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sur 1530 notes
Gill apprend brutalement la mort de sa tante Rosamond. Elle décide de se rendre seule dans le Shropshire afin d'organiser les obsèques, son mari Stephen ne pouvant se libérer. C'est le médecin traitant de la vieille dame qui l'a retrouvée raide morte dans son fauteuil. C'est en compagnie de sa famille, son mari, son frère David, son papa Thomas et ses deux filles Catharine et Elizabeth qu'elle assiste à l'enterrement. A la fin de la cérémonie, Gill est surprise d'entendre le médecin lui dire que l'électrophone, branché sur un magnétophone, était encore en marche lorsqu'elle est entrée dans la maison. Toute la petite famille rentre alors dans l'Oxfordshire. Pour l'occasion, les deux filles décident de passer le week-end chez leurs parents. Ils discutent alors de la clause du testament: Rosamond, n'ayant jamais eu d'enfant et sa compagne Ruth étant décédée depuis quelques années, elle a partagé ses biens en trois parts égales: 1/3 respectivement pour Gill, David et Imogen. Cette dernière, une cousine très éloignée, n'a pourtant laissé que très peu de souvenirs à Gill puisqu'elle ne l'a vue qu'une seule fois, lors des 50 ans de sa tante. Elle ne comprend pas son geste, la petite fille, aveugle, n'avait que 7 ou 8 ans. Aussitôt, aidée de ses filles, elle se met en tête de retrouver la petite fille et décide de retourner chez sa tante pour trier ses affaires. Arrivée dans cette maison si froide, elle découvre quatre cassettes enregistrées que Rosamond a laissées à l'intention d'Imogen mais elle ne peut pas les écouter tant qu'elle n'a pas retrouvé cette dernière. Malgré des recherches et des annonces passées dans les journaux, aucune trace d'Imogen. Aussi quelques mois plus tard, alors qu'elle se rend à Londres chez ses filles, elles décident d'écouter les bandes. de sa voix fébrile et fantomatique, Rosamond fait dérouler le fil de sa vie. Pour ce faire, elle a choisi de décrire 20 photos pour expliquer à Imogen sa vie et, de ce fait, la sienne...

L'on suit avec passion et grand intérêt le destin de trois générations de femmes, des années 1930 aux années 1980. Trois femmes dans la tourmente, trois femmes emplies de rage mais aussi d'envie de vivre plus que tout, engoncées dans leur rôle de mère. Jonathan Coe traite ici d'un thème particulièrement original, à savoir notre destin serait-il relié aux générations précédentes ? Ne sommes-nous pas finalement liés entre nous et notre vie serait-elle orientée ? L'auteur, présentant ainsi 20 photos, réussit à merveille à décrire le destin de chacune, la trame pouvant être assez risquée. Mais l'on tourne les pages de cet album de photos avec délectation. D'une écriture fine, intime et mélancolique, il nous livre un mélodrame empli de poésie, poignant et tout en délicatesse.
Et que dire de ce titre aussi lyrique et touchant...

La pluie, avant qu'elle tombe, caresse le soleil...
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Je viens tout juste de terminer la lecture de "La pluie avant qu'elle tombe". Peut-être devrais-je laisser passer un peu de temps avant de me lancer dans sa critique. Peut-être pas. Après tout, j'ai comme l'impression d'être à la place de Gill, qui vient d'écouter les cassettes que sa tante Rosamond a enregistrées avant de mourir. Elle y raconte une longue histoire familiale, où les femmes ont hérité de la difficulté d'aimer, où la violence côtoie l'amour. En moi, des sentiments mêlés, qui me donnent à réfléchir sur l'incidence que notre vie peut avoir sur celle de nos enfants. Sur la difficulté d'être heureux. Quel drôle d'héritage! A bien y réfléchir, un bien lourd héritage!
Le récit est d'autant plus prenant qu'il fait de nous, malgré nous, les confidents d'une série de révélations. Vingt photos, prises dans l'ordre chronologique, servent de tremplin à l'histoire racontée. Une progression parfaitement orchestrée, au terme de laquelle tout se dénoue.
Un excellent roman sur bien des points donc, qui m'invite à découvrir sans tarder d'autres oeuvres de Jonathan Coe.
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Jonathan Coe surprend par la subtilité de ce roman. Il y parle comme personne des aléas de la vie, de ce que l'on subit, de ce que l'on construit, des regrets, des failles.
Il décortique toujours avec le même brio les petits bonheurs et les travers de nos semblables. Toujours attentif aux instants fragiles, l'auteur recueille les moments à la manière d'un chercheur d'or.

Foisonnant, ce roman forme une spirale qui emporte de nombreux personnages dont les liens nous sont révélés progressivement.
Finalement il n'y a pas de hasard ni de coïncidences dans la vie, seulement des fils invisibles qui finissent par tout relier.

