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EAN : 9782070178391
448 pages
Gallimard (03/10/2016)
3.66/5   373 notes
Résumé :
Rachel et son amie Alison, dix ans, sont très intriguées par la maison du 11, Needless Alley, et par sa propriétaire qu'elles surnomment la Folle à l'Oiseau. D'autant plus lorsqu'elles aperçoivent une étrange silhouette à travers la fenêtre de la cave. Val Doubleday, la mère d'Alison, s'obstine quant à elle à vouloir percer dans la chanson, après un unique succès oublié de tous. En attendant, elle travaille - de moins en moins, restrictions budgétaires obligent - da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'ai pas lu Testament à l'anglaise du même auteur mais ce n'est pas grave car je vais vous dire pourquoi : j'ai eu l'immense chance de rencontrer Jonathan Coe il y a peu de temps et après l'avoir entendu discourir et échangé quelques mots en anglais et français avec lui afin de me faire dédicacer deux de ses livres (celui-ci d'ailleurs n'en fait pas partie), j'ai eu une révélation et envie de découvrir tout ce qu'il a écrit tant le personnage (enfin personne) m'a plu et tant j'ai savouré cette rencontre hors du temps.

Ici, nous découvrons deux jeunes filles, Rachel et Alison, âgées d'une dizaine d'années, amies jusqu'au bout des ongles mais que la vie va être amené à séparer et ce, sur un énorme malentendu dû à une incompréhension sur un échange via un réseau social. Toutes deux n'ont pas eu une enfance facile mais s'en sont plutôt bien sorties, chacune de leur côté, dans la vie. Bien que l'une d'entre elle soit noire et ait été amputée d'une jambe (je ne vous dit pas de laquelle il s'agit), on l'accusera bien sûr de profiter du système mais n'empêche qu'elle a toujours eu une imagination débordante et surtout, beaucoup de talent et de créativité. L'autre sera plus terre-à-terre, enseignant dans des familles extrêmement riches (une en particulier que je crois que nous retrouvons, enfin les ancêtres de cette dernière, dans le fameux ouvrage qu'il faudra absolument que je lise "Testament à l'anglaise").

Un roman à intrigue, vous l'aurez compris, même si je n'en ai as parlé tant cela me semble évident, autour du chiffre 11, sur la différence des classes sociales en Angleterre (et de manière plus générale un peu partout dans le monde), sur d'étranges disparitions non élucidées...bref sur la vie quoi ! A découvrir et à faire découvrir et merci à vous, chez Jonathan Coe d'exister et encore ravie (même si vous ne lirez jamais ces lignes) de vous avoir rencontrée !
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L'auteur de Testament à l'Anglaise signe là un bel opus, avec des personnages imposants, hauts en couleurs, qui ornementent la trame narrative de leurs richesses personnelles.
Le récit est contemporain et couvre une période relativement courte de la vie de deux amies, Rachel et Alison. Enfants , elles ont partagés des frissons de plaisir en construisant des fables destinées à se faire peur : il suffit d'une maison -volière, habitée par une femme originale pour que l'imagination des enfants prenne le pouvoir sur l'observation.

Le temps passe et les jeunes filles se perdent de vue. concours de circonstances ou aléas de la vie.Le focus s'élargit sur l'entourage et les mésaventures de Val, la mère d'Alison vont alimenter la narration. Cette ancienne chanteuse (elle a eu une courte période de gloire) rejoint une équipe engagée dans une émission de télé-réalité. Même lorsqu'on ne se fait aucune illusion sur la construction de ces parodies de la réalité, destinées à un public de gogos, cela fait froid dans le dos.

A la fin de ces études littéraires, Rachel trouve un emploi de répétitrice dans la famille Winshaw (voilà le lien avec Testament à l'anglaise), une famille pour laquelle on hésite entre la perversion (par l'argent), la bêtise, ou la pathologie psychiatrique. La jeune femme est d'autant plus déstabilisée que des phénomènes étranges se produisent.

Le titre se justifie par les allusions itératives au chiffre 11, qui permet sans le nommer de faire un état des lieux de l'Angleterre , gérée depuis Downing Street. Culture privée de financements , presse à scandale, accès aux études supérieures, évasion fiscale, c'est une peinture au vitriol que nous propose Jonathan Coe. Sans oublier les effets secondaires de la technologie.

