AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782358800709
Arola (23/10/2014)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Ogres, démons, léviathans, dragons, géants, cyclopes, vampires, minotaures, sirènes, tyrans...
Depuis plus de 2 000 ans, les monstres sèment la terreur dans l’art. Les voici tous réunis pour une grande parade terrifiante, où se mêlent peintures, photos, sculptures, films et dessins. D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Il y a ceux qui incarnent une époque et ceux qui font leur éternel retour. Et les plus terribles ne sont pas forcément ceux que l’on croit…>Voir plus
Que lire après Revue Dada, n°196 : Les monstresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce numéro de DADA nous parle des monstres à travers les époques et les continents, dans les Arts plastiques, la littérature, le cinéma.

Les monstres représentent des menaces
• extérieures
- tel que le diable dans la religion chrétienne, sous forme de dragon
- comme les progrès scientifiques incontrôlables dans le monde moderne (cf. le 'Frankenstein' imaginé par Mary Shelley)
• et intérieures (nos parts d'ombre)
- d'où les êtres hybrides, comme le Minotaure, à la fois homme et animal avide de chair fraîche
- et les personnages bipolaires, comme Mister Hyde (Robert Louis Stevenson).

Sociales, ces représentations sont donc des constructions, qui peuvent différer d'une culture à l'autre : tandis que le dragon est effrayant dans le monde occidentale, il est au contraire bienveillant et protecteur en Asie où « il ne crache pas de flammes, mais fait tomber la pluie. Il symbolise le pouvoir harmonieux, et notamment le pouvoir suprême de l'empereur. »

A contrario, il existe de faux monstres, dont l'apparence effrayante dissimule le bien, la fameuse 'beauté intérieure', comme le Quasimodo de 'Notre Dame de Paris' (Victor Hugo)...

Bref, encore une fois, cette excellente revue nous apprend beaucoup sur l'histoire, la société, via différents supports artistiques, tout en nous faisant réfléchir.
Les oeuvres sont parfaitement choisies pour illustrer le propos (et jamais coupées par la reliure médiane, ça mérite d'être souligné).
Pour chipoter, je dirais qu'on peut s'adresser à de jeunes lecteurs sans multiplier les points d'exclamation.

• Merci au drive de ma médiathèque, j'ai fait des stocks pour dadaïser dans les prochaines semaines ! 😋
Commenter  J’apprécie          280
Les monstres sont notamment présents dans la mythologie, les contes pour enfants, en littérature, et au cinéma.
Décrits, sculptés (gargouilles), ou croqués (parfois, ce sont eux qui croquent…), c'est souvent leur apparence qui les caractérise (difformité, laideur, assemblage d'éléments hétéroclites ou disparates, …). Et cet aspect est censé représenter leurs vilenies.

Le succès des monstres dans différentes cultures, à des époques variées, et sur des supports d'expression divers s'explique probablement par la fascination qu'ils déclenchent chez nous. Cette fascination est empreinte à la fois de dégoût et d'attirance. Les monstres reflètent l'ambivalence même de l'être humain, et c'est là ce qui nous les rend si familiers malgré des caractéristiques et traits si improbables.

De "gentils monstres", à l'instar de Shrek, sont cités, comme des exceptions confirmant la règle. Si vous avez mon âge, vous pouvez ici avoir une petite pensée émue pour la gentille famille des Barbapapa, gentils monstres que les auteurs ont oublié de citer (♫ "Voici venir les Barbapapa - Toujours contents - Papa et Maman Barbapapa - Et leurs enfants - Les p'tits et les grands - Se transformant à volonté…" ♫) !
Sur un tel sujet, l'oeuvre de Jérôme Bosch aurait pu être plus abondamment représentée, les monstres étant omniprésents dans beaucoup de ses tableaux...

Ce numéro de la revue DADA l'illustre, et l'explique dans un langage accessible aux jeunes.

