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EAN : 9782226159281
635 pages
Albin Michel (22/08/2007)
3.63/5   222 notes
Résumé :
" Il est un trait qui nous distingue, nous les Wickford, du commun des mortels : nous ne savons pas nous soustraire au destin. "

1723. Gotham. Orphelinat de la Sainte-Charité. Mary Wickford, jeune orpheline à la beauté flamboyante, quitte le couvent et les sœurs qui l'ont recueillie dix-sept ans plus tôt.

En route vers l'est, la jeune fille s'arrête dans le vieux village d'Old Haven où règne une atmosphère lourde de secrets. Sans jama... >Voir plus
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3,63

sur 222 notes
Ce roman jeunesse m'a fait de l'oeil par sa couverture mais également par sa quatrième de couverture.

Mary jeune femme sortant de l'orphelinat, se trouve irrémédiablement attirée par le village d'Old Haven. Elle y découvrira son histoire , celle de ses aïeules mais également sa destiné.

Si la première partie du roman m'a particulièrement plu. J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à lâcher les quelques 300 premières pages. L'écriture de l'auteur est très agréable et fluide avec quelques référence à d'autres oeuvres ou auteur qui me plaisent particulièrement , en général. J'ai même pensé à un moment que Mary me faisait penser à Jane Eyre (dans un autre contexte bien évidemment).

Par contre la seconde partie m'a plutôt ennuyée, j'ai trouvé cela très long et je me suis bien moins intéressée à l'histoire et aux personnages. D'ailleurs, seul le personnage de Mary est très travaillé. Les autres sont plus superficiels et c'est dommage. Ce côté roman jeunesse m'a un peu dérangé, alors que certaines parties étaient fortement adultes.

Je ressors donc mitigée par ma lecture qui était pourtant bien partie.
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Je suis contente d’avoir pris le temps de relire ce roman. J’en avais gardé un mauvais souvenir parce qu’il n’y avait pas beaucoup d’action, mais cette fois-ci, je me suis surprise à apprécier la beauté de la langue, la mise en place des événements, et j’ai compris la nécessité d’aller lentement pour peindre le tableau de cette histoire.

Le cadre dans lequel se déroule le bouquin est atypique : nous sommes en 1723, dans un monde qui ressemblerait au nôtre s’il n’était pas si axé sur les machines à vapeur, si l’Amérique n’était pas un empire, si elle n’était pas déchirée entre deux tendances religieuses, si les chats n’avaient pas disparu au début du siècle (quelle tragédie !), si les inventions volantes de de Vinci n’étaient pas appliquées au quotidien (et en particulier pour la chasse aux dragons) et si les sorcières n'existaient pas !
Sans surprise, je vous annonce que Mary Campbell est quelqu'un de particulier. Sortant tout juste du couvent où elle a grandi, cette jeune fille, en découvrant le monde, va se découvrir elle-même et réaliser qu’elle en sait très peu sur son identité. Elle semble être au cœur d’un complot d’une envergure monumentale – mais comment une jeune innocente comme elle peut-elle être le centre d’une intrigue impliquant le gouvernement et Dieu lui-même ?
C’est la réponse à laquelle va répondre La Malédiction d’Old Haven…

En bref, c’est un décor bien sympa, mystérieux et surprenant, qui mêle l’univers steam punk et les créatures surnaturelles dans un ensemble assez harmonieux. Mon seul bémol est le nom de la capitale de l’Amérique : Gotham. Gotham comme Gotham City ? Franchement, pourquoi ne pas avoir opté pour une ville réelle, ça me fait penser à Batman à chaque fois !
L’histoire, elle, avance lentement, mais sûrement. Il y a bien quelques temps morts, mais je ne me suis jamais vraiment ennuyée pendant cette lecture : il y a toujours une révélation qui vient à point. On en apprend plus sur la « magie », sur le passé d’Old Haven, l’Obscur, les grands-parents de Mary…

