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EAN : 9782253011040
Le Livre de Poche (05/10/1995)
4.27/5   139 notes
Résumé :
Par les auteurs de "Paris brûle-t-il ? " "O Jérusalem," "Cette nuit la liberté " "Le cinquième cavalier."
"De la guerre civile aux derniers jours de Franco," un extraordinaire portrait de l'Espagne à travers le bouleversant destin d'un misérable orphelin devenu milliardaire.
Que lire après ...ou tu porteras mon deuilVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle merveilleuse façon que d'apprendre en prenant du plaisir et où tu porteras mon deuil nous donne cette satisfaction. La construction du récit est particulièrement judicieuse Dominique Lapierre et Larry Collins nous font vivre à travers différents protagonistes la guerre d'Espagne, l'arrivée de Franco au pouvoir, la naissance de Manuel Bénitez ainsi que de son personnage public El Cordobés. Nous sommes donc bien en présence de la biographie du matador El Cordobés et nous voyons combien son ascension sociale a été longue et dure. Né durant la guerre civile dans un milieu très pauvre, il vivra des années dans une grande précarité. Son ascension et sa réussite s'en trouveront alors particulièrement émouvantes. Les pages décrivant son enfance et son amour des taureaux sont tout à fait réussies. Si le monde de la corrida est bien présent dans ce récit il n'en n'est pas fait pour autant l'apologie. Les auteurs montrent certes les prouesses d'El cordobés mais n'hésitent pas à décrire la souffrance des taureaux. Par ailleurs ils font part de la vie de ces derniers avant qu'ils n'entrent en scène et nous renseignent sur les règles qui régentent ce monde si particulier qu'est la tauromachie. Pour conclure je dirais qu'il s'agit d'une fresque historique, d'une fresque sociale, d'un récit d'une grande qualité.
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Pour une immersion complète dans ce pays de lumière et de traditions qu'est l'Espagne, comme je partais en Andalousie, j'ai lu en même temps cet extraordinaire document relatant l'histoire du non moins extraordinaire torero « El Cordobés », histoire liée intimement à celle de l'Espagne depuis 1936.

Le récit commence à la naissance de Manuel Benitez, en 1936. L'Espagne à ce moment connait des heures très sombres, la presque totalité des Espagnols ploie sous la pauvreté extrême à cause de quelques propriétaires terriens se croyant encore au Moyen-Age. Horrifiée par une description sans filtre de cette vie de travail non-stop et de faim perpétuelle, j'ai suivi l'enfance et l'adolescence de Manuel obsédé par les « toros » et le désir absolu de devenir riche grâce à eux. Parcours semé d'embûches, de blessures, de bastonnades : on ne rigolait pas au temps de Franco ! Devenir torero était pour lui, sans éducation, illettré, orphelin de mère très jeune et de père un peu plus tard, la seule façon d'accéder à cette vie dont il rêvait, d'autant plus que Manuel est doté d'un courage hors du commun.
Il arrivera à ses fins et deviendra « El Cordobés », adulé pour les émotions intenses qu'il suscite à chaque corrida.

Subjuguée ! J'ai été totalement subjuguée par cette façon de raconter, vivante, ultra documentée, avec des témoignages réels et intimes. L'histoire de l'Espagne est très bien expliquée, la vie privée et publique d'El Cordobés également. J'ai vibré de ce désir de « toros », moi qui déteste la corrida !

Les deux auteurs ont approché de très près le fameux torero, sa famille, ses amis, ses managers, le médecin, le curé, ainsi que tous ceux qui font d'une corrida ce qu'elle est. Chaque métier est incarné par une personne réelle. Tout est décortiqué avec passion mais de façon objective.

« Je t'achèterai une maison, ou tu porteras mon deuil », a dit Manuel à sa soeur avant la corrida qui devait faire de lui un héros national.
