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EAN : 9782070455072
512 pages
Gallimard (20/05/2014)
4.09/5   308 notes
Résumé :
2012. A la fin de l'émission où il est invité pour son livre sur la "Tuerie du Caire", un attentat qui a fait 40 victimes dont son père en 1954, Stanislas Kervyn reçoit un coup de téléphone qui bouleverse tout ce qu'il croyait savoir.
1948. Nathan Katz, un jeune juif rescapé des camps, arrive à New York pour essayer de reconstruire sa vie. Il est rapidement repéré par "Le Chat", une organisation prête à exploiter sa colère et sa haine.
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
4,09

sur 308 notes
Stanislas Kervyn est invité sur le plateau d'une émission de télévision pour parler de son livre, "La victime oubliée", au coeur duquel il évoque la tuerie du Caire, une fusillade qui eut lieu en 1954, à l'aéroport du Caire et qui fit 21 morts et des dizaines de blessés. Un drame qui le touche personnellement puisque, parmi ces victimes, se trouvait son père, qu'il n'aura finalement pas connu. Après des années de recherche, d'interviews, de voyages dans le monde, il tente, dans son ouvrage, d'expliquer les raisons de cette tuerie, aujourd'hui encore certain qu'un seul homme était visé parmi le groupe. Ses convictions vont être ébranlées suite à l'appel d'un homme, à la fin de l'émission, qui va lui révéler certaines choses et le replonger dans ses recherches...
Nathan Katz, à presque 18 ans, débarque à New-York en 1948, le coeur encore serré des horreurs de la guerre et des camps de concentration. Seul survivant de sa famille avec son père, Bernard, il aime à espérer qu'un nouveau départ est possible même si certaines images de son passé le hanteront à jamais, il en est certain. Devenu un étudiant sérieux, il se fait des amis à l'université. Mais, bientôt, l'un d'eux se fait lyncher dans la rue, les mots "sale youpin" lâchés sournoisement par les agresseurs. Nathan tient à se venger et, peu de temps après, fiche une bonne raclée à l'un des agresseurs. Son acte de bravoure fait le tour de la faculté et plus encore... C'est ainsi qu'il se fait recruter par le Chat, une organisation secrète qui cherche à éliminer les anciens SS...

Nathan Katz et Stanislas Kervyn, deux hommes, deux lieux différents, deux dates différentes. L'un, jeune juif ayant échappé aux camps de concentration, va se venger, avec d'autres hommes comme lui, des nazis qui n'ont pas hésité à tuer des centaines, des milliers de juifs, et qui, aujourd'hui, mènent presque une vie paisible. L'autre, hanté par la mort de son père, va tenter d'éclaircir les zones d'ombres qui planent au-dessus de la Tuerie du Caire. Immanquablement, ces deux hommes, meurtris et cabossés, vont se croiser. Et ce, au bout d'un incroyable et passionnant récit. Alternant avec habilité ces deux histoires, Paul Colize nous plonge au coeur d'un récit dense, étoffé, documenté et parfaitement construit. Il aborde intelligemment les notions de bien et de mal, de vengeance, de justice et de pardon. Entre polar historique et autobiographie, ce long moment de silence, captivant, remarquable et teinté d'humour, laisse sans voix une fois la dernière page tournée...
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Prix Landerneau-Polar 2013
Prix du Boulevard de l'Imaginaire 2013
Prix Polars Pourpres 2013

Un bouquin bardé de prix qui devraient parler plus que n'importe quel discours, m'en vais quand même en rajouter une p'tite couche.

Colize fait partie de ces auteurs, découverts l'an dernier avec Drvenkar, qui semblent posséder la faculté et de se renouveler, et de vous embarquer dans un périple que l'on sent grandiose et ce dès les toutes premières pages.
Un Long Moment de Silence ne fait pas exception.

Deux époques distinctes, deux récits semblant totalement étrangers et pourtant...

2012 : la quête, celle de Stanislas Kevryn, écrivain renommé, connard assumé.
Un paternel qui meurt tragiquement lors de la tuerie du Caire de 1954. Un bouquin comme exorcisme avant que ne survienne la révélation remettant tous les compteurs à zéro. Une seule obsession désormais, découvrir une vérité qui pourrait bien le laisser sur le carreau.

