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Critique de Nastie92


En 2011, après la mort du dictateur Mouammar Kadhafi, Annick Cojean enquête sur le rôle des femmes dans la révolution libyenne. Elle commence à pressentir qu'elles ont été plus que d'autres les victimes du régime. Mais elle n'arrive pas à obtenir de témoignage (pas plus que la Cour pénale internationale qui enquête également), seulement quelques bribes, quelques rumeurs. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Soraya.

À quinze ans Soraya a été repérée par Kadhafi, puis enlevée pour aller grossir les rangs du harem du dictateur. Elle se retrouve alors séquestrée dans le sous-sol sordide d'une des résidence du "guide".
Soraya, comme de nombreuses autres jeunes femmes, voire jeunes filles, se trouve à la merci du "colonel", sommée de se rendre illico dans sa chambre dès que l'envie lui prend. Elle va y subir les pires horreurs, les pires humiliations. Violée, battue, droguée, elle n'est qu'un bout de viande entre les griffes du monstre.
Sa famille est impuissante à la sortir de là :
"Porter plainte ? Auprès de qui ? Pourquoi ? Soraya était partie dans une voiture du protocole, encadrée par des gardes du corps attachés au Guide. Toute protestation était impensable. Qui songerait, en enfer, à porter plainte contre le diable ?"

Le livre est divisé en deux parties : le témoignage de Soraya, puis " l'enquête ". Dans cette seconde partie, on apprend que Kadhafi avait mis en place un système bien organisé. Des rabatteurs cherchaient sans arrêt de nouvelles proies, car le dictateur était avide de chair fraîche sans cesse renouvelée.
Certains passages du livre m'ont littéralement donné envie de vomir. Kadhafi était un grand malade, fou, pervers, drogué et avide de pouvoir sur le monde entier, sur les femmes en particulier. Ses gardes du corps, ses amazones comme on s'amusait à les appeler, faisaient sourire partout : elles n'étaient en réalité que ses esclaves sexuelles.
Dire qu'il a été reçu avec tous les honneurs à l'ONU et qu'il s'est pavané dans presque tous les grands pays de notre planète...
La Lybie est le pays africain qui contient les plus grandes réserves de pétrole : jusqu'où est-on prêt à s'abaisser, et devant qui, pour un peu d'or noir ?

Merci à Annick Cojean de nous ouvrir les yeux sur ces horreurs, sans toutefois tomber dans le voyeurisme. Son livre est une lecture difficile, mais c'est un mal nécessaire.
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