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EAN : 9782708242852
176 pages
ATELIER (11/09/2014)
3.25/5   4 notes
Résumé :
83 idées fausses sur les fonctionnaires et la fonction publique démontées dans un petit livre de poche pour tordre le cou aux clichés et rétablir des vérités, Alors que la croissance est en panne, que l'on parle beaucoup du déficit public, on entend dire que ce serait "la faute des fonctionnaires". Les agents de la fonction publique de l’État (et particulièrement les enseignants et les personnels de l'éducation), ceux des collectivités territoriales et des hôpitaux,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux éditions de l'atelier pour l'envoi du livre.
Bernadette Groison est professeur des écoles et depuis 2010, secrétaire générale de la FSU (Fédération syndicale unitaire), première organisation syndicale de l'Éducation nationale et deuxième de la fonction publique d'État.
Les Éditions de l'atelier est un éditeur indépendant qui a été créé en 1929 sous le nom de « Éditions Ouvrières ». Leur credo : « mettre en valeur les expériences humaines afin d'analyser les grandes questions de société, décrypter le passé, inventer le présent. Les ouvrages visent à accroître la capacité de chacun à être acteur et à favoriser la transformation du monde vers plus de démocratie, de justice, de fraternité. » (voir leur site : http://www.editionsatelier.com/)

L'ouvrage est donc édité par Les Éditions de l'Atelier, en partenariat avec La FSU. Il vise à contrecarrer toutes les idées fausses qui circulent à propos de la Fonction Publique et des fonctionnaires. Pour se faire, il les prend une par une, en prenant appui sur des sources fiables et spécifiques (enquêtes, statistiques, rapports, comparaisons internationales,…).
Il est organisé par thèmes. Premièrement, les idées reçues sur les fonctionnaires ; deuxièmement, les fausses solutions. La première partie se décompose elle-même en sous-catégories : sur les agents de la fonction publique, sur les enseignants (point plus développé qui se comprend quand on connaît la profession de l'auteur…), sur le rôle du secteur public, sur les finances publiques et sur l'État et les collectivités territoriales.
Avant toute chose, on remarque que c'est un syndicat qui a participé à l'écriture du livre. Ce dernier est donc orienté dès le début, en prenant forcément la défense des fonctionnaires. Ce qui m'a un peu gêné c'est cette « présence » implicite du syndicat dans l'ouvrage. Pour citer un exemple : sur l'idée fausse n°31, concernant l'échec scolaire, l'auteur fait remarquer que les jeunes vont en moyenne à l'école jusqu'à 19 ans. Elle ajoute : « C'est pour tenir compte de cette réalité que la FSU propose de fixer l'âge de scolarité obligatoire à 18 ans […]). On retrouve au fil du livre, disséminées çà et là, des propositions syndicales pour faire évoluer et dynamiser la fonction publique et défendre les fonctionnaires. Évidemment, c'est la secrétaire générale de ce syndicat qui a écrit le livre. Soit. Mais j'aurais préféré un livre plus impartial, même si ce n'est pas non plus un manifeste syndical, loin de là.
Autre détail perturbant pour moi, l'intitulé des idées fausses. Je me doute bien qu'il y a un tas de clichés répandus sur les fonctionnaires et la fonction publique, comme le « mille-feuille » administratif (rappelons tout de suite qu'il n'y a en fait que 6 feuilles…), la sécurité de l'emploi, les avantages par rapport au privé, etc. mais il y en a d'autres que je trouve un peu exagérés… Par exemple : « Les enseignants-chercheurs ne travaillent que quatre à huit heures par semaine d'octobre à avril » (idée fausse n°27) ; « Les contrôles incessants des inspecteurs du travail empêchent les entreprises de travailler » (idée fausse n°38) ; « On devrait augmenter les droits d'inscription dans les universités pour que leur budget soit équilibré » (fausse solution n°79),… Mais bon, il y a aussi, comme partout, certains fonctionnaires qui ne sont pas à la hauteur de leurs missions et qui du coup servent de généralités aux personnes qui les ont côtoyées et ces dernières pensent ensuite que tous les fonctionnaires sont comme ça...

Par ailleurs, certaines idées fausses me semblent redondantes, autant dans l'idée même qu'elles véhiculent que dans la réponse apportée par Bernadette Groison. Exemple : « Avoir son salaire gelé le temps que la crise passe, c'est acceptable pour un fonctionnaire parce que son emploi est garanti » (idée fausse n°9) et « Au vu de la situation économique de la France, il est normal que tout le monde, y compris les fonctionnaires, fassent des sacrifices » (idée fausse n°44). Autre exemple : « Dans le système actuel, un fonctionnaire incompétent peut rester à son poste même si tout le monde sait qu'il est inefficace » (idée fausse n°19) et « On devrait, comme dans le privé, pouvoir licencier les fonctionnaires qui sont inefficaces et incompétents » (idée fausse n°78).
Les réponses se rejoignent d'une certaine manière, puisque l'auteur rappelle très souvent les principes inhérents de la fonction publique : adaptabilité et donc innovation permanente, service au public (donc égalité, neutralité, équité et solidarité), primauté de l'intérêt général sur les intérêts particuliers,… Peut-être que certaines auraient pu être regroupées.

Malgré ces quelques points moins plaisants pour moi, j'ai trouvé des qualités à ce livre. Pour les fonctionnaires qui le lisent, cela leur permet de se remettre en mémoire leurs missions fondamentales (voir les principes cités ci-dessus), et de pouvoir répondre aux attaques de manière argumentée afin de tordre le cou pour de bon aux poncifs. Pour les autres, cela permet d'éclaircir leur pensée, de revoir leurs idées (fausses !) concernant la fonction publique et de comprendre la différence fondamentale entre public et privé : pas de recherche de profit dans le public, richesse mesurée différemment, comme par exemple en terme de bien-être et d'émancipation des citoyens (voir idée fausse n°3 comme quoi les fonctionnaires coûtent cher aux contribuables et ne créent pas de richesses ou l'idée fausse n°67 qui propose de réduire les personnels de la culture puisqu'ils n'auraient pas d'utilité directe).

