Recueil de nouvelles. Wouah ! super !me disai-je lorsque j'ai reçu le livre des éditions diable vert. J'adore les nouvelles. Des nouvelles primées du prix
Hemingway. D'impatience je feuillète au hasard et je découvre l'objet du délit : des nouvelles sur la tauromachie. Hein ? Pardon ?
Non, non. Pas pour moi. Je ne connais pas la tauromachie, juste le nom, le concept que je réprouve. Couper les oreilles du taureau, ou lui piquer l'épaule ou ne pas le mettre à mort celui qui s'est bien battu… (quelle magnanimité) pas pour moi. Vraiment pas.
Bref, en honnête lecteur, parce que j'ai coché la liste aussi des livres pour masse critique (la prochaine fois je cocherai pas au hasard… non, j'aime le faire pour lire des livres que je ne lirai pas autrement), je me mets à lire.
Je commence par Latifa, le lauréat de 2014 écrite par un certain Etienne Cuénant. Okay, l'écriture est belle, genre « Mais pourquoi fais tu cela ? Parce que le courage de ceux que l'on admire se porte sur soi comme un parfum ; intime et exaltant. »
Bon, nouvelle jolie, un peu pompant. Ennuyante. Pardon ? Elle a eu le prix
Hemingway ? Ah oui ?
Passons à la deuxième, Madrid, Etats Zunis d'Amérique, P de Molay.
Ha, oui, là, une espèce de coup de foudre me prend par la main, ou par le coeur. Une belle histoire émouvante, il ne se passe pas grand-chose pourtant, un village avec quelques personnes un peu perdues dans leur vie, désillusion, peine, envie, un désir d'être, et là on ne tue pas el toro : « Ce qu'il faut savoir, c'est qu'aux Etats-unis d'Amérique, les corridas se font sans le sang. Pas de mise à mort du toro. Ce dernier est revêtu d'une cape en toile et un système de Velcro permet de lui poser des banderilles. »
Excellente nouvelle, ma préférée, peut être.
Troisième : un drame lorquien, écrite par un docteur en médecine espagnole. Les relations entre un mayoral (olé !) d'un prestigieux élevage et d'un jeune garçon qui va prendre sa relève. Hum… la fin est inattendue, et sans cette fin, la nouvelle serait inintéressante (à mon humble avis …)
Passons : le Che s'est arrêté à Las Ventas. le titre dit tout, un épisode de la vie du Che. J'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. Désolé.
Cinquième : le crépuscule d'
Hemingway. Ahh, une bien belle nouvelle que voilà, émouvante, bien orchestrée. Un épisode de la vie de cet écrivain, fin saoul, bien ivre, si grisé. L'anecdote ici, c'est pas tant l'histoire que l'auteur lui-même. Il était athlète de haut niveau triple saut et prof de chimie. (me rappelle un certain
Alexis Jenni, prix Goncourt et prof de SVT. Si si. Cessons donc de cloisonner les esprits, on peut être littéraire et scientifique, artiste et fainéant, croyant et se moquer de dieu, libre et ouvert et dévorer la vie (oui oui rien d'incompatible la dedans.. juste un excès de zèle)).
6ème : le toréro sans passé, une nouvelle policière. Bien. Citation : « La chance ne sourit pas seulement qu'aux cocus mais aussi à ceux qui comptent sur elle pour ne pas l'être »
7ème : l'espagnol et la charcutière. Cocasse. (j'abrège, me reste que quelques instants pour poster la critique de masse critique)
8ème : Etre de taille. Passez votre chemin amigo.
9ème : Naranja. Ahh, très bien. Histoire policière par un groupuscule contre la tauromachie. Très bien. Excellent.
10ème. Comme la 8.
11ème : el calanès. (avec le tilde sur le n). Bien. Pas un chef d'oeuvre mais belle dans sa sincérité. Humble, humaine, fraîche.
12ème : Mon chéri. Peut être ma préférée. Ex aequo avec Madrid (la deuxième). Une histoire de prostituée qui vous remue vos tripes, vous fait aimer ou détester le monde humain. L'écart est vraiment petit entre les 2. Comme une brulure. Vous mettez votre main dans une eau vraiment glacée ou près d'un feu. Dans les 2 cas, vous aurez mal et la chaleur ou leur froidure vous apparaitront le même mal.
13ème : le règlement. Oui, ça c'est pas une nouvelle, c'est le règlement du concours qui explique que la nouvelle doit avoir un lien avec la tauromachie qu'on aime ou non. J'avoue avoir été déçu du thème du livre reçu mais franchement, à la lecture des nouvelles, j'ai vraiment bien aimé ce livre. Les nouvelles sont toutes bien écrites (et celles que je n'ai pas aimées sont juste dues à un style prétentieux mais qui ravira les autres que moi) et surtout elles ne font pas l'apologie de la tauromachie. Aucune de toute façon ne parle de la mort du toro, ou de la découpe de ses oreilles ou des pics qu'il reçoit. Par contre, on y parle beaucoup ou on le ressent vivement de cette fierté du toréador, son courage, sa tenue, sa brillance. On peut être contre ou pour (et moi le premier contre) la tauromachie mais ce n'est pas un livre qui affirme ou infirme les vertus de la tauromachie (heureusement). On ne ressent juste que la beauté de ce sport (je ne vais quand même pas dire art ? même si on désigne la boxe par le noble art (qu'y a t-il de noble à se cogner la gueule ?)) au travers ces auteurs différents de différentes nationalités.