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EAN : 9782757814215
352 pages
Points (14/05/2009)
3.81/5   62 notes
Résumé :
De nos jours. Président d'une prestigieuse maison de luxe implantée au Japon, le narrateur, un Français d'une cinquantaine d'années, mène une vie en apparence sans histoires. Marié à une femme qu'il aime, il se passionne aussi pour la photographie. Un matin, sa secrétaire lui remet une lettre anonyme, écrite en japonais. Commence alors un travail de mémoire qui conduit notre homme à interroger son propre passé : son enfance en Afrique du Nord, sa découverte du Japon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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La Trace/Richard Collasse
Abasourdi et bouleversé, ce sont les mots qui me viennent pour décrire l'état dans lequel se trouve le lecteur parvenu au terme de ce récit dont le dénouement de l'intrigue va crescendo.
Le narrateur, français de cinquante ans, marié à une japonaise qu'il adore, président d'une prestigieuse maison de luxe française implantée au Japon, reçoit un beau matin parmi son nombreux courrier une lettre anonyme écrite en japonais, langue qu'il pratique parfaitement au bout de trente années de séjour au Japon.
Cette lettre évoque un passé lointain qu'il a du mal à se remémorer :
« le passé, c'est la trace qu'on laisse derrière soi. »
Une seconde lettre le mettra sur la voie de cette époque où jeune étudiant il avait fait un séjour dans ce pays déconcertant et fait des rencontres multiples. Et cette lettre le déstabilise totalement à l'évocation d'un passé qu'un chapitre sur deux décrit, en alternance avec le présent.
Peu à peu vont se mettre en place les éléments du puzzle.
Un livre passionnant du début à la fin, pas un seul temps mort.
Richard Collasse qui réside au Japon depuis trente années a utilisé sa parfaite connaissance du pays et de ses habitants pour nous tisser un magnifique roman d'amour mais pas seulement, qui à plus d'un titre est très intéressant. Fin observateur du monde qui l'entoure, il s'exprime par l'intermédiaire de son personnage d'abord adolescent qui part à la découverte d'un autre monde avec des premiers pas dans une famille qui font souvent sourire.
« Étranger à ce peuple, à ses moeurs, à sa culture, à l'expression même de ses sentiments, maladroit, pataud, aveugle les yeux ouverts, totalement dérouté, je ne me sentais pourtant pas étranger ni isolé. »
Les descriptions des lieux et des personnages sont très bien conduites et une fine analyse sociologique et psychologique de la culture japonaise nous est offerte.
Une analyse aussi de la fonction de la langue m'a interpelé qui exprime bien le peu de cas que les japonais font des étrangers tout en étant très courtois à leur égard et leur désir de rester entre eux: c'est un ami japonais du narrateur qui s'exprime : « Notre langue n'est pas faite pour communiquer, elle est faite pour nous protéger. C'est le premier cercle concentrique, le plus redoutable ! »
Courtoisie, savoir vivre, délicatesse, raffinement sont des mots qui reviennent souvent. Et d'autres :
« Ce pays me convient : la discipline, l'ordre, la propreté. Ici le quotidien est efficace, précis, lyophilisé…La propreté du sol et des trottoirs était étonnante, le contraste avec Paris, saisissant. L'ordre et la discipline qui se dégageaient de la foule se hâtant sans bousculade, avec courtoisie et sans la moindre agressivité, me donnaient le sentiment d'avoir débarqué dans un pays terriblement civilisé. »
Et plus loin lors de la visite de l'usine Nikon :
« Tout était immaculé, ordonné, rangé. Il y avait des slogans sur des bannières aux murs que l'on m'a traduits à ma demande. Les mots « propreté », « ordre », précision », « sécurité », « fierté » étaient le leitmotiv de ces phrases. Je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle avec les graffitis dans les corridors de mon lycée qui exhortaient à l'anarchie, la révolution et clamaient « le désordre c'est la vie. »
Personnellement, je confirme pour avoir séjourné à Osaka et Kyoto que la propreté est une obsession au coeur de la ville.
Donc sur le fond, deux thèmes s'articulent dans ce roman : la découverte du Japon par un jeune français au cours d'un voyage initiatique, qui va faire de nombreuses rencontres, et la trace elle-même d'une rencontre qui peu à peu réapparait sortie des brumes d'un passé de 35 ans.
Le style est très fluide, alerte et précis.
À signaler une coquille p.52 de l'édition du Seuil: le roman « Les belles endormies » est de Yasunari Kawabata et non de Junichiro Tanizaki.
Le dénouement avec le télescopage du passé et du présent est digne d'une tragédie antique.
Un livre partiellement autobiographique, avec un belle histoire d'amour à la japonaise, qui ne manque pas de laisser des traces une fois refermé.
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Le beau roman initiatique d'un jeune-homme parti au pays du Soleil Levant un peu par hasard (il devait initialement partir au Brésil!) et qui se prend de passion pour ce pays, si différent du nôtre. le narrateur décode ce pays avec une facilité assez déconcertante. On en comprend la raison dans les 100 dernières pages.