Au final, ce petit ouvrage redore le blason de la fonction publique en montrant que ce n'est pas une charge pour la société mais bien un atout pour faire évoluer les citoyens dans le bon sens, en répondant à leurs besoins et en luttant contre les inégalités.
Je pense qu'il peut permettre d'endiguer l'hostilité envers les fonctionnaires, puisque tout le monde ne sait peut-être pas que certains fonctionnaires vivent en-dessous du seuil de pauvreté et que un sur cinq est contractuel donc n'a pas un emploi « définitif ». Quelques phrases à méditer donc…
Un livre orienté en faveur des fonctionnaires donc, mais très utile pour mieux les comprendre et implacable puisque quasiment chaque idée fausse est démontée avec des chiffres et des rapports qui viennent réfuter complètement le cliché. A lire !
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Livre reçu dans le cadre de l'opération "Masse critique"

Le petit livret "En finir avec les idées fausses sur les fonctionnaires et la fonction publique" part avec une ambition certaine : démonter une à une 83 idées reçues.
Pas facile a priori, dans la mesure où la fracture public/privé semble ancrée dans le paysage national. Il est écrit par une syndicaliste, Bernadette Groison, de la Fédération syndicale unifiée (FSU). D'où, logique, de premiers doutes car à l'objectivité de l'ouvrage, d'autant que, comme souligné un peu partout, l'ouvrage intervient dans une période électorale (les élections syndicales étaient le 4 décembre).
Pourtant, force est de constater que ce petit livre fait oeuvre pédagogique avec succès. Il a pour but d'une part de donner des arguments aux fonctionnaires pour débattre dans un contexte de campagne anti fonctionnaires permanente, et d'autre part d'informer le grand public. On a en effet trop souvent tendance à reprendre des poncifs ou -pire- des idées reçues sur un sujet largement méconnu. Ambitieux on vous dit. Mais également réussi.
Bien documenté, il revient sur le -soi-disant- nombre trop important de fonctionnaires. Bilan : pas plus élevé qu'au Royaume Uni, bien plus faible que dans les pays scandinaves.
Bref, si vous cherchez à savoir si oui ou non les fonctionnaires travaillent peu, s'ils sont toujours en grève, ou combien coûte vraiment la fonction publique (et surtout pour quelles réalisations), c'est ce livre qu'il faut lire.
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Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Et que dire, sinon qu'il est d'utilité publique tant le message aujourd'hui véhiculé par les politiques tend à nous faire croire qu'il faut réduire les dépenses publiques, et donc les services publics (merci l'austérité) car ils seraient inefficaces, de piètres qualités, etc; etc.

Et bien non, ce n'est pas aussi simple que ça ! Arrêtons de blâmer les fonctionnaires qui ne sont pour rien à la crise actuelle, et qui sont loin d'être des privilégiés. Il n'y a qu'à voir le statut de certains fonctionnaires en catégorie C, voire même de certains contractuels qui baignent dans la plus grande des précarité...

Bref, un livre utile rapide à lire et facile d'accès. Les Editions de l'Atelier ne sont pas à leur premier coup d'essai, ils avaient notamment publié En finir avec les idées fausses sur la pauvreté (rédigé par ATD Quart Monde) et En finir avec les idées fausses propagées par l'extrême droite (écrit par Pierre-Yves Bulteau). J'attends pour ma part avec impatience le prochain sujet qui sera décrypté !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Non, la fonction publique n'est pas poussiéreuse ! Elle a vu passer beaucoup de réformes et cherche toujours à vivre avec son temps. L'adaptabilité est d'ailleurs un autre de ses principes. Normal, elle est au service du public ! Elle a aussi une vision prospective des services à rendre, car l'intérêt général n'est pas la somme des intérêts particuliers.
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Car aujourd'hui, c'est grâce aux 5,3 millions d'agents de la fonction publique que sont rendus les services dont les usagers ont besoin, dans des conditions parfois difficiles.
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Pourtant défendre à tous crins la réduction des dépenses publiques et donc réduire le nombre de fonctionnaires et les budgets des administrations, c'est se résoudre à avoir moins de services sur l'ensemble du territoire : moins d'écoles, mois d'hôpitaux, moins de structures d'accueil pour la petite enfance ou pour les personnes âgées, mais aussi moins d'infrastructures, moins de contrôles sanitaires... Et tous ces "moins" se transforment très vite en une baisse de qualité des services rendus.
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La fonction publique est là pour répondre aux besoins de la population, elle doit aussi assurer les contrôles nécessaires de légalité, de sécurité. Pour certains, ils sont les freins au développement, ou des abus de bureaucrates. Mais s'ils permettaient tout simplement de vivre ensemble sans crainte des risques sanitaires environnementaux, ou des abus de groupe de pression quels qu'ils soient?
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La culture vaut pour elle-même, pour la profondeur humaine qu'elle révèle. Elle participe au rayonnement d'un pays et à l'émancipation de ses citoyens.
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Vidéo de Bernadette Groison
Bernadette Groison : "On a quand même le sentiment qu'une réforme chasse l'autre." .L'invité des Matins de France Culture.Comprendre le monde c'est déjà le transformer, l?invité était Bernadette Groison (07h40 - 08h00 - 20 Mars 2018)Retrouvez tous les invités de Guillaume Erner sur www.franceculture.fr
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