Un immense bravo pour ce récit où la pauvreté est intimement liée au désir de s'élever par la corrida et d'offrir à tous une vie plus décente.
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Avant d'entamer le début du commencement des prémices de la mise en place de la présentation de cette chronique, il convient de faire deux ou trois précisions, et tout particulièrement de dire ce que n'est pas « … Ou tu porteras mon deuil » (ou plus exactement, ce qu'il n'est qu'en partie). Ce récit (ni un roman, ni un essai historique) n'est pas une « histoire de la Guerre d'Espagne » ni une « histoire de l'Espagne au XXème siècle » même si cette période (1936-1968) en constitue le décor, et même en détermine les épisodes particuliers. Ce n'est pas non plus, à proprement parler, une biographie d'El Cordobès, puisque l'intéressé est toujours de ce monde (2022), disons que c'est une évocation visant à expliquer la naissance d'une vocation et son épanouissement dans un contexte historique spécifique, le second expliquant en grande partie la première. Enfin, ce n'est pas un livre sur la corrida. Si El Cordobès avait fait sa fortune dans un autre domaine, le problème aurait été le même, il s'agit de la réussite d'un homme dans un art particulier (si on peut dire que la corrida est un art), quelle que soit l'activité choisie. D'ailleurs les auteurs, intelligemment, ne prennent pas parti quand ils évoquent ce monument de la culture hispanique : s'ils en saluent la beauté formelle, et les valeurs de courage qui l'accompagnent, ils en soulignent également la cruauté et la souffrance des animaux.
Ces quelques mises au point effectuées, vamonos !
Au moment (1968) où ce récit est publié, le franquisme est toujours tout puissant en Espagne. Franco lui-même est aux commandes pour encore sept ans. Les évènements racontés dans le livre sont encore tous frais dans les souvenirs (y compris pour nous, français, et particulièrement les frontaliers pyrénéens). Parmi mes voisins, mes amis et mes copains de classe, beaucoup étaient des réfugiés républicains qui avaient passé la frontière pendant et après la Guerre civile, pour fuir les geôles du Caudillo. Et par ailleurs, El Cordobès était venu souvent toréer dans les arènes du Sud de la France.
Manuel Benitez Perez est né en 1936 à Palma del Rio (près de Cordoue). Il n'aura pas à chercher bien loin pour trouver un nom de torero : « El Cordobès » signifie « le Cordouan ». Très tôt, il perd sa mère, morte d'épuisement, puis son père, mort en prison de tuberculose et des suites de la guerre. L'enfance, misérable, se déroule entre pauvreté, famine, exploitation par les riches propriétaires terriens, et persécutions de la part des autorités, la violence fait partie du quotidien. L'échappatoire, pour Manuel, est dans la corrida : le sport national, il y voit conjugués son amour des taureaux et ses rêves de gloire. le récit raconte tout son parcours : des modestes cours où il s'exrece à toréer aux plus grandes arènes du monde entier. le petit Manuel, devient le grand El Cordobès, le cinquième calife (le top 5 des toreros de l'Histoire : il fait suite à Lagartijo, Guerrita, Machaquito et le légendaire Manolete, je dis ça pour faire mon intéressant devant les aficionados).
« Ou tu porteras mon deuil », c'est ce que dit Manuel à sa soeur Angelita, le 20 mai 1964, le jour de la confirmation de son alternative : « Ne pleure pas, ce soir, je t'achèterai une maison ou tu porteras mon deuil ».
Au-delà du récit purement personnel, les auteurs ont voulu montrer une destinée individuelle, celle d'une icône du XXème siècle, et plus encore, le triomphe de la volonté sur l'adversité. Bien sûr, ce n'est pas une hagiographie, El Cordobès a sûrement des zones d'ombre, mais son parcours, s'il n'est pas explicitement exemplaire, est symbolique d'une « carrière » comme on voit peu, de la construction d'une légende.