Et surtout une très belle histoire d'amour... à la japonaise (attention âmes sensible!) ! Un roman en partie autobiographique,.

Je ne peux donc que recommander ce livre, notamment à ceux qui ont l'intention de rendre visite aux Japonais. On y apprend une foule de choses, à faire et à ne pas faire :ne pas planter ses baguettes dans le riz, ne pas se servir de l'eau soi-même, se déchausser pour entrer dans les maisons et les temples, et une chose encore plus étonnante : si un Japonais vous fait, de ses mains le signe qui signifie pour nous de partir, de s'éloigner, cela signifie qu'il vous demande de vous approcher, de venir! Essentiel !
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Livre ouvrant très grand ses pages sur la culture japonaise, très ouverte par l'accueil de ses habitants, par la délicatesse de leurs gestes, de leurs paroles, mais aussi très fermée par son côté traditionaliste, et du coup, par le respect de coutumes dépassées par le temps.
Le romancier qui connaît bien le Japon pour y vivre depuis plus de trente ans nous fait découvrir des aspects inconnus, des contradictions mais aussi des moments de volupté, de beauté voire d'extase du monde du Levant. A travers une histoire extrêmement touchante et puissante de tendresse et d'amour, il nous entraîne dans le tourbillon d'une vie pleine de rebondissements heureux et malheureux à la fois.
Un excellent voyage initiatique pour toutes les personnes qui désirent connaître le Japon mais aussi les Japonais.e.s.
Ce qui peut apporter de l'apaisement ou de l'excitation voire de la contrariété et une autre façon de penser, de voir les choses, en s'écartant parfois de notre sacro-saint modèle occidental.
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Le roman commençait pourtant bien ... Un homme reçoit une lettre mystérieuse qui l'oblige à se plonger dans ses souvenirs pour essayer d'en deviner l'expéditeur ( expéditrice en l'occurrence). Il se souvient de son arrivée au Japon, pays qui va devenir le sien et nous présente rapidement sa vie actuelle. La description des moeurs japonaises est plutôt intéressante mais l'évocation de ses souvenirs est plutôt ennuyante. On tourne autour du sujet sans jamais y entrer. Reste la fin, qui nous laisse sur notre faim ... C'était donc cela !
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Un homme mur revient sur sa jeunesse et sur sa découverte du Japon. Voyage initiatique entrepris à 17 ans, il découvre un pays teinté de pudeur et de délicatesse. Il est l'étranger, ses cheveux blonds bouclés et ses yeux bleus attisent la curiosité. le Japon magnifié , le japon et ses extravagances et ses douleurs.

Nous aussi ,nous voyageons avec le narrateur, les paysages se dessinent sous la plume de l'auteur. Nous errons entre deux époques, entre les souvenirs de 1972 et les réflexions de l'homme qu'il est devenu. Réflexions amorcées par la lettre d'une femme dont il s'est épris pendant quelques jours . C'est en tombant amoureux de cette femme, qu'il tombe amoureux du Japon. revenu en France, il apprend la langue, s'y installe professionnellement mais il ne la retrouvera pas. Il occupe un poste important, il a adopté la culture japonaise .

La fin du roman est trop prévisible, je ne veux pas donner plus de précisions. C'est le seul bémol que j'accorde à ce roman, qui par ailleurs nous transporte. Il y a un côté un peu trop mélo-dramatique qui clôt le roman et qui ne concorde par avec le reste du roman.

Un Japon poétisé, un Japon envoûtant, une culture aux antipodes de celle de la France, un Japon jamais critiqué même s'il y pointe des extravagances et des tares.

on y entend le froissement des kimonos, les claquements des geta sur le plancher, les portes qui coulissent. Et surtout, le retrait dans les sentiments, la pudeur, la bonté de ses hôtes , on se surprend à sourire devant les scènes de découverte du jeune garçon.La scène des serviettes de bain , en particul
Lien : http://helene14.canalblog.co..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un mois a passé pendant lequel j'ai vainement cherché une raison à cette rage aveugle du destin. […] J'ai oublié que les passions humaines sont sans frontière et qu'elles mènent aussi bien au désastre qu'à la grandeur, quel que soit le langage dans lequel elles s'expriment. Magma incandescent sous une croûte de glace, le Japon m'a sauté au visage dans tout ce qu'il a de burlesque, de truculent, d'exalté, d'excessif, de brutal, après toutes ces années où il avait endormi ma méfiance sous la courtoisie, la délicatesse, la grâce, la retenue, la sobriété.
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...Des hommes et des femmes dans des amours interdites, dont les parents, pour une raison ou pour une autre, rejettent l'union. Ou encore des couples qui ont atteint un niveau de félicité qu'il leur paraît impossible de surpasser et qu'épouvante l'idée d'une vie morne après tant de fortune et d'harmonie ! Alors ils se jettent du haut des chutes et s'écrasent sur les rochers dans le bassin...
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Ce n𠆞st pas une mauvaise chose, le passé. C𠆞st la trace qu’on laisse derrière soi. Vivre, c𠆞st fabriquer du passé ! C𠆞st inévitable.
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Le temps qui passe est le père ingrat de l'indifférence...
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