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EAN : 9782267027013
523 pages
Christian Bourgois Editeur (06/11/2014)
3.45/5   11 notes
Résumé :
Liverpool, le 11 mai 1889. James Maybrick succombe à une maladie dont les médecins n'ont su déterminer la nature ni la cause. Sa famille et les infirmières n'auront pas attendu l'issue fatale pour soupçonner ouvertement Florence, sa jeune épouse fougueuse et infidèle, de l'avoir empoisonné. Si l'on retrouve en effet de l'arsenic dans la maison, celui-ci est aussi l'ingrédient majeur des remèdes et toniques dont James semblait ne plus pouvoir se passer depuis sa jeun... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Jeune américaine, Florence épouse James Maybrick, un anglais courtier en coton. Florence à 18 ans, James 42 ans.
Ce dernier est un hypocondriaque qui se soigne à l'aide d'arsenic, de strychnine, parfois de la morphine, ce qui est chose connu. le mariage est plus ou moins heureux mais Florence ne peut divorcer sans se voir enlever ses enfants …
En mai 1889, James meurt d'une maladie que ne peut diagnostiquer ses médecins. Voici la prémisse de la plus grande histoire criminelle qu'à connu la Grande-Bretagne en fin de XIXè siècle.

Ce roman biographique, raconte la vie de Florence Maybrick, de son mariage jusqu'à la mort de son mari, puis son procès pour meurtre. C'est très dense, il y a beaucoup de va et vient entre le présent et le passé, et je crois que l'auteur aurait pu condenser davantage le récit. Ceci dit, avec cette histoire on saisit bien la vie des femmes à cette époque … elles ne valaient rien et ne vivaient qu'à travers leurs émotions.

“Elle était censée trouver son épanouissement personnel dans la limite de son mariage, de la maternité et de la gestion de sa sphère domestique.”

Bref, un roman fort intéressant … mais qui aurait été meilleur s'il avait été moins long.
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1889, Liverpool. James Maybrick, cinquante ans, est hypocondriaque, et consomme de nombreux médicaments prescrits par ses médecins ou en automédication. Leur posologie est à base de strychnine, d'arsenic, belladone.... et bien d'autres poisons.....

"S'il entendait parler d'un nouveau traitement efficace, il s'empressait de l'essayer. Bouteilles et fioles, boîtes et sachets encombraient les pièces de Battlecrease : les tiroirs et étagères de son bureau et du dressing-room débordaient de pilules et de potions".

James, après quinze jours de maladie, décède.

Florence, sa jeune épouse de vingt-six ans est soupçonnée de l'avoir empoisonné. A l'époque, le procès a défrayé la chronique en Grande-Bretagne.

Alors, Florence a-t-elle empoisonné son mari ?

James étant hypocondriaque a-t-il ingurgité trop de médicaments ?

Un médecin au procès affirma :

"Si l'on faisait passer une loi obligeant les médecins à se limiter dans toute leur pratique à deux remèdes seulement je choisirais en premier l'arsenic, en second l'opium".

De plus à l'époque, l'arsenic avait la réputation de purifier le teint, il était utilisé dans les savons et les lotions pour le visage.

Avec ce procès, on ne juge pas seulement un assassinat, c'est la condition de la femme qui est mise en exergue, on reproche à cette dernière d'avoir trompé son mari, cela suffit à prouver sa culpabilité....

« Pour avoir pêché une fois, dois-je être méjugée toujours ? »

Florence est la coupable idéale, aucune preuve, mais les mobiles sont nombreux.... Dans cette affaire on n'interroge pas l'accusé, il ne lui est pas permis de s'exprimer, sauf par la bouche de son avocat....

Dans ce fait divers, vous trouverez LA POTION pour accuser d'assassinat toutes les femmes ayant vécu au 19ème siècle : Mésentente conjugale, adultère, jalousie sociale, trahison, lettres détournées, arsenic....
Lien : https://monjardinleslivres.b..
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Liverpool, 1889. James Maybrick, 50 ans, meurt après 15 jours de maladie. Les domestiques et les frères du défunt soupçonnent sa jeune épouse Florence (elle a 26 ans) de l'avoir empoisonné. Elle est emprisonnée et, à l'autopsie, on retrouve de l'arsenic dans le corps de James. le procès de Florence Maybrick est une affaire véridique qui semble avoir défrayé la chronique en Grande-Bretagne. Kate Colquhoun a étudié les archives et les témoignages de divers protagonistes pour nous la présenter.