Une remarque pour la traductrice ou pour le chef de fabrication : ce sont les bernacles et non les bernaches (qui sont des oies migratrices) qui s'attachent aux rochers.


Tous ces sujets denses, graves sont abordés avec l'humour bien anglais de l'auteur, qui flirte même cette fois avec le fantastique, pour produire un récit extrêmement plaisant à lire, avec à la fin, l'envie de se plonger dans les aventures des Winshaw.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Réjouissant, virtuose, je l'ai dévoré, cet onzième livre de Jonathan Coe !

Onze, dénominateur commun à ces histoires toutes passionnantes, semblant indépendantes mais s'imbriquant subtilement les unes dans les autres, autour de Rachel et Alison, deux fillettes de dix ans présentées au début du livre.En vacances dans la campagne anglaise, elles sont attirées par celle qu'elles surnomment " La folle aux oiseaux" , leur imagination d'enfant s'envole... La nôtre aussi, au fil du chiffre onze, au fil de ces pages foisonnantes, d'une narration merveilleusement construite.

L'auteur, à travers un patchwork de personnages hauts en couleur, dresse , comme il l'a déjà fait dans ses autres oeuvres, un portrait au vitriol des années 2010 en Angleterre: évasion fiscale , marchandisation de tout, télé-réalité et ses coulisses ahurissantes , paupérisation des classes moyennes.

Mais il le fait avec une bonne dose d'humour noir, de tendresse pour ses personnages, et va même jusqu'à flirter avec le fantastique, dans un délire arachnéen délicieux...

Vraiment un très bon cru, dont je me suis délectée!
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Une couverture énigmatique et attirante, tel est le premier atout du dernier opus de Jonathan Coe.

Qu'y a-t-il de commun entre un rapace en plein vol, la bouille sympa d'un garçonnet surgissant d'un centre de table, un bus londonien ou « le testament à l'anglaise », célèbre roman de l'auteur ?
Nous le découvrons petit à petit au fil de ce roman puzzle que j'ai trouvé particulièrement bien construit et original.

Dans une première partie, l'auteur nous présente deux fillettes Rachel et Allison qui passent quelques jours chez les grands-parents de cette dernière. Elles font par hasard la connaissance d'une femme mystérieuse qu'elles surnomment « La folle à l'oiseau ».

Les autres chapitres semblent à première vue être des histoires différentes.
Mais le talent de l'auteur nous fait découvrir à petite dose qu'elles sont toutes imbriquées les unes dans les autres avec pour fil conducteur le « Numéro 11 ».

Numéro d'une maison, numéro d'un autobus, ou demeure du premier ministre britannique ou peut-être tout simplement numéro fétiche de l'auteur, ce « 11 » nous poursuit tout au long de cette lecture.

J'ai aimé me perdre dans ce labyrinthe, pour subitement retrouver ce fameux « numéro 11 » au fil de ces histoires qui s'enchâssent avec maestria comme les tesselles d'une mosaïque.

Jonathan Coe est probablement l'auteur britannique contemporain que je préfère, j'ai lu beaucoup de ces livres, mais toujours pas ce fameux « testament à l'anglaise ». Je vais y remédier au plus tôt.
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Une mystérieuse "folle à l'oiseau" habitant une maison au numéro 11 , rue superflue (traduction de l'anglais Needless) dans le village des grands-parents de Rachel, intrigue son amie Alison à l'imagination fertile...L'annonce de la mort suspecte à la télé d'un inspecteur de l'ONU en Irak se mêlant chez les fillettes à la découverte d'un étrange cadavre...Et la carte d'un jeu représentant une horrible araignée.

Quelques années plus tard, une bibliothécaire, la mère d'Alison, est réduite à se réchauffer dans le bus de la ligne 11, car la bibliothèque de quartier n'est plus une priorité en période de crise...Ayant toujours rêvé de percer dans la chanson, elle accepte de se soumettre à une émission de téléréalité dont elle ressort traumatisée après avoir été forcée à manger des insectes vivants en direct...

