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EAN : 9782840987932
236 pages
Michel Lafon (21/12/2001)
3.6/5   5 notes
Résumé :

Changer de sexe, pour Bruno Colliaux, ne releva pas d'un caprice de « grande folle » mais d'une cruelle ambiguïté de la nature. Traité de ravissante petite fille dans l'enfance, bourré d'hormones mâles à la puberté pour que se développent ses organes masculins, cet androgyne n'a jamais supporté les attributs virils qui ne correspondaient pas à sa réalité profonde. Sans parler du regard ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Alors que Bruno avait sept ans, il fut seul rescapé d'un accident où périrent ses parents. Après l'accident ont offrit à Bruno un petit chien qui selon l'avis des médecins aura un but thérapeutique. le conseil de tutelle a placé Bruno sous l'autorité de ses grands-parents paternel. Des circonstances ont brouiller pour toujours les liens entre Bruno et sa famille maternelle.

Bruno, en dehors des heures de classe ne voyait personne. Les garçons de l'âge de Bruno jouaient au ballon, lui jouait avec des poupées. Les grands-parents paternel de Bruno commencèrent à se poser de sérieuses questions qu'en à son comportement. Après examen médical, il fut décidé une série d'injections d'hormones mâles ce qui causa de la souffrance chez ce garçon.

Le premier émoi amoureux de Bruno sera avec Christophe, un étudiant en médecine qui prendra le relais des câlins entre Bruno et son chien. Auprès de Christophe et d'autres hommes, Bruno cherche ce qui lui a toujours manqué : de l'attention, de l'affection, de la protection. Un certain Marc lui a offert tout cela.

Fin 1989, Bruno avait vingt-trois ans et rencontra Gwenaëlle une « trans ». Bruno dit : » Elle m'a raconté son parcours, indiqué la marche à suivre pour devenir une femme, les médecins à consulter, elle m'a encouragé à renaître. »

En France, nous dit l'auteur, la transsexualité était considérée comme une maladie psychiatrique. Son premier contact avec un psychiatre fut déstabilisant si bien que Bruno décida de remettre sa transformation à plus tard alors que Gwenaëlle allait au bout de sa transformation. Mal dans sa peau, on lui lançait des noms d'oiseaux, certaines personnes de son entourage ne le toléraient pas si bien qu'il retourna dans la cellule médicale qui lui avait laissé mauvais souvenir. Les consultations visaient à voir si son cas était bien un « cas de transsexualité réel ». Bruno se voit attribué le droit à un traitement de réassignation hormonale qui sera suivi d'une vaginoplastie. Son corps sera en harmonie avec son psychisme. Bruno sera Andréa qui trouvera sa place dans la société.

Ainsi s'achève l'avant-propos intitulé : « Pour tout dire », qui est suivi de quatre chapitres qui sont : 1998, l'espoir ; 1999, le parcours du combattant ; 2000, l'attente ; 2001, l'accomplissement. L'avant- propos expose la situation dans son ensemble et puis sont livrés le déroulement au cours de quatre années avant l'opération ;

1998, la finalité recherchée approche. Appelons la Andréa qu'elle est déjà dans sa tête.
Elle se rend à Los Angeles pour des épilations au laser à plusieurs reprises. Avoir des amis compte pour elle.

1999 c'est le parcours du combattant qui nous est décrit. L'idée de se supprimer refait surface car la réassignation hormonale pourrait à nouveau être rejetée. J'ai déjà trente-trois ans dit-elle.
Sa pensée était prémonitoire, le docteur avec lequel elle avait rendez-vous pour envisager la réassignation n'était pas là. Elle a patienté une heure trente et pas la moindre excuse de l'absent au rendez-vous. Autre inquiétude, en devenant femme, elle pourrait perdre sa licence de navigant, ce qu'elle ne souhaite pas.
Son ami Marc lui fait remarquer : « Comment vas-tu faire pour continuer à travailler dans cette entreprise, à cacher celui qui était « avant » et fuir les doigts dirigés vers toi « avant c'était un mec ». Andréa en a assez de voir un manque de suivi de la médecine. le Dr Camille Cabral de Prévention action santé travestis transsexuels m'a sur-le-champ recommandé un endocrinologue avec une lettre à lui remettre. Elle m'a également donné l'adresse d'un psy « super sympa ».

2000 l'attente. Au centre « Prévention action santé TV, TS », une transsexuelles qui a fait l'expérience d'une vaginoplastie a transmis les coordonnées du Chirurgien Bennett de Brighton qui l'a opéré.

