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EAN : 9781095367025
Sur le Fil (09/11/2015)
4.05/5   10 notes
Résumé :
« Le bonheur, ce n'est pas être libre d'assouvir des caprices d'enfant, mais de connaître et de tenir le rôle qui nous convient le mieux. Et de ce rôle, contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n'est pas nous qui en décidons. Il nous incombe seulement de le découvrir. Je vous l'ai déjà dit, l'avenir n'est pas écrit d'avance. Aussi est-il possible de se tromper, de ne jamais trouver son rôle. Certains choisiront de nier l'évidence au prétexte d'être libre. Il est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman est la vision de Une-Flèche, chaman amérindien et ami de Sitting Bull, qui, au seuil imminent de sa vie, raconte à sa famille ce qui va se dérouler quelques générations plus tard. Il s'agit de l'histoire de Jason Ours debout qui sera confronté dans l'avenir d'aujourd'hui à des choix, ou plutôt un choix, celui de la survie de la Tradition, du pouvoir des chamans transmis oralement dans le plus grand secret. Que fera Jason de ce pouvoir, de ce savoir ancestral empli de sagesse, de respect de la terre et des hommes, dans une société où ces valeurs ont du mal à survivre ?
Le grand-père de Jason, Oeil-qui-voit-dans-la-nuit, a imprimé en lui la tradition des Lakotas, les Indiens du Dakota du Sud. Entre rituels de passage, visions et épreuves, Jason a grandi en se jouant des valeurs profondes. Gravir la montagne fut pour lui plus de l'ordre du défi sportif que de l'épreuve d'initiation, mais la nature, la faune, le souffle du vent, le silence de la plaine se sont immiscés dans sa construction d'homme.
Ce matin-là, Jason savait qu'il devait partir, retourner chez lui sans réelle explication, à plusieurs milliers de kilomètres dans le Dakota. le voyage serait long sur sa BMW hors d'âge dont le moteur flat twin était reconnaissable entre tous.
Dans la lettre transmise par son grand-père, Oeil-qui-voit-dans-la-nuit lui demandait de rapporter une poignée de terre de Ground zéro à New York, là où sa fille, la mère de Jason, s'était consumée.
Le voyage en solitaire commence dans le froid hivernal des États-Unis. Nous sommes en décembre, le mois de la Lune où les cerfs perdent leurs bois.
À New York, il rencontre une jeune femme avec qui les premiers rapports sont houleux, comme deux électrons qui s'attirent et se repoussent à la fois. Jason est étranger à cette ville, autant par les us que par les valeurs. Une fois sa poignée de terre en poche, il repart pour son long voyage à travers la moitié des États-Unis. de motels déserts en bars mal fréquentés où sa face d'Indien libre provoquera quelques rixes, Jason sera rejoint par la jeune femme de New York pour un bout de chemin, long périple, tous les deux accrochés l'un à l'autre sur la vieille BMW. le froid et la solitude seront leurs compagnons de voyage.
Oeil-qui-voit-dans-la-nuit attend son petit-fils pour le rituel du choix ultime, le combat intérieur d'où l'on ne sort que vainqueur ou vaincu définitivement. Pour cela, toutes les forces invisibles seront présentes pour assister au passage.
Au-delà du road trip, du « roman sur la route », ce livre est une ode à la nature, à la Terre. Jean-Pascal Collegia nous propose de ressentir la sagesse des Amérindiens, de nous mettre nous aussi, lecteurs, devant ce choix de vie, dans la conscience de ce qui nous entoure, de qui nous pouvons être. Pas de leçon, juste une proposition où la philosophie de Spinoza, sous-jacente, se superpose d'une façon étonnante avec celle d'outre-Atlantique malgré l'écart spatiotemporel entre les deux.


À souligner : l'écriture poétique très imagée de Jean-Pascal Collegia sert admirablement les propos et la pensée de cette civilisation dont nous aurions tous à nous inspirer. Certains passages de contact avec la nature sont le chant de la nature elle-même.
Lien : http://dominiquelin.overblog..
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Alors que le titre semble assez étonnant de prime abord,  il nous plonge en réalité au coeur de l'histoire Sioux que va nous raconter Jason et son grand père par événements interposés !
D'abord ce titre donc qui évoque une coutume indienne qui est celle de nommer les mois par leur lune et ce qui se passe à ce moment-là. du coup ''la lune où les cerfs perdent leurs bois'' c'est le moment de l'année où les cerfs les perdent, hiver donc !