La remise d'un prix prestigieux, le Winshaw, dans la bibliothèque luxueuse de Birmingham, est l'occasion d'une curieuse nouveauté : des menus vivants, à savoir des têtes humaines au centre des tables, guidant les convives dans le choix des mets. Mais il se trouve que celui de la table numéro 11 est suspecté d'avoir assassiné deux humoristes qui s'étaient moqué de la fille d'un célèbre et richissime journaliste conservateur...Joséphine Winshaw-Eaves, elle même, dont la médiocrité n'a pour égal que la hargne et qui enverra notre pauvre Alison en prison. Alison, pauvre, noire et unijambiste, accusée d'avoir escroqué de quelques livres les services sociaux.

Et Rachel ? Brillante étudiante, son diplôme d'Oxford sous le bras, elle est embauchée pour l'aide aux devoirs des enfants d'une famille de millionnaires...les Gunn. Installée dans une maison d'un quartier huppé mais désert de Londres - la plupart des maisons étant des placements financiers - elle découvre le monde de la démesure. Et un étrange chantier : la vaste demeure où le personnel de maison est soigneusement mis à part, où les promeneuses de chiens gagnent plus que les cadres des banques, doit être agrandie en creusant des étages souterrains : 11 exactement. Mais des disparitions sont signalées, les ouvriers du chantier inquiets, une horrible créature remonte des profondeurs...Vengeance venue du monde des ténèbres ?