Mais malheureusement, je n’ai éprouvé aucune affection pour les personnages – en particulier l’héroïne.
Pour commencer, je trouve étrange que l’auteur ne lui ait donné que dix-sept ans. Elle se comporte comme quelqu'un de très mûr et affirmé (quand elle arrive à Old Haven, elle réclame à avoir le droit de construire sa propre maison en un endroit inhabituel et contre l’avis du pasteur), et elle a eu le temps d’enseigner pendant trois ans au couvent où elle a grandi. Ça veut dire qu’elle a commencé à faire cours à 14 ans ? Parfaitement improbable ! L’image mentale que j’ai d’elle est celle d’une fille de 20 ou 21 ans – au moins !
D’autant plus qu’elle se comporte comme une garce envers Caleb et Usher ! Je l’ai trouvée exagérément agressive envers l’un et particulièrement injuste envers l’autre. Elle n’en fait qu’à sa tête – c’est pareil avec Philip, elle lui donne des ordres et le congédie d’une manière brutale : « Je reste ici. ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est une femme qui sait ce qu’elle veut
Par ailleurs, sortant du couvent, ne serait-elle pas supposée être une jeune demoiselle naïve et manipulable – et prude ? C’est peut-être un simple préjugé de ma part, mais je trouve que c’est une sacrée contradiction avec le caractère que lui dépeint Fabrice Colin.
Pour finir, l’auteur a fait le choix d’une narration à la première personne (la plupart du temps). Nous sommes donc supposés, nous lecteurs, entrer dans la tête de Mary afin de ressentir ses émotions. Or, c’est une plume bien neutre que j’ai trouvé là. Beaucoup de ressentis passent à la trappe… Il manque quelque chose.
Mais l’avantage, c’est que notre héroïne ne perd pas beaucoup de temps à se lamenter sur son sort…

J’ai beaucoup plus aimé le personnage de l’Empereur, plein de contradictions : il est religieux fanatique, obsédé par le bon et le bien, et pourtant, au nom de cette bonté et de son Dieu, il massacre des familles entières sans aucun remords. Il chasse les sorcières et les impurs, mais c’est pourtant d’une sorcière dont il a besoin pour atteindre son objectif final !
C’est en même temps quelqu'un de très mystérieux : on ne voit jamais son visage, on ne sait pas comment il est monté sur le trône, il semble avoir un lien particulier avec le pasteur Caleb (mais comment deux hommes n’appartenant pas à la même religion et n’ayant pas du tout le même statut social peuvent-ils avoir un lien ?), et on ne sait pas comment il a obtenu ses pouvoirs.

En bref, je revois à la hausse la note que j’avais attribuée à ce livre – mais pas trop quand même. L’écriture est belle, l’histoire est bien ficelée et le décor assez original ; mais vraiment, Mary n’est pas ma tasse de thé.

Un dernier petit mot sur la couverture, que je trouve très belle : maintenant que j’y réfléchis, je trouve qu’elle reflète bien l’ambiance du roman. Il y a un côté immobile et contemplatif dans l’écriture de Fabrice Colin, et la magie se fait discrète, à l’image de ces fleurs qui poussent sur le tronc de l’arbre (enfin, au début surtout, après cela devient beaucoup plus explicite). Le personnage de Mary, au centre de l’image, est mystérieux : il semble nous défier du regard tandis qu’il fait acte de sorcellerie. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de mystères qui planent autour de cette jeune fille.
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La malédiction d'Old Haven, sous ce titre bien énigmatique se cache une histoire pleine de mystère et riche en rebondissements. J'ai bien apprécié ce roman, même si ce n'est pas non plus un véritable coup de coeur. Je le place tout de même un cran au dessus de Winterheim en raison de son intrigue complexe et des paysages foisonnants dans lequel il nous transporte.

Dans ce roman, se mêlent plusieurs univers, qui forment un monde unique largement fantastique, avec de la magie, du chamanisme, de la piraterie, et un brin de steam punk. L'auteur sème tout au long de son récit de nombreuses références empruntées au fameux HP Lovecraft, comme la ville d'Arkham, le Necronomicon ou le non moins célèbre Cthulhu.