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Je n'avais jamais lu de livre de Jonathan Coe, et ciel quelle erreur !!
J'ai déniché dimanche, sous un soleil radieux à Carpentras , dans une brocante : La pluie avant qu'elle tombe. J'ai été totalement séduite par cette écriture ciselée au scalpel pour décrire les sentiments, les hasards d'une vie qui scellent toute une vie.
Rosemonde, au soir de sa vie décide de transmettre à Imogen, une jeune femme aveugle, l'histoire de sa famille, de sa grand-mère : Béatrix, de sa mère Théa.
C'est la nièce de Rosemonde avec ses deux filles qui va la découvrir en écoutant la voix rocailleuse de Rosemonde la raconter au micro, à l'aide de vingt photos qu'elle a sélectionné.
On est littéralement sous le charme, et tout comme Gill et ses filles, j'ai eu l'impression d'être près de la cheminée avec elles à écouter Rosemonde.
La pluie avant qu'elle tombe est une histoire de femmes s'inscrivant dans les années 50, en Angleterre .Pour Rosemonde, la vie n'est pas facile, elle est lesbienne et doit vivre ses deux grands amours dans une "clandestinité" ambivalente.
Son sort se scelle alors qu'elle est adolescente, elle part pendant la guerre se réfugier chez sa cousine: Béatrix où elles deviennent en une nuit fugueuse des soeurs de sang.
Rosemonde connaît l'amour fou, passionné avec Rebecca, elles prennent sous leur aile, la petite Théa, fille de Béatrix qui rêve d'une vie sans cette enfant gênante.
Jonathan Coe nous parle avec des mots forts du désamour d'une mère et de ses répliques sur les autres générations .
Et, c'est très vrai et effroyable, si l'on ne meurt pas de trop d'amour, le manque d'amour maltraite à tout jamais celle qui en est victime.
Un roman fort sur les liens filiaux qui peuvent être si dévastateurs.
Si comme moi, vous n'avez pas lu ce livre, il est temps de combler ce trou littéraire.
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Beau roman décrivant la vie de 3 générations de femmes au Royaume-Uni voisin.
Un beau moment de lecture (difficile à lâcher !). 20 photos, 20 moments clé et l'histoire racontée, enregistrée sur cassettes (pour les plus jeunes : l'ancêtre du MP3) par la vieille tante témoin, qui va laisser cet héritage à sa nièce.
Toujours cette même écriture élégante de Jonathan Coe que j'aime bcp.
Il manque sans doute le petit côté humour british (acidulé) auquel j'étais habituée dans les autres romans de cet auteur. de toute façon, je continuerai l'exploration des romans de Jonathan Coe après celui-ci, Testament à l'anglaise et la trilogie de Longbridge.
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Que choisiriez-vous si vous deviez résumer votre vie en vingt photos ?
Vingt images à partir desquelles vous pourriez tout raconter et révéler à la personne qui vous écoute des pans entiers de votre vie qu'elle ignore.
Le choix serait difficile, non ?
Voilà pourtant ce qu'a fait Rosamond.
Toute une vie à partir d'une poignée de clichés.
Une vie intense et pleine. Des joies, des douleurs, des surprises, des rencontres, des épisodes graves ou légers, heureux ou malheureux.

Jonathan Coe nous offre un roman formidablement bien construit.
Par la voix de Rosamond il raconte la vie de trois générations de femmes qui ont en commun des lieux et des événements tragiques, comme si elles étaient liées par un fil invisible.
Il aborde de nombreux thèmes tel l'amour ou plutôt le désamour maternel, et pose la question de la liberté : sommes-nous totalement libres de nos vies, ou sommes-nous influencés (consciemment ou inconsciemment) par ceux qui nous ont précédés ?
Peut-on être heureux dans sa vie, atteindre le bonheur ? Sur ce sujet, l'écrivain britannique se montre assez fataliste : "Il n'y a rien à dire, je crois, d'un bonheur qui ne comporte aucun défaut, aucune ombre, aucune tache — si ce n'est la certitude qu'il aura une fin."
La longue confession de Rosamond pourra-t-elle libérer celles qui restent, au moins en partie, du poids des générations précédentes ?
Le fil sera-t-il coupé ou seulement un peu distendu ?

La pluie, avant qu'elle tombe : quel beau titre ! Son origine est donnée en début d'ouvrage mais vous n'en comprendrez la signification que plus tard.
Ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler, je ne veux pas vous gâcher le plaisir de la découverte.
Venez à votre tour écouter Rosamond, venez feuilleter son album de famille, elle vous invite dans son intimité.

J'ai beaucoup aimé ce livre.
Je me suis attachée à ces personnages féminins à qui Jonathan Coe a si bien su donner vie.
La pluie, avant qu'elle tombe est un beau roman, fin et sensible. Un grand plaisir de lecture.
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C'est le premier livre de J Coe que je lis et c'est une très belle découverte : mignifiquement écrit et construit, c'est prenant et bouleversant.
Cet auteur nous entraine avec lui là où il veut et pour ce qui me concerne je l'ai suivi avec grand plaisir.
Je le recommande sans réserve!
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Après ses excellents romans politico-satiriques, Jonathan Coe change de registre. Avec cette saga familiale, il met en scène trois générations de femmes de la fin des années 1930 aux années 1980 mêlant romantisme, symbolisme et violence.



