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Critique de Loesha


Le titre et la dénomination de "tribu" est assez justifiée : on est presque devant une analyse sociologique de communautés, que l'auteur décortique, un peu comme un chasseur d'image ou un journaliste d'investigation... mais avec dans le style du langage parlé.
On découvre les habitudes des ces quelques échantillons de la population de grandes ville américaines, la Nouvelle-Orléans et New-York, leurs double vie lorsque la nuit arrive, et que le masque de la journée tombe.
La première nouvelle, La Nouvelle-Orléans : la ville frappée par la Maladie se passe donc à la Nouvelle-Orléans, atteinte par "la Maladie", une sorte de malédiction. Laissée pour compte du progrès, la ville est empêtrée : les sportifs de tout type ne gagnent jamais rien dans cette ville, que ce soit au football américain ou en boxe, ou bien d'autres sports. Portraits de supporters, parieurs, fans, qui même s'ils se voient perdre continue à soutenir leurs joueurs, imperturbables... On voit une mise en opposition des richesses véhiculées par les paris autour du sport et la pauvreté de la ville, incarnée par Tombstone Louis qui vit dans un cimetière.
Seconde nouvelle, 24 heures sur la 42e est beaucoup mieux selon moi. Elle me fait penser à Las Vegas Parano (paru en 1972), mais dans le quartier glauque de NY, la 42e, spécialisée dans les 70's dans les cinémas pornos et sex-shop. Sexe, drogue, bar louches, snacks à hot-dogs... une vision réaliste et un brin déjanté de l'Amérique et de son fameux rêve, où tout se consomme, où tout se regarde avec distance, comme dans un peep-show... le narrateur a fait le pari de pouvoir "survivre" 24h dans ce lieu de perdition, et fera tout pour y arriver ! Ce qui lui permettra de rencontrer la faune de jour et celle de la nuit, paumé comme il est au milieu de cet univers.
La troisième nouvelle, La dernière course, nous emmène dans le monde des courses de dragster dans les rues de NY, où on suit Oeil de Faucon, petit génie de l'automobile, passionné de voitures et de vitesse, osciller pendant quelques années entre le firmament et l'ennui... sans jamais baisser les bras. Une image des années 70 assombries par les crises pétrolières, la récession... après les folles années 60 où la voiture était reine.
La dernière nouvelle est celle qui fait l'intérêt du recueil, du moins celle qui est mise en avant par l'éditeur : La fièvre du samedi soir, dont les grandes lignes serviront au film éponyme. Vincent a 18 ans et passe ses semaines à travailler comme vendeur de peinture dans une boutique New-Yorkaise. Quand vient le samedi, il change de visage, et va danser avec sa bande, les "Faces" dans les discothèques branchées de la ville. Entre violence, sexe, mode, danse... On voit apparaître la superficialité d'une génération d'ados, teint par l'amour du beau et du bon au travers la danse.
Quatre histoires, et quatre manière de revisiter le rêve américain : le sport, le sexe, les voitures et la danse en somme... Mais ce n'est pas si simple que cela, chaque facette est diluée par différents sentiments : la passion, la haine, la peur, l'indifférence, le plaisir... le tout incarné par de petites communautés, qui finalement comme un puzzle construisent notre vision de l'Amérique.
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