Comme à son habitude, Fabrice Colin nous offre des descriptions riches en détails, avec un vocabulaire très soigné. Je ne trouve pas que ces descriptions soient superflues, bien au contraire, elles permettent de s'immerger au coeur même de l'action. L'intrigue est bien ficelée, même si elle repose sur une base assez classique. C'est l'histoire d'une jeune femme qui entreprend un voyage initiatique au cours duquel elle aura des révélations sur son passé, et sur sa propre personnalité. Mary Wickford, c'est ainsi que s'appelle notre héroïne, commence son périple à la sortie de l'orphelinat où elle vivait depuis son plus jeune âge. Sur sa route, elle fera de nombreuses rencontres, plus ou moins agréables, mais devra surtout fuir l'Inquisition qui la recherche ardemment. Comment cette jeune orpheline peut-elle intéresser à ce point Trevor Angst, le sanguinaire leadeur de l'inquisition ? Pourquoi l'Empereur que l'on nomme aussi l'Obscur a t-il besoin d'elle ? Et bien, c'est ce que nous apprendrons au fil des chapitres.

A la sortie de l'orphelinat, Mary ne sait presque rien de son passé, et nous allons découvrir en même temps qu'elle, des choses surprenantes sur ses origines. le fait de partir sur un pied d'égalité avec la protagoniste a l'avantage de pouvoir attiser la curiosité et l'empathie du lecteur.
Dans un premier temps, c'est une intuition inexpliquée qui incite Mary à demeurer à Old Haven, une bourgade de bord de mer. C'est au service du pasteur Caleb, qu'elle commence à vivre des moments étranges et à se poser des questions, à la fois sur son hôte, mais également sur elle-même. Puis, les choses s'enchaînent à une vitesse folle. Alors que des questions trouvent des semblant de réponse, Mary est contrainte de quitter Old Haven précipitamment. Les évènements se bousculent, les personnages se relaient au côté de la jeune femme, tantôt pour la protéger, tantôt pour lui faire d'incroyables révélations. Son destin est étroitement lié à celui de sa grand-mère et de sa mère, deux femmes, deux sorcières, aux vies si paradoxalement différentes. En même temps qu'elle prend conscience de son importance dans cette intrigue, Mary apprend quelle est sa destinée et la quête qui lui incombe.

Ce récit est donc riche en péripéties, et si quelques fois, le rythme est intense et effréné, à tel point qu'il est difficile de replacer les évènements chronologiquement, il souffre malgré tout de beaucoup trop de longueurs. Ainsi, l'apprentissage de Mary à Red Cove, où elle apprend à naviguer dans ses rêves est à mon sens, ennuyeux et interminable. Heureusement que les révélations d'Iron Moses redonnent un peu d'impulsion à l'intrigue.

La narration est découpée en trois parties, et je place les deux premières (La novice / La fugitive) largement au dessus de la troisième (La sorcière). En effet, à partir du moment où Mary fuit les Domilites, j'ai moins apprécié la tournure que prenait le récit. La halte dans l'inquiétante Auberge des Trois lanternes, l'ambiance mystérieuse d'Old Haven ainsi que la petite excursion angoissante à l'asile de Salem sont des éléments beaucoup trop écourtés et que j'aurais aimé retrouver par la suite. Les personnages mis en scène par Fabrice Colin sont vraiment bien trouvés. Mention spéciale à Jack O'Grady, qui n'est autre que le très célèbre Jack O'lantern. Thomas Goodwill, Lazarus Prime, Constance, Iron Moses, Nickitti, et Usher sont tous énigmatiques et intéressants à leur façon. Finalement, Mary reste assez banale dans son genre. Elle est moins remarquable que prévu, et se révèle assez égoïste. J'ai clairement détesté sa façon d'agir avec Usher...

Malgré un récit dense, je reste malgré tout, sur une impression de fin un peu bâclée. Peut-être que c'est intentionnel de la part de l'auteur, qui souhaite ainsi nous donner envie de lire le Maître des dragons (l'histoire vue par Thomas Goodwill) mais je suis déçue du dénouement un peu brutal.