La justice fit appel à plusieurs experts mais jamais ils ne furent unanimes sur les questions qu'ils avaient à trancher. Les quantités d'arsenic retrouvées dans le corps de James étaient-elles suffisantes pour le tuer ? Les avis diffèrent. Si oui, le poison a-t-il été administré par Florence ou James l'a-t-il pris de lui-même ? En effet, ce dernier était hypocondriaque et consommait de nombreux médicaments prescrits par ses médecins ou en automédication, souvent à base d'arsenic. Un médecin de l'époque affirma : "Si l'on faisait passer une loi obligeant les médecins à se limiter dans toute leur pratique à deux remèdes seulement je choisirais en premier l'arsenic, en second l'opium". L'arsenic avait aussi la réputation de purifier le teint et on l'utilisait dans des savons ou des lotions pour le visage. L'enquête montra qu'il y en avait dans tous les coins de la maison Maybrick.

Si cette affaire fit grand bruit c'est aussi parce qu'elle mit sur le devant de la scène des questions qui commençaient à agiter la société britannique, à commencer par la condition féminine. On reproche à Florence D avoir trompé son mari et, pour l'accusation, cette circonstance suffit à prouver sa culpabilité. Que James ait aussi trompé Florence -et de façon beaucoup plus régulière et ancienne- sera à peine évoqué.

Le fonctionnement de la justice est aussi discuté : à cette époque, lors de procès pour crimes, les accusés n'étaient autorisés à s'exprimer que par l'intermédiaire de leur avocat. le prévenu n'est pas interrogé. Cela sera modifié en 1898. La possibilité de faire appel après un procès d'assises date de 1907 (en France de 2000).

C'est cette contextualisation qui m'a le plus intéressée dans la lecture plutôt que le déroulement du procès, parfois un peu trop détaillé à mon goût. J'ai été gênée aussi par le style : adjectifs utilisés parfois de façon approximative, phrases ampoulées dont on peine à saisir le sens. Problème d'écriture ou de traduction ? Ou les deux ?

Enfin, une comparaison avec l'affaire Dreyfus me déconcerte : "On murmurait que sa situation était identique à celle du capitaine Alfred Dreyfus, célèbre officier de l'armée française. Les infidélités de cet homme, décrit par ses accusateurs comme un monstre à deux visages qui menait une double vie, furent utilisées afin de "prouver" qu'il était un espion. Certains trouvaient que Florence Maybrick et lui étaient tous deux victimes d'un combat idéologique et que, dans chaque cas, il existait une grande part de doute, même si celui-ci refusait de jouer en leur faveur. Leurs destins respectifs -pouvait-on faire valoir- étaient chacun déterminés par une logique fausse. Au bout de cinq ans passés dans la colonie pénitentiaire de l'ïle du Diable, en Guyane française, Dreyfus fut libéré. Moins d'une décennie après sa condamnation, il obtint le pardon. Florence ne savait rien des procès de cet homme. En l'absence d'une procédure judiciaire d'appel proprement dite, ses partisans déploraient qu'elle ait alors souffert dix fois plus que Dreyfus, si elle était innocente".

Que les partisans de Florence Maybrick aient fait flèche de tout bois pour obtenir sa libération, je peux le comprendre. Que l'auteure laisse penser à son lecteur que ce cas était comparable à celui de Dreyfus, cela me gêne.

Malgré les défauts sur lesquels je viens de m'étendre, cela reste un livre plutôt intéressant.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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11 mai 1889 : James Maybrick meurt d'une maladie que les médecins ne savent pas identifier. Aurait-il ingéré de l'arsenic retrouvé partout dans la maison ? Les soupçons se portent vite sur Florence, sa femme américaine, accusée d'adultère. L'a-t'elle empoisonné ?

J'ai adoré cette reconstitution d'un fait divers qui a tenu l'Angleterre victorienne en haleine pendant 20 ans.

Kate Colquhoun retrace tous les détails de cette affaire complexe à l'aide des archives de l'époque. le lecteur peut se faire sa propre opinion indépendamment du verdict et pour ma part je pense que le doute était trop important pour la condamner. À vous de voir si votre avis colle à la réalité historique 😉

Mais plus qu'une sombre affaire de famille cet ouvrage nous livre un aperçu de la société de la fin du XIXe siècle. Médecine douteuse qui devait plus rendre malade que soigner, rôle très important de la presse et de l'opinion publique, juge qui prend parti selon les moeurs de l'accusée...

L'auteur nous invite aussi à nous attarder sur la condition de la femme. Florence Maybrick a pâti d'être une étrangère à une époque où pourtant il était courant que les anglais épousent des héritières américaines, d'être une femme emprisonnée dans un mariage ennuyeux avec un mari plus vieux, d'avoir eu une sexualité plus libre à un moment où l'adultère féminin était l'un des pires crimes aux yeux de la société puritaine...

