener au parc : avec indifférence.
Durant ses études, Maria rencontre de nombreuses personnes mais ne se lie d'amitié avec aucune d'entre elles. D'un côté, je peux comprendre cela car les gens rencontrés m'ont semblé excessivement désagréables : kleptomanes, plongé dans des théories psychologiques peu crédibles (l'une des colocataires de Maria est persuadée de la « force » du regard et tente de faire passer au moins un milliard de messages en fixant quelqu'un pendant deux secondes), bons samaritains qui se révèlent plus proches du harceleur professionnel… La seule fréquentation normale de Maria, c'est Ronnie, son ami d'enfance, qui persiste à demander la jeune fille en mariage. Mais Maria, elle, persiste à refuser !
Après Oxford, la vie de Maria ne s'arrange pas. Elle fait un mauvais mariage mais ne semble pas s'en soucier, jusqu'au moment où son mari décide de demander le divorce. Pour couronner le tout, Maria a fait plusieurs tentatives de suicide qui lui valent d'être séparée de son fils.
Ensuite, Maria trouve un emploi, s'éloigne de sa famille, fréquente certaines personnes (que l'on ne peut qualifier d'amis, dans son cas) avant de s'en éloigner, le tout dans l'indifférence générale.
Au bout d'une centaine de pages, j'en ai eu assez de Maria et du véritable dégoût dont elle fait preuve envers la vie. Elle ne s'intéresse à rien, n'apprécie vraiment personne, ne prend pas la peine d'essayer de voir le bon côté des choses ou des personnes qui l'entoure. Maria semble traverser l'existence en attendant simplement que la mort vienne la libérer de quelque chose de trop compliqué pour elle.
Bref, je suis totalement passée à côté de ce roman. Espérons que La maison du sommeil et La pluie, avant qu'elle tombe (qui sont dans ma PAL), seront plus passionnants.
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Moi vouloir être chat

La femme de hasard c'est Maria, une jeune fille qui part faire ses études à Oxford, suivie de près par le fidèle et persistant Ronny. Maria la détachée, Maria l'imperméable déroule devant elle le tapis noir d'une vie plate, triste que vient éclairer parfois au grès du hasard des présences qu'elle s'autorise à considérer comme, allez en forçant un peu, amicales. Qui saurait venir percer ce masque d'indifférence ?

Il est des personnes qui vous font vous interroger sur le mot "bonheur" et sur son existence. Est-ce que Coe a croisé une telle personne et s'en est inspiré pour écrire son premier roman? Aucune idée. Belle prise de risque toutefois que de se faire un nom d'auteur avec une histoire qui pourrait n'être perçue que comme affreusement déprimante. Heureusement pour l'auteur, je crois que nous les français l'avons surtout découvert en masse grâce à l'excellent et satirique Testament à l'anglaise. C'est le 1er titre qui est venu en association avec le nom dans mon cas, même si ce n'est pas avec lui que je suis entrée dans l'univers Coe. Non, moi je lui ai préféré le sublime, La pluie avant qu'elle tombe. Je vous vois sourire vous qui me connaissez et dites, celui-là elle le glisse partout. Oui, oui, 100 fois oui, c'est mon chouchou! Passons.

Donc oui, certaines personnes dans votre vie, vous font dire que : non les Hommes ne sont pas tous égaux en matière d'aptitude au(x) Bonheur(x). Ceux-là même qui vous apprennent à relativiser au sujet de votre propre vie et ses déboires. Ceux-là même que l'on voudrait parfois tirer de leur état à coups de pieds au c... ou parfois, juste planter là, parce que "merde ça fait chier cette déprime polluante". Au choix selon l'humeur et la patience, le degré d'amitié ou d'amour...

Maria, le personnage du roman est ainsi, peu amène, blasée de la vie. C'est une inadaptée sociale qui dit ne pas comprendre les gens donc ne pas pouvoir les aimer. Plus apte à envisager ce que pourrait être le bonheur qu'à le ressentir au moment où il pourrait être là. Elle a la beauté et l'intelligence pour plaire nous dit Coe, le narrateur. Mais elle ne plaît pas vraiment, peu. Et quand elle y parvient par hasard, quand soudain son coeur s'emballe et qu'on se met à y croire pour elle, pfuit "Epic Fail". L'auteur lui-même finit par nous annoncer qu'il s'est fatigué de nous narrer Maria, qu'il aimerait finir vite et passer à autre chose (ben oui, la tristesse ça épuise même les bonnes âmes). C'était drôle ça.

L'humour contrairement à ce que pourrait laisser croire les lignes ci-dessus est vraiment présent dans ce roman. Que ce soit lié aux intrusions du narrateur/auteur, qui se rit ou rit avec le lecteur, ou à Maria elle-même. Je dois dire qu'elle m'a parfois bien amusée, non que je me sois moquée, mais Maria a une certaine forme d'humour. Un peu pince sans rire vous voyez. Les situations dans lesquelles, elle est régulièrement aux prises sont souvent burlesques, voire tragi-comiques. Et on retrouve là, l'humour de Coe, qui soulage le lecteur de la morosité ambiante dans laquelle son personnage pourrait conduire même les bienheureux.