Tout l'intérêt de ce récit n'est donc pas la magie, mais bel et bien, la découverte du passé de Mary et ses origines. le premier tiers du roman, pendant lequel elle découvre le journal de Lisbeth Wickford est réellement passionnant. Telle Mary qui se plonge avec curiosité dans le passé de son aïeule, j'avais hâte de retrouver ma lecture et d'en savoir toujours plus. Hélas, mon intérêt et mon attention se sont vite dissipés.

La malédiction d'Old Haven réunit à lui seul tous les aspects de la Fantasy. En ce sens, on peut donc dire que c'est un roman complet, susceptible de plaire à bon nombre de gens. Je ne peux pas dire qu'il m'ait marquée et qu'il restera inoubliable mais je le conseille aux lecteurs désireux de découvrir la fabuleuse plume de Fabrice Colin.
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Il n'est pas simple pour moi d'expliquer pourquoi je n'ai pas accroché avec ce roman ... J'ai beaucoup aimé l'idée de départ qui était de revisiter la chasse aux sorcières par l'Inquisition dans un monde différent du nôtre mais pourtant très proche. Là-dessus, rien à dire. On pourrait croire que mes difficultés viennent de la longueur du livre - un pavé de 660 pages ! - mais ce n'est pas ce qui m'incommode en général. Alors, que s'est-il passé ? Pour beaucoup, ce livre est un coup de coeur, j'en suis loin ... essayons d'en analyser les causes.

Le premier souci vient, je pense, de l'écriture. Même si certaines tournures sont belles, notamment quand l'auteur parle du temps ou décrit le paysage, j'ai trouvé qu'elle partait dans des longueurs, des détails et des descriptions à mon avis superflues. J'ai eu le sentiment que l'ensemble du récit était conté sur le même ton, calme presque froid, que ce soit dans les moments intenses ou non. On a le sentiment d'analyser la situation plus de la vivre (bon, c'est un journal écrit par Mary qu'on lit, mais ça n'excuse rien !). On est presque plus touché par les mots qu'utilisent l'auteur pour nous parler de choses inanimées que de ceux qu'il appose à ses personnages. Ce sentiment de monotonie, de distance, ne m'a pas quittée, même au plus fort de l'action. du coup, l'ennui a pris le dessus. Et pas de retour en arrière à partir de ce moment-là, je n'ai donc pas éprouvé de réel plaisir à lire ce livre.

Je vous parlais d'une froidure, d'une sorte d'indifférence distillée dans le récit. Ceux qu'elle a touché, ce sont les personnages du roman. Malgré une galerie de caractères foisonnante, je n'ai pas réussi à m'attacher à un seul d'entre eux. Bien qu'ils soient tous différents, qu'ils aient leurs particularités propres, j'ai eu le sentiment qu'ils étaient tous traités sur le même mode, comme issus du même moule. Bien sûr, on a envie d'être touché, par le malheur d'Isaac, par le calvaire de Caleb, par l'amour d'Usher ou la bonté de Jack O'Lantern, mais impossible de m'approprier tout ça grâce au récit, c'est comme si une distanciation s'était irrémédiablement instillée au fil de la progression de ma lecture. Je n'ai rien ressenti même si j'ai tout perçu.

Pourtant, au début du roman, quand on nous présente Mary, j'ai eu envie d'y croire, de m'attacher à elle. Une orpheline, sortant du couvent, partant à la découverte du monde pour la première fois, c'est exaltant ! D'autant qu'on sent tout de suite que Mary est à part et qu'elle va vire des aventures extraordinaires (sinon pourquoi vouloir les raconter ?). Limite si on a pas plus envie de savoir ce qui va se passer que d'apprendre à mieux la connaître ... mais les deux s'imbriquent inexorablement au fur et à mesure de la progression du texte. On a quand même souvent l'idée tenace que l'histoire prend le dessus sur son protagoniste central. Mary reste mystérieuse, presque intouchable, pourtant, on perçoit ses émotions, on peut les sentir sous la surface des mots mais il est dur de se les approprier. Malgré tout, l'idée du personnage de Mary m'a séduite. Une jeune femme forte, déterminée, qui sait ce qu'elle veut et ne veut pas, courageuse, qui suit son instinct. Une jeune femme qui va finir par se découvrir et devenir elle-même. Transcendant !