1948 : Nathan Katz a connu les camps de la mort, il en a réchappé.
Jeune, revanchard et impitoyable, il va se faire un nom au sein du Chat et faire miauler de douleur ses proies à grands coups de griffes ravageurs.

Tout d'abord, énorme coup de sombrero à tout lecteur qui sera susceptible d'appréhender le final avant qu'il ne soit dévoilé.
Tout du long, Colize nous balade dans les couloirs du temps avec une maîtrise narrative et un sens du twist (même pas à Moscou, bouuuuuh) absolus.
S'il était monsieur météo, ce serait brouillard matin, midi et soir tant les pistes fourmillent sans jamais véritablement prendre corps.
Le Petit Poucet que vous êtes se perdra mille fois dans les méandres de ce récit diabolique sans pour autant vouloir lâcher prise et pour cause, Colize désarçonne autant qu'il passionne.
Le puzzle est complexe, dense et protéiforme mais est garanti sans esbrouffe ajoutée.

Un Long Moment de Silence est un remarquable thriller historique qui se dévore en un rien de temps !
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Quand je pense que je dis toujours à mes élèves : « Si la narration est en « je », c'est pour que le lecteur s'identifie complètement au personnage ».
Eh bien, ça alors, je peux dire que ce roman est une exception ! Jamais, jamais je ne pourrais m'identifier, càd ressentir les mêmes émotions que le narrateur contemporain, Stanislas Kervyn, un ignoble patron d'entreprise, obsédé sexuel de surcroit. Je ne vous explique pas son rapport aux femmes !

Donc, ça commençait mal. Pour moi, du moins.
Pour Stanislas aussi, de toute façon, ça a mal commencé : le meurtre de son père alors qu'il avait 1 an, et puis un cauchemar récurrent le hante des années, où sa mère murmure après un coup de téléphone qui l'a anéantie : « Je regrette tellement ».
Mystère.
Mais nous sommes dans un polar, et l'enquête que mène ce répugnant personnage pour éclaircir le souvenir lancinant de son enfance croisera une organisation pourchassant les anciens nazis.
Allers-retours années 40, monde contemporain, de la Belgique à New-York, en passant nécessairement par l'Egypte et l'Italie.
Allers-retours qui, à vrai dire, m'ont semblé toujours forgés dans le même moule, et donc m'ont passablement ennuyée.
Evènements répétitifs, passés ou présents, qui ont émoussé ma patience.
L'amour, la vengeance, la paternité, le pardon sont les thèmes que l'on peut rencontrer. Intéressants, mais pour moi trop peu fouillés, cantonnés uniquement à des faits, encore des faits, où l'analyse psychologique est quasi inexistante.

Je ne vais pas m'attarder sur cette relative déception, après avoir lu l'excellent « Back up ».
Paul Colize, auteur belge, est certainement encore à découvrir.
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Oui, décidément, oui, on peut , pendant 400 pages, s'identifier à un butor de la plus belle eau, et ne pas lâcher le thriller qui suit ses investigations, ses fausses-pistes et ses déductions ( car le butor est loin d'être un imbécile, et il raisonne juste,  même s'il pense mal).

Le butor est un (affreux) patron de boîte,  un auteur à succès, un veuf aigri, un amant sans ambages ni préliminaires , un père sans tendresse, et, surtout, un fils sans père. Celui-ci a été tué un an après sa naissance,  dans un attentat, au Caire. Cinquante ans après, c'est toujours son tendon d'Achille ( car le butor a sa fragilité secrète ).

Un coup de fil vient faire saigner cette blessure jamais cicatrisée et Stanislas se met en chasse d'une piste ancienne et bien embrouillée, sans s'accorder de répit, sans écouter non plus les signaux d'alarme de son corps ( car le butor ne s'écoute ni ne s'aime guère,  et on peut tout lui reprocher sauf son manque de courage).

Heureusement,  épargnant notre pudeur offensée ( car le butor est un obsédé sexuel doublé d'un macho sans scrupules,  qui considère que "baiser est pour (lui) un acte thérapeutique,  au même titre qu'une séance d'ostéopathie crânienne ou de réflexologie plantaire"),   Paul Colize a la délicatesse de croiser ce premier niveau de récit avec un second, plus distancié,  ( à la fois dans le temps,   c'est juste après la guerre , et dans la forme, c'est écrit à la troisième personne, car le butor c'était presque nous, il parlait à la première personne ). On y suit l'évolution du jeune Nathan,  fraîchement immigré à  New York, après avoir échappé à l'Holocauste.