Maria, le bonheur ça l'(a fait chier)ennuie, les gens heureux la font fuir. Elle leur préfère sa bulle de solitude et si ce n'était les convenances et les exigences pécuniaires, elle se passerait bien de côtoyer l'espèce humaine qui après tout ne lui apporte rien. Elle jalouse la nonchalance et l'indifférence de son chat, Sefton. Comme lui, elle aimerait que personne ne vienne lui casser les c...l'importuner au sujet de son vide affectif ou de son manque d'exaltation.

N'empêche Maria, je l'ai bien aimée. Avec ses rendez-vous manqués et ceux qu'elle aurait dû manquer! Elle m'a fascinée quelque part. Bien plus que ces autres individus qui l'ont accompagnée, harcelée, maltraitée, mal-aimée, mal appréciée, ratée. Elle m'a fait penser à... et à... Derrière cette grisaille, j'ai quand même trouvé matière à m'amuser de ma lecture. C'est tout ce que je demande parfois à un roman.
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Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Rien n’est plus misérable que le souvenir du bonheur, position qu’on peut occuper de divers points de vue, comme nous le verrons dans certains des chapitres suivants. Dans le même ordre d’idées, à moins qu’il ne s’agisse d’un ordre d’idées opposée, rien n’est plus plaisant que la perspective du bonheur, et quand je dis « rien, je n’emploie pas ce mot à la légère. Car le bonheur en soi, se disait Maria, n’avait guère de poids comparé au temps passé soit dans sa perspective, soit dans son souvenir. En outre, l’expérience immédiate du bonheur paraissait complètement détachée de l’expérience de son attente ou de son souvenir. Jamais elle ne le disait, quand elle était heureuse : « C’est ça, le bonheur », et jamais donc elle ne l’identifiait comme tel au moment où elle le vivait. Ce qui ne l’empêchait pas de penser, quand elle ne le vivait pas, qu’elle avait une idée très claire de ce qu’il recouvrait. La vérité, c’est que Maria n’était vraiment heureuse que lorsqu’elle pensait au bonheur à venir, et je crois qu’elle n’était pas seule à adopter cette attitude absurde. Il est plus agréable, allez savoir pourquoi, d’éprouver de l’ennui, ou de l’indifférence, ou de la torpeur, en se disant : dans quelques minutes, quelques jours, quelques semaines, je serai heureux, que d’être heureux en sachant, fût-ce inconsciemment, que le prochain sursaut intérieur nous éloignera du bonheur. L’idée du bonheur, qu’il soit prospectif ou rétrospectif, éveille en nous des émotions beaucoup plus fortes que la seule émotion du bonheur. Fin de l’analyse.
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Car le bonheur en soi [...] n'avait guère de poids comparé au temps passé soit dans sa perspective, soit dans son souvenir. En outre, l'expérience immédiate du bonheur paraissait complètement détachée de l'expérience de son attente ou de son souvenir. Jamais elle ne se disait, quand elle était heureuse: « C'est ça, le bonheur », et jamais donc elle ne l'identifiait comme tel au moment où elle le vivait. Ce qui ne l'empêchait pas de penser, quand elle ne le vivait pas, qu'elle avait une idée très claire de ce qu'il recouvrait. La vérité, c'est que Maria n'était vraiment heureuse que lorsqu'elle pensait au bonheur à venir, et je crois qu'elle n'était pas seule à adopter cette attitude absurde. II est plus agréable, allez savoir pourquoi, d'éprouver de l'ennui, ou de l'indifférence, ou de la torpeur, en se disant: dans quelques minutes, quelques jours, quelques semaines, je serai heureux, que d'être heureux en sachant, fût-ce inconsciemment, que le prochain sursaut intérieur nous éloignera du bonheur. L'idée du bonheur, qu'il soit prospectif ou rétrospectif, éveille en nous des émotions beaucoup plus fortes que la seule émotion du bonheur.

(p. 45 - Éd. Folio)
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Il existe entre les gens, un certain type de silence, où les mots ne sont pas nécessaires, et qui signale non la fin mais le début d'une entente.

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Maria jalousait Sefton pour trois choses. Et la troisième était que personne n’attendait de lui qu’il exprime le moindre intérêt ou la moindre satisfaction pour les affaires humaines. Ainsi était-il en mesure d’exhiber une indifférence stupéfiante et parfaitement légitime. À ce titre, le simple spectacle de Sefton faisait un bien fou à Maria. Visiblement, il n’en avait rien à cirer du sort de la famille, tant qu’il n’affectait pas le sien. Il était complètement égocentrique et pourtant dénué de tout égoïsme : une qualité que Maria savait, et elle le déplorait déjà, hors de sa portée. Cela n’en faisait pas moins de lui son confident préféré. Elle pouvait par exemple lui parler sans gêne de sa réussite à l’examen, puisqu’il n’y avait aucun risque qu’il manifeste la moindre excitation. Nombreux étaient les secrets que Maria avait confiés à Sefton, sachant qu’ils ne signifieraient rien pour lui, et nombreuses étaient les petites révélations qu’elle avait testées sur lui, pour puiser de la force dans l’incroyable nonchalance avec laquelle il les entendait et les ignorait. Voilà pourquoi chaque famille devrait avoir un chat.
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Elle n'offensait jamais personne, mais les voisins se méfiait d'elle parce qu'elle vivait seule, ne parlait pas, et parce que la voir rentrer chez elle les soirs de pluie, recroquevillée contre le froid, les chevilles protégées par un foulard en plastique, avait le don de les déprimer. Mais je crois comprendre leur point de vue, moi-même, rien que de l'écrire, ça me déprime.
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