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EAN : 9782864328643
186 pages
Verdier (17/03/2016)
3.5/5   7 notes
Résumé :
Marc Aurèle est aujourd'hui considéré comme un philosophe stoïcien à part entière, au même titre que Sénèque ou Épictète. Pierre Vesperini remet ici en cause cette «opinion commune» à partir d'un nouvel examen des écrits de l'auteur, notamment de passages souvent ignorés, croisés avec toutes les autres sources, exceptionnellement nombreuses, dont nous disposons à son propos. Conformément à une pratique courante dans l'Antiquité, Marc Aurèle utilise les «discours phi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Marc Aurèle, empereur romain, a régné de 161 à 180. Son règne a été marqué par de nombreuses guerres et pour supporter cette fonction difficile qui l'éloignait d'une vie consacrée à un loisir cultivé, il écrit ses pensées à soi-même, cherchant des modèles chez les philosophes et les dieux pour l'aider à rester droit face à l'adversité.

Le propos de Pierre Vesperini est de nous rappeler l'importance de lire les textes anciens dans le respect de leur époque et non à la lumière de nos conceptions contemporaines.
En effet les Pensées de Marc Aurèle connaissent un grand succès aujourd'hui dans un monde déboussolé à la recherche d'une éthique laïque. Mais qu'écrivait réellement Marc Aurèle loin de recettes pour nos contemporains ?

Tout d'abord il n'est pas un philosophe stoïcien. Il cherche dans le discours stoïcien une droiture, une efficacité. Il s'en sert comme d'un moyen, d'une aide, restant libre de toute doctrine. Pour lui ce qui est vrai est ce qui est conforme à la justice.

Hegel puis Foucault vont développer une vision faussée des anciens à travers leur philosophie de l'Histoire : ils considèrent Marc Aurèle comme une étape de la subjectivisation de l'individu. Or de son temps il n'y avait pas de séparation entre le soi et le soi social. On se réglait sur des modèles comme les philosophes ou les dieux. Les philosophes devaient fournir aux élites des discours pour rester droits, c'est à dire remplir leur rôle social selon l'éthique de l'aristocratie.

L'âme pour les Romains est une réalité physique, le souffle de la vie. Il faut garder son corps en bonne santé. Les pensées sont des images. Il ne faut pas se laisser dominer par les affects, colère, chagrin, haine, paresse. Il est important de dire la vérité même si l'on s'isole du groupe. Donc la droiture conduit à la mélancolie, à un isolement propre aux êtres exceptionnels, dont Marc Aurèle faisait partie.
Marc Aurèle a écrit ses pensées pour s'aider à gouverner, prendre des décisions, mieux supporter sa fonction d'empereur, lutter contre ses tendances mélancoliques.

Le livre de Pierre Vesperini est très intéressant, m'a permis de découvrir Marc Aurèle et donné quelques pistes pour aborder son oeuvre. Sa lecture par contre n'est pas très fluide, beaucoup de notes alourdissent la lecture, et l'on finit par perdre un peu le fil du propos, les deux notions s'entrecroisant en fait, la droiture de celui qui gouverne permettant de lutter contre la mélancolie, mélancolie engendrée par la solitude du pouvoir et le devoir de rester droit. Malgré tout c'est une bonne introduction à l'oeuvre de ce grand homme qui a cherché la sagesse tout au long d'un règne difficile.
Merci à Babelio et aux éditions Verdier de m'avoir permis sa découverte.
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Merci à Babelio et aux éditions Verdier, sans eux je ne me serais jamais dirigée vers un tel livre.
En effet, j'avais comme un goût amer quand je repensais aux heures de philosophie au lycée. Mais grâce à cet ouvrage j'ai découvert ce qu'était la philosophie à l'époque antique et mieux compris la vie de Marc Aurèle. Parce que ce dernier je n'en connaissais que l'apparente humanité face à la froideur de son fils Commode dans le film Gladiator. Et le succès de certaines de ses Pensées sur les réseaux sociaux. C'est ce succès actuel qui a amené Pierre Vesperini à se pencher sur les écrits de Marc Aurèle, en les replaçant dans leur contexte et dans leur langue d'origine.
Ce livre de 171 pages montre le travail passionné de l'auteur qui a à coeur de rétablir certaines vérités quant à la vie de l'empereur Romain via ses écrits. Peut-être trop… j'ai eu beaucoup de mal à trouver un rythme de lecture face aux nombreuses et souvent longues notes en bas de page. Complètement étrangère à ce genre d'ouvrage, à ce sujet, je devais déjà faire preuve de concentration pour comprendre les propos de Pierre Vesperini et les renvois en bas de page me faisaient souvent perdre le fil…
Je ressors de cette lecture assez fière et ravie pour ma culture générale. le travail de l'auteur nous permet de mieux comprendre pourquoi les écrits de Marc Aurèle (ou autres auteurs antiques) rencontrent du succès aujourd'hui. le but premier des aristocrates romains était de mener une vie « droite », de se gouverner, de maîtriser ses affects pour briller à l'image des dieux. C'est pourquoi Marc Aurèle utilisait des logoi, des discours philosophiques, pour lui-même ou pour ses amis. Pour se tempérer, se motiver, maîtriser son démon intérieur… Finalement comme beaucoup d'entre nous !
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L'ouvrage est érudit, réservé à un public averti. Vespirini questionne ici le stoïcisme présumé de l'empereur romain Marc-Aurèle. On y apprend également plus en détails la doctrine stoïcienne, qui se voulait un guide jusqu'à la manière de déféquer (véridique).