Ensuite le corps du texte qui s'ouvre sur les derniers instants de vie d'Oeil-qui-voit-dans-la-nuit et du souvenir de cette bataille historique, celle de Little Big Horn aux côtés d'un guerrier indien réputé : Sitting Bull. Bataille de territoire aurifère, celle d'une montagne sacrée pour les lakotats : le Mont Rushmore.

Ainsi dès le début nous voici entourés de noms exotiques et batailles inconnues (pourtant symboliques) ! On est en territoire indien aux côtés de préceptes philosophiques entre Spinoza et la pensée des Indiens d'Amérique !
Un beau compromis d'entrée et une promesse d'une lecture à la fois attrayante et intéressante ! 

Donc en avant la critique :) Après le grand père guerrier (que je viens d'évoquer) vient le personnage principal : Jason. C'est lui que nous allons suivre du début à la fin, lui qui va nous faire partager son initiation indienne, lui qui va quitter son océan actuel pour les plaines et les traditions de sa jeunesse, lui qui va nous amener dans son périple final aux côtés de son ''étoile soeur'' et d'autres hommes/fantômes qui l'accompagnent.

Un récit vite lu (même si j'ai été un peu gênée au début par mon manque de connaissance vis-à-vis de l'histoire des Indiens d'Amérique mais également de la géographie de ce pays) et dans l'ensemble apprécié ! J'ai bien aimé cette idée de participation à une quête aussi spirituelle que géographique et réelle, saupoudrée de magie indienne et vision de la vie que je partage pour de vrai !