Une vieille tante qui décède, un héritage de cassettes enregistrées (qui sont en fait des commentaires de vingt photos), une petite fille blonde, aveugle. Quel est le secret de sa destinée? L'histoire de trois générations de filles, de femmes, défilent sur ces cassettes où l'on retrouve la voix fatiguée de tante Rosamond. Elle raconte l'histoire, leur histoire et peu à peu dévoile les liens qui les unissent, les désunissent.



Nous devenons les intimes de Rosamond, nous reconnaissons sa voix, nous suivons sa vie. Toujours nous sommes dans l'impatience d'entendre défiler les bandes magnétiques, et de feuilleter l'album de famille. Peut être sommes- nous les yeux d'Imogen ?



Un roman rempli d'émotions intenses, de mystères et de souvenirs, portés par une musique inlassablement écoutée (les «Chants d'Auvergne» de Canteloube, à découvrir, voir lien).



La Pluie, avant qu'elle tombe pose les questions du déterminisme familial, de l'existence du hasard, des coïncidences et de leur impact sur les individus. Sans pathos, ni mièvrerie.



Jonathan Coe nous entraîne dans cette histoire grâce à un procédé narratif original, une architecture rigoureuse. le roman est sombre, grave et poignant… mais je suis restée sur ma faim dans les dernières pages.

Quoi qu'il en soit, le livre est très bien écrit et se lit d'une traite grâce au style fluide, efficace et oral du monologue de Rosamond. J'y ai trouvé de beaux moments mais tout comme Luocine "J'ai beaucoup hésité à mettre quatre étoiles ou seulement trois." 





Voici le "Bailero", ce morceau des "Chants d'Auvergne" devenu "un symbole" ou "plutôt un fétiche… oui, un fétiche sacré" pour Rosamond, qu'elle veut faire entendre à Imogen lorsqu'elle aura fini de décrire les photos et qui va l' accompagner jusqu'à son dernier souffle…



"Il y avait un air particulier, l'un des plus célèbres – "Bailero", ça s'appelle, une chanson d'amour magnifique, très lente, et très triste : ça commence par une attaque nette des bois, tandis que les violons jouent de longs accords merveilleux et chatoyants, et soudain la voix de la soprano surgit de façon tellement inattendue, tellement dramatique, et elle chante cette mélodie extraordinairement mélancolique… Oh, ça ne sert à rien, bien sûr de décrire la musique avec des mots, le mieux serait peut-être tout simplement que je te fasse entendre le morceau quand j'aurai fini de décrire la photo, pour que tu puisses l'écouter directement."
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Les albums photos des autres en général c’est chiant et pour la soirée diapositive de vos dernières vacances en Italie, je ne serais pas présente sauf si vous invitez ; Mr Jonathan Coe.
Car c’est avec la description de dix-neuf photos de famille et d’une peinture à l’huile que l’ouvrage ‘La pluie, avant qu’elle tombe’ réussit l’exploit d’être un roman passionnant.
Le talent, la virtuosité de l’auteur et un coup de génie qui lui permet, en plus, de parler du handicap rend le récit descriptif de ces images captivant et font de cette construction assez simpliste au départ une œuvre riche et singulière ou l’on découvre l’enfance et la vie de trois générations de femmes mais où surtout, très simplement et sans en avoir l’air (ou alors peut-être avec celui de la chanson de Jean Ferrat : 'Nul ne guérit de son enfance'), on aborde la question... du destin.
Image numéro douze. Numéro seize. Trois et dix-huit.
Laquelle préférerez-vous ?
Certainement toutes.
Une vie entière, finalement, ça tient dans un petit album photo.
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L'histoire d'une famille au travers d'une série de photos commentées dans une série de lettres posthumes d'une femme à sa petite nièce aveugle.

On est loin du J. Coe du “Testament à l'anglaise” ou de “Bienvenue au club”. Pas d'humour ni même d'ironie ici, mais beaucoup d'amertume pour traiter des secrets de famille, des relations complexes, et des répétitions inéluctables des schèmes familiaux.

L'écriture est souvent belle, et la description des photos nous permet en effet de bien visualiser les scènes.

Mais le procédé d'écriture m'a paru très artificiel, m'empéchant de rentrer dans l'histoire, un peu comme si, devant un tableau, le sens de l'oeuvre m'était masqué par l'analyse de la technique utilisée. Artificiel du fait de la complexité de la construction : lettres, décrivant des photos, destinées à une aveugle, lues par les héritiers…ponctuées de promesses de révélations qui sont autant de pétards mouillés…



Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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