Andréa fait ses comptes. Saura-t-elle payer la vaginoplastie ? Andréa va voir régulièrement sa boîte aux lettres en attente du feu vert pour le traitement hormonal. du côté du psy pas de problème, c'est la décision de l'endocrinologue qui se fait attendre. Sera-t-elle remboursé du moins en partie du coût de l'intervention. Cela tergiverse, « oui, non » et finalement c'est non. En juillet 2000, elle reçoit un avis écrit qu'elle peut commencer le traitement féminisant. Sa décision est prise pour l'opération. Elle consulte une première fois le Dr Bennett. Une date pour l'opération est fixée. Elle s'organise pour le voyage, une réservation à l'hôtel. Elle prévois de ce faire accompagnée d'un ami pour atténuer son anxiété. Elle est opérée le 12 avril 2021. La dernière phrase de son livre est : « le meilleur reste à venir… »

On peu franchement parler du parcours du combattant que connaisse d'ailleurs toutes ces personnes en transition. Il y a ce que la loi exige, il y a la transphobie, les longs délais d'attente, les regards qui pose question. Se faire une nouvelle place prend du temps. Beaucoup d'avis existent face à la transsexualité mais il convient de rester humain de personne à personne. Pour l'après opération, j'aurai aimer savoir quoi. le livre s'arrête brutalement à l'opération. Est-elle véritablement heureuse, un an, cinq ans, dix ans, vingt ans après l'opération ? Ces attentes se sont-elles concrétisées. J'aurais aimé qu'Andréa Colliaux face davantage de liens entre sa vie professionnelle et son cheminement pour être ce qu'elle a toujours voulu être. Avoir des amis, une transition acceptée par la famille aide.
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J'avais entendu parler d'Andréa Colliaux, quand son histoire a fait du bruit. J'avais entendu des bribes d'interviews à la radio. Quand ma bibliothèque a eu son livre, j'ai pensé que je le lirais plus tard, quand tout le bruit serait passé, quand on aurait un peu oublié Andréa.

Je suis peut-être un peu naïve, mais je croyais qu'à l'aube du vingt-et-unième siècle, Andréa ne se heurterait pas à tant d'intolérance et d'incompréhension. Certains ont refusé de travailler avec elle, par exemple. Mais pourquoi? Elle n'est pas atteinte de la lêpre, elle a juste voulu corriger une erreur de la nature, comme elle l'explique elle-même. Pour être conforme à ce que certains coincés attendaient, il aurait fallu qu'elle restât physiquement un homme, et fût mal dans sa peau?
Bien sûr, elle rencontre aussi des gens qui la comprennent, et l'acceptent. Malheureusement, l'homme avec qui elle vécut un grand amour jusqu'à peu avant son opération, n'a pas réussi à l'accepter en tant que femme.
[...]
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Un style littéraire très simple, clair et concis. Un témoignage intéres-sant et bouleversant.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Comment peuvent faire celles qui n’ont pas les moyens de s’offrir une opération si coûteuse en Angleterre ? Doivent-elles se rendre dans des contrées plus lointaines où l’intervention se révèle parfois à hauts risques ? Car il ne faut pas s’y tromper, cette intervention est extrêmement délicate, et quand elle est ratée les conséquences peuvent se révéler catastrophiques.
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Tout va pour le mieux et cependant je suis fatiguée, psychologiquement épuisée, presque désorientée. Il en va ainsi je suppose quand on a attendu quelque chose très longtemps, qu’on n’osait presque plus y croire, et que tout à coup cela arrive. Les « nerfs » lâchent…
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Tout cela n’aura pas été sans mal, mais j’ai choisi ma vie et j’ai eu raison. Les hormones et les épilations ont déjà donnés de très bons résultats. Et maintenant que je suis devenue « crédible », maintenant que mon corps est en harmonie avec mon psychisme, oubliés les petits sobriquets qui font mal, je nage en plein bonheur. On me donne du « Madame » par-ci, du « Mademoiselle par-là et chaque fois que je l’entends je sais que j’ai gagné, car il n’y a plus d’ambiguïté possible. J’ai aujourd’hui ma place dans la société.
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Je suis allé retirer un objet recommandé à la poste. […]. Je présente l’avis qui a été déposé dans ma boîte aux lettres. Evidemment, comme je m’y attendais, il me demande de produire une pièce d’identité. […]. Voilà, je le sais bien, la photo d’identité ne correspond plus vraiment à mon apparence physique… Je sens que le fonctionnaire commence à s’énerver. Cette réaction, je la connais bien, pour l’avoir suffisamment affronté dans de pareilles circonstances. Face au problème que je leur pose, les gens deviennent en général assez agressifs. […]. Mais, pour moi pas question de tomber dans le piège en jetant de l’huile sur le feu : je veux juste récupérer mon objet recommandé, pas discuter du sexe des anges.
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