L'objectif de l'auteur est toutefois rapidement atteint. Et la plupart des pages ne sont là que pour exemplifier ce qui a été affirmé dès le début. Effectivement, Marc-Aurèle n'est pas un stoïcien au sens professionnel du terme, mais s'inspire du stoïcisme, l'étudie et l'articule au service de sa gloire. C'est tout. Il ne professe pas la doctrine, et ne pratique pas en vue d'atteindre la vertu, qui se doit pourtant être une finalité dans le stoïcisme. Par ailleurs, l'empereur faisait aussi parfois appel à l'épicurisme, frère ennemi des stoïciens.

Sans vouloir contredire Pierre Vesperini, le terme stoïcien est avant tout une histoire de définition. Si l'on s'en tient au terme strict donné par les philosophes stoïciens eux-mêmes, personne ne peut vraiment être stoïcien tant cet idéal est au-delà de la portée des hommes. En revanche, tout le monde peut se rapprocher de cet idéal. A mon sens, l'auteur aurait pu interroger plus longuement le terme "stoïcien".

En résumé : un ouvrage instructif, que certains trouveront probablement bavard, là où d'autres préféreront le qualificatif "généreux". C'est selon.
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Verdict: incontournable, pour les passionnés de philosophie antique...

J'imagine que, comme d'autres, j'ai connu Vesperini par Onfray, qui lui a fait pas mal de publicité. J'ai découvert un livre prenant, extrêmement bien écrit, fouillé, mais accessible et didactique. A une époque où on lit mal, on lit la glose de ceux qui lisent mal, Vesperini nous montre simplement que le philosophe stoïcien Marc Auréle n'est ni philosophe, ni stoïcien. On y apprend comment l'hagiographie catholique a reformulé la philosophie antique à sa manière, pour se l'approprier. Au final, je ne suis pas en mesure de dire qui a raison et qui a tort, mais la discussion élève et le point de vue est intéressant.
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
06 février 2017
Marc Aurèle était-il vraiment un stoïcien, ou même un philosophe ? Et ce « moi » auquel il s’adressait dans ses Pensées est-il réductible au sujet tel que nous le comprenons aujourd’hui ? P. Vesperini remet en cause les lectures traditionnelles des écrits du célèbre empereur romain.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En un mot, rester droit, c'était se gouverner soi-même pour pouvoir gouverner les autres. Telle était la préoccupation constante de Marc Aurèle ; elle l'habitait avant même qu'il accède au pouvoir, puisqu'on en trouve trace dans une de ses lettres de jeunesse, où il parle des flatteurs.
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Et en même temps comment échapper à une détermination si constante de la culture romaine ? Marc Aurèle, comme tous les nobles romains, cherchait à "se distinguer" des autres, à compter "parmi les meilleurs". Ce que vise Marc Aurèle, c'est donc aussi la gloire : il était "on ne peut plus attentif à sa réputation", et la philosophia, en l'aidant à être le meilleur, était un instrument au service de sa gloire, comme elle le sera pour Julien, émule de Marc Aurèle, qui tenait à ce que chacun de ses actes soit approuvé par le philosophe Priscus.
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C'est ce que rechercha et obtint Marc Aurèle : non pas, redisons-le, au sens de philosophe professionnel, mais au sens d'homme exemplaire pour sa culture, sa vertu et sa relation avec les dieux.
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Fais toi briller par la simplicité, la pudeur, l'indifférence pour ce qui tient le milieu entre la vertu et le vice.
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Il semble que Marc Aurèle ait résolu ce problème en tentant, par ses logoi, de vivre "comme sur une montagne".
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Videos de Pierre Vesperini (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Vesperini
Ce livre résulte d'une fascination : celle de l'auteur pour les fragments, infiniment rares, qu'ont laissés malgré eux, par une chance inespérée, les poètes aujourd'hui inconnus de la République romaine. Inconnus car oubliés, effacés ou presque par la révolution augustéenne. Pierre Vesperini a voulu simplement, pour chacun des poètes qui lui « parlaient », écrire un portrait qui, en un sens, les ramène à la vie. Mais cela sans jamais inventer, en se tenant strictement aux témoignages. de cette fascination est né ce court livre, bijou scintillant d'intelligence, d'humour et de rêverie.
En librairie le 8 septembre 2023 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251454702/poetes-et-lettres-oublies-de-la-rome-ancienne
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