Cela m'a donné envie de lire Spinoza :) Prochaine critique à suivre donc !
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J'ai beaucoup aimé me plonger dans cette lecture apaisante, on y suis le parcours de Jason Ours debout issu de famille d'indiens, il va partir à la conquête de lui mème afin de se retrouver, de se comprendre et d'accomplir son parcours initiatique à la culture des indiens.
Il sera guidé par son grand père et accompagné d'une belle rencontre.
J'ai adoré ces moments ou il décrit la nature, le recueillement, ce sentiment ou plus rien n'est important que de se poser et observer, il nous fait comprendre qu'aujourd'hui tout n'est que monde de béton et on néglige inconsciemment le plus important, cette nature d'une grande beauté si vite oubliée.
Le passage sans le savoir pour moi qui m'as marqué est celui que j'ai découvert à la fin de ma lecture et qui n'est autre que la quatrième de couverture, ou tout est dit et tout se résume.
L'auteur réussi à nous entrainé dans ce conte philosophique tout en haut des grandes forets enneigées , des collines perdues ou l'immensité de la nature prend tout son sens et ou est présente la lune ou les cerfs perdent leurs bois....
Une remise en question, un grand merci à l'auteur pour ce conte ou l'écriture poétique est fluide et très compréhensive.
Un grand merci également à Babelio pour cette masse critique et enfin un grand merci aux éditions Sur le fil pour leur gentillesse lors des échanges écrits.
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Un récit envoûtant qui traverse (à moto) une Amérique enneigée, glacée, quelques années après les attentats du 11 septembre. Un récit joliment écrit qui traverse l'histoire et les traditions des indiens Lakota tout en parlant du temps moderne. Un récit philosophique autour de la nature, du chamanisme, de l'identité, de la mémoire et de la transmission, qui a un point de vue fort mais qui n'est pas imposé. Une histoire d'amour(s). Une histoire ésotérique mais pas déjantée : elle est très ancrée dans la réalité (sauf pour des lecteurs très rationnels, probablement). Mon seul bémol : le personnage féminin un peu trop effleuré même si on la connait mieux sur la fin.
Une belle lecture agréable et intéressante.
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Merci à Babelio et aux editions Sur le Fil, pour l'envoi de ce livre.
Il s'agit d'un joli conte initiatique à travers le parcours d'un jeune indien Lakota.
J'ai eu un peu du mal à rentrer dans le livre, mais ensuite l'histoire m'a entrainée au coeur du voyage de Jason Ours-debout.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le bonheur, ce n'est pas être libre d'assouvir des caprices d'enfant, mais de connaître et de tenir le rôle qui nous convient le mieux. Et de ce rôle, contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n'est pas nous qui en décidons. Il nous incombe seulement de le découvrir. Je vous l'ai déjà dit, l'avenir n'est pas écrit d'avance. Aussi est-il possible de se tromper, de ne jamais trouver son rôle. Certains choisiront de nier l'évidence au prétexte d'être libre. Il est même des hommes qui nieront un jour dépendre de la Terre et des animaux pour se nourrir, du soleil pour voir et se réchauffer, de l'eau pour survivre, des anciens pour apprendre. Mais je vous l'affirme, il n'est pas possible de ne pas souffrir d'une telle attitude. Pour tous ceux qui se trompent et que l'existence malheureuse confine à l'erreur, la Vie offre une nouvelle chance. Cette chance, c'est la souffrance. Non qu'il faille l'apprécier ou lui prêter quelque vertu rédemptrice, comme certains le pensent, mais il faut tenir compte de son message afin de changer nos comportements. Car qui ignore son langage, ne connaîtra jamais la joie véritable.
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"J'ai eu une vision", avait commencé le vieil homme sur un ton grave.
"Je veux vous la raconter. Ce sera ma dernière tâche en ce monde. Vous pourrez en rire, vous pourrez en pleurer, mais retenez ceci, l'avenir n'est pas écrit d'avance, il fasseye au gré du vent telle une étoffe. Ce vent, c'est vous, vos actes, vos pensées, le moindre sourire, la plus petite attention. Vous avez le pouvoir, chacun individuellement, et tous ensemble, de changer l'avenir que ceux qui vous ont forgé. [...] Rien ne résiste au souffle de la Volonté. Et la Volonté est Mouvement. Rien ne sera jamais figé.
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Les vastes plaines du Dakota du Sud, d’où Jason venait, et où il s’apprêtait à retourner, n’avaient rien de commun avec les dunes de Fortunes Rocks, excepté ces murmures. Murmures du silence. Ces trois mots évoquaient pour le grand-père de Jason un chant lancinant, celui du frémissement hivernal des hautes plaines du Middle West. Pour un homme ordinaire, ce frémissement ne revêtait aucun caractère exceptionnel, ce n’était rien que de banals cristaux de neige en suspension, poussés par les vents dominants le long d’étendues gelées à perte de vue. Mais pour qui savait écouter, prétendait le vieil homme, ces murmures se muaient en une complainte, celle de la Terre Mère pleurant ses enfants perdus. Jason n’en était pas là. Il n’entendait pas la Terre pleurer. Il n’était qu’à moitié Indien, et convaincu que son grand-père se trompait sur son compte en lui attribuant des pouvoirs mystérieux hérités de ses ancêtres.
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"Et vous pensiez arriver jusqu'à Standing Rock à pied par cette chaleur ? s'était étonné Jason.
- Je ne pense pas, jeune homme, je fais ce que j'ai décidé de faire, avait répondu Joe sans quitter la route des yeux.
- Ok, donc si je vous largue ici, ça ne vous pose aucun problème ?
- Aucun, non. C'est juste que le trajet sera plus long à pied.
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Je veux vous la raconter. Ce sera ma dernière tâche en ce monde. Vous pourrez en rire, vous pourrez en pleurer, mais retenez ceci, l’avenir n’est pas écrit d’avance, il faseye au gré du vent telle une étoffe. Ce vent, c’est vous tous, vos actes, vos pensées, le moindre sourire, la plus petite attention. Vous avez le pouvoir, chacun individuellement, et tous ensemble, de changer l’avenir que ceux qui vous ont précédés vous ont forgé. Pour vous tous, j’ai vu des jours sombres, des jours où vous croirez que l’avenir s’est figé, des jours de grande tristesse. Mais ne vous laissez pas abuser. Rien ne résiste au souffle de la Volonté. Et la Volonté est Mouvement. Rien ne sera jamais figé.
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