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Critique de MissAnnabeth


Ce tome est vraiment bouleversant. Très sombre, très dur. Mais très réussi évidemment, faisant de Hunger Games la meilleur dystopie YA jamais écrite. C'est parfait, au niveau du scénario, des personnages, et de la conclusion de cette histoire, parfait mais pessimiste également, poussant au maximum le concept de "futur et monde très très sombre et sans espoir".
Comme je l'ai dis, c'est un tome beaucoup plus sombre. Entre la santé mentale de certains personnages, les nombreux morts, les actes de cruauté dans les 2 camps, HG 3 nous plonge dans un monde noir, très noir. Celui de la guerre directe. On n'est plus dans ce climat de résistance, de rébellion où la violence est présente, mais uniquement chez les soldats, du Capitole comme de la résistance. Ici, on est dans une guerre civile, qui met le pays à feu et à sang, et qui touche tout le monde, même les civils, même les enfants. Collins arrive toujours parfaitement à nous faire entrer dans l'ambiance. Elle nous avait fait ressentir l'enfermement d'une arène dans le 1, nous avait fait vivre la lente montée en puissance d'une révolution dans le 2. Elle excelle maintenant à décrire la guerre urbaine dans le 3. On s'y croit vraiment. Tout est réuni, les batailles, les soldats qui prennent une ville rue par rue, les bombardements, les pièges, tout est là pour nous plonger dans la guerre qui embrase Panem.
Le scénario est bien ficelé comme d'habitude, et très addictif. La vie au Treize est intéressante, même si j'avais hâte que Katniss parte en guerre. Une fois sur le champ de bataille, l'action prend une grosse place dans le récit et ça n'arrête plus. le récit est bien rythmé, même avec un peu trop d'action à tel point qu'à un moment j'ai perdu le fil des morts pendant l'expédition.. Collins nous montre encore une fois toute sa perversité et son originalité puisque les pièges du Capitole sont dignes des Hunger Games, violent, mortel et pervers à souhait. La fin (de l'arrivée chez Tigris à la fin) est très réussie, toutes ces dernières pages nous prennent vraiment aux tripes.
Le développement des personnages est toujours réussi. Toute la bande de l'escouade star est sympa à découvrir, tous peu développés mais attachants. Plutarch et Coin sont très réussis dans leur rôle de chefs de guerre sans scrupule, mais ça on y reviendra. Gale est plus dur dans ce tome, le genre d'homme qui se donne corps et âme à la rébellion, c'est noble mais on perd un peu le côté sensible du personnage. Haymitch est fidèle à lui même, un peu moins présent (ce qui fait qu'il y a moins d'humour aussi je trouve) mais toujours aussi fidèle à Katniss. Peeta m'a mis mal à l'aise. Ses crises de folie psychopathique, sa détresse, m'ont vraiment gênée mais dans le bon sens du terme on va dire, ça prouve que Collins a su bien décrire la folie du personnage. Katniss est évidemment super intéressante. J'ai vu des commentaires disant que Katniss avait perdu son courage, qu'elle était devenue une lavette. Je ne suis pas d'accord avec ça. Elle reste courageuse, très courageuse même, pour s'opposer à Coin, décider d'aller en première ligne (au lieu de jouer au modèle photo pour Plutarch), mener une expédition pour tuer Snow. Alors, oui, elle a des moments de grosse déprime. Mais elle a 17 ans, a subi 2 Hunger Games, perdu son père, Peeta et son foyer, est devenue sans le vouloir le visage d'une rébellion qui la dépasse, reçoit des menaces de mort du Président, doit participer à une guerre, a subi plusieurs accidents et traumatisme.. Je juge que des périodes d'anxiété, de déprime sont tout à fait normale. le YA nous vend beaucoup de héros qui semblent invincibles, mais il ne faut pas oublier que ce sont des humains. Katniss a beau être mal dans sa peau, elle décide de partir en guerre contre Snow, et c'est hyper courageux. En plus, Katniss ne perd pas cette indépendance qui me plait chez elle. Elle a refusé d'être un pion du Capitole, elle refusera d'être celui de la Résistance. . Elle payera le prix de cet ultime acte de rébellion en étant exclu du nouveau monde qu'elle souhaitait tant. Ce qui nous amène à ce qui m'a le plus marqué dans ce tome : la réflexion sur la résistance. J'ai juste adoré le fait que les résistants ne soient pas une bande d'idéalistes, mais fonctionne comme un vrai gouvernement avec une stratégie de communication, des prisonniers de guerre, etc. Il est aussi question des limites de la résistance. Peuvent-ils tuer des civils pour le bien de la guerre ? Ces mêmes civils qu'ils sont censés libérer du joug du Capitole ? A partir de quel moment tuer de gens devient acceptable ? A quel moment la résistance devient aussi méprisable que le Capitole ? . Et oui, le nouveau régime peut être pire que celui qu'il vient de détruire. Sans tomber dans cette version pessimiste, je considère que des résistants qui doivent tuer des gens pendant leur guerre, ce n'est pas "grave". Toute rébellion fait des victimes, c'est obligatoire pour faire changer les choses. Mais Hunger Games, en bonne dystopie, pousse l'idée à son paroxysme en faisant de la résistance une organisation aussi violente que le Capitole. Ça s'accorde bien avec l'ambiance triste du roman. Un peu trop triste d'ailleurs. Katniss a l'air vraiment au bout du rouleau à la fin, [spoiler]elle tente même de se suicider, mais c'est la fille du feu, et elle remonte la pente, prouvant encore une fois toute sa force. Il y a quand même une note d'espoir, puisque j'ose espérer que le gouvernement de Paylor sera bénéfique pour Panem, et que l'action de Katniss n'aura pas été vaine.
Voilà pour cette conclusion, une excellente fin pour une série culte.
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