Rien à priori ne semble devoir rapprocher Stanislas Kervyn,  notre butor , de Nathan Katz, le rescapé de Mauthausen, devenu le vengeur de son peuple martyr et le tueur en chef d'un commando du" Chat", un groupe occulte  d'activistes juifs,  traqueurs, juges et exécuteurs  de nazis impunis , dans l'après-guerre agité par la guerre froide.

Leurs routes pourtant vont se croiser,  et même étroitement.

Comme toujours, Paul Colize jongle avec une parfaite dextérité entre ces deux époques et ces deux intrigues. Toujours clair, sobre, il sait pourtant brillamment brouiller les cartes, et se montre sur les deux époques incroyablement bien documenté- c'est tout sauf un bluffeur ou un amateur.

Cela sonne d'ailleurs tellement vrai, tellement juste, qu'une fois la dernière page tournée - dont je salue l'humour et le sens très caustique de l'ellipse- une petite note personnelle de l'auteur explicite la part très largement autobiographique de son récit: on n'est pas étonné, on l'avait même subodoré ( car le butor, fin limier, a fait des émules).

Un très bon roman noir, entre le polar et le récit autobiographique.

Dois-je ajouter, pour les âmes sensibles, que le butor gagne en humanité au fil du récit, grâce à la résistance ironique et intelligente d'une belle traductrice italienne qui a l'insigne mérite de lui tenir, jusqu'au bout, la dragée haute ? 

N.B. Merci à  toi, sabine59 : le conseil était excellent!
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Ce roman possède ce que j'appellerai le "double effet Kisscool" (celui que seuls les anciens connaissent)… Tout comme le célèbre bonbon, j'ai eu droit à deux explosions : un "bang" en lisant la solution et un "triple bang" dans la gueule en lisant les dernières lignes.

Il y a deux récits dans ce roman. le premier concerne Stanislas Kervyn qui voudrait savoir pourquoi on a commis un attentat au fusil mitrailleur, à l'aéroport du Caire, en 1954, fauchant son père puisqu'il faisait partie des 21 victimes innocentes. Savoir aussi qui l'a commandité, qui était visé dans la foule…

Bref, il a grandi avec une place manquante, celle de son père, il avait des questions, il a enquêté, écrit un livre et quand il pensait que tout était terminé, un vieil homme vient tout remettre en question.

Le second récit concerne un jeune homme, Nathan Katz qui a survécu aux terribles "186 marches" du camp de Mauthausen. Arrivé à New-York, il va s'engager, avec un groupe, à traquer les anciens nazis et à les éliminer.

Quel était le point commun entre ces deux histoires qui à un moment donné, sont en alternance ? Durant toute ma lecture, je me suis posée la question et j'ai tenté de trouver la solution, bien que Yvan, ici présent, m'ait dit que je ne la trouverais jamais… Il avait bien raison.

Si la solution de l'affaire m'a fait pousser un "ah oui, j'y avais pas pensé, joli !", le mot de l'auteur à la fin m'a filé un coup de poing dans l'estomac.

Encore un auteur qui pourra se vanter d'avoir réussi à me laisser muette, offrant ainsi à mon homme un long moment de silence.

L'auteur a réussi le pari fou de tenir son lecteur en haleine (sans courses poursuites), avec un quatrième de couverture qui ne dévoile rien de l'histoire et qui ne donne pas envie d'aller voir plus loin.

Niveau personnages, fallait oser aussi nous pondre un type aussi détestable que Stanislas Kervyn : égocentrique, mal poli, en guerre avec la terre entière, égoïste, tyrannique, colérique et j'en passe. Je veux bien qu'il a perdu son père dans l'attentat alors qu'il n'avait qu'un an, mais en vouloir au monde entier ne changera rien.

Stanislas a aussi un problème avec les femmes parce qu'il ne leur "fait pas l'amour" mais il les baise à la hussarde, à la brutale, par devant, par derrière, il s'en moque. Pour lui, elle ne sont rien.