Seulement, avant d'en arriver là, elle va devoir passer de nombreuses épreuves. Dès son arrivée à Old Haven, les choses basculent. Elle pénètre dans un monde enténébré par la peur et la folie des hommes et de leurs croyances. Elle va découvrir petit à petit ce qui se cache sous Old Haven et le masque de ses habitants. Des secrets, encore et toujours. C'est à Old Haven que tout commence pour Mary, cette quête dangereuse mais exceptionnelle qui l'amènera ici et ailleurs (sur un bateau pirate, sur l'île aux dragons ...), afin de prendre conscience de son héritage, de son pouvoir et à devenir la sorcière qu'elle est au fond d'elle-même depuis toujours. Ses périples, ses questionnements, ses rencontrent rythment le texte sans répit et font avancer, inexorablement, Mary vers son destin.

C'est ce point du récit qui est le plus intéressant à mon avis (avec la lecture des journaux intimes de Lisbeth) : la sorcellerie. Ou plutôt les réactions qu'elle suscite au sein d'une communauté. Il est toujours étonnant, et triste aussi, de voir à quel point ce qu'on ne comprend pas ou qu'on explique pas peut conduire les hommes à commettre les actes les plus innommables et à sombrer dans la folie. Ici, on retombe dans cette période sombre de l'histoire : l'Inquisition. Rien que ce mot me fait frissonner chaque fois que je le lis et c'est surtout l'une des raisons qui font de moi une athée. Je ne comprends pas comment on peut sombrer dans une telle folie (bûchers, tortures, meurtres sanglants, massacres d'innocents ...) au nom de Dieu, dans le livre, rien ne nous est épargné, jusqu'à la mise à mort après tortures de nonnes !

Cette notion de Dieu est d'ailleurs largement mise en avant et étudiée dans le texte. On prend un petit cours de théologie sous prétexte de lire ce roman. C'est peut-être ça qui m'a dérangée finalement, mais je ne saurais l'affirmer avec certitude, car les débats sur Dieu, son existence ou sa non existence, ne me gênent pas. Les membres de la Fraternité d'York apporte une nouvelle vision de Dieu à Mary que celle que les nonnes lui ont enseigné, puis elle en découvre encore une troisième et une quatrième par la suite. Ça devient vite flou tout ça. Mais peut-être que c'est celui qui cherche par-dessus tout à atteindre Dieu pour le remplacer qui m'a le plus gênée, à savoir l'Empereur. Il m'a fait flipper avec son avidité de pouvoir, sa haine, ses actes horribles. Je pense que ces pensées qui forment un tout rendent forcément le lecture mal à l'aise. On ne peut pas être détendu face à une lecture pareille.

La sorcellerie fait partie intégrante du texte, elle apporte la magie nécessaire à l'histoire pour que le lecteur ait envie d'en savoir plus. Il est vrai que le personnage de la sorcière est tout simplement fascinant. La partie chasse aux sorcières, l'évocation de Salem, ça assombrit considérablement le récit mais je pense que, quelque part, c'est un rappel nécessaire. A croire que les hommes oublient vite de se retourner vers le passé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. C'est une histoire funeste que Mary porte en elle et qui va la pousser à fuir avant de se révolter contre l'ordre établi. Finalement la magie a une grand place dans ce texte sous différentes formes et c'est d'essayer de voir où elle est présente qui tient le lecteur éveillé. On cherche le dit dans le non dit et, finalement, c'est la magie des mots de l'auteur qui emporte le lecteur dans un rêve éveillé ... j'imagine ...

