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Critique de EvlyneLeraut


Une banderole, havre d'espérance sur un banc alloué à l'engagement, la place Flora Tristan dans le 14 e arrondissement de Paris, est le lieu à visiter, et à faire sien.
Le Collectif 14, rassemble les appels des Mal-logés. Cette association apaise le coeur des êtres en souffrance et les aide dans leurs recherches. « Un toit pour vivre » sonne tristement au-dessus de Paris, carillon de douleurs et de profonde solitude. Ce livre, cri d'une injustice appelle à la sollicitude du lecteur. On écoute plus qu'on ne lit ces pages aux murs gris. Peu à peu, le lecteur pénètre dans ces pièces étroites et humides, dans ces M2 comptés à pas de souris. Aucune envergure possible, aucun enfant en plénitude, juste des êtres en mal de logement qui parlent dans « Un toit pour vivre »Sursaut républicain d'un atelier d'écriture « Les Passeurs de paroles » pour mettre des mots sur les maux. Ce livre devient une source de lumière, un hymne époustouflant des forces assemblées. Bouleversant « Habiter à l'hôtel. Avancer pour avoir un logement. La honte de vivre comme ça… ; »
Essai oral, où les paroles sont des chuchotements de sanglots enfouis. le lecteur se sent mal dans sa maison tout à coup trop grande. Il voudrait laisser la porte ouverte et offrir « Un toit pour vivre » à cette « Folle d'être mal logée.14 ans de mariage sans avoir eu une pièce rien que pour nous deux. Mon intimité est comme les fils électriques. »Pas de plaintes, mais une dignité formidable et le courage de vivre en sachant que la liberté de se mouvoir est quasi nulle. Ces témoignages, levier pour une meilleure destinée sont puissants et chaque syllabe pénètre le toit du monde pour demander un peu de partage et de justice.
Des engagés : du Collectif logement 14, Les Passeurs de paroles , les éditions « Chèvre feuille étoilée » au lecteur qui referme le livre la rage au ventre et en l'offrant en partage…Ce livre devient le miroir de tous. le lecteur espère de toutes ses forces qu'un nom se trouve sur chaque boîte aux lettres avant le point final. Il comprend l'impact et ne lira jamais son propre nom sur la sienne de la même façon.
Cet essai est grave, utile et indispensable. Cette solidaire chaîne d'écriture écarte les murs de notre conscience.
A déposer dans chaque mairie de France.

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