Nathan Katz, par contre, est un jeune homme sympathique, bien que sa manière d'agir ne soit pas toujours très "kasher" ("catho" n'ira pas dans ce cas-ci). Il aura au moins le mérite de nous faire réfléchir aux notions de "vengeance" et de "pardon", ainsi que sur l'imbécilité des guerres.

Le récit, l'histoire, les personnages, tout est profond et bien travaillé.

Pas de temps mort, les chapitres, courts, s'enchainent et les deux histoires s'alternent, le présent faisant suite au passé, nous abandonnant toujours à un moment où l'on voudrait poursuivre, avant de se rejoindre pour l'explication finale à laquelle je n'avais pas pensé.

Deux romans de mon concitoyen lus et deux réussites ! Chapeau bas, monsieur Colize.

Ses derniers mots me trottent encore dans la tête…

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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critiques presse (2)
LeSoir
12 novembre 2013
Ça marche pour Colize. Ce dernier roman ne cède cependant pas à la facilité et place même la barre très haut vis-à-vis de lecteurs habitués à suivre des personnages pour lesquels ils éprouvent un minimum d’empathie.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LesEchos
05 juillet 2013
Le roman pose de façon sobre et magistrale le problème de la vengeance et du pardon.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
De nombreuses sociétés développent des trésors de créativité pour fidéliser leur personnel. Leur prodigalité va du plan de pension à la voiture toutes options en passant par un salaire de présidentiable, des primes de fin d'année, des bonus, des assurances, des participations bénéficiaires, des voyages de motivation, des formations de toutes sortes, des chèque repas, une crèche pour les mouflets et un service de repassage. À quand la pute de service ou le gigolo de fonction ?
Malgré ces largesses, il suffit qu'un concurrent fasse de l'œil à l'un de leurs assistés et lui propose cent euros de mieux pour que le gaillard fasse sa valise dans l'heure. L'entreprise flouée réagit en augmentant l'enveloppe salariale de tout le personnel pour éviter que cela ne se reproduise. Ils se plaignent ensuite que leurs employés sont des enfants gâtés ou des fonctionnaires syndiqués.
Bande de cons.
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Les hommes qui veulent baiser font généralement preuve d'hypocrisie et trichent avec eux-mêmes. Ils se font charmeurs, attentionnés, drôles ou cultivés pour arriver à leurs fins. Les efforts que cette comédie leur demande tiennent rarement la distance. Après quelques jours, ils s'essoufflent. Leur éclat pâlit, ils oublient d'ouvrir la porte, trouvent les fleurs inutiles, les restos ruineux. Leurs humour s'alourdit, leur culture se tarit.
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- Au fond de chaque homme, il y a aussi une part de bonté, d'indulgence et d'amour. Pourquoi ne pas laisser cette part s'exprimer et pardonner, tout simplement pardonner ? C'est cette part d'humanité qui fait la grandeur de l'homme.
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Je déteste la nostalgie, les états d'âme et les élans de bons sentiments. Je laisse ça aux vieux, aux dépressifs et aux empathiques qui pensent changer le monde en publiant des statuts sur Facebook. Rien n'est plus hypocrite que de se donner bonne conscience en défendant des causes sur un réseau social ou en plastronnant dans un cocktail mondain, le summum de la sournoiserie étant de critiquer avec virulence ceux qui ne font rien pour ces mêmes causes.
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Chasue jour , ils se demanderont si nous n'avons pas retrouvé leurs traces, s'ils sont suivis, si nous préparons leur exécution, si leur heure est venue, si ce jour n'est pas leur dernier jour. Rien que pour cela, il faut poursuivre la mission. Nous devons leur faire connaître cette peur qui nous collait aux tripes chaque minute.
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Videos de Paul Colize (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Colize
Paul Colize propose la consigne d'écriture suivante : Je m'en souviendrai toute ma vie.
Textes écrits par B.P.L, Soufiane Baida, The Dark side T.M, Dédé et Moussa Billets d'écrits, un projet de la Compagnie Gambalo, de la Foire du livre de Bruxelles et de l'Adeppi, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en partenariat avec le Gsara ASBL et la Caap culture Adaptation et direction Nicolas Swysen Texte lu par Frédéric Clou
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