Pour conclure, je dirais que même si moi je n'ai pas réussi à être emportée par ce livre, je comprends pourquoi il peut plaire à d'autres. le périple de Mary est comme une course poursuite haletante, faite d'actions, de rencontres, de révélations et de rebondissements. C'est captivant. Je pense qu'avec un style d'écriture plus marquant, moins "dense", plus sensible, j'aurais succombé à la magie de cette histoire. Il m'a manqué l'étincelle ... Mais je ne vous déconseille pas ce roman car il y a une véritable histoire derrière et qu'elle ne vous laissera pas indifférent.
Lien : http://coeurdelibraire.over-..
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Je suis restée un peu sur ma faim. L'écriture est fluide et les rebondissements s'enchaînent, il n'y a pas vraiment de temps mort, ce qui à première vue est plutôt positif. On découvre en même temps que Mary quel est son passé et à quel moment tout à commencé…

Le problème c'est que j'étais à chaque fois emballée par l'idée de tout découvrir avec elle, mais que dès qu'un nouvel élément apparaissait, je ne ressentais pas grand-chose… Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas réussi à entrer totalement dans l'histoire, qui m'a parue un peu trop facile.

La fin par exemple est beaucoup trop simple : à mon sens il n'y a pas vraiment d'embûches qui se dressent sur le chemin de l'héroïne ! Or, j'adore les séries fantasy avec une bonne dose d'intensité dramatique (des morts inattendues, des rebondissements incroyables, des héros qui souffrent, qui se remettent en question, etc.). Vous allez me dire, on peut trouver une large part dramatique dans l'histoire puisqu'il y a des morts, et que le passé de Mary est parsemé de malheurs. Oui mais quand même, je n'ai pas accroché.

Je n'ai pas trouvé d'élément original dans le livre, et la psychologie des personnages n'est pas assez développée à mon goût. Je comprends pourquoi certains classent ce bouquin dans la catégorie « jeunesse » car l'impression que j'ai eue à la fin du livre, c'est que si j'avais eu 15 ans j'aurais sûrement beaucoup plus apprécié cette histoire…

