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Critique de Elamia


Elamia
21 décembre 2014
La malédiction d'Old Haven, sous ce titre bien énigmatique se cache une histoire pleine de mystère et riche en rebondissements. J'ai bien apprécié ce roman, même si ce n'est pas non plus un véritable coup de coeur. Je le place tout de même un cran au dessus de Winterheim en raison de son intrigue complexe et des paysages foisonnants dans lequel il nous transporte.

Dans ce roman, se mêlent plusieurs univers, qui forment un monde unique largement fantastique, avec de la magie, du chamanisme, de la piraterie, et un brin de steam punk. L'auteur sème tout au long de son récit de nombreuses références empruntées au fameux HP Lovecraft, comme la ville d'Arkham, le Necronomicon ou le non moins célèbre Cthulhu.

Comme à son habitude, Fabrice Colin nous offre des descriptions riches en détails, avec un vocabulaire très soigné. Je ne trouve pas que ces descriptions soient superflues, bien au contraire, elles permettent de s'immerger au coeur même de l'action. L'intrigue est bien ficelée, même si elle repose sur une base assez classique. C'est l'histoire d'une jeune femme qui entreprend un voyage initiatique au cours duquel elle aura des révélations sur son passé, et sur sa propre personnalité. Mary Wickford, c'est ainsi que s'appelle notre héroïne, commence son périple à la sortie de l'orphelinat où elle vivait depuis son plus jeune âge. Sur sa route, elle fera de nombreuses rencontres, plus ou moins agréables, mais devra surtout fuir l'Inquisition qui la recherche ardemment. Comment cette jeune orpheline peut-elle intéresser à ce point Trevor Angst, le sanguinaire leadeur de l'inquisition ? Pourquoi l'Empereur que l'on nomme aussi l'Obscur a t-il besoin d'elle ? Et bien, c'est ce que nous apprendrons au fil des chapitres.

A la sortie de l'orphelinat, Mary ne sait presque rien de son passé, et nous allons découvrir en même temps qu'elle, des choses surprenantes sur ses origines. le fait de partir sur un pied d'égalité avec la protagoniste a l'avantage de pouvoir attiser la curiosité et l'empathie du lecteur.
Dans un premier temps, c'est une intuition inexpliquée qui incite Mary à demeurer à Old Haven, une bourgade de bord de mer. C'est au service du pasteur Caleb, qu'elle commence à vivre des moments étranges et à se poser des questions, à la fois sur son hôte, mais également sur elle-même. Puis, les choses s'enchaînent à une vitesse folle. Alors que des questions trouvent des semblant de réponse, Mary est contrainte de quitter Old Haven précipitamment. Les évènements se bousculent, les personnages se relaient au côté de la jeune femme, tantôt pour la protéger, tantôt pour lui faire d'incroyables révélations. Son destin est étroitement lié à celui de sa grand-mère et de sa mère, deux femmes, deux sorcières, aux vies si paradoxalement différentes. En même temps qu'elle prend conscience de son importance dans cette intrigue, Mary apprend quelle est sa destinée et la quête qui lui incombe.

Ce récit est donc riche en péripéties, et si quelques fois, le rythme est intense et effréné, à tel point qu'il est difficile de replacer les évènements chronologiquement, il souffre malgré tout de beaucoup trop de longueurs. Ainsi, l'apprentissage de Mary à Red Cove, où elle apprend à naviguer dans ses rêves est à mon sens, ennuyeux et interminable. Heureusement que les révélations d'Iron Moses redonnent un peu d'impulsion à l'intrigue.

La narration est découpée en trois parties, et je place les deux premières (La novice / La fugitive) largement au dessus de la troisième (La sorcière). En effet, à partir du moment où Mary fuit les Domilites, j'ai moins apprécié la tournure que prenait le récit. La halte dans l'inquiétante Auberge des Trois lanternes, l'ambiance mystérieuse d'Old Haven ainsi que la petite excursion angoissante à l'asile de Salem sont des éléments beaucoup trop écourtés et que j'aurais aimé retrouver par la suite. Les personnages mis en scène par Fabrice Colin sont vraiment bien trouvés. Mention spéciale à Jack O'Grady, qui n'est autre que le très célèbre Jack O'lantern. Thomas Goodwill, Lazarus Prime, Constance, Iron Moses, Nickitti, et Usher sont tous énigmatiques et intéressants à leur façon. Finalement, Mary reste assez banale dans son genre. Elle est moins remarquable que prévu, et se révèle assez égoïste. J'ai clairement détesté sa façon d'agir avec Usher...

Malgré un récit dense, je reste malgré tout, sur une impression de fin un peu bâclée. Peut-être que c'est intentionnel de la part de l'auteur, qui souhaite ainsi nous donner envie de lire le Maître des dragons (l'histoire vue par Thomas Goodwill) mais je suis déçue du dénouement un peu brutal.

Tout l'intérêt de ce récit n'est donc pas la magie, mais bel et bien, la découverte du passé de Mary et ses origines. le premier tiers du roman, pendant lequel elle découvre le journal de Lisbeth Wickford est réellement passionnant. Telle Mary qui se plonge avec curiosité dans le passé de son aïeule, j'avais hâte de retrouver ma lecture et d'en savoir toujours plus. Hélas, mon intérêt et mon attention se sont vite dissipés.

La malédiction d'Old Haven réunit à lui seul tous les aspects de la Fantasy. En ce sens, on peut donc dire que c'est un roman complet, susceptible de plaire à bon nombre de gens. Je ne peux pas dire qu'il m'ait marquée et qu'il restera inoubliable mais je le conseille aux lecteurs désireux de découvrir la fabuleuse plume de Fabrice Colin.
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