Ce genre de récit, et celui-là particulièrement, est conseillé à tous : amateurs d'Histoire, adeptes de la peoplemania (eh oui, El Cordobès, était l'équivalent des Beatles, et à la même époque !), aficionados de ce bel art de la corrida ou ennemis de cette boucherie organisée (je vous laisse choisir), ou simplement curieux de bonne curiosité, vous serez subjugués par cette histoire racontée de main de maître, puisée aux sources mêmes de ceux et celles qui en ont été et sont encore les acteurs.
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L'Espagne franquiste, sur l'immense difficulté pour survivre dans cette région particulièrement déshéritée
A travers l'histoire d'El Cordobes, et sans être un livre sur les corridas, il montre que c'était une des très rare possibilités pour ces jeunes d'espérer sortir du moyen-age.
Aujourd'hui le Football suscite probablement les mêmes espoirs...
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Pour les amoureux de l'Espagne, pour les aficionados de la corrida, voici un roman in-con-tour-nable qui au travers de la dernière corrida du célèbre El Cordobès, retrace l'histoire douloureuse de la guerre civile espagnole.
De 1936 aux lendemains de la dictature de Franco, voici le récit passionnant et incroyable d'un misérable gamin andalou devenu une idole des arènes à force de courage et de volonté.
Le tandem Larry Collins et Dominique Lapierre a produit plusieurs chefs-d'oeuvres dont « Cette nuit la liberté », « Paris brûle-t-il ? », « Ô Jérusalem » ou « le cinquième cavalier ». « Où tu porteras mon deuil » est probablement le plus émouvant : 600 pages pendant lesquelles on vibre avec Manuel Benitez. Tiens, d'ailleurs, je vais le relire !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il était 4h30 de l'après-midi, à Guernica, le dimanche 26 avril 1937. C'était jour de marché et les paysans des environs venus vendre leurs produits emplissaient les rues du village. Trois heures plus tard, quand le dernier Junker de la légion Condor eut quitté le ciel, 1654 morts et 889 blessés gisaient dans les ruines de Guernica. L'anéantissement total de la petite communauté inaugurait une longue et triste route qui aboutirait un jour à Hiroshima.
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Vingt ans après la guerre civile, l'Espagne restait un pays arriéré, paralysé par des traditions d'un autre âge. L'obscurantisme d'un clergé tout-puissant limitait ses horizons intellectuels et sociaux, une bureaucratie incompétente entravait son économie, et sa vie politique étouffait dans les structures d'un régime féodal. Tandis que, de l'autre côté des Pyrénées, la France inventait la Caravelle, fabriquait sa bombe atomique et élevait son niveau de vie au point de faire dire à de nombreux Espagnols que l'"Amérique commence à Bidassoa", tandis que l'Allemagne, vaincue, disputait à ses vainqueurs les marchés mondiaux, l'Espagne, elle, continuait à vivre endormie dans son passé.
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Dans la petite cité perdue au cœur de l'Andalousie le ciné Jerez était bien plus qu'un cinéma. C'était une porte ouverte sur L'inconnu, le seul regard que tant d'habitants pourraient jamais donner sur l'extérieur.
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Il faudra, soupira-t-il, cueillir une à une les villes d'Espagne, comme des olives. Voyant le découragement envahir le visage de son compagnon, Franco ajouta d'une voix impérieuse : "bien entendu nous finirons par vaincre. Car nous avons une foi, un idéal, une discipline. Nos ennemis n'ont rien de tout cela."
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Tout cela avait commencé en 1931, avec le remplacement de la monarchie par la République. Nous n'avons jamais servi autant de vin que la nuit des élections. C'était un grand espoir pour nous, l'avènement de la République. Cette nuit-là j'ai vu des gens qui s'embrassaient dans les rues. Ils pensaient sans doute que tout allait changer, que c'en était fini de la misère, de la faim, des riches propriétaires qui les traitaient comme des esclaves arabes. Depuis, ils ont eu l'occasion de déchanter.
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