Malgré tous ces bémols, c'est quand même une lecture agréable puisque j'ai finis le livre en quelques jours, et je pense que l'auteur est bon dans la catégorie jeunesse. Ce livre peut être une bonne entrée en matière pour tous ceux qui débutent en fantasy, notamment pour ceux qui n'ont pas envie de commencer par une saga en 12 tomes !
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 mars 2008
Lecture jeune, n°125 - Mary, narratrice et héroïne du roman, raconte dans un journal écrit a posteriori ses aventures et son rôle décisif dans la chute de Gotham, capitale, au XVIIIe siècle, de l’empire d’Amérique dirigé par un despote fou, dont le bras armé est l’Inquisition, acharnée à pourchasser les infidèles, vrais ou supposés. Ce récit d’une apocalypse, à la fois fin d’un monde et révélation « qui changea à jamais le visage de notre capitale », trouve son origine dans un village d’où est issue la lignée des Wickford, sorcières qui ne savent pas « se soustraire au destin ». Mary, à sa sortie de l’orphelinat, découvre par hasard le village d’Old Haven, son vrai nom, sa filiation et les terribles menaces qui pèsent sur elle. Acculée à la fuite, secondée par la fraternité d’York qui veut mettre à bas la tyrannie, elle part sur les mers. Faite prisonnière par des pirates, elle est livrée au tyran qui la traque et doit assumer son destin de sorcière et la prédiction attachée à son nom… Ce livre épais et ambitieux mêle uchronie, fantasy et récit d’aventures avec ses personnages traditionnels. Il brasse sans lourdeur de multiples références aux sorcières de Salem, à Washington Irving et à Lovecraft… Ces aventures foisonnantes, violentes et trépidantes séduiront de jeunes adolescents. D’autres, plus âgés, se délecteront en outre de ces références glissées avec brio, de la richesse de l’univers créé, de ces variations sur l’intolérance, la vérité, l’identité, le destin ou encore la liberté. Enfin, tous savoureront également l’écriture fluide et cinématographique.. Marie-Françoise Brihaye
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Ceci n’est pas une confession. Ceci n’est pas un livre de mémoires. Ceci est la relation aussi fidèle que possible d’une période de ma vie particulièrement agitée (…).
Je ne prétends pas que tout soit vrai ; j’ai essayé de me rappeler, le plus fidèlement possible, et il arrive que des souvenirs nous échappent et se transforment. (…)
J’ignore à quelle époque et en quelles circonstances vous lirez ces lignes. Certaines choses sont difficiles à expliquer pour qui n’a pas vécu ces temps troublés ; c’est pourquoi j’ai pris soin d’inclure par endroits des extraits de livres et de journaux. L’ensemble ne forme pas à proprement parler un roman, puisque ce qui est décrit est réellement arrivé. Mais vous n’êtes pas forcé de me croire et peu importe, en définitive. Ce qui importe, c’est que mon histoire existe. Que vous la lisiez.
Fermez les portes à présent. Calez-vous dans un bon fauteuil et dites aux autres que vous n’êtes plus chez vous. Je vous emmène ailleurs – très loin.
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Puis Lady Mortis parut.
Une herse s’éleva d’abord, dans un grincement assourdissant, et un murmure parcourut la foule, la souleva comme une houle. Une créature énorme s’avança, retenue par des chaînes. Priscilla plissa les paupières. Haut comme une maison de trois étages, le monstre rosâtre ressemblait à un sac de jute monumental percé de dizaines d’ouvertures, qui étaient soit des bouches, soit des yeux, et parfois les deux ; Au sommet de ce qui tenait lieu de crâne, des buissons de tentacules s’agitaient mollement, tandis que deux trompes interminables humaient l’air vicié au-dessus de la foule.(…)
Lady Mortis se tenait droite, vêtue d’une robe noire en lambeaux à la traine interminable. Elle agitait ses mains osseuses en une parodie de bénédiction. Nouée autour de son cou, une vipère se contorsionnait. Son visage était une caverne dévastée où brillaient deux billes opaques.
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C'est là l'effroyable paradoxe : L'Inquisition est persuadée de l'innocence de ceux qu'elle envoie sur le bûcher. Elle les nomme sorciers ou sorcières parce qu'elle a besoin de boucs émissaires. En définitive, son objectif est double : faire régner la terreur, car celui qui est craint est aussi respecté ; et décourager les "honnêtes gens" de s'intéresser à la connaissance véritable.
(Rip à Mary)
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- Tes ancêtres ont domptés un dragon. Elles ont marqué son âme à jamais. Mais, si l'animal a rejoint notre Terre, il a tout oublié. Tu n'as aucune chance de chevaucher en unité si ta monture ne se souvient pas de toi, de ton sang, précisa-t-il en exhibant le flacon qui pendait autour de son cou.
[...]
Ce dragon-ci était plus grand que les autres, plus élancé aussi. Tous arboraient la même apparence translucide, fantomatique, et la même couleur noirâtre, mais tous aussi étaient différents. Certains étaient à peine plus grand qu'un homme. D'autres atteignaient cinquante pieds. La forme de leurs gueules variait également. Les pattes étaient plus ou moins arquées, robustes et courtes, petites et griffues. Les ailes portaient de fines membranes ou bien étaient cartilagineuses. Les queues étaient fourchues, divisées, ressemblant à des serpents. Les épines dorsales: couvertes de piquants ou lisses comme du marbre.
Tous uniques.
Tous magnifiques, endormis, irréels.
Le temps passait. Le temps ne passait pas. Je frôlais les carcasses alanguies. Aurais-je avancé la main que je n'aurais rien ressenti. Ces bêtes étaient des fantômes, des songes superbes - songes de guerre et de voyages sans fin, mais des songes tout de même.
Et puis...
Ce museau. Ces moustaches fines. Ce corps replié, ces pattes.
Je frémis.
Celui-ci avait les yeux entrouverts. Il semblait... Non, c'était absurde.
Il semblait sourire.
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Souviens-toi des trois règles, ô pèlerin :
L'incrédule périra dans le feu ardent de la vérité.
L'inconstant connaîtra les tourments de l'errance et de la folie.
Celui qui vient en ce lieu pour trouver la vie éternelle ne connaîtra que la souffrance.
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