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EAN : 9782738405845
250 pages
Editions L'Harmattan (03/05/2000)
3.88/5   4 notes
Résumé :

Un de ses amis, journaliste, a écrit au sujet d'André Cognat : " Ce jeune homme de vingt-cinq ans préfère à l'âge atomique l'âge de la pierre. C'est un raisonnement qui lui tient à coeur. " Un tel raisonnement, en tout cas, l'a conduit à quitter la France pour s'installer en Guyane, dans la tribu des Indiens Wayana. Pendant deux ans, il va s'efforcer de vivre exactement comme les Indiens, adoptant toutes leurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Davantage qu'un travail d'ethnographe, ce livre est plutôt un intéressant récit de voyage, de rencontre. L'auteur multiplie avec délectation les récits des remontées de rapides ou sauts, les diverses expéditions, donnant goût pour ces excursions amazoniennes. Les descriptions des rites, des danses ou des pratiques sont bien sûr très présentes, et très intéressantes, faites avec une prudence tout à fait anthropologique, mais ne sont pas développées scientifiquement. On trouve peu d'analyse, et c'est peut-être volontairement, par pudeur et respect, qu'André Cognat devenu Antecume, se refuse à classer, à ranger, comparer ses frères, bien qu'il ne se refuse en rien de porter un jugement personnel, quoique sans jamais ni méchanceté ni mépris, sur une pratique, croyance, ou un comportement. C'est avec un certain ton d'autodérision que l'auteur acquiert un peu de finesse tant dans l'écriture que dans l'observation.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Cruelle partie de chasse, p. 115 :
Les fusils sont aussitôt chargés et nous partons à trois, laissant aux femmes le soin de surveiller les canots, tout en papotant. Nous nous enfonçons dans la végétation épaisse de bordure de la rivière, pour entrer bientôt dans un sous bois assez clair. Asahoukili nous dirige avec un sens extraordinaire de l’orientation, car les cris des atèles ont cessé depuis longtemps de nous indiquer la direction.
Nous ne tardons pas cependant à apercevoir des masses sombres sautant de branche en branche. Profitant de l’arrêt d’un singe-araignée qui nous regarde avec curiosité, Malavate vise le visage imberbe qui se détache de l’ensemble noirâtre de poils. Atteint en pleine face, l’alimi est brusquement lancé dans le vide dans un fracassement de branches froissées.
Pourtant le singe n’est pas mort. Des gémissements atroces, rauques, sortent de ce corps dont le poitrail se soulève à un rythme accéléré, laissant échapper à chaque souffle un mince filet de sang qui suinte le long des lèvres. Un petit alimi, les yeux remplis de terreur, gémit atrocement en étreignant le corps de sa mère, ce qui ajoute une note affreuse à ce pitoyable spectacle.
Sans se soucier de cette agonie, le tireur incise à l’aine pour savoir si la femelle est grasse…
Me détournant de cette pénible vision, je m’élance dans la direction de mon ami Asahoukili qui poursuit une seconde femelle. Je ne tarde pas à le rejoindre et découvre un atèle qui m’offre sa large poitrine, sans se soucier du danger ; comme un défi à la mort…
L’écho de mon fusil trouble la sérénité de la forêt, surprend le singe noir qui s’affaisse brusquement sur la branche. Blessé à mort, il n’en continue pas moins à se traîner, risquant la chute à chacun de ses mouvements incertains. Pour se protéger il se cache dans un bouquet de feuilles, mais ses forces l’abandonnant, il tombe vertigineusement jusqu’au sol où il s’écrase dans un bruit sourd.
Le temps de l’approcher et il rampe encore sur le sol, réussissant même dans sa volonté de vivre à grimper maladroitement à un petit arbuste, tournant sans cesse la tête comme pour surveiller l’approche de son ennemi.
Asahoukili, en riant, le tire par la queue, tandis qu’avec ses dernières forces l’atèle remonte de quelques centimètres. L’Indien met fin à son agonie en l’assommant avec un bâton.
Nous ne tardons pas à rejoindre les canots, et nous déposons les singes au fond de notre embarcation.
Notre progression ne sera plus troublée que par les pleurs du bébé singe. Ces pleurs qui me font revivre cette chasse cruelle, et dont je cherche à me consoler en me répétant que nous avons tué pour vivre.
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