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Critique de caro64


Après ses excellents romans politico-satiriques, Jonathan Coe change de registre. Avec cette saga familiale, il met en scène trois générations de femmes de la fin des années 1930 aux années 1980 mêlant romantisme, symbolisme et violence.



Une vieille tante qui décède, un héritage de cassettes enregistrées (qui sont en fait des commentaires de vingt photos), une petite fille blonde, aveugle. Quel est le secret de sa destinée? L'histoire de trois générations de filles, de femmes, défilent sur ces cassettes où l'on retrouve la voix fatiguée de tante Rosamond. Elle raconte l'histoire, leur histoire et peu à peu dévoile les liens qui les unissent, les désunissent.



Nous devenons les intimes de Rosamond, nous reconnaissons sa voix, nous suivons sa vie. Toujours nous sommes dans l'impatience d'entendre défiler les bandes magnétiques, et de feuilleter l'album de famille. Peut être sommes- nous les yeux d'Imogen ?



Un roman rempli d'émotions intenses, de mystères et de souvenirs, portés par une musique inlassablement écoutée (les «Chants d'Auvergne» de Canteloube, à découvrir, voir lien).



La Pluie, avant qu'elle tombe pose les questions du déterminisme familial, de l'existence du hasard, des coïncidences et de leur impact sur les individus. Sans pathos, ni mièvrerie.



Jonathan Coe nous entraîne dans cette histoire grâce à un procédé narratif original, une architecture rigoureuse. le roman est sombre, grave et poignant… mais je suis restée sur ma faim dans les dernières pages.

Quoi qu'il en soit, le livre est très bien écrit et se lit d'une traite grâce au style fluide, efficace et oral du monologue de Rosamond. J'y ai trouvé de beaux moments mais tout comme Luocine "J'ai beaucoup hésité à mettre quatre étoiles ou seulement trois." 





Voici le "Bailero", ce morceau des "Chants d'Auvergne" devenu "un symbole" ou "plutôt un fétiche… oui, un fétiche sacré" pour Rosamond, qu'elle veut faire entendre à Imogen lorsqu'elle aura fini de décrire les photos et qui va l' accompagner jusqu'à son dernier souffle…



"Il y avait un air particulier, l'un des plus célèbres – "Bailero", ça s'appelle, une chanson d'amour magnifique, très lente, et très triste : ça commence par une attaque nette des bois, tandis que les violons jouent de longs accords merveilleux et chatoyants, et soudain la voix de la soprano surgit de façon tellement inattendue, tellement dramatique, et elle chante cette mélodie extraordinairement mélancolique… Oh, ça ne sert à rien, bien sûr de décrire la musique avec des mots, le mieux serait peut-être tout simplement que je te fasse entendre le morceau quand j'aurai fini de décrire la photo, pour que tu puisses l'écouter directement."
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