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Critique de Earane_Berengere


Eh oui, voilà. C'est fait. J'ai dit au revoir à Katniss, Peeta, Haymitch, Buttercup et tous les autres hier après-midi. Non sans une larme à l'oeil, l'envie d'en savoir encore plus et un goût de trop peu dans la bouche.

Le troisième a tenu en grande partie ses promesses. Attention, comme d'hab, spoilers inside !

Contrairement à d'autres, j'ai aimé ce troisième opus. Cependant, je rejoins l'avis général : il est de moins bonne qualité que les autres. Il est sans aucun doute plus noir encore et parfois, la voie, la direction prise par les personnages est radicale.

Katniss, pour commencer. le symbole de la rébellion, le Geai Moqueur, le visage des rebelles et même en quelque sorte, une terroriste, une meurtrière. Étonnant tout de même d'en arriver à ce cas de figure. J'étais loin de m'imaginer un tel revirement quand je terminais le premier ou débutais le second. Malgré tout, je crois que l'ensemble forme un tout cohérent, un assemblage organisé et dont les enjeux sont clairs et pourtant parfois mystérieux selon que l'on se place dans le camp rebelle dirigeant ou subalterne.

De temps à autre, on a encore envie de lui coller une baffe, surtout quand elle va secourir Peeta. Indirectement, son égoïsme prend le dessus. Elle se sent blessée et pourtant, il la voit enfin telle qu'elle est réellement : calculatrice, manipulatrice, cinglante et froide. Au dehors, bien entendu, car si elle se lâchait davantage, l'affaire aura été pliée depuis longtemps. Malgré tout, cela pourrait agacer voire lasser le lecteur. Il lui faut trois bouquins pour comprendre qu'elle ne peut pas vivre sans lui... Lui qui l'a soutenue, aimée tout le temps, cajolée, consolée, protégée. Au risque de sa propre vie. Et là, bam ! ça lui revient comme un boomerang. Enfin, elle comprend. Enfin, elle l'embrasse d'un vrai baiser, même si le moment est étrange. Là on se dit : ouf ! ça y est, même si elle ne lui dit pas de but en blanc, "je t'aime comme une dingue", on sait qu'elle a enfin déposé les armes. Ça fait du bien au lecteur, ça !

Peeta, à présent. le pauvre. on est inquiet pour lui tout au long du bouquin et on regrette presque qu'il n'ait pas eu voix au chapitre - une voix propre carrément, un "je" dans le bouquin. Intérieurement, on sait ce qu'il endure, même si ce n'est dévoilé qu'à demi-mots, qu'en sous-entendus. On comprend rapidement et on se prend à rêver d'un plan pour aller le sauver. Ce qui arrive bien entendu, et quel soulagement d'ailleurs ! son retour est bien amené et ce qu'il a subi a des conséquences pour tous. Ça aussi, c'est intéressant parce que cela amène du piment dans les relations déjà tendues entre Katniss et son entourage. Surtout qu'elle se garde bien d'avouer ses sentiments (et dieu sait que Finnick a bien tout compris !). La fin est tout bonnement intense. On se prend d'affection pour lui, on vit avec lui ses difficultés du quotidien, notamment quand il oblige les autres à le garder menotté, à l'attacher même à la rampe pour l'empêcher de s'enfuir voire de tuer Katniss (ah ah ah la scène où il tente de l'étrangler ! Ça lui remet les idées en place tiens !). Quant à la fin, la toute fin, on leur jette un regard tendre, finalement. On pouvait s'y attendre, même si au vu des derniers événements, on ne l'espérait plus vraiment. J'en suis contente, je n'aurais pas pu admettre une autre fin à vrai dire.

Haymitch, égal à lui-même a priori sauf qu'on se prend une grosse claque ensuite. L'ivrogne n'est pas qu'un ivrogne bête et méchant. Non, il fait partie du complot aussi, tout comme Cinna, tout comme le remplaçant de Seneca, Plutarch. Et finalement, à mesure qu'on lit le livre, on ne peut s'empêcher de voir la tête de Woody Harelson - vous avais-je déjà dit que je l'adore ? - et nul doute qu'il colle à l'image que l'on peut se faire, visuellement j'entends. J'aime l'ambiguïté du personnage. Il frappe où ça fait mal et il a diablement raison quand il le fait. Il sait quand et où frapper pour que cela ait du sens, de l'impact, une réponse digne du coup porté.

Le Président Snow, enfin. Je vous le disais dans mon précédent billet, l'acteur qui l'incarne, je l'adore. Là encore, je trouve que le choix est plutôt judicieux. du coup, je visualisais parfaitement bien les réactions et les mimiques du personnage à chacune de ses interventions. Là encore, Suzanne Collins joue sur l'ambiguïté d'un personnage. Finalement, derrière le faste du Capitole, derrière l'apparente assurance du président, il y a les failles de l'être humain, de l'homme. Quand on lit en détail ses interventions, quand on tente - et c'est dur malgré tout - de se mettre à sa place, on peut envisager l'espace d'un instant qu'il s'est retrouvé au piège de sa propre propagande. Comme empêtré dans les rouages d'un système qu'il a mis en place, fait évoluer pour au final tirer les ficelles sans vraiment les tirer. Et à bien y regarder, les rebelles du District 13 ne sont pas si différents de lui. Chacun terroriste à ses heures et capable du meilleur comme du pire pour parvenir à ses fins. le reflet de notre société en quelque sorte, même si l'histoire se passe dans un lointain futur, le fond n'est pas si différent.

En somme, le revirement tranché des petits adolescentes inoffensifs du début n'est sans doute pas innocent. Quand on vit l'atrocité, quand elle vous happe au quotidien, est-on capable de faire autre chose ? Je n'en sais rien, mais fondamentalement, il est possible qu'un jour nous en arrivions là. La fiction n'est plus si éloignée de la réalité en fin de compte.

Je ne parlerai pas de Gale. Lui aussi à certains moments, j'aurais voulu lui coller des baffes pour être souvent resté dans l'ombre de Katniss sans vraiment lui remettre les idées en place. Peut-être avait-il eu la lucidité qu'il n'était pas celui qui lui fallait, en jouant la carte de l'honnêteté avec Peeta lors de leur discussion sur ce que ressentait Katniss pour eux deux. Elle choisira celui qui lui apportera quelque chose, en gros. Elle a choisi plutôt celui sans qui elle ne pouvait pas vivre, celui qui comprend, qui ressent qui sait.

J'accorderai une mention spéciale à un personnage particulier : Buttercup. Il m'a fait pleurer quand Prim est morte. Quand sa souffrance est devenue si vive que Katniss a craqué et là, on a pu déceler toute l'humanité du personnage.

J'ai un pincement au coeur en refermant les aventures de Katniss pour plusieurs raisons. J'ai aimé l'histoire, finalement à cent lieues de Battle Royal même si certains y voient des similitudes (honnêtement, pour l'avoir vu, je n'en vois aucune ^^). Je me suis attachée aux personnages, même si parfois, j'ai eu envie de les baffer, encore et encore. L'histoire n'est pas si éloignée de la vérité. le contexte politique qui amène son lot de surprises tant dans sa complexité que dans l'objectif principal d'une telle organisation (qui n'est sans rappeler la Rome antique, effectivement).

Il ne me reste qu'à dire merci à Mme Colllins. Alors merci Suzanne pour ce voyage en compagnie de ces personnages si atypiques !
Lien : http://earaneinfantasy.blogs..
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