Sujet, verbe, complément. Fuite en avant.
Les mots s'empressent, simples, percutants.
S'échapper de cet endroit, froid et gris,
Sortir du droit chemin des affaires de l'industrie.
Ne pas ressembler à tous ces futurs PDG,
Costumes de civilisés, déguisés, très affairés.
Autoroute verglacée, direction le sud.
Ecrire un roman : sujet, verbe, complément.
Ce monde n'est pas dans l'exactitude,
J'aime les filles, les garçons, indifféremment.
Écrire entre fiction et réalité,
Les deux se superposent, s'entremêlent,
Noircir des pages de lubricité.
Ou es-tu irréalité ? Sous le soleil de Porto-Rico ?
Ou est-ce dans les bas-fonds de Tunis ?
Je suis à la poursuite d'Angelo.
Mais je cherche Thomas. Ou es-tu bel adonis ?
Est-ce toi que je vois là-bas bifurquer,
Dans le recoin sombre de la ruelle ?
Ou est-ce Angelo que Jabbar m'envoie tuer ?
Je porte en moi son anneau d'or blanc,
Signe de mon appartenance et de mon dévouement.
Attention à toi lecteur de passage, attention lorsque tu pénètres cet univers,
Laisse ton bien-pensant quelque part, au vestiaire.
L'écriture est libre et ne s'embarrasse pas de préjugée.
Ames sensibles s'abstenir, ici l'amour est débridée.
Pas de limite à la jouissance, pour les mots, pour les corps.
Condamné amour, condamné à mort.
Couchée sur le papier, seule l'écriture restera.
Comme un témoin privilégié, une sorte d'aura.