Bref, une immersion passionnante dans une Angleterre victorienne ambivalente où être une femme rendait à la fois innocente (une femme ne commet pas ce genre de crime) mais aussi coupable (une femme capable d'adultère sera capable de tuer).
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L'époque victorienne en Angleterre : des hommes aux pleins pouvoirs, des femmes corsetées anges du foyer. Une jeune américaine rencontre un négociant en coton anglais sur un bateau, James Maybrick : il est à l'aise financièrement, elle n'est pas sans le sous et est ravissante, ils se marient.
La jeune américaine découvre la vie étouffante et sans espoir de la femme anglaise de l'époque : finie l'éducation libérale donnée par sa mère, la voici coincée entre les enfants et un mari qui a une maîtresse et une femme faire joli sur le photo de famille. Déçue par ce qu'elle croyait être un conte de fées (son mariage), Florence prend un amant, le couple se dispute, elle envisage le divorce avant de revenir en arrière par perdre de perdre ses enfants. Entre temps, le mari tombe malade et décède en ayant refait son testament qui lègue sa fortune à ses enfants et non son épouse.
Très vite, les soupçons d'empoisonnement à l'arsenic pèsent sur Florence, elle est emprisonnée et condamnée à la pendaison avant de voir sa peine commuée en perpétuité. Bien que son mari ait été un grand consommateur de médications de l'époque à base d'une incroyable quantité de produits toxiques : arsenic, antimoine, belladone ..., Florence Maybrick a très rapidement été condamnée avant même le début du procès durant la période d'instruction. Au delà du fait qu'il n'a jamais pu être établi que l'accusée avait tué son époux, c'est toute la place de la femme (mariée ou non) au sein de la société anglaise et la procédure des procès en Angleterre qui sera profondément secouée par cette affaire. Un livre très documenté, bien raconté.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Rien n’est plus innocent en ce monde […] mais la couleur n’est pas une protection. Car sur la table de ce malheureux – hanté par l’arsenic – est posé un papier tue-mouches brun. […] Le spectacle d’une hécatombe de mouches est particulièrement séduisant pour l’enfant qui se tient à côté ; et comme ce papier tue-mouches est agréablement aromatisé grâce à une essence sucrée et amère, la nature enfantine sera fortement tentée de sucer ledit papier […] [qui] contient […] [une quantité d’arsenic] amplement suffisante pour empoisonner toute une famille.
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Les médecins savaient que le problème de l’arsenic était qu’il ne se révélait pas au goût ni à l’odeur, qu’il était fatal à des doses relativement minuscules et que, même si l’on reconnaissait bien ses symptômes, on les confondait souvent avec les formes les plus aiguës d’intoxication alimentaire ou de dysenterie. Tout cela rendait ce poison extrêmement difficile à identifier, accroissait sa réputation d’arme sournoise et entretenait la peur largement répandue qu’il se retrouve administré soit par accident, soit à dessein.
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Tout le monde savait que les domestiques épargnaient à la famille les corvées du nettoyage, du lavage, du ménage et du rangement. À mesure que la richesse industrielle alimentait l’expansion des classes moyennes, accéder au juste niveau de distinction signifiait de plus en plus embaucher des domestiques. Leurs mains devenaient épaisses et rugueuses, alors que celles de leurs patronnes demeuraient douces et blanches ; elles étaient censées être respectueuses, obéissantes et – fait essentiel – aussi invisibles et inaudibles que possible.
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Les femmes s’avéraient au nombre de ses détracteurs les plus inflexibles et les plus acerbes. Il semblait largement admis que des pulsions « contre nature » et une sexualité « scandaleuse » allaient de pair avec le meurtre prémédité et violent.
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"Son oeil tuméfié lui faisait mal, mais comme frapper son épouse était tacitement accepté si ce geste résultait d'une "exaspération" dont elle était la cause et qu'il n'allait pas trop loin, on ne ferait pas grand cas de son visage."

p.74
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Vidéo de Kate Colquhoun
Kate Colquhoun - le chapeau de M. Briggs .A l'occasion du Salon du Livre de Paris 2012, Kate Colquhoun vous présente son ouvrage "Le chapeau de M. Briggs, récit sensationnel du premier meurtre commis à bord d'un train anglais" aux éditions Bourgois.http://www.mollat.com/livres/kate-colquhoun-chapeau-briggs-9782267022865.htmlNotes de Musique : Taiko Les tambours de Tokyo - 8 - Sukeroku Bayashi
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