Dans ce roman foisonnant, Jonathan Coe nous dépeint avec un humour féroce l'aberrante réalité de notre monde contemporain, l'effroyable inversement des valeurs, la banalisation d'une violence née de l'abandon de toute morale et de toute culture, où la valeur marchande est devenue l'unique critère d'évaluation de toute activité humaine. Un régal ! Que je ne peux que vous conseiller en cette pluvieuse journée du 11 janvier !
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critiques presse (2)
Lexpress
24 octobre 2016
Quintessence de son génie narratif, Numéro 11 est plein comme un oeuf, constamment étonnant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
05 octobre 2016
Les travers de l'Angleterre post-Blair sous la plume acerbe de l'auteur de Testament à l'anglaise. Un récit qui mêle brillamment satire et méditation.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
"Vous...vous travaillez pour elle, hein?
- Oui
_ Est -ce qu'elle est..." Il déglutit. "...complètement folle, d'après vous?"
C'était la dernière question à laquelle Rachel s'attendait. "Lady Gunn, vous voulez dire?
- Oui
- Qu'est ce qui vous fait penser une chose pareille?
Il aperçut enfin le mug, le prit, but une longue gorgée pour goûter, puis une plus longue.
"J'ai travaillé sur plus de cinquante conversions de sous-sol. Plus de cinquante. Dans tout Londres. Mais personne ne m'a jamais demandé...quoi que ce soit de ce genre. Est ce que vous savez..." Il la regarda en face, avec une urgence dans la voix. " Est-ce que vous savez à quelle profondeur nous descendons?
- Je n'en ai aucune idée, mais c'est vrai que le trou est impressionnant quand même.
- Impressionant quand même? Impressionnant quand même? Elle veut qu'on descende jusqu'à cinquante mètres. Plus profond que la plupart des stations de métro.
(...)
Cinquante mètres, c'est l'équivalent de combien d'étages?
- Tout dépend de la hauteur des étages, bien entendu. Et elle ne cesse de changer d'avis sur cette question aussi. Mais pour l'instant, nous en sommes à onze.
- Onze? Qu'est ce qu'elle peut bien vouloir en faire?
- Ca aussi, ça change tout le temps. Elle vient de me redonner une série de nouvelles instructions. Il y a dix minutes. Tenez, regardez. Il serait bon que vous compreniez avec qui nous travaillons."
(...)
"Voilà le niveau moins un, dit-il. C'est là qu'ils garent leurs voitures, comme vous savez. Et là, c'est le niveau moins deux, qui sera la salle de jeux des enfants, avec une allée de bowling homologuée. Au- dessous, la salle de projection. Puis le gymnase. Et ensuite, nous avons la "pièce de résistance", la piscine. Qui occupera trois étages.
- Trois étages? Pourquoi?
- Parce qu'elle veut un plongeoir. Un grand. Et des palmiers. Des palmiers!"
Il éclata d'une rire à la limite de l'hystérie. "Il va falloir qu'on fasse rentrer des palmiers!" Bientôt, il tremblait de nouveau.(...)
"Là, nous en sommes au moins huit. C'est la cave à vin, avec thermostat, bien entendu. Le neuf, c'est le coffre-fort. Sécurisé. L'ascenseur commun ne s'y arrêtera pas, on y accédera par un ascenseur spécial. Au niveau moins dix, eh bien, petits veinards, c'est là que vous allez habiter. Appartements du personnel.
- Vous voulez dire qu'on n'habitera plus la maison?
- Non, pas dans la partie supérieure. Vous pourrez dire adieu à la lumière naturelle quand les travaux seront achevés.
- Soit, dit Rachel. Et celui- là?" Elle montrait le niveau le plus bas du schéma. "Au moins onze, qu'est ce qui est prévu?
- Au onze?" Il se mit à rire. "C'est celui dont elle m'a parlé ce matin. C'est nouveau, ça vient de sortir, le onze.
-Alors? Qu'est ce qu'il y aura?
-Rien. Elle ne voit pas ce qu'elle pourrait vouloir y mettre."
Rachel fronça les sourcils. "Mais pourquoi le creusez-vous, alors? Pourquoi le veut-elle?
- Elle le veut parce peut l'avoir. Parce qu'elle en a les moyens. Et puis parce que, je ne sais pas, parce que personne n'a onze niveaux de sous-sol. Ou bien parce qu'elle a entendu dire que quelqu'un en a dix, alors elle en veut un de mieux. Qui sait? Elle est folle, ces gens sont des furieux." Il jeta un dernier regard au dessin, et désigna de nouveau le niveau moins onze d'un doigt tremblotant. "La preuve".
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Pourquoi faisait-il si froid chez elle ? Parce qu'elle n'avait plus les moyens d'allumer les radiateurs toute la journée. Et même lorsqu'ils fonctionnaient, elle ne les mettait jamais sur 5, comme autrefois à l'arrivée de l'hiver. A présent, elle les mettait sur 2 au maximum.
Pourquoi ? Parce que la bibliothèque n'avait plus les moyens de lui verser un salaire décent. Parce que le gouvernement avait drastiquement réduit le budget des bibliothèques. Parce que, apparemment, on vivait une ère d'"austérité".
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"Le médecin consulta quelques notes sur son bureau
_Le cétuximab est censé donner un IRT de 121 367 livres par AVQS gagnée.
_Vous pourriez me traduire ça en bon anglais, s'il vous plaît ? demanda Rachel après un silence abasourdi.
_IRT : indice de rentabilité d'une thérapie, AVQS :par année de vie à qualité satisfaisante. Notre système de sécurité sociale doit être très vigilant sur ses coûts. Pour le dire sans ambages, les années d'une vie humaine ne sont pas toutes estimées à la même valeur. La qualité de vie entre en ligne de compte. Or, malheureusement, quel que soit le traitement choisi, la qualité de vie de votre grand-père ne pourra être que médiocre."
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"Comme beaucoup de gens, Roger était convaincu - à son corps défendant peut-être - que la vie était plus belle, plus facile, plus simple autrefois. Quand il était petit. Ce n'était pas seulement une fixation sur l'enfance, ça allait au-delà. C'était lié à l'état du pays - tel qu'il se le figurait en tout cas - dans les années soixante et soixante-dix."
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Nicholas s’affala sur le banc. Rachel, qui n’avait que six ans, soit huit de moins que lui, ne le rejoignit pas ; elle avait hâte de courir vers la tour noire, de la voir de plus près. Pendant que son frère récupérait, elle partit comme une flèche et, une fois franchi le bourbier laissé par le passage des vaches, elle parvint tout contre l’édifice, paumes sur la brique noire brillante. Là, elle leva les yeux sans pouvoir appréhender la dimension ni l’échelle de la tour, arc-boutée dans sa perfection lumineuse contre un ciel menaçant que deux corneilles au cri rauque égratignaient en décrivant des cercles, indéfiniment.
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Grand entretien avec Jonathan Coe. Modéré par Camille Thomine.
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