Cette revue est intéressante même si j'avais nettement préféré le numéro consacré à Banksy.
Commenter  J’apprécie          111
Rien que la maquette de ce numéro 196 de la revue Dada est en soi une promesse, avec en couverture L'Ange du foyer ou le Triomphe du surréalisme, par le peintre allemand Max Ernst, représentant un monstre prenant plaisir à détruire. Tableau qui résume par ailleurs très bien l'ambivalence des monstres : ils peuvent être horribles physiquement et/ou moralement. Notons, au passage, des choix iconographiques aussi riches que pertinents pour illustrer la série d'articles, le but affiché de la revue étant de faire découvrir l'Art.
Avec des explications simples, et pourtant pas simplistes, la revue Dada offre ainsi une plongée dans ce bestiaire fantastique commun à toutes les cultures et qui relève d'éléments bien plus complexes que le seul but d'effrayer. Car les monstres sont multiples…comme les hommes.
Ce numéro de la revue envisage ainsi les monstres dans toute leur acception, jusqu'à Joseph Merrick, entré dans l'Histoire en tant qu'Elephant Man – monstre seulement d'apparence. Idem pour ces créatures de contes de fées, peu ragoûtantes, mais qui s'avèrent bien plus humaines, moralement, que des individus « bon teint ».
La différence de perception du monstre, selon les latitudes, est aussi évoquée: un dragon n'est pas apprécié pareillement en Chine, où il est bienveillant, qu'en Europe, où il symbolise le Mal.
Avec le temps, les monstres évoluent ; ils deviennent même héroïques tandis qu'autrefois ils étaient le défi – la proie ? – du héros, lequel prouvait sa valeur en les combattant. Mais surtout, à partir de la découverte du continent de l'inconscient par un certain Freud, l'homme réalise que son cerveau est une grande fabrique de monstres, ce dont les artistes s'empareront, particulièrement les surréalistes. Car les monstres cristallisent nos angoisses : ils en sont la représentation, comme Marianne figure la République par exemple. Et à chaque époque ses monstres.
Un abécédaire, judicieusement rebaptisé ABCD'Art, vient compléter le dossier, ainsi que des travaux pratiques pour fabriquer son propre monstre. Puis, un petit coup de projecteur est donné sur un peintre hollandais qui avait la particularité d'être muet (Avercamp). Enfin, des informations sur quelques récentes expositions et publications complètent ce numéro, qui me fait dire que tout n'est pas perdu s'il existe encore des revues comme Dada pour éveiller les jeunes têtes à la curiosité non abrutissante !

(PS : je remercie Babelio, via Masse critique, ainsi la rédaction de la revue Dada pour m'avoir offert ce numéro)
Commenter  J’apprécie          60
✒ Ce numéro 196 sur les monstres dans l'art est très plaisant à lire. Les pages glacées, le design général du recueil sont autant d'aspects qui rendent la lecture agréable. Sans rentrer dans de grands développements, le lecteur aborde toute une panoplie de créatures connues ou non ce qui enrichie ce dernier à coup sur. Un numéro haut en couleur qui ne manquera pas de vous surprendre.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
• Quand la société crée ses propres monstres.
Depuis l'Antiquité, le bestiaire monstrueux n'a cessé de s'enrichir. C'est que nous en avons besoin, car les monstres sont les produits de nos angoisses ; ils reflètent les peurs de l'ensemble de la société. Ainsi, au Japon, pays marqué par la crainte permanente des tremblements de terre, des tsunamis et des typhons, il existe un genre de monstre particulier appelé 'Kaiju' ; ces créatures incarnant la puissance de la nature face à laquelle les hommes ne peuvent rien faire. Le plus populaire est sans aucun doute Godzilla. Créé en 1954, il est le héros de plus de 30 films et de bien davantage de mangas. Ce dinosaure-lézard mutant, gigantesque, laisse des radiations partout où il passe et peut cracher des flammes atomiques ! Né dans le pays où ont explosé les bombes d'Hiroshima et de Nagasaki, cette créature illustre aussi leur crainte de la destruction nucléaire. Mais si Godzilla est d'abord présenté comme un redoutable destructeur, il devient peu à peu le protecteur du Japon lui-même et, dans un épisode de 1962, finit par venger le Japon tout entier en affrontant victorieusement King Kong, le plus célèbre monstre américain. Tout un symbole !
Commenter  J’apprécie          90
• Monstres en kit.
D'après Léonard de Vinci, un monstre réussi doit combiner des parties empruntées à plusieurs animaux. Vous voici dans la section des monstres assemblés ! Regardez son dessin de dragon * : il s'est inspiré des ailes d'une chauve-souris, des pattes du lion et du corps d'un oiseau. Quant à la tête, on reconnaît un cou de cygne et la mâchoire d'un chien ! Malgré tous ces emprunts, chaque partie s'assemble harmonieusement avec les autres, ce qui fait de lui une créature vivante. Et pourtant, ce dragon n'en demeure pas moins monstrueux, puisqu'il défie les lois de la nature en mêlant plusieurs espèces qui ne pourraient jamais se reproduire entre elles. Léonard de Vinci s'est même spécialisé en élevage de dragons. Un jour, il a fixé sur un vieux lézard apprivoisé des ailes qu'il avait fabriquées avec les peaux d'autres lézards, une barbe et des cornes !
_

* Lutte entre un dragon et un lion, XVe siècle (Encre brune avec lavis papier, Florence, Galerie des Offices)
Commenter  J’apprécie          100

Video de Revue Dada (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Revue Dada
DADA, la première revue d'art pour toute la famille
autres livres classés : monstreVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1084 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}